24/01/2012
Prendre le temps de la performance
Séminaire interne consacré à la performance de l'entreprise, soit les résultats et leurs conditions. Le sens de l'action et ses modalités. Questionnement autour de "Qu'est-ce qu'une entreprise performante ?" comment l'on peut travailler autour de "Qu'est-ce qu'un bon professionnel ?". Et puis dans le fil des travaux vient la question complémentaire "Qu'est-ce qu'une bonne organisation ?". Et la réponse d'une participante fuse aussi rapidement que la question a été posée : "C'est une organisation qui laisse le temps de réfléchir à ce que l'on fait". Diable, voilà une affirmation en forme de provocation. Alors que l'on débat de productivité et de temps de travail, il faudrait laisser du temps. Et pour réfléchir en plus. Mais que penserait le penseur d'une telle demande ?
Munch - Le penseur de Rodin - 1907
Peut-être qu'il estimerait la proposition bienvenue pour tous ceux qui remplissent compulsivement les agendas, s'enorgueillissent des 320 mails reçus chaque jour (et paranoisent lorsqu'il y en a moins de 200), font la chasse au temps mort, ne peuvent supporter l'observation contemplative et sont occupés en permanence à saturer leur temps et leur espace, tout en se demandant pourquoi ils saturent. Prendre le temps de la réfléxion, se déconnecter de la commande ou de l'injonction immédiate, réfléchir au sens de l'action et à ses modalités, bref prendre le temps de l'efficacité. Mais pour cela, il faut commencer par prendre le temps.
00:45 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : performance, économie, organisation, management, formation, éducation, ressources humaines, temps, rodin, sculpture, peinture
23/01/2012
Cachez cette RTT...
Le sommet social, ou pour l'emploi, ou contre la crise, a érigé le chômage partiel en recette miracle pour préserver l'emploi. La possibilité d'y recourir sera donc facilitée et des crédits seront dégagés pour l'encourager :
- Mais le chômage partiel concrètement c'est quoi ?
- Une réduction du temps de travail, négociée si possible, avec une baisse de salaire et une aide de l'Etat pour favoriser l'emploi.
- Vous pouvez répéter ?
- Une réduction du temps de travail, puisque l'on chôme, mise en oeuvre par la négociation lorsqu'elle est possible, avec une baisse de salaire partiellement compensée par l'intervention de l'Etat. Et en plus la possibilité de faire des formations pendant le temps non travaillé. C'est compris cette fois ?
- Oui, mais ça me rappelle quelque chose...
- Ah bon, quoi ?
- Les 35 heures.
- Comment ça les 35 heures ?
- Une réduction du temps de travail, négociée autant que faire se peut, aidée par l'Etat, pour favoriser l'emploi et compenser le maintien de salaire
- Mais ce n'est pas du tout la même chose ?
- Quasiment. Dans les deux cas il s'agit de mieux répartir le temps travaillé en faveur de l'emploi. Les 35 h c'était aussi l'aménagement du temps de travail, qui a d'ailleurs souvent mis les salariés sous pression.
- Mais les 35 h c'était pour tout le monde, pas le chômage partiel !
- La durée légale est la même pour tout le monde, pas la durée réelle. L'entreprise qui souhaitait rester à 39 heures en avait la possibilité. Cela représentait d'ailleurs pour elle un surcoût de 2,5 % du coût du travail, contre 11,4 % pour celle qui réduisait le temps sans réduire le salaire. Le chômage partiel, c'est aussi un surcoût pour l'entreprise puisque son coût n'a pas de contrepartie dans le travail.
- Et la formation pendant le chômage partiel ?
- C'est bien suite aux 35 heures que l'on a ouvert, puis généralisé la possibilité de faire de la formation hors-temps de travail.
- En somme, sous des techniques différentes, la recette est la même ?
- En somme oui. Sur ce, bon lundi.
00:31 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sommet social, chômage partiel, emploi, économie, politique, tartuffe, cachez ce sein, rtt
20/01/2012
Comme une occasion manquée
La dernière étape de la réforme des OPCA est en route : les conventions d'objectifs et de moyens sont en cours de négociation entre la DGEPF et les OPCA. Tous ceux qui ont défilé dans les locaux du Ministère du Travail peuvent en témoigner, l'obsession principale, pour ne pas dire unique, de la DGEFP c'est la réduction des frais de fonctionnement. Dans un très pavlovien réflexe de régulation financière qui gangrène l'intégralité de l'administration, la DGEFP ne s'intéresse qu'aux coûts de production et délaisse toute approche politique en terme de services rendus ou de valeur ajoutée dégagée par l'OPCA. Nous ne saurons donc toujours pas, à l'issue de la conclusion de l'ensemble des COM, ce qu'est un OPCA performant et quelles sont les politiques des OPCA. C'était pourtant un objectif de la loi de 2009, c'est raté.
