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10/03/2010

Requiem pour les...

Le requiem n'est pas pour les blondes, même si la chronique fait un clien d'oeil à James Hadley Chase. Le requiem est pour les OPCA ou plutôt pour les OCPA. Quelle est la différence entre les OCPA et les OPCA, pourquoi sont-ils différents des FAF, pourquoi annoncer un requiem pour les OPCA ? les réponses  à ces questions dans la chronique consacrée à la réforme de la formation réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF.

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Rappelons simplement l'histoire : en 1993, la loi quinquennale supprime les ASFO, associations patronales de formation qui collectent et gèrent les fonds des entreprises destinés à la formation. Les organisations patronales créent, souvent à contrecoeur et a minima, des OCPA (organismes collecteurs paritaires agréés) pour garder la maîtrise des financements. A l'occasion de la réforme de la formation, en 2003, est discutée la notion d'OPCA et de FAF. Quelle différence ? le premier collecte des obligations légales, le seconde collecte des fonds des entreprises destinés à la formation. Ce n'est pas la même chose. Dans les OPCA, le paritarisme est avant tout un paritarisme d'orientation. Dans les FAF, le paritarisme est un paritarisme de gestion. Egalement, le second est a priori plus paritaire puisqu'il ne délègue pas, ou peu, à des organisations patronales. A l'occasion de la réforme, un meurtre failli être commis : celui des FAF par les OPCA. Mais quelques voix soutinrent les FAF qui, originellement, constituent la base du régime d'assurance formation. Le meurtre d'Abel par Cain avait échoué.
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Marc Chagall - Cain et Abel

En 2009, la loi élargit les compétences des OPCA et les rapproche des FAF. Encore un effort : dans le cadre de la restructuration, les FAF seront plus nombreux à demeurer et certains OPCA pourraient se changer en FAF. Ce faisant, l'échec de Cain est patent et la démocratie sociale, représentée par Abel, peut pleinement se développer. Pourquoi ? pour le savoir, reportez vous à la chronique : Requiem pour les OPCA, renaissance pour les FAF.

09/03/2010

Seul Dieu ne fait pas de contrat

Soeur Marie-Carmen adopte la condition de moniale et effectue pendant 18 mois divers travaux pour la communauté à laquelle elle appartient : cours de solfège, ménage, cuisine, garde d'enfants à domicile, etc. Au terme de la période elle quitte la communauté et demande le paiement de son travail. Stupéfaction ! l'association lui oppose son engagement religieux. Que nenni répond la Cour de cassation. L'association n'a ni le caractère d'une association cultuelle, en clair une église, ni le statut de congrégation religieuse. Dès lors, et par nature, il est jugé que le seul lien avec Dieu ne peut prévaloir sur les conditions d'exercice d'une activité pour une association (Cass. soc., 20 janvier 2010). Et voici la nonne dotée d'un salaire pour son travail au profit de l'association, et non de Dieu.

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Clovis Trouille - La religieuse Italienne

Le droit du travail a ceci de particulier qu'il ne peut être écarté par la volonté des parties. Dès lors que les conditions ne sont pas réunies, la règle ne peut être invoquée. Ainsi, pas de service religieux au profit d'une association qui n'est qu'une association de fidèles. De même, pas de bénévolat, même pas le dimanche, au bénéfice d'entreprises commerciales. On se souvient de ces salariés ouvrant bénévolement une librairie un dimanche au mois d'avril 2009 et qui entendaient pouvoir le faire librement. Làs, le tribunal les condamna à 10 000 euros d'amende par jour ouvré "bénévolement". Et voilà comment des bénévoles qui n'en sont pas en viennent à payer leur bénévolat. Limite à la liberté ? Oui, comme toujours dans un Etat de droit : avant de négocier il faut vérifier quel est le champ du négociable. Seul Dieu ne négocie pas, mais son Etat n'est pas celui du droit.
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Wiliam Blake - Dieu

 

 

08/03/2010

Symboles

"Il est dans l'essence des symboles d'être symboliques". La formule est de Jacques Vaché. Elle peut être réutilisée ces temps-ci car de quelques symboles il ne semble demeurer que le symbolique. Il est fait allusion ici à deux emblèmes de notre vie sociale : les 35 heures et la retraite à 60 ans. Il faut, paraît-il, ne toucher ni aux unes ni à l'autre. La durée légale du travail et l'âge légal de la retraite sont des acquis que l'on ne saurait remettre en cause. C'est que les symboles ont la vie dure. Pourtant, la durée réelle du travail des salariés à temps plein s'établit en France à 39,3 heures et l'âge de départ effectif à la retraite à 61,5 ans. Mais les symboles demeurent auxquels, semble-t-il, quelques uns croient encore, ou peut être feignent-ils d'y croire à moins qu'ils ne souhaitent nous y faire croire. Félicien Rops, qui s'y connaisssait en symboles, aurait pu utiliser son fameux Pornokrates pour illustrer les dérives de la gouvernance démocratique en ce début de XXIème siècle.

