09/04/2010
Révolution manquée
L'occasion était belle de rompre avec la logique des statuts et le corporatisme du diplôme. Deux affaires étaient proposées à la Cour de cassation en ce mois de mars printanier : dans la première affaire, un salarié revendiquait le même salaire qu'un salarié plus diplômé et de ce fait mieux rémunéré alors qu'ils effectuaient le même travail ; dans la seconde un ingénieur demandait un salaire équivalent à celui d'un autre ingénieur ayant un diplôme de même niveau. Par deux fois, les juges diplômés de la Cour de cassation ont été incapables de sortir de leurs repères et d'offrir une véritable portée au principe "A travail égal, salaire égal". Pour la révolution, on attendra.
00:28 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : egalité de traitement, travail égal, salaire égal, rémunération, droit du travail, max ernst, révolution, jurisprudence, juges
08/04/2010
Contorsions
Lorsque Picasso dessine un acrobate, contortionniste à ses heures, il ouvre des espaces infinis au corps, au mouvement, au regard, à la conscience et à la sensation. Tout cela en une seule peinture ? et oui. Puissance de Picasso dont la phénoménale énergie a su se mettre au service de la liberté.
00:27 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rupture conventionnelle, picasso, droit du travail, licenciement économique, circulaire, instruction, dgt
07/04/2010
Modernité du Baroque
Six expositions consacrées à l'art baroque à Naples. Quel meilleur lieu pour présenter la chair incarnée, les débordements de la vie, le bouillonnement humain, la magnificence de la création et l'exubérance tragique de la condition humaine. On explique parfois le baroque comme une réaction aux formidables avancées des sciences et de la raison qui ont marquées le XVIIème siècle. Par le retour au réel, à l'homme de chair du Caravage, s'opère une réappropriation du monde.
00:22 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baroque, naples, suicide, travail, art, orlan
06/04/2010
Au dessous du volcan
Dans le chef d’œuvre de Malcolm Lowry, « Au dessous du volcan », la vie grouille en un magma qui n’a rien à envier à celui qui, sous la terre, prépare l’éruption. Le feu, la fureur, la folie aussi se mêlent en un triptyque infernal qui ne laisse à l’homme aucun échappatoire. La tragédie est constamment présente, comme le rappelle la masse du volcan qui écrase les hommes de son inexorable présence. A Pompéi, rien de tout cela. Les courbes vertes du Vésuve témoignent d’une vie qui a supplanté les coulées meurtrières, les douces lumières de la Campanie, que renforce l’éclat bleu du Golfe de Naples, déposent quiétude et sérénité sur la ville pétrifiée.
La vie dans les étroites ruelles bordées de hauts murs de pierre revêtait-elle vraiment cette douceur ? Difficile à dire sauf à céder à la vérité des sensations qui renvoient à une atmosphère paisible, rythmée par l’agitation des commerces et des bars dont les comptoirs accueillent les jarres de condiments et nourritures proposés aux passants.
La légèreté du lieu n’est pas démentie par les fresques qui le disputent en raffinement, élégance ou beauté et dont toutes témoignent du degré auquel avait été porté le goût artistique.
Derrière les colonnes du forum, la silhouette du Vésuve n’est pas menaçante. Elle paraît presque protectrice. Au-dessous du volcan, il peut faire bon vivre. Ce sont les hommes qui font les lieux où ils habitent.
Heureusement que l’éruption a eu lieu en 79 et en Italie. De nos jours et en France, suite à l’éruption on rasait les villages environnants et Naples avec, au nom du principe de précaution. Inconscience avant, inconscience après, irresponsabilité toujours.