La chronique réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF, revient sur les objectifs des COM, montre comment l'administration se moque de l'avis du Conseil d'Etat et démontre que la seule logique qui vaille en matière d'OPCA est une logique fiscale et financière sans aucune considération de la finalité ou des objectifs poursuivis. Le moment était pourtant idéal pour produire un véritable travail tripartite sur la politique des OPCA, la nature de leurs projets et leurs innovations qui méritent sans doute d'essaimer. Mais peut être est-ce un mal pour un bien. Puisque l'administration est incapable de dire ce qu'est un bon OPCA (un OPCA mort ?), à eux de se prendre en main et de répondre à cette exigence.
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19/01/2012
Laissons le tourbillon à la vie
Le sommet social, rebaptisé hâtivement sommet anti-crise, devait parler d'emploi et de compétitivité, mais la formation fût invitée au bal. Pour s'entendre dire qu'il fallait qu'elle revoit sa tenue. Aux orties les habits de salariés, la formation c'est pour les demandeurs d'emploi, ce qui donne dans le texte une réforme radicale de la formation professionnelle "dont l'objectif est simple : que chaque chômeur ait une formation et qu'au bout de la formation chacun soit conduit à accepter l'offre d'emploi qui lui sera proposée" dixit le Président. Remarquons quatre erreurs en une simple phrase : s'il y a moins de formation des demandeurs d'emploi ce n'est pas par manque de réforme mais parce que l'Etat s'est désengagé de ce secteur, il est absurde de penser que tout demandeur d'emploi a besoin de formation, comme d'imaginer que dès lors qu'il y a eu une formation il y aura une offre d'emploi pour tout chômeur et pour finir nul ne peut être tenu d'accepter un emploi, la liberté de contracter restant tout de même la règle, sauf à rétablir le travail obligatoire.
Mais passons sur ces approximations pour aller à l'essentiel : il est demandé à Gérard Larcher de produire en deux mois des propositions en vue de la radicale, donc, réforme de la formation professionnelle. Que le Conseil Economique et Social vienne d'annoncer qu'il était urgent de cesser de réformer n'importe pas plus que le fait que l'entrée en vigueur de la réforme précédente n'ait pas encore vraiment eu lieu. Et l'on découvre que la formation continue se met à emprunter à la formation initiale ce qu'elle a de pire : des réformes qui succèdent aux réformes sans avoir le temps de produire aucun effet, ce qui justifie que l'on réforme à nouveau. Le tourbillon tient lieu de politique, sauf que le mouvement permanent c'est mieux en amour qu'en politique.
William Blake - Le tourbillon de l'amour
Enchaîner les réformes sans prendre le temps de les penser, sans les structurer, sur la base d'un diagnostic hâtif et sans maîtrise technique, c'est produire des effets de rupture qui conduisent à une dégradation de l'efficacité des systèmes, ce qui génère immédiatement un nouveau diagnostic hâtif disant que si cela ne marche pas c'est que l'on a pas réformé suffisamment. Et l'on remet les sangsues jusqu'à épuisement total du malade pour constater une fois mort, qu'il aurait fallu mettre toutes les sangsues d'un seul coup pour que cela fasse effet. On en est là.
Bien loin de 1962, une belle année que cette année-là. Une année où la liberté avait le visage de Jeanne Moreau dont les rires, les chants et l'amour séduisaient Jules et Jim, emportés dans le tourbillon de la vie. Loin des tourbillons politiques. Dans le monde d'avant, celui où on prenait le temps, seule manière de se laisser emporter dans les tourbillons heureux.
00:18 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, sarkozy, réforme, sommet social, crise, économie, formation, jeanne moreau
18/01/2012
Prends l'oseille et tire toi
C'est une nouvelle version du film de Woody Allen que vient de rejouer la Cour de cassation. Ou plutôt, c'est un remake qui a les faveurs d'un nombre toujours plus grand de salariés : tous ceux qui claquent la porte de l'entreprise et saisissent les prud'hommes pour demander la requalification de la rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse. Connue sous le nom de "prise d'acte", cette pratique s'analyse en droit soit comme une démission, si la faute présumée de l'employeur s'avère fictive ou bénigne, soit comme un licenciement injustifié si effectivement l'entreprise n'a pas respecté les droits du salarié, l'obligeant ainsi à prendre l'initiative d'une rupture au final imputable à l'entreprise. La Cour de cassation, dans une décision du 11 janvier 2012, vient de se prononcer sur le sort de la clause de dédit-formation dans une telle circonstance.
