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21/02/2017

Venez ! c'est plein, mais il reste de la place !

Le jeudi 2 mars DEMOS organise un petit-déjeuner consacré au CPF en 2017, après les divers élargissements de la loi Travail et dans un contexte financier qui commence à se tendre. Preuve en est que certains taux de financement, et surtout d'abondement fondent au rythme du réchauffement climatique. A ce titre, 2017 sera une année particulière : avec encore des opportunités mais sans aucun doute avec une transition vers une régulation accrue du dispositif. Et pour les universités d'entreprise, les organismes corporate, il y a encore l'effet du DATA-DOCK au 30 juin prochain et l'obligation de formaliser ses pratiques...ou de trouver un partenaire. Si vous souhaitez participer au débat, rejoignez les 150 inscrits et rendez-vous dans l'amphithéâtre de l'Arche à la Défense...et non, on ne fait pas ça sur la plage !

Ah au fait, pour s'inscrire, c'est gratuit et c'est ici

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16/02/2017

Une règlementation vintage

Si l'on relit l'exposé des motifs de la loi du 5 mai 2014, censés exposer l'intention du législateur, on trouvera une référence explicite au modèle du 70-20-10 et à l'ambition de faire une plus grande place à la formation informelle. Prenant acte de l'évolution des modalités de formation, la loi défiscalise les plans de formation et ouvre le champ des actions finançables par les OPCA. Et l'on ne trouvera pas trace des questions liées à la Qualité. Il faut rappeler que c'est au Sénat, dans une de ces soirées où les débats sont aussi pauvres que les sénateurs peu présents, que Chantal Jouanneau (rendons à César) proposera une habilitation des organismes de formation qui lui semblait indispensable (elle venait de voir Cash Investigation). Après avoir expliqué que fermer le marché de la formation n'était ni pertinent, ni raisonnable, ni juridiquement souhaitable alors que dans le même temps les lois Macron s'efforçaient d'ouvrir les marchés règlementés, le rapporteur (Jean-Patrick Gilles) proposa en contrepartie du retrait de l'amendement, de réglementer la qualité de la formation. La machine infernale était lancée. 

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"- ça te parle toi la qualité  ?

- j'en dors pas  !"

Et voilà comment dans le même texte, on se retrouve à encourager le développement de nouvelles pratiques pédagogiques et à élargir le champ de la formation et à affirmer que l'essentiel ne se trouve pas dans le moyen, mais dans le résultat, à savoir la certification. Mais plutôt que de règlementer la certification, ce qui aurait été cohérent, on se propose de normer à l'ancienne mode le moyen et de se focaliser de nouveau sur l'acte de formation  comme au bon vieux temps de la fiscalité que d'un même mouvement on supprimait. De quoi perdre la tête, où plutôt le sens. Et pendant que l'on consacre moultes moyens et quantité d'énergie à normaliser des moyens qui sont en train d'exploser (vaine tentative, on le constatera sans doute prochainement) on laisse se développer sans moyen (ou presque) une certification galopante à l'ingénierie souvent hasardeuse et aux procédures bien complexes qui garantissent un bel avenir au lobbying. Vous avez dit tout à l'envers ? 

12/02/2017

Ni droit, ni gauche : cerveau !

Fin de réunion, propos de fin de réunion. Une participante cède à une remarque sur l'un des réunis : "Un peu cerveau gauche quand même lui". Je cède également, alors qu'il est tard, que c'est la fin de semaine et que le temps de passer à autre chose est déjà bien entamé : "Vous étiez mal placée, vous n'avez vu qu'une partie de son cerveau ?". Elle me toise : "Vous ne croyez pas aux neuro-sciences ?" ; "Si, mais aux neuro-sciences actualisées". On a mutuellement préféré en rester là. De toute façon, elle ne pouvait pas savoir que je sortais de la lecture de Neuro Learning, que le copain Philippe GIL (IL-DI) s'était fait un plaisir de m'offrir. Et que la veille histoire du cerveau droit et du cerveau gauche fait partie des dix neuromythes que les trois auteurs s'attachent à dynamiter d'entrée (ils font également un sort à "On utilise que 10 % de son cerveau" ou encore à "Il existe trois styles d'apprentissage : auditif, visuel et kinesthésique"). 

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Mais pourfendre les vieilles lunes ne suffit pas, le livre nous entraîne dans la complexité du cerveau, avec pragmatisme, humilité et ambition, la belle trilogie. On y trouve du savoir et du faire (mais pas d'être, ils sont sérieux les auteurs) et des interrogations sans fin sur le travail puisque, de la même manière que le repos est un temps indispensable de l'entraînement du sportif, la pause de l'esprit est fondamentale dans la consolidation des apprentissages. Bref, on s'est régalé. Si vous le croisez sur un rayon, jetez un oeil. 