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Félicien Rops - PornoKrates - 1878

Qui est le maître de l'autre et qui est aveugle ? Ne soyons pas trop grave toutefois en ce lundi matin et puisqu'il a été fait référence à Jacques Vaché, voici l'intégralité de la lettre envoyé à André Breton le 29 avril 1917 depuis le front. On pourra avoir idée de ce qu'est le véritable humour en ces circonstances.

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Jacques Vaché - Photo et autoportrait
Cher Ami,
...Je vous écris d'un ex-village, d'une très étroite étable-à-cochon tendue de couvertures — Je suis avec les soldats anglais — Ils ont avancé sur le parti ennemi beaucoup par ici — C'est très bruyant — Voilà....Et puis vous me demandez une définition de l'umour — comme cela ! —« IL EST DANS L'ESSENCE DES SYMBOLES D'ÊTRE SYMBOLIQUES » m'a longtemps semblé digne d'être cela comme étant capable de contenir une foule de choses vivantes: EXEMPLE: vous savez l'horrible vie du réveillematin — c'est un monstre qui m'a toujours épouvanté à cause que le nombre de choses que ses yeux projettent, et la manière dont cet honnête me fixe lorsque je pénètre dans une chambre — pourquoi donc a-t-il tant d'umour, pourquoi donc? — Mais voilà: c'est ainsi et non autrement — Il y a beaucoup de formidable UBIQUE aussi dans l'umour — comme vous verrez — Mais ceci n'est naturellement — définitif et l'umour dérive trop d'une sensation pour ne pas être très difficilement exprimable — Je crois que c'est une sensation — J'allais presque dire un SENS — aussi — de l'inutilité théâtrale (et sans joie) de tout.Quand on sait.Et c'est pourquoi alors les enthousiasmes (d'abord c'est bruyant), des autres sont haïssables — car — n'est-ce pas — nous avons le génie — puisque nous savons l'UMOUR — Et tout — vous n'en aviez d'ailleurs jamais douté? nous est permis. Tout ça est bien ennuyeux, d'ailleurs.Je joins un bonhomme — et ceci pourrait s'appeler OBSESSION — ou bien — BATAILLE DE LA SOMME ET DU RESTE — oui.Il m'a suivi longtemps, et m'a contemplé d'innommables fois dans des trous innombrables — Je crois qu'il essaie de me mystifier un peu — J'ai beaucoup d'affection pour lui, entre autres choses.

05/03/2010

Fruits et légumes

Le décret et l'arrêté ont été publiés le 3 mars 2010 au journal officiel. Est-ce le printemps qui a ainsi saisi le ministre  ou le lobby des marchands des quatre saisons ? toujours est-il qu'il est dorénavant possible d'utiliser les tickets restaurants chez des détaillants en fruits et légumes afin d'acquérir, nous dit le texte, des fruits et légumes immédiatement consommables permettant une alimentation variée. Vite, à vos tickets, les belles marchandes printanières vous attendent.

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Julio Romero de Torres - La primavera 1925

Mais n'oubliez pas que le ticket-restaurant permet aussi d'aller au restaurant et que la convivialité est un plaisir, à défaut duquel comme Bacchus vous pourriez vous ennuyer et vous perdre dans la contemplation de vos légumes et fruits surabondants.

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Le Caravage - Bacchus

En gérant bien vos coupons, vous pourrez peut être inviter la marchande, ou le marchand, à partager votre repas et multiplier les plaisirs. Vite à vos tickets !
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Julio Romero de Torres - Naranjas y limones 1928

04/03/2010

Du refus de voir

La loi du 24 novembre 2009 instaure une obligation, à la charge des entreprises et non des OPCA, de financer le nouveau Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), à hauteur de 13 % de leur obligation légale de financement de la formation professionnelle. Cette taxe nouvelle doit être versée aux OPCA avant le 28 février, eux-même reversant la somme au FPSPP avant le 30 juin. Double surprise dans la mise en oeuvre de cette obligation nouvelle : il a tellement été annoncé que la loi ne créait pas de charges nouvelles que les entreprises découvrent avec stupéfaction qu'un impôt nouveau a été créé dont il convient de s'acquitter. Deuxième surprise de la part des OPCA, voilà que la révolte gronde chez certaines entreprises qui refusent purement et simplement de s'acquitter de la taxe nouvelle au motif que la loi ne devait pas créer de charge nouvelle (mais les promesses n'engagent paraît-il que ceux qui y croient), que les budgets 2009 sont bouclés et que le décret n'est paru qu'en 2010. Pour ces derniers arguments, c'est oublier que la loi date du 24 novembre et qu'elle peut donc créer une taxe pour l'année en cours et d'autre part que l'exigibilité n'intervenant que le 28 février de l'année suivante tous les textes ont été publiés avant l'échéance. Tout ceci du à un double aveuglement : le refus de voir la réalité d'un impôt nouveau et le refus de voir que la règle doit s'appliquer.