Une salariée quitte son employeur dans le cadre d'une prise d'acte, au motif que l'entreprise ne l'a pas positionnée au bon niveau dans la classification de la convention collective et saisit les prud'hommes pour obtenir des dommages et intérêts. L'employeur lui oppose une demande reconventionnelle au motif qu'ayant pris l'initiative de quitter l'entreprise elle doit payer une indemnité de dédit formation, en application d'une clause qui l'engageait à rester 5 ans dans l'entreprise. Impossible dit la Cour de cassation, dès lors que la prise d'acte est validée, ce qui est le cas en l'espèce, la rupture s'analyse en un licenciement et le dédit formation devient inapplicable.
Voici donc la meilleure parade pour un salarié tenu par une onéreuse clause de dédit formation : trouver la faute de l'employeur qui lui permettra de partir de l'entreprise après avoir suivi la formation, sans avoir bourse à délier et en prenant un peu d'oseille au passage pour rupture injustifiée. La clause de dédit s'en trouve donc réservée aux employeurs totalement vertueux. Mais si il y en a !
00:59 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : formation, dédit formation, jurisprudence, droit, droit du travail, ressources humaines, woody allen, licenciement, prise d'acte
16/01/2012
Charité ou solidarité, il faut choisir
Au départ, une belle histoire. Les collègues d'un salarié dont l'enfant est gravement malade, se mettent d'accord avec l'employeur pour lui donner des jours de repos payés en puisant dans leur compte épargne temps, leurs jours de récupération ou leurs congés. Ce qui permet au salarié d'accompagner les derniers mois de son enfant.
Mais l'histoire vient aux oreilles d'un député, qui voit sans doute l'occasion de faire sa BA et transforme l'expérience en proposition de loi qui vise à prévoir d'office que tous les CET pourront être utilisés sous forme mutualisée pour financer un congé long en cas de maladie grave d'un enfant. Et c'est ici que l'histoire dérape, car sous couvert d'émotion et de générosité, on ramène le législateur là où il n'a rien à faire au mépris de quelques principes.
Marianne Elisa de Lamartine - Charité romaine
Premier principe, s'il s'agit de charité, nul besoin du législateur (David Douillet, signataire de la proposition de loi devrait être au courant). Elle relève de l'initiative de chacun ou bien elle change de nature. Si l'on créé une charité obligatoire, cela devient de la solidarité sous forme d'un régime social d'assurance.
Et c'est le second principe. Si l'on veut instaurer une rémunération d'un congé pour enfant malade, il faut améliorer la rémunération du congé de solidarité familiale, aujourd'hui très faiblement indemnisé. Et passer par le régime de sécurité sociale. Car sinon, on instaure une bien curieuse solidarité qui ne pourra s'exercer que dans les entreprises qui ont suffisamment de salariés et un accord instituant le CET.
Et le troisième principe c'est que la loi est générale et que la condition de sa qualité c'est d'être adossée à une réflexion générale. Nous subissons depuis plusieurs années cette détestable manière de faire des lois qui part d'une situation singulière qui n'est passée qu'au filtre de l'émotion, de la précipitation et de l'avantage politique que l'on peut en tirer. Pas d'analyse de fond, pas de généralisation, pas de réflexion structurante référée à quelques principes. Bref, de la loi faite à la gribouille, la pire, celle qui dessert au final la cause qu'elle voudrait servir et qui en l'espèce vérifie l'adage selon lequel il faut toujours se méfier des bonnes intentions.
22:22 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : congé, droit, droit du travail, douillet, loi, législateur, maladie, sécurité sociale, économie, politique
15/01/2012
Comme la lune
On connaît l'histoire du sage qui montre la lune au fou, lequel regarde le doigt et non la lune. C'est une dérive classique du management par objectif qui transforme l'indicateur en finalité et fait perdre le sens de l'action. C'est ainsi que dès l'école la note obtenue se substitue à sa signification, que tout chose est évaluée à l'aune du "J'aime" ou "J'aime pas" et que dès lors que les stagiaires sont contents le formateur dort tranquille. C'est cette culture largement répandue qui a sans doute permis l'infantilisation générale de tout un chacun qui, il y a encore quelques mois, pensait que le triple A était une sous-catégorie d'andouillette et qui aujourd'hui s'affole de n'avoir que deux A+. Car la note ce n'est jamais que le doigt, la lune se cachant dans le pourquoi de la note.