10:55 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : naples, vesuve, volcan, pompei
02/04/2010
Cause à l'autre
Tous les régimes ont cédé à la tentation : Roi, Empereur, Grand Timonier, Hyperprésident, ...la figure de l'homme qui incarne l'Etat, la nation et qui guide le peuple conserve du crédit. Il est vrai que s'en remettre à l'homme, et parfois à la femme, providentiel(le) est une facilité qui a ses charmes. Le démocrate n'y trouve pas son compte, et l'éducateur non plus qui souhaite plus d'autonomie chez chacun, plus de liberté et donc plus de responsabilité et moins de contraintes. Au couple stérile droits et devoirs on peut préférer la liberté solidaire plus responsabilisante. Liberté d'être dissemblable, responsabilité envers ses semblables, c'est-à-dire envers tous. Mais ce chemin là est plus exigeant, moins évident, parfois frustrant et tous les jours reconstruit. Tel est le chemin de la Démocratie sociale, celui dans lequel, comme chez James Hadley Chase on "Cause à l'autre".
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : opca, administrateurs, réforme, formation, james hadley chase, paritarisme
31/03/2010
Lumières
Le tableau est souvent présenté comme l'un des plus mystérieux qui soit. Que regarde le Gilles de Watteau ? que vous dit l'oeil de l'âne ? pourquoi les quatre personnages ont-ils tous une expression différente ? d'où vient cette profondeur de Gilles dont le visage tout entier a la qualité du sourire de la Joconde ? Si vous passez par le Louvre, oubliez la Joconde, mais visitez la belle ferronière puis dirigez-vous vers le Gilles, vous ne serez pas dérangé. Le tableau exprime tout l'art du 18ème siècle et des Lumières : de la peinture, du théâtre, de la philosophie, du roman, tout ceci est présent dans ce tableau tragique et joueur, profond et léger, lumineux et obscur. Ce tableau qui réunit tous les contraires en un éclat de génie bouleversant.
00:24 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thèse, prix, le monde, pédagogie, watteau, arts, lumières, université
30/03/2010
De l'individu dans son environnement
Le débat entre nature et culture n'est jamais clos, ni entre essentialisme et constructivisme, ni entre responsabilité individuelle et responsabilité collective, ou en d'autres termes, l'individu ou le système. La pensée, et les actes, classés politiquement à droite pointent plutôt l'individu seul responsable et tiennent l'environnement pour une excuse facile. La pensée, et les actes, classés politiquement à gauche mettent plus volontiers en avant un individu innocent dans une société coupable et s'interrogent sur la responsabilité individuelle au sein de déterminismes sociaux. Ces classiques débats ont été repris par les organisations syndicales et patronales sur le harcèlement et la violence au travail. Affaires d'individus ou de pratiques manageriales et de culture d'entreprise ? Quelques êtres pervers ou des organisations malsaines ? seule certitude : des salariés en souffrance un peu partout.
Le lapsus du jour de la responsable de projets : "Il faut que j'en parle à mon écrispe...". Est-ce mon interlocutrice, son équipe ou les deux qui sont crispées ?
00:46 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harcèlement, violence, ani, travail, ressources humaines, politique, société, individu
29/03/2010
Luz de España
En 2000, l’Europe décidait à Lisbonne de faire l’Europe de la connaissance et de baser la croissance et la compétitivité sur l’élévation du niveau de compétences. Ces belles intentions ne trouvèrent guère de traduction au cours des dix années suivantes, à savoir les dix dernières. Pour les dix prochaines, les objectifs seront fixés en juillet. L’Espagne, qui assure la présidence de l’Europe depuis le début de l’année, propose par la voix de Zapatero que l’égalité professionnelle hommes-femmes soit un objectif à atteindre dans les dix ans à venir, tant au niveau des salaires que du taux d’activité. Pour lui, la modification de la place des femmes dans la société constitue un objectif essentiel qui conditionne bien d’autres évolutions.
L’Espagne, symbolisée encore par le taureau dont la corne pousse la culture taurine jusque dans notre Sud, peut-elle vraiment initier ce changement radical ? Comment y croire alors que seuls des hommes défient à pied le taureau dans les arènes ?
Peut-être en constatant que les comportements ont déjà commencé à changer et que chacun semble y trouver son compte.
Faisons confiance aux nouvelles générations. Les arènes de demain ne sont pas celles d’hier, il en va de même pour les figurants et les acteurs. De l’Espagne viendra la lumière.