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Magritte

On tirera de ces mésaventures deux leçons : la première est que lorsque la communication remplace l'information on s'expose à des retours de manivelle. La seconde est que la culture de la règle est décidément aléatoire en France, mais positivons et considérons que cette culture latine du rapport déficient à la règle présente d'autres avantages. Et pour ce dernier point, attendons avec curiosité la position de l'administration : est-elle prête à redresser à partir du 30 avril prochain, date de la déclaration des dépenses en matière de formation, les entreprises qui ne se seront pas acquittées de leur obligation ou bien se plongera-t-elle dans un silence peu latin dans la forme mais bien plus sur le fond ?

03/03/2010

Nuages

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Le ciel est sauvage,
La clef du  ciel est aveugle,
Les baisers cherchent le secret de la vie...

Francis Picabia

02/03/2010

Libre cours

Dans les rues de Grenade, elles accompagnent vos déambulations. Au détour d'une rue, d'un passage, d'un angle de mur les peintures murales s'amusent de votre surprise et vous proposent clins d'oeil et ouvertures de champs.

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Fatiguée de rencontrer des réponses, j'ai décidé de changer mes questions

Pourquoi Grenade ? autant qu'il m'en souvienne la ville a toujours été un théâtre ouvert et disponible aux graffeurs et les peintures font partie de l'identité de Grenade, comme un écho aux habitations trogoldytiques du Sacromonte. Juste pour se souvenir que peindre les murs est immémorial et profondément humain.
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Les mots se perdent irrémédiablement

Pourtant, la peinture murale fait débat à l'occasion de la condamnation d'un artiste qui a peint un mur sans autorisation municipale, car ici aussi il est des autorités qui considèrent que la liberté doit avoir ses espaces autorisés. En réponse, on voit chez les commerçants des affichettes "Ici nous soutenons les graffitis".
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En souvenir de Chimène peut être ? et parce que le rêve est ce qui rend la réalité possible. Rappelons qu'en France également la peinture murale est un délit.
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On connaît les termes classiques du débat : de la peinture murale artistique pourquoi pas dans les endroits qui s'y prêtent,  mais ces signatures graffitées qui envahissent l'espace et n'expriment aucun talent, non. Petit problème : la créativité ne s'exprime ni à jour ni à lieu fixe. Et le n'importe quoi peut être le chemin qui mène à l'oeuvre.
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Mais comme il fut un temps où les coquineries de Miss Van dérangeaient les autorités toulousaines, peut être cette liberté de laquelle tout peut surgir fait elle peur. Faut-il avoir perdu son âme d'enfant pour craindre qu'en laissant libre cours à leur imagination quelques peintres ne transforment le monde en une libre cour récréative.

Et les ressources humaines dans tout cela ? laisser libre cours à la créativité des salariés en prenant parfois le risque du n'importe quoi ? allons, allons, l'entreprise n'est pas une cour de recréation, retournez à vos petits dessins pendant que nous accomplirons, nous, le grand dessein. J'y cours !

01/03/2010

Insécurité

A chaque retour de l'étranger, tout du moins d'un pays européen ou occidental, il est un fait qui frappe et auquel, il faut bien l'avouer, on ne parvient à s'habituer : Paris est la seule capitale européenne où la présence policière est aussi visible, la seule également dans laquelle on croise des militaires armés dans les rues et les couloirs du métro. L'insécurité est-elle plus grande à Paris qu'ailleurs ? la menace, mais laquelle (?), plus pregnante ? ou bien s'agit-il d'autre chose qui pourrait avoir à voir au choix avec le marketing politique, le vieillissement apeuré, la phobie du risque et son corrollaire le besoin d'assurance. Il est d'autant plus difficile de se prononcer que pour une grande partie des 800 000 personnes qui ont été gardées à vue en 2009, dont une bonne partie pour des motifs bénins, l'insécurité vient précisément de ceux qui sont censés la faire disparaître. Fatima El Ajj, qui vit au Liban, en connaît peut être un peu plus sur l'insécurité, ce qui ne l'empêche pas de produire une peinture de l'harmonie pleine de grace et d'humanité. Et sans peur.

