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01/09/2009

De la DIFficulté de dialoguer

Une journaliste pose des questions, tout est dans l'ordre. Et s'étonne des réponses  : "Je ne comprends pas ce que vous me dites, le DIF est fait pour suivre des formations qui vont au-delà du poste de travail non ? de l'ouverture, du développement...le reste relève de l'entreprise et du plan de formation". C'est ce que, tous les jours, les responsables ressources humaines ou formation me disent. Le plan pour le coeur de métier, le DIF pour le développement personnel. Pourquoi ? C'est ici que l'affaire se complique.

Quel est l'intérêt de faire acquérir des compétences si le salarié ne peut se les approprier en les intégrant à ses activités ? pourquoi présupposer que la fonction n'intéresse que l'entreprise ? pourquoi croire, car cela relève de la croyance, que la formation réalisée à la demande de l'entreprise sans l'accord du salarié sera efficace ?  Tous ces  a priori masquent sans doute deux difficultés : celle de la remise en cause des pratiques manageriales et celle de la difficulté du dialogue véritable.

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Jacques Lacomblez - Dialogue posthume - 1951

Le DIF repose sur un principe pédagogique : il ne sert à rien d'envoyer en formation une personne contre son gré. On ne forme pas quelqu'un, il se forme. Faute d'adhésion à l'objectif, aux modalités ou au contenu, il n'y aura guère d'effet. Dès lors, on conçoit que la formation négociée soit a priori plus efficace que la formation imposée. Que le dialogue et le partage du pouvoir, et c'est sans doute ici que le grain de sable se situe, sont préférables à la décision unilatérale et descendante. Passer de la décision hiérarchique à la décision négociée suppose de l'énergie, du temps, de la conviction. Regardez autour de vous pour voir si ces ingrédients sont disponibles. Ensuite vous comprendrez pourquoi il est plus pratique de penser que le DIF c'est fait pour "autre chose". Paradoxe absolu : le dispositif créé pour impliquer est mis en oeuvre principalement sur du non-impliquant. Le DIF aura atteint ses objectifs quand il se sera entièrement substitué au plan de formation. Et que la décision négociée aura pris la place de la décision imposée. Aïe, il va falloir s'habituer au dialogue : vite une formation en DIF pour mieux négocier !

31/08/2009

Apprendre collectivement

L’Etat consacre plusieurs millions d’euros à la garde individualisée des enfants, mais laisse aux collectivités locales et aux CAF le soin de financer les crèches. En matière éducative, la même logique conduit à affecter des moyens à l’aide individualisée aux élèves plutôt qu’à la réduction des effectifs en classe, qui favoriserait les pédagogies différenciées. Comme en d’autres domaines, l’individualisation demeure le reflexe, le collectif n’ayant vraisemblablement pas bonne presse. Il est vrai que, comme l’illustre le petit neveu de Watteau, le préceptorat peut avoir ses charmes et du charme.

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Watteau de Lille - Petite maîtresse et son précepteur

Il pourrait tout de même être fait quelques liens entre des actualités qui paraissent appartenir à des mondes différents. Les partenaires sociaux ont défini, dans l’ANI du 7 janvier 2009, un socle de compétences. Le projet de loi de réforme de la formation professionnelle retient de ce socle de compétences deux compétences clés : apprendre à apprendre et travailler en collectif. L’apprentissage en groupe ne permettrait-il pas de réunir ces deux objectifs et de développer ces deux types de compétences ? si le vieux Freud avait raison, «tout se joue dans les trois premières années », il y a urgence à ouvrir des crèches éducatives !

27/08/2009

On a tous bien raison !

Il n'est pas nécessaire d'écouter pour entendre, mais parfois tentant d'écouter lorsqu'on entend. Dans le bus, dans le métro, dans la rue, au café, au restaurant, en tout lieu et en tout temps les conversations affluent aux oreilles de ceux qui n'y participent pas. Les sujets sont variés, parfois surprenants, trop peu souvent hélas, mais s'il fallait désigner LE sujet le plus fréquemment abordé, celui par lequel tout commence et finit il s'agirait certainement de celui-ci : j'ai raison. J'ai raison de penser ce que je pense, j'ai raison d'avoir eu le comportement que j'ai eu avec mon amoureux(se), mes collègues, mes ami(e)s, ma famille, j'ai raison de faire ce que je fais, j'ai raison de m'abstenir, j'ai raison de t'en parler...j'ai pas raison ?