La lune
Or, que nous dit l'agence de déclassement ? pas que la dette est trop importante ou le déficit insupportable ou qu'il y a une crainte quelconque que la France ne paie pas ses dettes. Elle n'entonne même pas le refrain que la vie à crédit c'est terminé comme le proclament partout ceux qui en ont allègrement profité. Non, elle nous explique que l'écart entre les pays européens est trop important et que tout le monde s'en fout, à tort. Elle reproche en quelque sorte d'avoir abandonné la puissante logique intégratrice qui avait permis à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce de faire de prodigieux bonds en avant lorsque ces trois pays, ne l'oublions pas, sortirent de dictatures pas si lointaines. Elle reproche de ne pas avoir poursuivi ce que fit Jacques Delors pour l'Europe dans les années 80. Elle valide finalement l'avis de ceux qui pensaient qu'il fallait encore approfondir l'Europe avant de l'élargir et renvoie dos à dos ceux qui ne voient en Europe qu'un marché et ceux qui ne voient pas d'Europe. Le paradoxe, au-delà de la facilité qui consiste à vilipender le noteur qui n'a jamais que l'importance que l'on veut bien lui accorder, c'est que pour rattraper la note tous les diafoirus ne voient que les sangsues et la purge alors que le remède est dans la construction d'une véritable Europe sociale, c'est à dire une harmonisation par le haut. Encore faudrait-il arrêter de se regarder le doigt.
19:00 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notation, économie, politique, europe, social, finance, dette, lune, delors
13/01/2012
Complet
Par nature, conviction ou habitude professionnelle, j'ai plutôt tendance à être constructiviste. Plutôt tendance à voir des individus aux prises avec une réalité qu'ils élaborent à l'aune de leur propre cheminement qu'à considérer la connaissance, la vérité scientifiquement établie, le savoir, comme des Graals qui divisent le monde en deux : ceux qui les possèdent et les autres. Cette attitude constructiviste ne conduit pas nécessairement à un relativisme sans fin : il y a des valeurs pour mettre de l'ordre dans les constructions de chacun.
C'est cette vision de la connaissance et des apprentissages qui m'a toujours rendu incompréhensible, et mystérieuse, la fameuse phrase d'Hemingway : "Nous naissons avec tout notre avoir et nous ne changeons jamais. Nous n'acquérons jamais rien de nouveau. Nous sommes complets dès le début". Peut être un abus de Daïquiri ou plus certainement encore, un manque. Et puis j'ai eu un fils.
Hemingway au complet
La phrase d'Hemingway est alors devenue une évidence. Certes l'irréductible constructiviste en moi se dit que c'est une expérience nouvelle qui a conduit à l'éclaircie. Mais il s'agit moins d'une construction que d'une révélation, au sens de la visite comme dirait Hélène Grimaud. Est de l'ordre de l'accès au mystère en effet le constat quotidien qu'effectivement nous sommes complets. Car l'enfant n'est pas un adulte en devenir, mais un être de toutes facultés dont il use à loisir. Que cette complétude ait besoin du temps du déploiement est une chose. Qu'elle ne soit pas un déterminisme, en est une autre que l'on validera aisément en vérifiant que tous les arbres ne connaissent pas la même évolution suivant leur lieu d'implantation, et pourtant ils sont également complets dès le début. Reste à devenir ce que nous sommes, selon l'injonction Nietzschéenne, ce qui éclaire définitivement la phrase d'Hemingway qui finalement, avait peut être bu lorsqu'il l'a écrite, la dose de Daïquiri qui convient.
00:02 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hemingway, nietzsche, éducation, formation, constructivisme, pédagogie, littérature, philosophie
12/01/2012
Au coeur des sentiers battus
La Cour des comptes a pris l'habitude de faire tomber des sentences en forme de remontrance à la John Wayne : dure mais juste. C'est du moins ainsi que les perçoivent ceux qui les écrivent. Il faut dire que la haute juridiction est peuplée de hauts fonctionnaires qui ont manifestement une assez haute, c'est logique, estime d'eux même et de leur capacité à saisir tout problème et toute question, c'est en tous les cas ce qu'on leur a répété pendant leurs années de formation et manifestement, ils y croient toujours. A lire les leçons professées par cet organisme on se dit qu'il faudrait d'urgence que ces auditeurs avisés prennent en charge la gestion de ceux qu'ils auditent. Mais peut être aurait-on le même résultat que si l'on confiait la direction d'une entreprise à, par exemple, Alain Minc, archétype de la bête à concours de grandes écoles mais qui a malheureusement échoué dans toutes ses entreprises (Carlo de Benedetti pourrait en témoigner), sauf la dernière, celle qui est financée par les copains de promo et les solidaires de caste. Les dernières foudres de la Cour des comptes sont tombées sur l'ANACT, accusée de s'éloigner de son coeur de métier. Car pour les conseillers, il ne fait pas bon s'éloigner des sentiers battus.