 

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Fatima El Ajj

L'insécurité, qui décidément se niche partout, peut également être juridique. La loi du 24 novembre 2009 accroît en ce domaine les risques liés à l'activité de formation. Ne sachant comment séparer le bon grain de l'ivraie, le législateur persiste à empiler les textes imprécis relatifs au contrôle de l'activité de formation, dorénavant réalisé tant a priori, belle preuve de confiance, qu'a posteriori. Toujours cette croyance que la loi peut tout. A lui présumer une toute puissance on oublie de réfléchir à sa juste place et l'on perd à la fois en crédibilité et en efficacité. Pour mieux comprendre pourquoi, ci-dessous la chronique réalisée pour l'AEF avec Jean-Marie Luttringer à propos de l'impact de la loi du 24 novembre 2009 sur l'activité de formation.

24/02/2010

Femmes d'Espagne

Le musée est un des plus petits d`Espagne, deux petites salles au premier étage d'une maison pluriséculaire. Il abrite les oeuvres de Julio Romero de Torres, peintre cordouan du début du siècle qui choqua la bourgeoisie locale par ses portraits de femmes, qui elles n'ont guére l'air choquées.

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La chiquita piconera - 1930

Sans doute certains ont-ils pu être perturbés ou troublés par ces regards directs et dénués d'ambigüité. Par la sensualité également de ces femmes libres.
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Musidora

Et l'on se dit que le flamenco n'est pas une musique ou danse de domination d'un sexe sur l'autre mais au contraire d'une séduction réciproque dans laquelle l'union se réalise d'autant mieux que chacun affirme ce qu'il est.

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Chanteuse de Flamenco - Séville

La place affirmée des femmes espagnoles dans les peintures de Romero de Torres et dans le Flamenco ne doivent pas faire oublier que l'Espagne demeure le pays d'Europe dans lequel le plus de femmes meurent sous les coups de leur mari, amant ou compagnon. Malgré les efforts de Zapatero, qui a toujours pensé que si cette question était réglée bien d'autres le seraient également, le problème demeure. Pas sur que la crise contribue à l'atténuer.
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Cordoue - Février 2010

23/02/2010

Mosquée Cathédrale

La grande mosquée Sainte-Sophie d'Istanbul est une ancienne basilique chrétienne de Constantinople du VIème siècle. A Cordoue, l'histoire est exactement inverse. La grande mosquée construite avant l'an mil est devenu après la Reconquista une cathédrale catholique. Dans les deux cas, s'il y eut des déconstructions et reconstructions, pas de volonté acharnée de faire disparaître le passé pour le nier. Au contraire, un art qui s'installe au coeur d'une architecture qui n'est pas la sienne et qu'il va transcender par la volonté de triompher en faisant plus beau et non en détruisant.

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Lutte des raffinements, des tailleurs, des sculpteurs et des peintres vaut mieux que fracas des armes et cris de vies qui se perdent. Ce qui nous vaut d'admirer aujourd'hui les traces d'un passé indissolublement lié et d'histoires communes qui après avoir été juxtaposés se trouvent sous notre regard intégrées.
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Est-ce cette atmopshère particulière qui généra cet étonnant tableau, au fronton d'une chapelle, où Jésus et Marie-Madeleine connaissent un beau et tendre moment de quiétude alanguie ?
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Les surréalistes ont suffisamment vanté la beauté de la rencontre des contraires pour que cette union entre une mosquée et une cathédrale puisse susciter un clin d'oeil en forme de collage. L'occasion en est fournie par une exposition de photos du début du siècle prises au Chili, qui se marient avec le présent en un instant. Cordoue, la bien nommée.
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21/02/2010

karen knorr

En cette période de vacances, carnets de voyage. A Séville, l'art moderne s'expose dans un ancien monastère superbement restauré. L'occasion de constater que même sous la dictature de Franco, les peintres espagnols des années 70, en tout cas certains d'entre eux, résistaient par l'humour et le refus du tragique de ceux qui prennent le pouvoir au sérieux. Mais le coup de coeur est pour Karen Knorr et la série Gentlemen dont certaines photos peuvent être vues à Beaubourg dans l'exposition "Elles". Une photo, une phrase. Illustration.