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Goya - Le songe de la raison

La devise de la monarchie britannique "Never explain, never complain" est décidément bien lointaine. Se justifier et se plaindre occupent le temps et l'espace. Besoin de se rassurer ? doutes exprimé sous forme de certitudes ? demande d'être conforté ? consolé ? reconnu ? encouragé ? quel que soit son objet, la demande est manifeste. L'erreur est-elle aussi inadmissible qu'il faille toujours persuader, et se persuader, que l'on a raison ? et raison par rapport à quoi ? quelles valeurs, quelle éthique, quels principes, quelle cohérence ? voilà beaucoup de questions en fait, ai-je bien eu raison d'écrire cette chronique ?

Note : en complément, un texte envoyé par Nathalie Duffort qui raconte l'histoire d'un homme qui apprend de ses erreurs.

Portrait Yoann Services par N Duffort.doc

26/08/2009

Des professionnels, pas des héros

Le talent d'Ingres a beau transformer la supplique de Thétis en une incroyable scène de séduction, l'archétype n'est pas remis en cause : en cas de difficulté il convient de s'en remettre à Dieu, au sauveur, à l'homme providentiel (la figure de la femme providentielle reste, elle, à construire). Le mythe du chef, du leader, de la personnalité charismatique dont doit venir le salut est une constante qui ne se dément pas. Les recruteurs le savent bien à qui l'on passe souvent cette commande qu'ils ne savent pas toujours traduire de manière opérationnelle : à quoi reconnaît-on un chef, un leader, le charisme ? quoi qu'il en soit, le salut viendra de l'individu doté de qualités exceptionnelles, reste à le trouver.

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Ingres - Jupiter et Thétis
Souvenons-nous juste que Thétis est une nymphe, Jupiter un Dieu et qu'il s'agit de mythologie. Les toulousains, eux, ne l'ont pas oublié. Viscéralement rétifs au centralisme, à l'autorité descendante et à la soumission par principe à un ordre, ils font valeur de l'autonomie, de la compétence et du collectif. C'est ainsi que le Stade Toulousain vient de décider que pour la saison de Rugby 2010 il n'y aurait pas un capitaine dans l'équipe mais six. Six joueurs susceptibles de jouer alternativement le rôle de capitaine : parce que le niveau d'exigence est tel qu'un même joueur, qui n'est pas un héros, ne saurait s'y maintenir toute la saison, parce que celui qui est capitaine un jour doit savoir redevenir équipier un autre, parce que la responsabilisation de plusieurs est un atout, parce que enfin il s'agit de professionnalisme et non de mythologie. Combien de dirigeants sont prêts à reconnaître qu'ils ne sont pas tous les jours de l'année au mieux de leur inspiration et qu'ils seraient mieux avisés parfois de déléguer ou de s'abstenir plutôt que de se prendre pour Jupiter.

25/08/2009

Le myope voyant

Lucien Clergue présente à Arles, à l’Abbaye de Montmajour dans le cadre des Rencontres de la Photographie, qu’il a fondées il y a 40 ans, des photos de corrida et de nus superposées à des peintures, souvent religieuses. La double exposition du film n’aboutit pas à la fusion des images, comme le ferait l’informatique, mais à une image unique porteuse de ses propres émotions, références et lumières. Une photo est-elle autre chose que de la lumière projetée et le regard du photographe une manière personnelle d’éclairer le monde ?

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Lucien Clergue - La chute des anges

Lucien Clergue est myope. Très myope. Il porte de lourdes et peu esthétiques lunettes. Il y voit donc mal. Voilà pourquoi il nous aide à voir et nous dévoile.

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Jocaste ensorcelée                        La passion de Saint-Martin

L’invitation de Lucien Clergue, au-delà de la promenade esthétique, corporelle et fantasmatique à laquelle il nous convie avec ses photos en devient plus profonde : utiliser nos limites pour bousculer nos limites, faire de nos handicaps des atouts ou encore refuser de subir pour mieux s’approprier. Le plaisir, avec Lucien Clergue, est aussi pédagogique.

24/08/2009

Le Coq et les flamand(e)s

« - Il est vraiment résistant au changement…

-             - Pourtant on l’a accompagné, on a mis tous les moyens à sa disposition…

-            -  On lui avait clairement expliqué les enjeux…

-            - Il a suivi une formation de trois jours sur les échasses, qui sont du dernier modèle…

-            - Lors de son dernier entretien, il a répondu qu’il ferait des efforts mais son adaptation est vraiment lente…

-            - Je pense qu’il va falloir s’en séparer, ce n’est plus possible après tout ce que l’on a fait pour favoriser son intégration… ».