Cette critique rappelle celle, identique, formulée à l'encontre du GIAT Industries au début des années 90. La Cour avait considéré comme le comble d'une gestion erratique que le GIAT ait développé des activités diversifiée, telle la formation. Moyennant quoi l'entreprise fut priée d'y mettre un terme, supprimant par là même quelques opportunités de diversification, de reclassement et de création d'activités lorsque l'entreprise licencia massivement quelques années plus tard. Pour l'ANACT il s'agit moins de risques sur l'emploi que d'une évolution du faire vers le faire-faire, qui permet de démultiplier l'action et de capitaliser des expertises. Il s'agit aussi de privilégier une approche pluridisciplinaire qui s'impose sur le champ des ressources humaines. Il s'agit également de tenir compte de la taille et des moyens de la structure (on peut y voir une simple conséquence des réductions budgétaires qui conduisent à s'engager auprès d'autres commanditaires sur des projets distincts de la mission de base). Et d'une manière plus générale, cette critique récurrente de la concentration sur son coeur de métier est une de ces vérités révélées du management qui sclérosent la pensée. C'est en empruntant les chemins de traverse, en sortant des sentiers battus et en allant voir un peu au-delà du quotidien que l'on progresse également dans son activité de base. Mais ça, manifestement, ce n'est ni dans la culture ni dans les projets de la Cour des comptes dont l'action se situe intégralement au coeur des sentiers battus.
00:48 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cour des comptes, audit, anact, moutons, sentiers battus, économie, politique, finance, conditions de travail, minc
08/01/2012
Temps morts
C'est la fin de l'année. Les résultats sont corrects, mais le syndrôme des périodes heureuses aidant, ils génèrent tout de même de la frustration, surtout chez les dirigeants car les managers eux, estiment qu'ils ont plutôt tenu la barre par vents contraires. Le séminaire de fin d'année est important pour le COMEX car 2012 s'annonce délicate, au moins au premier semestre. Alors on a pas lésiné : cadre superbe, réception parfaite, nourriture et vins fins, attention constante du personnel de réception. Sur le programme non plus on a pas lésiné. Deux journées saturées d'interventions, des animateurs qui se relaient avec enthousiasme, des powerpoints flamboyants qui défilent à un rythme déconseillé aux épileptiques, des temps forts à tous les instants, des messages clés dans tous les messages et au final du très dense et peu de danse. Dans la salle, les participants se transforment peu à peu en présents puis en absents. Les iPhones et Blackberrys sont de moins en moins discrets, les appartés se multiplient, les comportements potaches saisissent une bonne partie des Top managers sans que l'ordonnancement méticuleusement prévu ne dévie d'un iota car tout a été planifié de 8h à 23h sans temps mort.
Manule Alvarez Bravo - Conversation à côté d'une statue - 1933
Curieuse appellation d'ailleurs que ces "temps morts". Car dès que s'ouvre une fenêtre de liberté, une pause, un repas, une fin de soirée, ceux qui traitaient leurs mails persos, qui luttaient contre la somnolence, qui vagabondaient sur le net, tous ceux-là s'animent et entrent en conversation. Pour parler de quoi ? quasi-exclusivement de travail. De leurs activités, de leurs difficultés, de leurs réussites, ils se lancent à la recherche d'informations, d'avis, de conseils, d'approbations, de partages d'expérience, bref ils profitent du cadre de liberté pour traiter véritablement les questions qui les intéressent. C'est dans ces moments, plus que dans les injonctions communicantes, que se font, ou pas, les communautés de travail, d'intérêts et de fonctionnement. Et lorsque l'animateur fait le tour des couloirs et jardins dans lesquels se sont constitués les groupes de discussion en lançant : "Allez on reprend, au travail !", il ne semble pas percevoir que le vrai travail il vient d'y mettre fin.
15:57 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail, formation, temps, économie, management, photo, photographie, alvarez bravo
07/01/2012
Envie d'été
C'est là, maintenant. Lorsque la grande descente dans le tunnel de la nuit s'est achevée et que les jours commencent à rallonger. Quand est retombée l'excitation/agitation des fêtes de fin d'année qui s'entremêlent à d'autres souvenirs. Lorsqu'elles ne sont plus d'actualités. On sait que le froid est encore à venir, on le souhaite même, pour être certain que l'hiver est bien en train de passer. Mais ce dont on a envie c'est l'été.