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"Aujourd'hui la sécurité n'est pas un luxe, c'est une absolue nécéssité"
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"La femme idéale doit être mon reflet"
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"Les privilèges ne sont pas un problème si vous êtes prêt à en payer le prix"

19/02/2010

Les mots pour le dire

L'histoire est un grand classique chez les DRH, et l'occasion de détendre une atmosphère souvent pesante. Il s'agit d'un lapsus d'un DRH de grand groupe qui préside un comité d'entreprise tendu dans une ambiance de plan social à venir. Dès le début de la réunion et face à une assistance hostile, le DRH envoie les diapos du powerpoint et  lâche : "Je vais vous présenter le tableau de mort des effectifs...". Inutile de préciser qu'il n'y a plus rien à rattraper et que la négation n'est pas utile. Tout au plus peut on créditer le DRH d'avoir un noble inconscient qui ne peut cacher la vérité qui pourtant aurait du l'être. Vertu de la nature.

J'avais déjà présenté, dans la chronique du 25 novembre 2009, un florilège de lapsus, que je complète ici par ceux de la semaine. Réunion sur un projet au calendrier un peu serré. Le responsable du projet prévient : "Il ne faudra pas perdre de vue l'objectif en  cours de rut...". Voilà une route qui demandera concentration et persévérance.

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Jean-Marcel Bouguereau - Nymphes et satyre - 1873

Autre réunion, de ces réunions pendant lesquelles vous vous prenez à penser qu'il doit y en avoir des milliers de la sorte qui se tiennent un peu partout en même temps ce qui ne fait que rajouter à la longueur du temps, et conclusion finale : "Je vous laisse le joint de finaliser....". Il faudra en effet prendre soin de la suite pour que le projet ne parte pas en fumée. Bon week-end à toutes et à tous.
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18/02/2010

La vraie vie

"Vous êtes juriste ?" la question  est souvent posée avec une pointe de méfiance ou de défiance. Méfiance car le juriste est souvent perçu comme enfermé dans ses livres, textes, bibliothèques. Défiance car le juriste énerve en ayant à la fois réponse à tout, car les mots peuvent tout et que le droit c'est de la littérature, sans pour autant avoir de certitudes car si le raisonnement juridique peut être rigoureux, il n'est jamais une science exacte. Le questionneur tient souvent le juriste pour un théoricien et le droit pour une abstraction. Ailleurs est la vraie vie. Bien souvent pour dirigeants, managers ou salariés, le droit n'a qu'un lointain rapport avec la réalité. Mais reconnaissons que pour le juriste, la réalité n'est parfois qu'une projection de présupposés. Par exemple, en droit du travail, celui qu'il ne saurait y avoir de véritable négociation entre l'employeur et le salarié et que les volontés par définition ne sont pas égales. Un coup d'oeil sur les 170 000 ruptures conventionnelles peut être ?

Si l'on voulait répondre sur les livres et bibliothèques on pourrait convoquer Cendrars, qui avait calculé que toute une vie ne suffirait pas pour lire tous les livres des grandes bibliothèques dans lesquelles il passait ses journées entre deux voyages, ou encore Gérard de Nerval, arrivant à Alexandrie, s'enfermant dans sa chambre d'hôtel, se plongeant dans la lecture et écrivant : "Le vrai Orient est là, dans les livres". Qu'est-ce que la vraie vie ? peut être cette phrase de Victor Hugo : "Ruth songeait et Booz dormait".

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Frédéric Bazille - Ruth et Booz - 1870

Si l'on veut la clé de la réponse, on peut lire le poème de Victor Hugo ci-dessous. Ou bien cette phrase d'André Breton "la vie humaine, conçue hors des limites strictes que sont la naissance et la mort, n'est à la vie réelle que ce que le rêve d'une nuit est au jour qui vient d'être vécu". La théorie n'existe pas en tant qu'elle fait partie de cette vie. Et aucun présupposé ne résiste aux rêves individuels.

17/02/2010

Schizophrénie

La schizophrénie ne date pas d'hier. Je ne parle pas de la maladie, quoi que, mais de cette propension à faire des choix individuels qui peuvent s'avérer pertinents à ce niveau mais sont désastreux au plan collectif. L'affaire a débuté au cours des années 70 avec la sidérurgie, le charbonnage ou encore le textile et le recours massif aux préretraites pour régler des problèmes d'emploi. Plutôt que la reconversion, le paiement des salariés les plus âgés pour qu'ils quittent le marché du travail devient un mode de gestion banalisé. Et c'est ainsi qu'est accréditée lentement mais surement l'idée qu'à partir de 55 ans on est juste bon à s'arrêter de travailler. Le Gouvernement encouragera pendant longtemps les préretraites avant de tenter d'y mettre le holà. Pour autant, la schizophrénie perdure.