Le sort du Coq en est jeté. Le poulailler ayant fermé, il fut sommé de rejoindre les proches flamands roses. On lui a fourni les échasses, on l’a formé à la marche en eaux troubles, il a acquis le vocabulaire et les attitudes des flamands, mais il demeure trop lent, trop lourd, peu gracieux et peu synchrone. Son adaptation est un échec, il ne sera jamais intégré. Le licenciement est inévitable.

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Encore s’agit-il ici d’un coq plein de bonne volonté. S’il avait dès le départ rappelé que Coq il était et que Flamand il ne saurait être, on l’aurait sans doute trouvé crispé sur ses acquis, conservateur et passéiste, refusant de muter pour le profit de tous et le sien en particulier puisqu’ainsi il en avait été décidé. Un archaîque dont le débarras sera un soulagement.

Bien sur, l’histoire peut se passer autrement. Le Coq peut s’amuser de ses échasses, trouver plaisant de jouer au flamand, espérer d’une jolie flamande, ou jubiler de devenir invisible au milieu de ses dissemblables.

Si nul ne saurait exiger d’être pris et conservé en sa nature, faut-il pour autant conclure de l’existence d’un coq joueur que tous les coqs ne rêvent que d’échasses  et de flamandes ?

21/08/2009

Aller voir ailleurs

Pour le consultant nomade, l'invitation est excitante : "Allez voir ailleurs !". Il ne s'agit pas d'une invitation à passer son chemin mais au contraire à le détourner pour mieux revenir au sujet. Allez voir ailleurs et ramenez nous les meilleures pratiques. Dites nous comment font les autres, repérez les innovations, offrez nous des points de repères et comparaisons, traquez la bonne idée...Merveilleux métier qui s'apparente ici à une chasse au Trésor fabuleuse. L'attractivité du dernier virage est, on le sait, toujours trop forte pour que le curieux y résiste qui tel Alice veut connaître l'autre côté du miroir.

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José Roosevelt  - De l'autre côté du miroir - 2004

La quête est un délice, certes. Mais ensuite ? que faire du trésor ? de retour avec l'Infante de Velazquez et de Picasso, qu'en déduire pour une peinture future ? que simplement reproduire est absurde et qu'il convient de s'approprier et de traduire dans son propre langage.

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Infante de Velazquez / Infante de Picasso

Ce n'est pas la découverte de l'ailleurs qui pose problème, mais d'importer cet ailleurs dans son ici et maintenant. Les organisations ne sont pas les mêmes, leur contexte non plus, leur culture diffère, leurs dirigeants ne managent pas à l'identique, leurs contraintes technologiques sont très éloignées...Bref, ce que fait autrui m'intéresse mais en réalité il n'est rien de transposable. Tout juste, la vision de l'ailleurs peut elle ouvrir mon esprit et me permettre de penser un peu au-delà de mes catégories habituelles. C'est tout ? oui, mais c'est une très bonne et suffisante raison pour continuer d'aller voir ailleurs.

20/08/2009

Savoir imaginer

On se souvient de Roger Gicquel ouvrant le journal télévisé du 18 février 1976 par un glaçant : "la France a peur !" (pour ceux qui sont trop jeunes, Dailymotion et YouTube sont vos amis). A l'exact opposé, lors de son premier discours en 1978, Jean-Paul II utilisa la formule qu'il repris ensuite au Bourget lors des JMJ : "N'ayez pas peur ! ouvrez vous !". Peut-on donner meilleur conseil ? peur de mal faire, peur d'échouer, peut d'être jugé, peur de soi même, peur d'autrui....si vous voulez être certain de ne pas réussir, ayez peur. La peur tue l'intelligence.

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Narjes Dridi - La peur

La peur de la crise financière, par exemple, conduit à confondre le fait de tirer les leçons de l'histoire et d'agir de manière pavlovienne. 1929, 1973 et 2000 : trois crises financières aux causes et aux contextes différents. Que peuvent-elles nous apprendre sur la manière d'en sortir aujourd'hui ? que chaque situation appelle une réponse spécifique, que les réalités d'hier ne sont pas celles d'aujourd'hui et encore moins celles de demain. Que reproduire n'est pas avoir appris de l'histoire. Comme l'individu doit s'appuyer sur son expérience sans en être prisionnier. Etre créatif est une exigence : "l'imagination est plus importante que le savoir" (Albet Einstein).