Portée par le début d'année, par ce commencement qui impulse le mouvement qui aboutira à ce temps immobile et enfin déployé qu'est l'été, l'envie d'été est comme une germination précoce. Comme le goût du vin que l'on approche de ses lèvres, comme le plaisir de faire le marché avant de cuisiner. L'envie d'été est la cristallisation de toutes les envies. Elle a des couleurs de Garonne, des odeurs de table, des plaisirs alanguis. C'est l'envie d'été qui nous fait encore plus apprécier le froid de l'hiver et ses week-ends pluvieux. L'envie d'été ne se suscite pas, elle ne se quémande ni ne se demande, il suffit de la laisser venir.
23:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : été, hiver, garonne, sud, plaisir, temps, photo
06/01/2012
De la liberté syndicale
Les partenaires sociaux viennent de tenir la 17ème séance de négociation sur la modernisation du paritarisme. Il en reste 2. Au terme de 19 réunions, peut être sera-t-il possible de fixer quelques principes qui pourront s'appliquer aux organismes paritaires qui ont en charge la gestion d'une activité d'intérêt général. Dans les quelques points d'achoppement subsistant, figure le recours à des audits externes pour évaluer l'action des organismes paritaires. Pour certaines organisations, cette évaluation externe manque de légitimité et ne saurait remettre en cause des choix politiques. Circulez, rien à évaluer. On peut penser que c'est l'une des raisons majeures qui ont conduit au recul du paritarisme dans notre pays ces dernières années : l'incapacité des partenaires sociaux à s'imposer la transparence et l'évaluation, le recours permanent à l'argument du "politique" pour s'affranchir de toute exigence d'efficacité et au final la conviction que disposant d'une légitimité naturelle, les organisations représentatives d'employeurs et de salariés n'auraient pas à se légitimer par leurs résultats. C'est cette conviction qui constitue le somnifère qui anesthésie le paritarisme pendant que l'Etat procède à sa lente mais certaine liquidation. Suggérons aux responsables syndicaux de bien regarder cette image.
Anna Karina est une femme libre. Elle peut donc faire face, avoir le regard direct et assumer pleinement ce qu'elle fait, en toute liberté. Libre et donc responsable, libre parce que responsable. Et pour avoir le regard de la liberté il ne faut pas craindre le regard d'autrui.
La liberté des organisations patronales et syndicales ne se trouve pas dans l’opacité ou dans le dogme de la légitimité naturelle qui ne s’évaluerait que lors des élections sur le modèle politique. La démocratie sociale, ce n’est pas une forme bis de la démocratie politique, ce sont d’autres pratiques et d’autres responsabilités. Car rendre des comptes c’est être responsable, être responsable c’est exercer sa liberté.
00:14 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES, DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté, syndicat, paritarisme, politique, cinéma, anna karina
04/01/2012
Clémence
Le premier tribunal correctionnel associant des jurés populaires a rendu sa décision à Toulouse mardi 2 janvier 2012. La loi a réservé à ces jurés le sexe et le sang, tenant hors de leur compétence les affaires d'argent (fraudes ou escroqueries) ainsi que les affaires politiques. C'est donc une accusation d'aggression sexuelle qui a donné lieu à la première affaire jugée par des magistrats et citoyens. Lesquels ont collégialement décidé de relaxer l'accusé, faute de culpabilité démontrée puisqu'au final il s'agissait d'apprécier deux paroles en l'absence d'autres éléments probants. Si l'on se souvient que l'objectif avoué de la loi était d'avoir une justice plus sévère imposée par des citoyens ulcérés à des magistrats laxistes, on appréciera la clémence dont ont fait preuve les juges toulousains.
Henri Martin - L'apparition de Clémence Isaure
Le résultat était pourtant prévisible. Condamner est plus facile, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour un juge qui est plongé quotidiennement dans la prise de décision et le prononcé de peines, que pour un individu étranger à la justice qui se retrouve soudain avec le pouvoir de juger son semblable. Au-delà de la décision d'espèce, cette première affaire démontre une nouvelle fois ce que Michel Serres a toujours affirmé à savoir que le peuple, les citoyens, sont plus intelligents que les dirigeants politiques. L'inconvénient étant que ces derniers soient persuadés du contraire. C'est peut être à eux qu'un séjour au tribunal correctionnel de Toulouse pourrait faire le plus grand bien.