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Marie-Jo Chapatte - Peintre schizophrène
Janvier au sourire d'hiver - 1986

Elle perdure par exemple quand Sanofi-Aventis annonce à la fois 8 milliards de bénéfice en 2009 (vive la crise ,la grippe H1N1, les experts de l'OMS et les déficits publics !) et un plan de départs volontaires avec des préretraites maison à 55 ans. Le tout au moment où l'on annonce une réforme des retraites et que le MEDEF réclame une révision à la hausse de l'âge de la retraite. Et de nouveau, le petit air lancinant du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" déroule sa musique entêtante. Dans ce contexte, il est vain de penser que le financement des retraites pourra être assuré par une cotisation sur les salaires comme actuellement. Soit les pratiques de gestion des ressources humaines changent rapidement (Darcos la menace veut y contribuer en interdisant les PSE avec mesures d'âge : on attend de voir), soit il faudra financer les retraites en taxant la valeur ajoutée et non la masse salariale. Après tout, on pourrait peut être faire les deux.

16/02/2010

Menace de rupture

La Cour de cassation a mis à la charge des employeurs, depuis 2002, une obligation de sécurité de résultat. Il en résulte que l'employeur ne doit pas simplement prendre des mesures face à des situations mettant en danger les salariés, il doit y mettre fin lorsqu'elles constituent des menaces sérieuses pour leur santé. Deux arrêts du 3 février 2010 nous donnent une illustration nouvelle de la mise en oeuvre de ce principe. Dans les deux cas il s'agit de salariés qui ont quitté leur entreprise à leur initiative du fait de situations de harcèlement moral et sexuel. Dans le premier cas l'auteur du harcèlement était le directeur, dans le second cas la salariée se plaignait d'une mise à l'écart et de l'interdiction faite à ses collègues de lui parler. Les juges du fond ont débouté les salariés de leur demande de licenciement injustifié et ont considéré qu'il s'agissait de départs volontaires et donc de démissions n'ouvrant aucun droit au salarié. A tort dit la Cour de cassation. L'employeur n'ayant pas mis fin à des situations anormales, et par là-même failli à son obligation de sécurité de résultat, les salariés pouvaient quitter l'entreprise et demander à percevoir des indemnités pour licenciement injustifié. La menace pesant sur la santé du salarié justifie donc son départ.

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Max Ernst - Deux enfants sont menacés par un rossignol - 1924

La conclusion de la Cour de cassation est donc radicale comme l'est la solution qui s'offre au salarié en cas de menace sur sa santé : le manquement de l'employeur a son obligation de sécurité de résultat ouvre droit à un départ aux torts de l'employeur. On retrouve ici la distinction chère aux magistrats entre l'initiative et l'imputabilité. Ce n'est pas celui qui prend l'initiative d'échapper à une situation anormale qui est fautif, mais celui qui a créé, ou laissé perdurer, cette situation. Il s'agit en quelque sorte d'un droit de retrait définitif.

15/02/2010

Mélange des genres

La discrimination positive fait toujours débat : faut-il prendre des mesures catégorielles pour compenser des inégalités constatées ou bien l'adoption même de ces mesures contribue-t-elle à la discrimination puisqu'elle opère des sélections en fonction de critères par ailleurs illicites ? l'entreprise ne doit tenir compte ni de l'âge, ni du sexe, ni du handicap, ni de l'origine, mais on lui impose des plans seniors, des mesures en direction des femmes pour l'égalité professionnelle, des embauches de travailleurs handicapés et des mesures favorables à la diversité. Pas si simple. Pour alimenter la réflexion, trois spectacles différents. Le premier est une pièce du Théâtre Dromesko "Arrêtez le monde, je voudrais descendre" qui se joue au théâtre Silvia Monfort. Les hommes et les femmes portent des masques d'animaux et les animaux jouent sur scène (âne, cochon, coq, chèvre...). Le second est un film catalan "C'est ici que je vis", superbe et poétique vision de la vie dans les collines entourant Barcelone. Un enfant vit dans le monde des oiseaux. Les hommes et le renard lui rappeleront qu'il vit aussi ici et maintenant. Le troisième est l'opéra "Jules César" en version récital à la Salle Pleyel avec Cécilia Bartoli, Andreas Scholl, Nathalie Stutzmann et Anna Bonitatibus. Ici, les femmes ont les voix les plus graves, Andreas Scholl la voix d'un ange et Anna Bonitatibus joue un rôle d'homme avec fougue et passion. Il est de tradition, dans la musique baroque, de ne prêter que peu d'attention au genre et de s'attacher à la poésie des voix.
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Max Ernst - La toilette de la mariée

Quel lien entre ces trois spectacles ? la clé dans un quatrième évènement, le salon des éditeurs en sciences humaines qui se tenait dans le Marais ce week-end. En furetant dans les allées à la découverte de publications inconnues, on pouvait constater que nombre de chercheurs s'interrogent toujours sur les frontières entre homme et animal et entre homme et femme. Et au terme de cette promenade on se dit que la  discrimination se traiterait sans doute mieux par le questionnement, la remise en  cause et l'abolition des frontières, que par le renvoi de chacun à sa présupposée et forcément réductrice catégorie d'appartenance. Petit appel donc pour une remise à l'honneur de la pluralité des identités et le mélange des genres.