19/08/2009

Vive l'école moderne !

Il y a tout juste 100 ans, Francisco Ferrer était fusillé, debout et non à genoux comme le voulait l’usage, pour avoir participé à l’insurrection de Barcelone. Ses derniers mots furent : « Vive l’école moderne ».

Inspiré des idées d’Elisée Reclus et de Paul Robin, son projet pédagogique visait à introduire des méthodes actives d’enseignement basées sur la découverte et le lien étroit entre l’enseignement et les activités extérieures. Des écoles furent ouvertes en Espagne, aux Etats-Unis, ou encore en Suisse, à Lausanne où l’école Ferrer affichait le projet suivant : « L’instituteur de l’Ecole Ferrer a pour principe de constamment faire appel à la bonne volonté, à l’énergie, à l’attention, à la recherche, à l’observation même de l’enfant. Nous ne donnons pas de résultats tout faits. Nous ne présentons jamais une science parfaite, mise au point par les devanciers et devant être ingurgitée telle quelle. Nous faisons si possible tout trouver ». C’est qu’il s’agit de ne pas habituer à toujours croire et ne jamais rien savoir, comme le disait Rousseau, et ne pas faire de l’école le lieu d’un seul apprentissage, celui de la docilité.

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Man Ray - Juliet et Margaret

Rappelons que Man Ray fut élève de l’école moderne de New-York, le Ferrer Social Center. Faut-il faire un lien avec la liberté d’esprit, le jeu, l’envie d’expérimentation et de découverte qui anime toute son œuvre ? En tout cas, le centenaire est l’occasion de constater que le programme de Ferrer reste à mettre en œuvre : « un enseignement concret, pratique, vivant ; la coéducation des sexes ; pas de devoirs à la maison ; ni religion, ni politique dans les leçons, ni morale en préceptes ; ni punitions, ni récompenses ; appel constant à l’énergie propre de l’enfant ; consultation des parents ; collaboration des gens de métier ». Etudiants, lisez Ferrer pendant vos cours magistraux.

18/08/2009

Vivement la grippe !

Le 3 juillet dernier le Ministère du Travail diffusait une circulaire invitant les entreprises à mettre en place un plan de continuité d'activité et des mesures destinées à protéger la santé des salariés en cas de pandémie. En cas ? les assureurs ont fait appel à leurs actuaires et le verdict est tombé : la pandémie est certaine, elle n'est donc plus un risque et ne peut plus être assurée. Le chant du coq a donc déjà retenti.

 

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Picasso - Coq

Le Ministère annonce un absentéisme de l'ordre de 40 % : votre retour de vacances était difficile ? la remise en route laborieuse ? l'envie et l'entrain absents ? rassurez-vous, bientôt c'est vous qui serez absent ! cloué à domicile pour échapper au virus, expérimentant enfin des formes de travail différenciées que notre culture de la défiance nous interdit d'expérimenter (le télétravail ? mais avec caméra au moins pour que l'on puisse contrôler et envoi d'un mail tous les quart d'heures confirmant la présence au travail  ! comment faire confiance à un salarié ?). Depuis votre domicile, vous pourrez peut être apercevoir d'étranges passants dans les rues, vous faisant croire que le carnaval de Venise est devenu planétaire. Octobre, au pic prévu de la pandémie, est un joli mois pour aller à Venise.
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Le Vautour - Médecin de la peste

Et si la pandémie, comme la grande panne d'électricité de New-York, était une opportunité pour la natalité ? pensez tout de même à éteindre la webcam et à programmer vos mails de contrôle. Et suivez les conseils de Magritte pour ne transmettre que l'amour, pas la grippe. Vivement Octobre !
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Magritte - Les amoureux - 1928

