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25/07/2017

Il y a temps à apprendre

Ils sont nombreux à considérer que la formation sur le temps de travail est un acquis social qu'il convient de préserver. Qu'il faudrait inclure dans le droit à la déconnexion celui de ne pas se former en dehors du temps de travail. Bien souvent, les mêmes opposent les formations qui ne relèveraient que de l'intérêt de l'entreprise et celles qui ressortent de l'intérêt du salarié. C'est oublier un peu rapidement que, dans tous les cas, la compétence n'appartient qu'au salarié de même que la volonté de s'en servir. Et de manière plus fondamentale, pour ceux qui confondent subordination et soumission, que la compétence est sans doute le poids qui équilibre le mieux la balance de la relation entre l'employeur et le salarié. Ce qui revient à dire qu'en limitant les possibilités de formation au temps de travail, on aboutit au résultat exactement inverse à celui annoncé haut et fort. 

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Apprentissage balnéaire de l'expression corporelle

De la même manière que la définition légale de la formation professionnelle a fait des ravages dans les pratiques de formation, cadenassées dans un format scolaire archaïque, la religion de la formation sur le temps de travail remet la décision de formation dans les mains de l'entreprise et conforte chacun dans l'idée que la formation devrait être octroyée, alors que tout apprentissage est une conquête. Si la formation est la voie vers l'autonomie, la maîtrise du temps est celle de l'émancipation et pas uniquement pendant le travail. 

22/07/2017

Au vert !

Plusieurs mois de bitume, de villes, de salles souvent inaccessibles au soleil, de position assise visage éclairé par la lumière électronique de l'écran, de métros, de trains d'avions aussi, de journées entre chien et loup, l'automne et l'hiver jouant à cache-cache dans une douceur printanière plombée par des nuages lourds, si l'on rajoute les ambiances électorales et leurs sécrétions émollientes d'avant changement, on aura compris que c'est du vert qu'il faut remettre dans le paysage. La parole est à Michel Pastoureau : 

"Le vert, c'est la couleur de Satan, du diable, des ennemis de la chrétienté, des êtres étranges : fées, sorcières, lutins, génies des bois et des eaux. Les super-héros et les Martiens, grands et petits hommes verts de la science-fiction, s'inscrivent dans cet héritage culturel, où le vert joue le rôle de l'ailleurs, de l'étrangeté, du fantastique. Pourquoi ? Parce que c'est une couleur instable, rebelle, très difficile à fixer chimiquement. Avec le vert, le rapport entre chimique et symbolique se révèle passionnant."

Alors en route pour célébrer les noces du chimique et du symbolique. Et cette année, le petit est de la partie. 

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13/07/2017

Jouez avec nous au Datadock !

C'était un test pour voir...et on a vu. Un OPCA qui ne croit pas immodérément au Datadock, mais qui reste politiquement correct et en fait officiellement la promotion, a organisé un test à l'aveugle auprès des évaluateurs (ou référenceurs) du Datadock. Plusieurs dossiers leurs ont été soumis à titre d'entraînement, en réalité les mêmes, avec relevé des copies en fin d'exercice. Bingo ! avec les mêmes déclarations, pièces et argumentaires, les organismes ont été soit référencés, soit non référençables et rarement sur les mêmes critères. Bien sûr, toute évaluation humaine comporte sa part d'arbitraire. Ce ne sont pas les candidats au bac, ni  les entreprises contrôlés par l'URSSAF ou par le fisc qui diront le contraire (ni les OPCA contrôlés par la DGEFP...). Ce qui laisse pantois, ce sont les remarques dont sont assortis les rejets. Le plus souvent elles se limitent à deux : description imprécise ou incomplète (sans que l'on vous indique en quoi consisterait la finition ou la complétude) ou non conforme à l'indicateur (sans que ne soit précisé en quoi consiste la non conformité). 

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"- T'es d'ac pour déposer sous deux noms différents deux dossiers identiques ?

- Tope là !"

La situation n'est toutefois pas étonnante : à évaluer sans disposer d'un référentiel commun (et au surplus sans référentiel partagé avec les impétrants) on s'expose à évaluer suivant des critères non stabilisés et à laisser des espaces béants dans lesquels peut s'engouffrer l'arbitraire. Car lorsque vous décrivez vos indicateurs de performance (augmentation de CA d'une année sur l'autre, taux de transformation des prospections, etc.) et que l'on vous dit que c'est insuffisant, qui est capable de dire où se situe le suffisant sur cet indicateur ? (exemple parmi des dizaines d'autres). Si le Datadock était sans doute la meilleure réponse possible de la part des OPCA à une exigence stupide (faire du référencement a priori et systématique plutôt que de délivrer des labels qualité a posteriori sur la base de bonnes pratiques que l'on souhaite promouvoir, bref refaire du règlementaire au lieu de faire de la qualité), si donc le Datadock a pour vertu d'éviter la démultiplication des dossiers et de limiter la bureaucratie, il faut bien reconnaître qu'il n'offre absolument aucune garantie sur la sécurité juridique des décisions qui pourraient être prises sur cette base, tant la non-transparence et l'arbitraire semblent gouverner le dispositif. Sauf à référencer tout le monde (ce qui n'est pas exclu...), on attend de voir le premier contentieux liés à un refus de référencement ou à un déréférencement. 

Bon ceci dit, il va falloir que je m'y mette aussi au Datadock, à moins que j'attende le retour de vacances...

 

12/07/2017

On ferme !

Non ce n'est pas l'annonce de la pause estivale pour voguer vers d'autres horizons, il s'agit de la fermeture du dialogue conduit par le Gouvernement pour réformer le code du travail, avec une méthode qui ressemble étrangement à celle que l'on avait connu avec Sarkozy sur l'air du : "J'ai raison, donc vous avez tort". C'est ce que le Ministère du Travail explique aux organisations syndicales à propos de la fusion des instances représentatives. Après avoir annoncé que la fusion serait le principe dans toutes les entreprises, mais avec la possibilité d'y déroger, soit par décision de l'employeur (pour les plus petites), soit par accord collectif, pour les autres, voici maintenant que le ministère annonce que la fusion sera obligatoire et qu'il sera impossible d'y déroger. Circulez, passez votre chemin, il sera fait selon notre volonté. 

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On nous avait pourtant vanté les mérites de l'accord d'entreprise, la possibilité pour chacun d'adapter le droit à sa situation, les limites de la règle unique, valable pour tous alors que la diversité des entreprises était si grande. Et bien il faudra maintenant se faire à l'inverse et accepter que les gouvernants puissent avoir raison contre tous et imposer une règle unique qui ne tiendra aucunement compte des situations particulières et fera le bonheur de tous contre eux mêmes, puisque toutes les organisations syndicales et la grande majorité des DRH sont opposés à la mesure. Et comme toujours, les artisans de tout ceci n'ont aucune idée des modalités pratiques de la fusion : car si l'instance est unique pour discuter de tous les sujets, comment la mettre en place dans les grandes organisations où l'on a besoin d'un comité d'entreprise au niveau central, mais de délégués du personnel ou de CHSCT plus près du terrain ? on avait entendu que pragmatisme, liberté, souplesse, responsabilité prévaudraient, il faut bien constater que l'on a pour l'instant plutôt de la contrainte, du vertical et du dogmatisme. Autrement dit, pas vraiment du neuf.