25/01/2015
Un vent du Sud
S'il se confirme que la Grèce fait confiance à Syriza pour former un Gouvernement, cela constituera une première en Europe qu'une formation issue de la gauche radicale soit en position majoritaire à elle seule. Pas vraiment un hasard si cela se produit au Sud, dans un pays où le modèle anglo-saxon de l'homo economicus n'a jamais tenu lieu d'horizon. Alors pour le coup, un petit clin d'oeil de la part du Grec (au sens d'universel) qui aurait bien aimé chanter pour le pays de ses parents quelque chose de ce genre :
18:19 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, syriza, élections, europe, dette, économie, sud, moustaki, chanson
15/01/2012
Comme la lune
On connaît l'histoire du sage qui montre la lune au fou, lequel regarde le doigt et non la lune. C'est une dérive classique du management par objectif qui transforme l'indicateur en finalité et fait perdre le sens de l'action. C'est ainsi que dès l'école la note obtenue se substitue à sa signification, que tout chose est évaluée à l'aune du "J'aime" ou "J'aime pas" et que dès lors que les stagiaires sont contents le formateur dort tranquille. C'est cette culture largement répandue qui a sans doute permis l'infantilisation générale de tout un chacun qui, il y a encore quelques mois, pensait que le triple A était une sous-catégorie d'andouillette et qui aujourd'hui s'affole de n'avoir que deux A+. Car la note ce n'est jamais que le doigt, la lune se cachant dans le pourquoi de la note.
La lune
Or, que nous dit l'agence de déclassement ? pas que la dette est trop importante ou le déficit insupportable ou qu'il y a une crainte quelconque que la France ne paie pas ses dettes. Elle n'entonne même pas le refrain que la vie à crédit c'est terminé comme le proclament partout ceux qui en ont allègrement profité. Non, elle nous explique que l'écart entre les pays européens est trop important et que tout le monde s'en fout, à tort. Elle reproche en quelque sorte d'avoir abandonné la puissante logique intégratrice qui avait permis à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce de faire de prodigieux bonds en avant lorsque ces trois pays, ne l'oublions pas, sortirent de dictatures pas si lointaines. Elle reproche de ne pas avoir poursuivi ce que fit Jacques Delors pour l'Europe dans les années 80. Elle valide finalement l'avis de ceux qui pensaient qu'il fallait encore approfondir l'Europe avant de l'élargir et renvoie dos à dos ceux qui ne voient en Europe qu'un marché et ceux qui ne voient pas d'Europe. Le paradoxe, au-delà de la facilité qui consiste à vilipender le noteur qui n'a jamais que l'importance que l'on veut bien lui accorder, c'est que pour rattraper la note tous les diafoirus ne voient que les sangsues et la purge alors que le remède est dans la construction d'une véritable Europe sociale, c'est à dire une harmonisation par le haut. Encore faudrait-il arrêter de se regarder le doigt.
19:00 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notation, économie, politique, europe, social, finance, dette, lune, delors