17/08/2009

La chance du taureau

L'été est la bonne période, je parle  des journées de travail aoûtiennes, pour se replonger dans la documentation empilée pendant l'année et qui, avant son transfert définitif à la corbeille, doit passer au crible du regard rapide mais curieux  du : "On ne sait jamais...". Ainsi l'histoire de cette entreprise toulousaine qui figure dans le rapport annuel de la Halde publié en mai dernier. Ayant constaté que cette entreprise avait recruté 288 personnes en 7 ans dont deux seulement avec un prénom à consonnance magrhébine, la Halde en a déduit qu'il existait une discrimination avérée au regard de la sous-représentation des personnes d'origines maghrébines par rapport à la proportion de celles qui disposent des qualifications requises et qui sont inscrite à l'ANPE. Les intentions de la Halde sont sans doute louables. Son raisonnement beaucoup moins, pour au moins deux raisons. En premier lieu, le législateur n'a jamais voulu imposer une politique de quota basée sur l'origine (laquelle d'ailleurs et définie comment ?), or c'est bien ce à quoi aboutit la décision de la Halde qui vérifie des proportions. En second lieu, la faute pénale doit reposer sur l'intention : le rapprochement de deux chiffres n'a jamais démontré une intention à elle seule. La Halde fait abusivement parler la statistique ramenée  à une vérité. Illustrons d'une phrase : statistiquement, le taureau a sa chance.

 

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André Masson

On pourrait également donner la parole à Pierre DAC : 70 % des personnes meurent couchées...ne vous couchez pas ! ou encore constater que des études démontrent que les utilisateurs de crèmes solaires sont davantages victimes de cancers...mais peut être aussi et avant tout ceux qui s'exposent le plus au soleil. Bref, une statistique n'est pas un constat et demande une analyse pour établir des causalités et corrélations.  Si le seul constat statistique suffit, alors conseillons à la Halde d'assigner les partis politiques en citation directe pour discrimination en constatant que les candidats présentés aux élections ne représentent pas statistiquement la diversité de la population. Et on laissera la nouvelle assemblée plus représentative décider s'il faut des quotas ou non.

03/08/2009

Là où brille l'étoile

Eté 1944 : le débarquement vient d'avoir lieu sur les plages de Normandie, avec ses régiments de canadiens. André Breton est au Canada. Réfugié au Etats-Unis, il passe l'été en Gaspésie à la recherche d'agates sur les plages de Percé. Il découvre le rocher et l'ile Bonaventure : "Dans le rêve d’Élisa, cette vieille gitane qui voulait m’embrasser et que je fuyais, mais c’était l’île Bonaventure, un des plus grands sanctuaires d’oiseaux de mer qui soient au monde."

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L'ile Bonaventure

Breton rapporte que sur l'ile Bonaventure sévit un ogre. La légende locale y verrait plutôt une sorcière : la gou-gou.
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Kittie Bruneau - Le fantôme de la Gou-Gou

Logé avec Elisa, récemment rencontrée et qu'il ne quittera plus, à la pension "Le Havre", André Breton écrit l'un des plus beaux textes de la littérature française : Arcane 17.
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On y trouve notamment cette description du Rocher Percé : "La géométrie d’un temps non entièrement révolu exigerait pour s’édifier l’appel à un observateur idéal, soustrait aux contingences de ce temps, ce qui tout d’abord implique la nécessité d’un lieu d’observation idéal, et si tout m’interdit de me substituer à cet observateur, il n’en est pas moins vrai que nul lieu ne m’a paru se conformer si bien aux conditions requises que le Rocher Percé, tel qu’à certaines heures il se découvre pour moi. C’est quand, à la tombée du jour ou certains matins de brouillard, se voilent les détails de sa structure, que s’épure en lui l’image d’une nef toujours impérieusement commandée. A bord tout signale le coup d’œil infaillible du capitaine, mais d’un capitaine qui serait un magicien aussi."
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Quel est donc ce visage qui domine l'arche et qui n'est qu'un des multiples visages que la roche révèle à l'observateur ?
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Breton encore : "Pourtant cette arche demeure, que je ne puis la faire voir à tous, elle est chargée de toute la fragilité mais aussi de toute la magnificence du don humain. Enchâssée dans son merveilleux iceberg de pierre de lune, elle est mue par trois hélices de verre qui sont l’amour, mais tel qu’entre deux êtres il s’élève à l’invulnérable, l’art mais seulement l’art parvenu à ses plus hautes instances et la lutte à outrance pour la liberté. A l’observer plus distraitement du rivage, le Rocher Percé n’est ailé que de ses oiseaux."
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Kittie Bruneau - L'oiseau-esprit

Et Breton pour finir : "...Mais l’oiseau a gagné la confiance de l’enfant en l’instruisant des aurores boréales". Percé, lieu magnétique.

29/07/2009

De la contingence

Le parc de Miguasha, en Gaspésie, est classé au patrimoine de l'Unesco. Dans les falaises de schiste et d'argile plusieurs milliers de fossiles de plantes, d'insectes, d'animaux, certains datant de plus de 400 millions d'années, ont été mis à jour et sont présentés de manière très pédagogique. C'est parce que le poisson est un jour sorti de l'eau que l'homme existe. Aller à la rencontre des poissons n'est donc jamais qu'un retour aux sources !