07:21 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espagne, europe, zapatero, egalité
26/03/2010
Jardins à la française
Le représentant de l'Etat a l'image qui porte : "Notre intention ce n'est pas le jardin à la française dans sa version caricaturale où tout est au carré et identique. Regardez bien les jardins de Versailles, de grandes allées pour voir et comprendre, et des bosquets qui sont tous différents. Il peut y avoir organisation d'ensemble et diversité dans le détail". Ainsi présenté, l'affaire est séduisante : des principes structurants, les allées, et des différences qui s'épanouissent dans les bosquets. Les jardins à la française ne m'ont jamais séduit mais peut être étais-je bloqué sur leur caricature. Allons y voir donc.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme, opca, etat, administration, jardin, buissonnier, fragonard, bosch, peinture, art
25/03/2010
L'oiseau est au nid
Brindilles, brins d'herbe, bouts de ficelles, chiffons, papiers, cartons...l'oiseau fait son miel de toutes choses pour faire son nid. Rapidement, mais sans urgence. A la vitesse de son vol et de sa perception de la vie. A son rythme. Le nid peu à peu prend la forme de l'oeuf qu'il va accueillir. Une oeuvre qui en permettra une autre. Ainsi se construit parfois la jurisprudence : de décisions en décisions, au gré des demandes et des questions, le nid du raisonnement se forme et l'oeuvre se constitue qui permettra demain d'ouvrir d'autres horizons.
00:05 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jurisprudence, formation, obligation, adaptation, carrière, compétence, qualification
24/03/2010
Pédagogie de la contradiction
Certains s'émeuvent d'entendre siffler la Marseillaise ou insulter le drapeau français. Jamais en retard d'une réaction au fait divers monté en épingle, le Gouvernement fait voter une loi réprimant pénalement l'outrage au drapeau. Signalons à ces pourfendeurs que de l'autre côté de l'Atlantique, si l'on s'enorgueillit du drapeau national que l'on affiche volontiers à sa fenêtre, on s'enorgueillit également de la liberté de chacun de le brûler s'il le souhaite, comme le défend la Cour suprême qui a régulièrement invalidé les lois des Etats visant à interdire de brûler la Star Spangled Banner.
00:05 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drapeau, outrage, liberté, expression, usa, voltaire, pédagogie, réthorique, didactique
23/03/2010
Propositions inversées
En 1869 paraît à compte d'auteur un ouvrage qui va dynamiter, quelques années plus tard et après sa "redécouverte" par André Breton et Philippe Soupault, la littérature. L'ouvrage, composé de 6 chants (les chants, comme dans la Divine Comédie de Dante) s'intitule les Chants de Maldoror, il est signé du Comte de Lautréamont pseudonyme d'Isidore Ducasse. L'ouvrage est effrayant mais faut-il y voir seulement une blague potache à la Alfred Jarry, Maldoror n'étant qu'un avatar noir du Père Ubu ? peut-être s'il n'y avait "Poésies". Ce court ouvrage placé à la fin des Chants de Maldoror et qui semble en inverser toutes les valeurs. "Poésies" que Breton recopie à la bibliothèque nationale, après Rémy de Gourmont, et qui confère à l'ouvrage sa véritable portée. "Poésies" dont la lecture enchaînée à celle des Chants perturbera davantage le lecteur que la simple lecture des horreurs de Maldoror. Confronté à son inverse, le texte prend toute sa mesure.
Petit hommage à Jean Benoit, auteur du fameux bouledogue de Maldoror, dont l'oeil pétillant et l'esprit libre vivent toujours et menacent les infirmières de leur éternelle vigueur.
00:36 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, lautréamont, maldoror, stress, bien être, travail, jean benoit, ubu, breton
22/03/2010
Oeuvre inachevée
Les oeuvres inachevées ont leur beauté. La beauté appollonienne n'est pas la seule forme du beau et la recherche de la perfection ne se limite pas à celle du nombre d'or. L'imperfection, le défaut, certaines incohérences, une impression d'inachevée, tout ceci peut ajouter au charme de l'oeuvre et témoigner de plus de vie que l'oeuvre magistrale qui se présente dans son absolue finitude, tout comme les erreurs ou limites d'un individu nous le rendent, si nous savons l'accueillir, plus proche, plus touchant et plus aimable au sens premier du terme. Qui douterait de la beauté de l'oeuvre laissée en cours d'achèvement peut se rendre au Musée Gustave Moreau.