 

12/02/2010

Poor lonesome salarié

Le cabinet est toulousain, mais en l'occurence cette qualité est insuffisante pour défendre le projet. Le cabinet Merlane va proposer aux entreprises un outil britannique d'évaluation permettant de tester la "force mentale" du salarié. L'objectif est de mesurer la capacité de challenge, considérer tout défi comme une opportunité et non un danger, la capacité de contrôle, volonté d'agir et non de subir, la capacité d'engagement, concentration sur des objectifs, et la capacité de confiance, détermination à vaincre les difficultés. Le cabinet précise sans rire que ce test doit être accompagné d'autres évaluations "car il ne tient aucun compte des compétences professionnelles". Et de vanter l'utilité d'un tel test, tous les individus n'étant pas égaux dans la gestion des contraintes et des situations de crise. Et voilà, dans le droit fil des positions défendues par le MEDEF lors de la négociation sur le stress et la violence au travail, le salarié renvoyé à sa solitude et appréhendé en dehors de tout contexte et de toute organisation, tel un être immuable dont la personnalité est fixée une fois pour toute et qu'il s'agit de dévoiler. Grandeur et décadence du salarié en cow-boy solitaire.

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Edward Steichen - Solitude

Centré sur l'individu, ce type de test, comme beaucoup de tests de personnalités, constitue une négation de principe de l'environnement et de l'interaction entre le contexte et la personne. Dans le débat entre nature et culture nous sommes ici proche d'une nature implacable et immuable. Et très loin de l'idée que tout individu est porteur de capacités et potentiels qui peuvent se développer de manière très différentes en fonction des situations dans lesquelles il se trouve placé. Comme si l'organisation n'était pour rien dans les comportements de chacun. Comme si nous vivions indépendamment de tout. Comme si notre code génétique constituait une programmation mécanique et persistante de nos attitudes et comportements. Toujours ce souci de mettre l'individu en équation. Au final, tout simplement un refus de l'humain dans sa complexité et la négation à la fois de la sociologie et de la philosophie, notamment celle d'Hannah Arendt lorsqu'elle démontre par la banalité du mal que tout individu est capable du meilleur ou du pire en fonction des circonstances (à ce sujet on rappelera que même le droit pénal tient compte du contexte et des circonstances pour apprécier les actes criminels). Même pour un cabinet toulousain,  cela fait beaucoup.

 

10/02/2010

Mobile fixe

Dans un arrêt du 3 février 2010, la Cour de cassation revient sur  le régime de la mobilité temporaire du salarié. Reprenons dans l'ordre : la Cour de cassation a établi un premier périmètre de mobilité obligatoire pour le salarié qui est le secteur géographique. Ce secteur, dont les critères ne sont pas précisément définis mais qui se délimite le plus souvent en fonction des zones de transports, d'emploi et de vie, est celui dans lequel une entreprise peut imposer une mobilité à un salarié sans besoin d'une clause de mobilité. Au-delà du secteur géographique, une clause de mobilité est nécessaire, qui ne doit pas être abusive mais correspondre à un intérêt véritable de l'entreprise. En dehors de ces deux cas, la mobilité suppose l'accord du salarié puisqu'elle constitue une modification de son contrat de travail. Toutefois, la Cour de cassation a inventé une troisième catégorie, celle de la mutation temporaire provisoire. A priori il s'agit d'une modification du contrat qui doit rencontrer l'accord du salarié. Pas du tout nous dit la Cour, ce qu'elle confirme et précise dans l'arrêt du 3 février 2010 : si la mutation est temporaire, due à des raisons exceptionnelles et que le salarié est précisément informé à l'avance de la destination et de la durée de la mutation temporaire, elle s'impose à lui. Comme les mobiles de Calder, le salarié est donc mobile à partir d'un point fixe.

