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26/12/2011

Paresse

En 1928, Paul Morand s'embarque à Marseille pour Dakar et traverse l'Afrique Occidentale Française. Pour cet occidental français, l'Afrique s'offre comme il convient à tombeau ouvert et tous sens aux aguets. Pendant le voyage, il prend des notes, il écoute, il observe, il découvre, il écrit. Notamment ceci dans le récit de son voyage intitulé Paris-Tomboctou : "Il faut à un indigène, me dit-on, quarante cinq jours de travail pour se nourrir pendant un an. Pour qu'ils travaillent davantage, il est nécessaire, hélas, de leur "créer des besoins"". Et oui, moins de besoin, moins de travail, moins d'emprunt, moins de dette et plus de vie. Moins égale plus, l'équation ne peut être comprise que dans le Sud.

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Georges Barbier - La paresse

 

Et de Morand, un peu plus tard, cet éloge de la paresse que ne renierait pas l'autre Paul, le gendre de Marx et auteur du "Droit à la paresse". Extrait de Tendres Stocks : "Après dîner, tout le monde admit que le goût du travail n'existe plus. On s'attendrit sur la vague de paresse, sans penser que grâce à elle il y a des assassins qui ne peuvent se tirer du lit pour aller tuer, des cambrioleurs qui s'attardent aux plages, laissant passer la saison des fractures, et des invertis professionnels qui plutôt que de se rendre où le métier les appelle, préfèrent rester chez eux, le soir, à jouer aux dominos avec leur femme et leurs gosses. Et les espions ?".

Dans cet entre deux fêtes, vous pouvez donc sans culpabiliser vous livrer à la paresse, c'est à dire à une foule d'activités qui ne seront pas des besoins mais du plaisir.  Bonne semaine.