00:05 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme, formation, loi 24 novembre 2009, dif, opca, fpspp, droit social
19/03/2010
Dialogue désiré
Demos organisait jeudi 18 mars 2010 les quatrièmes Trophées du DIF visant à récompenser les entreprises qui ont su s'approprier le dispositif et conduire des actions volontaristes et innovantes. Cette journée intervenait cette année dans le contexte de la réforme de la formation professionnelle, de la mise en place du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels et de la création de la portabilité.
En 2009, l'accent avait été mis sur le DIF outil de promotion du Désir Individuel de Formation, pour développer l'appétence des salariés et l'intérêt des entreprises pour la formation. Cette année, il est apparu que c'est davantage autour d'un Dialogue Ininterrompu sur la Formation que doit se poursuivre la mise en oeuvre de ce dispositif. S'il est un effet recherché du DIF, c'est moins la satisfaction d'un désir individuel que l'ouverture d'une discussion entre employeur et salarié pour identifier des projets partagés. D'où la nécessité de construire des espaces de dialogue tant au plan individuel que collectif.
12:14 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trophées dif, demos, dif, management, formation, réforme, ressources humaines
18/03/2010
Singularité
Dans le magnifique film de Philippe Kaufman "L'insoutenable légèreté de l'être", adapté du roman éponyme de Milan Kundera, Daniel Day-Lewis est un chirurgien aux allures de Casanova, figure plus légère et plus respecteuse que celle de l'ennuyeux Dom Juan. Amant de Léna Olin, artiste peintre, il se voit posé la question suivante : "Mais que cherches tu à travers toutes ces femmes ?". La réponse échappe à la psychologisation nombrilique : "Leur singularité, car toutes ont quelque chose de singulier". Jalousie immédiate : "Ah oui ? et moi quelle est ma singularité ?" la réponse, pourtant formulée sans goujaterie mais avec la touche d'ironie qui convient, attira la gifle "Ton chapeau".
00:03 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : insoutenable légèreté de l'être, kundera, lena olin, daniel day-lewis, opca, administrateurs, formation
17/03/2010
Portabilité en miettes
L'Etat et les partenaires sociaux viennent de s'accorder sur les priorités que doit financer le nouveau Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Dotés pour sa création de plus d'un milliard d'euros, le FPSPP doit financer la qualification des salariés ou demandeurs d'emploi, la professionnalisation, les formations d'accès à l'emploi des demandeurs d'emploi, etc. Près de la moitié des financements devraient être orientés vers les demandeurs d'emploi. Et le DIF ? l'annexe financière prévoit que la portabilité du DIF sera financée à hauteur de 20 millions d'euros. Cette somme représente 2 % des ressources du FPSPP. Sur une base de 915 euros par salariés (100 heures de DIF) il y de quoi financer environ 22 000 salariés. A comparer au million de salariés qui quittent leur entreprise dans un cas ouvrant droit à l'assurance chômage (licenciement, rupture conventionnelle, fin de CDD ou Intérim, démission légitime). Des miettes qui, comme celles du Petit Poucet, ne nourriront que quelques oiseaux et ne permettront pas de trouver le chemin de la garantie de la portabilité du DIF.
01:22 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : dif, fpspp, formation, financement, petit poucet
16/03/2010
Exercice pédagogique
Petit exercice pédagogique à partir d'un article du Code du travail. Il s'agit de l'article L. 6323-12 relatif à la mise en oeuvre du DIF. Cet article précise : "Les actions de formation exercées dans le cadre du DIF se déroulent en dehors du temps de travail. Toutefois, une convention ou un accord collectif de branche ou d'entreprise peut prévoir que le droit individuel à la formation s'exerce en partie pendant le temps de travail". Cet article pose un principe : le DIF se fait hors temps de travail, et une exception, partielle et conditionnée par un accord collectif. En l'absence d'accord collectif, une lecture littérale conduit à conclure qu'il n'est pas possible de faire du DIF sur le temps de travail et qu'en tout état de cause, le DIF intégralement réalisé sur le temps de travail est impossible car non prévu. C'est ici que le droit, matière curieuse, échappe à la littéralité et se construit autour de principes et non de textes lus. Comme les objets de Magritte, qui prennent un autre sens en changeant d'univers, les textes du Code du travail demandent à être lus avec une mise en perspective.