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Alexander Calder - The Star - 1960

En l'espèce, une salarié qui avait une clause de mobilité sur Chatou et les communes avoisinantes, est mutée provisoirement à Saint-Denis en raison de la fermeture provisoire, due à des travaux, de l'établissement dans lequel elle travaillait. Le licenciement pour abandon de poste est injustifié non parce que la salarié pouvait librement refuser la mutation, mais parce que l'entreprise ne l'avait pas suffisamment informée de son caractère  temporaire. A défaut d'information précise en ce sens, la mutation est considérée comme n'étant pas temporaire ce qui permet alors au salarié de la refuser. Le juge fournit en l'occurence une souplesse aux entreprises sous garantie de bonne foi. Et c'est ainsi que le salarié étend son périmètre de mobilité à partir d'un point fixe. Joan Miro, grand ami de Calder, a également cette capacité à mettre dans ses sculptures un mouvement qui fait douter de leur fixité, à l'instar de ces jambes animées de vie et qui ont du beaucoup marcher tout en restant fidèles au toit de la Fondacion Miro à Barcelone.
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Joan Miro - Sculpture - Fondacion Miro - Barcelone

 

09/02/2010

Primum vivere

Blaise Cendrars avait fait de la formule d'inspiration aristotélicienne : Primum vivere, deinde philosophari, un précepte de vie. Certes parce que la philosophie n'a de sens que si on la vit, mais également parce que la pensée ne doit pas précéder l'action mais prendre appui sur elle. Penser le réel plutôt que produire un idéal déréalisé.

Lorsqu'une entreprise engage un travail sur les valeurs, qu'elle décline ensuite en slogans, affiches, chartes, bref tout le bazar de la communication, elle peut avoir simplement formalisé ce qu'elle vit, ou bien elle peut créer une image qui n'a que peu à voir avec la réalité. L'expression du réel ou l'idéal déréalisé, vice ou vertu.

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Claude Verlinde - Le vice et la vertu

Sur les valeurs, le détour par le rugby, c'est la semaine, s'impose de nouveau. Quelques anciens capitaines du XV de France nous livrent leur vision des valeurs :
- "Avant le match, les supporters te tapaient dans le dos. L'épaule et l'âme étaient marquées" Walter Spanghero
- "Pour moi Colombes ne signifie rien, mais je sais que pour une autre génération ce stade symoblise l'histoire du jeu. J'ai contribué à bâtir une histoire nouvelle au Stade de France. J'aime l'idée d'une mémoire vive qui passe d'un stade à l'autre" Fabien Pelous
- "Les anglais nous ne les battons jamais, même si parfois ils ne gagnent pas. Contre eux, tu peux l'emporter au score mais ils ont une façon d'être qui est supérieure à la défaite" Jean-Pierre Rives
Et le meilleur pour finir, dans la bouche du mythique Lucien Mias : "Nos victoires furent celles des idées, d'une pensée en mouvement. J'avais envoyé paître la Fédération dont notre équipe avait renfloué les caisses et j'ai pratiqué un management d'homme libre destiné à des hommes libres".
Pour votre prochain atelier sur les valeurs, je vous propose de ne pas rechercher un nouveau slogan mais de vous demander ce que peut être un management d'homme libre destiné à des hommes libres.
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Claude Verlinde - La liberté

08/02/2010

Improvisation organisée

La chronique de vendredi dénonçait l'improvisation à laquelle donne lieu la mise en oeuvre de la réforme de la formation professionnelle annoncée et préparée pourtant de longue date. A l'occasion de la première journée du Tournoi des six nations, ce blog placé sous le signe de la culture rugby et de Pierre Villepreux, revient sur un sujet récurrent qui ne fait pas débat : l'identité des français, pour le monde du rugby, c'est le French Flair (informons Besson que le débat est clos et que s'il devait être réouvert ce serait sur les identités et non l'identité). Oui d'accord, mais qu'est-ce que le French Flair : historiquement, l'expression est due au journaliste anglais Pat Marshall qui l'utilisa en 1963 pour caractériser l'inspiration des attaquants (qui sont à l'arrière, contrairement au football, car l'attaque est une intention et une volonté qui vient de loin) français. Le French Flair serait donc l'art de l'improvisation. Oui mais alors au sens de l'improvisation organisée du Jazz.

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Alain Garrigue - Dessin extrait de Jazz'errance - 2007

Mais donnons la parole à Rob Andrew, qui joua au Stade Toulousain, aujourd'hui directeur technique de la Fédération anglaise : "La force du French Flair, c'est qu'en vérité tout est pensé, analysé. En particulier l'art de la contre-attaque et l'utilisation des avants pour dégager le terrain. Tout à coup, on s'aperçoit que les arrières ont du champ pour percer et tout le monde dit ça c'est le French Flair ! ". Pour Pierre Villepreux, l'approche est plus Jazzy : "C'est le jeu juste. Face à une situation donnée, le porteur du ballon choisit de faire autre chose que ce qui est prévu. Et tous ses coéquipiers se placent à sa remorque pour que le mouvement continue". Autrement dit, il s'agit de trouver la meilleur solution collective à partir d'une initiative individuelle inattendue. Managers, rangez vos recettes de management, allez voir un match de rugby, écoutez du jazz et ayez le courage de l'improvisation organisée.