19/01/2011
En direct du bocal
On peut être gré à ceux qui tentent de poser en terme de bien être au travail, pour le plaisir on attendra encore un peu, ce qui est habituellement présenté comme la souffrance ou le mal être au travail. Jeunes, et donc emplis d'enthousiasme, entrepreneurs, et donc entreprenants, humanistes autoproclamés, et donc soucieux de le démontrer, les membres du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) viennent de publier un pré-rapport sur le bien être au travail dont le contenu attise notre désir de disposer enfin du rapport final. Ce travail collectif met à l'honneur 8 séries de propositions auxquelles ne manqueront pas de se référer dorénavant tous les managers soucieux du bien être de leur collaborateurs, c'est à dire tous à l'exception de quelques personnalités perverses polymorphes qui, refusant de voir dans l'oeuvre du CJD un bréviaire révolutionnaire, se dénonceront d'eux même à la vindicte populaire et justifiée.
Parmi les multiples propositions formulées pour améliorer le bien être, la plus créative et innovante est sans conteste La réunion pour rien. Je cède la plume au CJD : "Organiser des réunions pour « rien » ! Le principe est simple ; il s’agit de réunir quelques personnes dans une salle et de lancer la réunion par un silence, en laissant se mettre en place un moment d’échange sans objectif, juste pour permettre à chacun de parler de ce dont il a envie à cet instant.". Soucieux de pratiquer les méthodes modernes de management qui m'échappent parfois, j'ai décidé d'expérimenter la réunion pour rien. N'ayant ni salarié ni associé et pas de client ou stagiaire sous la main, j'ai cherché avec qui partager le silence, voici le résultat.
Le consultant en "Réunion pour rien" avec un partenaire
Constatez le résultat : l'atmosphère de bonheur, de détente et d'apaisement ne peut que vous submerger et, peut être, vous amener vous aussi vers le bien être au travail. Et dire que le bréviaire du CJD comporte des dizaines d'autres recettes de ce type. Annonçons avec plaisir qu'en ce début d'année 2011, fi de la morosité, grace à l'énergie de jeunes dirigeants et de quelques uns de leurs acolytes, voici vaincu le mal être. Saisissez vous de leurs recommandations et vite, tous au bocal !
00:19 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bien être, mal être, travail, cjd, centre des jeunes dirigeants, souffrance au travail, réunion, santé, ressources humaines, management
23/03/2010
Propositions inversées
En 1869 paraît à compte d'auteur un ouvrage qui va dynamiter, quelques années plus tard et après sa "redécouverte" par André Breton et Philippe Soupault, la littérature. L'ouvrage, composé de 6 chants (les chants, comme dans la Divine Comédie de Dante) s'intitule les Chants de Maldoror, il est signé du Comte de Lautréamont pseudonyme d'Isidore Ducasse. L'ouvrage est effrayant mais faut-il y voir seulement une blague potache à la Alfred Jarry, Maldoror n'étant qu'un avatar noir du Père Ubu ? peut-être s'il n'y avait "Poésies". Ce court ouvrage placé à la fin des Chants de Maldoror et qui semble en inverser toutes les valeurs. "Poésies" que Breton recopie à la bibliothèque nationale, après Rémy de Gourmont, et qui confère à l'ouvrage sa véritable portée. "Poésies" dont la lecture enchaînée à celle des Chants perturbera davantage le lecteur que la simple lecture des horreurs de Maldoror. Confronté à son inverse, le texte prend toute sa mesure.
Petit hommage à Jean Benoit, auteur du fameux bouledogue de Maldoror, dont l'oeil pétillant et l'esprit libre vivent toujours et menacent les infirmières de leur éternelle vigueur.
00:36 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, lautréamont, maldoror, stress, bien être, travail, jean benoit, ubu, breton