00:09 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jurés populaires, tribunal correctionnel, justice, toulouse, politique, clémence isaure, droit
03/01/2012
Futurisme
En 2012, le futur a toujours de l'avenir
1907-2012
EN 2012
Le CABINET WILLEMS CONSULTANT
VOUS SOUHAITE DE BELLES DECOUVERTES
ET DE CONTINUER A APPRENDRE
00:01 Publié dans FRAGMENTS, HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso, peinture, chine, japon, asie, politique, économique, voeux, 2012, bonne année, ressources humaines, formation, éducation
02/01/2012
25 ANS
En 1987
Gorbatchev publie « La Pérestroïka »
Le mur de Berlin commence à se fissurer
La movida espagnole enflamme l’Europe, elle a encore l’Atlantique à traverser pour renverser Pinochet,
Primo Levi s’échappe définitivement des camps
Nous sommes 5 milliards de terriens
Les super héros déprimés de Watchmen courent après leur jeunesse
Les All-Blacks sont champions du monde de rugby en battant la France en finale à Auckland
Le silicone n’est pas le passage obligé de la beauté
Je profite du ralentissement de la rotation de la Terre et du rallongement d’une seconde de l’année 1987 pour créer le Cabinet Willems Consultant qui fêtera ses 25 ans cette année.
00:05 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : willems, 1987, 25 ans, movida, politique, rugby, primo levi, europe, espagne, création, entreprise
01/01/2012
BONNE ANNEE !
En 2012
Evitez de porter votre croix
Ne vous laissez pas crucifier
Pour vous encourager
Je dégusterai le nectar des Dieux
A votre santé !
TRES BELLE ANNEE A TOUTES ET A TOUS
01:51 Publié dans DES IDEES COMME CA, PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bonne année, vin, 2012, formation, éducation, politique, religion, bologne, italie
30/12/2011
L'art de la synthèse
On fait souvent le constat que Platon, en distinguant le monde des idées du monde matériel, a ouvert la porte au dualisme dans lequel s'engouffreront d'abord le christianisme, qui distingue l'âme et le corps (et parfois rajoute l'esprit dans une tentation trinitaire) puis du rationnalisme de Descartes qui institue l'esprit, distinct du corps, comme la seule réalité dont il n'est possible de douter (le fameux : "je pense donc je suis", qui constitue la négation d'un improbable : "je corpore donc je suis"). Ce dualisme imprègne nombre de nos pratiques : ainsi la médecine du corps n'est pas celle de l'esprit (chirurgiens et psys n'ont que peu en commun), le Quotient intellectuel a vu surgir un Quotient émotionnel, la théorie est encore et toujours opposée à la pratique, et nos catégories de pensées avancent souvent par opposition duale. Ces oppositions sont pourtant souvent réductrices et stériles et devraient laisser place à la recherche de la synthèse. En voici une, fournie par un moine dominicain du 15ème siècle, Fra Angelico.
Dans le couvent San Marco, à Florence, un escalier conduit au premier étage aux cellules des moines. Lorsque vous gravissez les dernières marches, vous êtes happé par l'Annonciation peinte sur le mur extérieur d'une cellule. L'Annonciation, c'est le début de l'incarnation, le Verbe fait chair. L'esprit pénétrant dans un corps pour y incarner l'esprit. Difficile de faire plus entrelacé. Le tableau en rend compte : les éléments matériels, le jardin, la loggia, le tabouret, sont très présents mais ne s'opposent pas à ce que la fresque rende compte du mystère fondamental du christianisme. Le monde matériel et spirituel sont tout entier fusionnés.
Dans la cellule n°3, une seconde Annonciation. Plus dépouillée, plus hiératique, plus mystique encore que la première. C'est que la cellule est à la fois lieu de sommeil et de prière, donc de rêve. Le monde matériel est toujours présent, mais de manière plus discrète. Nous ne sommes plus dans le couloir mais au coeur de l'intimité. Les pigments prennent des teintes pastels pour s'accorder avec douceur aux murs blancs et à la robe blanche du frère qui séjourne en ce lieu. Le corps incarné est un peu plus esprit que celui du couloir d'accueil.
Et voilà comment des peintures qui ont plus de 5 siècles viennent nous rappeler que la pensée duale d'opposition est une impasse dans laquelle on s'engouffre par facilité. L'Annonciation est une invitation à penser les liens entre les opposés et à considérer que s'il doit y avoir vérité, elle est à rechercher du côté des articulations et non des oppositions. C'est à la connaissance par l'art de la synthèse que nous invite l'art de Fra Angelico.
NB : Vous pouvez retrouver la lumière de Toscane dans les peintures de Fra Angelico à Paris, au Musée Jacquemart André jusqu'au 16 janvier 2012.