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Avant/Après (400 millions d'années)

La visite est également l'occasion de redécouvrir Stephen Jay Gould, paléontologue père de la contingence : "Les humains ne sont pas le résultat final d'un progrès évolutif prédictible mais plutôt une minuscule brindille sur l'énorme buisson arborescent de la vie qui ne repousserait sûrement pas si la graine de cet arbre était mise en terre une seconde fois (...) On est obligé à présent de regarder l'imposant spectacle de l'évolution de la vie comme un ensemble d'événements extraordinairement improbables, impossibles à prédire et tout à fait non reproductibles". Autrement dit, la contingence est la troisième voie entre le déterminisme (le chemin est tracé) et le hasard (il n'y a pas de chemin) : il y a un nombre fini de chemins  mais le fait de prendre l'un ou l'autre relève du hasard. La liberté des possibles en quelque sorte. Ainsi vue, l'évolution n'est pas un progrès mais la suite de l'histoire...

28/07/2009

Naïveté créative

Ils surgissent de la brume sans prévenir, processionnaires venant de la mer du Saint-Laurent pour aller où ? le grand rassemblement de Marcel Gagnon s'opère sur une plage de Gaspésie au pied de la maison de Marcel Gagnon qui emprunte aux inspirés du bord des routes, ceux qui laissent aller leur désir et lui donnent formes.

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Marcel Gagnon - Le grand rassemblement

Marcel Gagnon écrit des poésies, sculpte des personnages énigmatiques, recouvre sa maison de figures improbables et peint des motifs naïfs. La naïveté est présente dans ses textes et dans ses peintures, elle confine parfois à la guimauve et la qualité fait souvent défaut aux productions. Pour autant, elle est porteuse de désinhibition et source de créativité. Qu'importe que le chef d'oeuvre ne soit pas au rendez-vous, partageons le plaisir que s'est autorisé Marcel Gagnon de ne jamais cesser de faire des pâtés de sable.
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Marcel Gagnon - Le grand rassemblement

Par différentes associations, le chemin de Marcel Gagnon m'a mené à Marc Tessier, bédéiste Québecois qui va publier  "A la brunante sur une plage d'agates", roman-photo racontant le trajet d'Alfred Pellan et Paul-Emile Borduas en 1944 pour aller rencontrer André Breton en Gaspésie. Une image du livre :
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Marc Tessier 2009

Autre rassemblement, autres pâtés de sable : où sont les votres ?
Pour ceux que le travail de Marc Tessier intéresserait : http://likeanacidtrip.blogspot.com/

Quand à la rencontre d'André Breton et de la Gaspésie à l'aune du Rocher Percé, elle fera l'objet d'une prochaine chronique.

24/07/2009

Former pour l'éternité

Le Québec est un des berceaux de la recherche en pédagogie et en formation. Du coup, les libraires et bouquinistes regorgent d'ouvrages consacrés à l'éducation. Dans le lot : "Fantasme et formation", paru en 1975 chez Dunod (R. Kaes, D. Anzieu, L.V Thomas). On y apprend, notamment, que le désir de former procèderait d'un désir d'éternité, même s'il ne s'y réduit pas.

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Baie d'éternité - Québec - Fjord du Saguenay

Une ballade dans la baie d'éternité a sans doute assouvi le fantasme puisqu'au moins temporairement a disparu tout désir de former....jusqu'à la fin des vacances !

Très bel été à toutes et à tous. Quelques clins d'oeil alimenteront ce blog pendant les vacances. L'actualité y retrouvera sa place à compter du 24 août.....2009.

10/07/2009

Une fausse bonne idée

Toutes les idées ne sont pas bonnes et il faut parfois y réfléchir à deux fois, surtout quand l'évidence semble s'imposer. Moins les questions se posent d'elles mêmes et plus il est nécessaire de les poser. Dans le cadre du projet de loi sur l'orientation et la formation professionnelle, il semble communément admis que les TPE et PME n'ont ni compétences ni pratiques en matière de formation et que leur seule ressource financière pour faire de la formation est l'obligation légale. Sur la base de ces deux constats erronés, le Gouvernement propose, alors que les partenaires sociaux ne le souhaitent pas, que toutes les entreprises de moins de cinquante salariés versent l'intégralité de leur obligation fiscale de financement de la formation à un OPCA. Fixer un nouveau seuil en matière de formation professionnelle n'est pas non plus une bonne idée, après la différenciation des obligations pour les entreprises de moins de 10 et de 20 salariés voici une différenciation pour les entreprises de moins de 50 salariés.