Et lui, vous le trouvez cerveau droit ou cerveau gauche ?

le premier qui dit cerveau reptilien a perdu,

il est tombé dans un autre neuromythe

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22:51 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (2)

08/02/2017

CONFUSION

Comme on pouvait le craindre, la confusion règne. En confiant aux OPCA une mission générale en matière de qualité de la formation, l'Etat s'inscrivait dans le cadre général du développement du champ d'action des OPCA (de la formation à la gestion des compétences, voire des ressources humaines avec les diagnostics RH ; de la gestion du légal à la gestion de fonds conventionnels ou volontaires, etc.). Mais faute d'avoir donné les moyens d'une véritable ambition en ce domaine, et en ayant ramené la qualité à des critères formels établis par décret, on a maintenu les OPCA dans ce qu'ils avaient l'habitude de faire : du contrôle règlementaire. Résultat, les politiques qualité que l'on voit se mettre en place aujourd'hui ont bien du mal à distinguer ce qui relève de la conformité (et du contrôle règlementaire) et ce qui relève de la qualité, autrement dit de l'amélioration des pratiques de formation. C'est un joyeux mélange des deux qui est proposé aux organismes de formation qui en perdent parfois leur latin et peuvent avoir du mal à percevoir où s'arrête la conformité et où débute la qualité. Certaines chartes Qualité sont d'ailleurs essentiellement des reprises des conditions de validité ou d'éligibilité des actions de formation aux financements des OPCA. 

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Le rapport annuel de la Cour des Comptes en date du 8 février, comme le rappelle l'AEF ce jour,  reproduit la même confusion en demandant à ce que la politique qualité soit utilisée pour mieux détecter les fraudes. On ne peut mieux acter la confusion qui s'installe. Dans l'intérêt bien compris de tous, il serait peut être tant de sérier les questions et de considérer que deux chantiers coexistent et que mêler les deux aura pour effet de rendre les objectifs visés plus difficiles à atteindre. D'une part, la question de la lutte contre la fraude qui suppose des moyens particuliers dont certains ne peuvent relever que de la puissance publique. D'autre part les actions conduites pour développer la qualité des formations qui ne passe évidemment pas par des contrôles formels et bureaucratiques mais par la capacité des financeurs à prendre en compte les bonnes pratiques de formation, les investissements nécessaires à la qualité, la mise en place de financements qui ne soient plus rattachés à l'heure de formation mais au coût économique de la formation (avec le développement de capacités d'analyse des modèles économiques en formation), la part de chacun dans la qualité (du client au consommateur en passant par le producteur et le financeur), etc. Mais pour cela il faut des moyens, des compétences, du temps et des relations débarrassées de l'éternelle suspicion pesant sur les organismes de formation (ou sur les OPCA d'ailleurs s'agissant de la Cour des comptes). Et dans les périodes politiques agitées, c'est bien le temps qui manque le plus. 

03/02/2017

RETROPEDALAGE ET PERMIS DE CONDUIRE

La loi Travail, en contrepartie des assouplissements apportés à la négociation collective, avait conforté les droits des salariés et notamment le CPF : le bilan de compétences et les formations à la création ou à la reprise d'entreprise étaient éligibles de droit et pouvaient être suivies pendant le temps de travail. La loi Egalité et Citoyenneté opère un retour arrière : ces formations restent éligibles de plein droit mais elles ne peuvent être réalisées sur le temps de travail qu'avec l'accord de l'employeur. Autrement dit, elles ne sont plus opposables. On appréciera la méthode qui consiste à faire une loi soit disant équilibrée pour en détruire le dit équilibre quelques mois plus tard. La méthode de gribouille aura donc prévalu jusqu'au bout. 

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La loi Egalité et Citoyenneté a tout de même une vertu : le permis de conduire (permis B) devient éligible de droit hors temps de travail, ou sur le temps de travail avec l'accord de l'employeur. Ce qui permettra, notamment, aux jeunes alternants d'utiliser leurs premières heures de CPF pour financer les 1500 ou 2000 euros du permis de conduire. Voilà qui persuadera également les quelques OPCA qui persistent à exiger que le salarié ait besoin du permis pour accepter de le financer sur le plan, de cesser d'imposer des conditions extra-légales (en exigeant notamment que le salarié ait besoin du permis pour son emploi) et de prendre en charge ce qui est tout de même un des éléments clés de l'employabilité. Curieux d'ailleurs cette volonté affiché de promouvoir l'employabilité et les parcours professionnels et de conditionner le financement à un lien avec l'emploi. Mais en ces périodes troublées, on est pas à un paradoxe près.