00:29 Publié dans FRAGMENTS, TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fra angelico, peinture, toscane, florence, jacquemart-andré, exposition, dualisme, philosophie, platon, descartes
29/12/2011
Histoire courte
La cathédrâle de Sienne est un chef d'oeuvre du gothique italien du 13ème siècle, bâti sur une première cathédrâle romane datant du siècle précédent. Mélange des genres, des architectures, des inspirations. Le Nord et sa rigueur, le Sud et son élégance, le mariage d'une Europe qui vit déjà au sein des baronnies féodales dispersées : les frontières politiques n'arrêtaient déjà pas le commerce des idées (pour se souvenir que commerce ne signifie pas que marchand et qu'il est des êtres d'un commerce agréable). Tout voyage en Europe donne des occasions de le constater : la Mosquée de Cordoue est une cathédrâle aujourd'hui, alors que la Mosquée d'Istanbul a longtemps été la cathédrâle Sainte-Sophie. Pour qui veut bien regarder, l'européanisation ne date pas d'hier et les turcs, entre autres, y ont leur place.
Qui aurait un doute à propos des Turcs, pourrait visiter la Cathédrâle de Venise et ses somptueuses mosaïques, ou bien, toujours à Sienne, admirer la Maesta de Duccio, synthèse de l'art gothique et de l'art byzantin. L'Europe est une terre à l'intérieur de laquelle les idées, les hommes, les arts, les marchandises aussi, ont toujours circulé. Croire que cela ne daterait que de quelques années et pire encore penser que l'avenir doit se trouver dans le rétablissement des frontières, c'est vraiment avoir l'histoire courte.
Duccio - Maesta - 1311
00:19 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, économie, politique, turcs, italie, sienne, histoire
28/12/2011
Paradis
Dans le Duomo de Florence, la cathédrâle Santa Maria de Fiore, se trouve un tableau de Domenico de Michelino représentant Dante. A sa droite l'Enfer, à sa gauche sa ville natale, Florence, et au fond les neuf cercles qui permettent d'accéder au Paradis. Dante tient en main la Divine Comédie.
Domenico de Michelino - Dante - 1465
Il est frappant que l'association la plus fréquente, lorsqu'il est question de Dante, soit l'Enfer. Et que le langage courant n'ait conservé d'expressions qu'à ce sujet : "C'est l'Enfer de Dante", "c'est Dantesque !". Rien à propos du Paradis, qui est pourtantl l'aboutissement de l'ouvrage qui se déploie en un long chemin, celui de l'expérience intérieure, vers le Paradis. Mais le goût du malheur conduit à s'arrêter à la première étape du chemin, l'Enfer. Le Paradis ? on verra plus tard, c'est à dire jamais. Dante nous permet donc de comprendre pourquoi il convient de se méfier de tous ceux qui nous promettent le Paradis plus tard, ce qui permet de justifier l'Enfer tout de suite, et pourquoi les journaux télévisés, par exemple, s'attachent méthodiquement à nous détailler l'Enfer au quotidien. Le Paradis ? allons vous plaisantez. Et personne ne s'attache davantage au titre de l'ouvrage "La Divine Comédie", initialement raccourci en la seule "Comédie". Amen.
10:35 Publié dans FRAGMENTS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : florence, dante, enfer, paradis, politique, actualité, comédie
26/12/2011
Paresse
En 1928, Paul Morand s'embarque à Marseille pour Dakar et traverse l'Afrique Occidentale Française. Pour cet occidental français, l'Afrique s'offre comme il convient à tombeau ouvert et tous sens aux aguets. Pendant le voyage, il prend des notes, il écoute, il observe, il découvre, il écrit. Notamment ceci dans le récit de son voyage intitulé Paris-Tomboctou : "Il faut à un indigène, me dit-on, quarante cinq jours de travail pour se nourrir pendant un an. Pour qu'ils travaillent davantage, il est nécessaire, hélas, de leur "créer des besoins"". Et oui, moins de besoin, moins de travail, moins d'emprunt, moins de dette et plus de vie. Moins égale plus, l'équation ne peut être comprise que dans le Sud.
Georges Barbier - La paresse
Et de Morand, un peu plus tard, cet éloge de la paresse que ne renierait pas l'autre Paul, le gendre de Marx et auteur du "Droit à la paresse". Extrait de Tendres Stocks : "Après dîner, tout le monde admit que le goût du travail n'existe plus. On s'attendrit sur la vague de paresse, sans penser que grâce à elle il y a des assassins qui ne peuvent se tirer du lit pour aller tuer, des cambrioleurs qui s'attardent aux plages, laissant passer la saison des fractures, et des invertis professionnels qui plutôt que de se rendre où le métier les appelle, préfèrent rester chez eux, le soir, à jouer aux dominos avec leur femme et leurs gosses. Et les espions ?".
Dans cet entre deux fêtes, vous pouvez donc sans culpabiliser vous livrer à la paresse, c'est à dire à une foule d'activités qui ne seront pas des besoins mais du plaisir. Bonne semaine.