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La définition de seuils a souvent plus d'effets pervers que d'effets bénéfiques. Cela devrait se vérifier une fois encore si la loi est votée en l'état. En réalité, il est bien souvent préférable de travailler à ce que le droit commun soit suffisamment pertinent pour englober toutes les situations, que de créer des droits particuliers et segmentés qui rendent les textes illisibles et créent des inégalités souvent arbitraires. En ce début de période de vacances, on préfèrera la lecture du "Seuil du jardin" d'André Hardellet, à celle du projet de loi. Peut être la magie du livre d'Hardellet ira-t-elle jusqu'à redonner un peu de raison aux députés. Il faut en rêver pour que cela survienne.

En pièce jointe, la chronique réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF sur cette fausse bonne idée.

Mutualisation obligatoire une fausse bonne idée.pdf

08/07/2009

Un geste intelligent

Le sénateur Carle vient d'être nommé rapporteur du groupe de travail intercommissions du Sénat qui va examiner le projet de loi sur l'orientation et la formation professionnelle. Le sénateur Carle est un homme de bonne volonté. Il connait le domaine puisqu'il a présidé la commission sénatoriale qui a rendu l'an dernier un rapport sur la formation professionnelle continue. Il plaide pour  une réforme globale de la formation professionnelle, initiale et continue pour éviter d'avoir des dizaines de milliers de jeunes qui quittent le système éducatif sans qualification ou l'enseignement supérieur sans diplôme. Bravo. Le sénateur Carle souhaite rénover l'orientation professionnelle et revaloriser "l'intelligence du geste". Cette déclaration suscite immédiatement une envie : offrir au sénateur Carle ce tableau de Roland Penrose, pour la beauté du geste :

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Roland Penrose - Cri sur les toits - 1939

Ce tableau a été réalisé par Roland Penrose pour la Royal Academy. Cette institution avait refusé une de ses oeuvres, car elle contenait des mots inconvenants. Penrose proposa cette gestuelle de mains qui fut acceptée. A y regarder de plus près, les membres de la Royal Academy auraient découvert qu'en langage des signes les mains disent "Shit". C'est ce geste que l'on a effectivement envie d'offrir au sénateur Carle. Déjà Raffarin avait parlé de l'intelligence de la main. Aujourd'hui on nous ressert l'intelligence du geste. Ces expressions traduisent un double mépris, qui va à l'encontre de ce que leurs auteurs, à qui nous faisons crédit et c'est bien là qu'est le problème, souhaitent promouvoir. Parler de l'intelligence du geste c'est considérer qu'elle ne peut être située ailleurs et que les métiers dits "manuels" se résument à des habiletés dépourvues de réflexion. L'intelligent du geste n'est donc pas un intelligent de l'esprit. Mépris des individus. Et c'est également considérer que certains métiers ne sont que des techniques applicatives qui relèvent du seul savoir-faire expérientiel et habituel. Mépris des métiers. En réalité, répétons le, les métiers manuels n'existent pas, à l'exception de celui de l'auteur de ce blog qui risque la tendinite à s'acharner à taper sur son clavier de manière répétitive pour faire la peau à des inepties qui ont la vie dure et dont on continue à considérer que cela relève du bon sens alors que cela n'a tout simplement pas de sens.

07/07/2009

La racine de la leçon

Dialogue entendu dans un magasin : "Et ta fille, ça marche l'école ?  oh en ce moment pas trop, surtout en maths...je l'ai envoyée voir son père, moi les racines carrées je suis nulle, je peux pas l'aider". En une phrase, deux hérésies. La première est de considérer que l'on ne peut s'intéresser à l'apprentissage de l'enfant que si l'on sait soi même. Depuis  Philippe Jacottot qui enseigna le français à des flamands sans connaître leur langue, on sait qu'il n'en est rien et que l'on peut aider autrui à apprendre ce que l'on ne sait pas par le jeu de questions.