02:27 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : droit, dif, juriste, pédagogie, interprétation, jurisprudence, textes, code du travail
15/03/2010
Motivation
Le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, les Bozarts selon la terminologie officielle, organise une splendide exposition consacrée au Greco qui fut aussi un des inventeurs de l'Europe : peintre crétois initié en Grèce à la peinture Byzantine et formé à Venise, il installa son atelier à Tolède dans la deuxième moitié du 16ème siècle. Lequel atelier allait produire et reproduire des toiles du maître avec son concours. Le Greco, c'est souvent un collectif au service d'une singularité personnelle. Les chefs d'oeuvre sont nombreux dans l'exposition et plusieurs tableaux marquent. Mais sans conteste, c'est la présentation de la série des douze apôtres et de Jésus, soit treize tableaux conçus pour aller de concert, qui produit l'émotion la plus immédiate. Parmi les apôtres, un seul a le regard qui se plante dans celui du visiteur. Il s'agit de Judas, dont l'attitude n'est ni menaçante, ni hésitante. Judas qui vous regarde et semble vous dire ce qu'il n'a jamais dit.
01:20 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : el greco, bruxelles, judas, motivation, rémunération, compensation, benefits, salaire, variable
12/03/2010
Milieu du gué
Le milieu du gué est la position de tous les dangers. Les appuis sont mal assurés, le danger peut guetter issu de l'eau ou de chacune des rives, le milieu est sinon hostile du moins inhabituel et les repères manquent pour prendre des décisions qui se doivent pourtant d'être immédiates et n'admettent pas toujours de seconde chance. D'une manière plus générale, les positions médianes ne sont pas toujours les plus confortables ainsi vaut-il mieux n'utiliser qu'une chaise, plutôt que deux, pour s'asseoir. Une seule chose à faire donc lorsque l'on est au milieu du gué : traverser.
08:42 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dif, réforme, formation, droit individuel à la formation, opca, ressources humaines, droit, travail
11/03/2010
Concurrence ou émulation
Jam session au 9 Jazz Club. Un batteur, un contrebassiste, un pianiste, un saxo. Et tous les musiciens présents dans salle invités à monter sur scène pour la Jam et jouer avec les pros. Les candidats ne manquent pas, plutôt jeunes au regard du groupe en place et souvent talentueux. Le batteur et le contrebassiste accompagnent. Ils s'amusent, ils s'adaptent à leurs nouveaux partenaires, ils les ramènent parfois dans le tempo, ils les guident et ils leurs ouvrent des espaces de liberté, saisis ou non selon le degré d'assurance ou d'innocence, pour le plaisir d'entendre et de voir se déployer un talent naissant plus ou moins heureusement. Mais voilà qu'un jeune saxo prend le centre de la scène, il ose, il est délié, il corpore le saxo, il se passe quelque chose. Le contrebassiste sourit. Pas le saxo officiel qui prend, sans attendre son tour, un solo et tel un marchand de fruits et légumes fait étalage de sa virtuosité. L'ambiance descend d'un cran. Tête du jeune saxo qui ne comprend pas ou plutôt comprend trop bien.
Mais sous le bonnet et les quelques années qu'il abrite, le jeu et la détermination sont bien présents. Le petit jeune attend la séquence suivante, reprend la scène et, sans acharnement, en souplesse, avec élégance et comme si de rien était, ne force ni son talent ni son instrument ni la situation mais présente un espace de liberté musical qui prend la salle. C'est terminé. Le grand saxo peut bien revenir faire ses gammes de virtuose, ses sauts périlleux et ses loopings acrobatiques, l'affaire est entendue et l'émotion, pour ce qui le concerne, disparue. A confondre concurrence et émulation, on en oublie le sens pour ne retenir que la compétition.
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