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Johannes Vermeer - La leçon de musique - 1664

Cette mère aurait pu demander à sa fille de lui raconter l'histoire des racines carrées, comment elles fonctionnent, de quoi elles parlent, pourquoi elles sont carrées, que veut dire racine, etc. Et la seconde hérésie découle de la première : enseigner ce n'est pas s'intéresser à la matière enseignée ou pire à soi même,  c'est d'abord s'intéresser à celui qui apprend . Mais le schéma selon lequel donner la leçon est transmettre, ou plutôt "dire", un savoir est encore largement pregnante. Pour enseigner, mieux vaut le jeu, la joie, l'intérêt associés à la rigueur et à la méthode sans lesquelles tout ceci ne tient pas ensemble.
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Balthus - La leçon de musique - 1934

Il n'y a pas qu'une manière d'enseigner. Il serait temps, en ce domaine comme d'autres, de se débarasser des anciens modèles pour gambader dans des champs de liberté dépoussiérés.

04/07/2009

Le temps du regard

L'exposition "Une image peut en cacher une autre" se tenait au Grand Palais jusqu'au 6 juillet 2009. On pouvait y observer un manège étrange : les visiteurs scrutaient chaque tableau avec une attention particulière, prenaient le temps de l'observation, traquaient les détails, s'approchaient du tableau pour mieux voir, ou au contraire s'en éloignaient pour déterminer la bonne distance qui allait révéler le mystère de la peinture, de la photographie ou de la sculpture proposées à leur regard. Mais où donc se niche la chouette ? quel rocher figure une tête humaine ? quel paysage est un corps nu de belle endormie ? quel est le double de cet homme au chapeau ? ah oui, un lapin ! Que représentent ces 80 animaux taxidermisés ? le couple de leurs assembleurs.

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Tim Noble / Sue Webster - British Wildlife - 2000

Spectacle inhabituel dans les expositions où la foule est souvent un flot continu qui défile devant les tableaux regardés avec plus ou moins d'attention, voire carrément oubliés comme la belle ferronière qui ne voit que le profil des visiteurs du Louvre qui cherchent la Joconde. Mais ici, le visiteur était prévenu : il faut regarder, le spectacle est invisible au premier abord, il faut en percer le mystère pour en jouir, le regard quotidien ne saisit que la surface des choses. Reste à ne pas oublier la leçon en sortant de l'exposition.

26/06/2009

Anciens modèles

Au 31 décembre 2009 toutes les entreprises de 50 salariés et plus devront avoir adopté un plan pour l'emploi des seniors. Ce plan doit comprendre des engagements en terme d'embauche des plus de 50 ans ou de maintien dans l'emploi des plus de 55 ans. Il doit également comporter des actions dans le domaine du recrutement, de la formation, de la gestion des carrières, de la transmission des savoirs, des conditions de travail ou des modalités de cessation d'activité (trois thématiques à traiter au choix parmi les six). Les délais étant courts, panique à bord : quel plan, quel contenu, quels indicateurs, quels engagements,...toutes les décisions doivent être prises rapidement. Une semble faire l'unanimité. Pour les seniors une mesure s'impose : le tutorat et la transmission des savoirs. Formateur et/ou tuteur, voilà une voie d'avenir pour les seniors.

Comme toujours, il convient d'y regarder de plus près ce qui permet de repérer sous une fausse évidence une consternante reproduction des modèles anciens.

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François Rousseau - L'atelier du peintre

Pour deux raisons au moins, il est rien moins qu'évident de considérer qu'un senior peut jouer le rôle de tuteur. La première raison consiste à se demander si les salariés ayant le plus d'ancienneté sont les mieux placés pour accompagner les changements de culture et les évolutions d'organisation. Quelle entreprise souhaite se placer dans une stricte logique de reproduction ? la seconde raison porte sur le modèle de référence. Considérer qu'un ancien est naturellement tuteur de jeunes, c'est reproduire le modèle de l'ancienneté et de l'expérience accumulée comme source de compétences. Le modèle de la compétence impose de considérer qu'un jeune et un ancien ont tout deux des compétences, différentes, et qu'ils peuvent s'apporter mutuellement et non perpétuer un rapport hiérarchique quasi paternaliste qui ne fait plus écho auprès des jeunes générations. Et l'on se plaindra ensuite de ces jeunes qui ne s'adaptent plus à l'entreprise alors que celle-ci continue à les gérer comme elle a géré leurs aînés.

Comme le montre François Rousseau dans sa série de photos qui illustrent le livre de Patrick Grainville "L'atelier du peintre", les modèles d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier et les époux Arnolfini de Van Eyck peints en 1434 ne peuvent ressembler au couple d'aujourd'hui. Prévenons vite les DRH que les temps ont changé.