Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/08/2016

La nature imite l'art (II)

Il suffit de varier un peu les chemins. 

IMG_1389.jpg

Et d'ouvrir un peu le regard. 

IMG_1099.jpg

D'aller voir dans le sable...

IMG_1393.jpg

...dans les pierres...

IMG_1357.jpg

...dans les mangroves...

IMG_1246.jpg

...suivre l'eau...

IMG_1364.jpg

...revenir vers la plage...

IMG_1392.jpg

...traverser la rivière...

IMG_1232.jpg

...retrouver le sable...

IMG_1101.jpg

...et regarder le soleil se coucher après avoir déposé la dernière touche de peinture. 

IMG_1394.jpg

 

13/08/2016

Le jour où je suis devenu un nuage

D’abord je les ai regardés. Apparaître dans des ciels clairs, raccourcir l’horizon, filtrer la lumière, refléter les couleurs du sol,…

IMG_9863.jpg

…puis je me suis amusé de leurs formes, de leur dessins, des sculptures éphémères qu’ils érigent dans le vent,…

IMG_9528.jpg

…et puis je m’en suis rapproché, intellectuellement, puis corporellement,…

IMG_0401.jpg

…et soudain c’est arrivé. Sans y réfléchir, tout naturellement, en toute logique, je suis devenu un nuage…

IMG_0237.jpg 

….intégré aux autres nuages, aux éléments, sensible à toute chose, suspendu dans le temps, j’étais un nuage…

IMG_0431.jpg

 …du monde ancien ne me parvenait plus qu’un lointain écho d’acrimonie : « Il va bien falloir en redescendre de ton nuage »…

IMG_9337.jpg

…comme si les nuages n’étaient pas sur terre…

IMG_9302.jpg

…comme si rien ne vivait à l’intérieur de nous…

IMG_9909.jpg

…le nuage peut sembler s'effacer, il est présent à jamais.

IMG_9950.jpg

11/08/2016

LIGHTS

Ici c'est l'hiver. Le soleil bascule rapidement vers l'Ouest, ses rayons déclinant prenant les couleurs des matins d'été en France. La nuit venue, les rues s'éclairent et deviennent autres. 

IMG_7818.jpg

Les perceptions se modifient, les visions s'inversent, les sens s'abandonnent avec plaisir à leur affolement poétique. 

IMG_7693.jpg

Les invitations se font plus explicites. 

IMG_7834.jpg

A moins, au contraire, que l'abstraction s'impose et permette d'entrevoir ce point où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le communicable et l'incommunicable, le passé et le futur cessent d'être perçus contradictoirement.

IMG_7758.jpg

André Breton vous glisse à l'oreille de prêter attention aux cafés-chantants de l'imaginaire. 

IMG_7445.jpg

Particulièrement à cette heure, entre chien et loup, lorsque les lumières du jour le cèdent à celles de la nuit. 

IMG_8518.jpg

Ici c'est l'hiver. Et la pluie vient parfois forcer le trait des couleurs nocturnes. 

IMG_7749.jpg

Elle exacerbe l'étrangeté des néons qui attendaient impatiemment de déployer leur brillance.  

IMG_7448.jpg

Les injonctions publicitaires ont des allures d'inquiétants messages sculptant notre futur. 

IMG_7813.jpg

Vite, retrouver des repères, du traditionnel, du banal, du connu. 

IMG_7770.jpg

Mais la nuit est la plus forte, et ses couleurs toujours changeantes forment le torrent dont les eaux vous emportent inexorablement. 

IMG_7835.jpg

 

05/08/2016

COUPLES

Comme dans une toile de Sisley, un dimanche au bord de l'eau, un instant de paradis pour les couples. 

IMG_7271.jpg

Qui trouvent également leur bonheur, comme le chantait Brassens, sous un coin de parapluie. 

IMG_7668.jpg

Faut-il se ressembler pour s'assembler ? si l'on regarde autour de soi, la réponse est plus souvent positive que l'inverse. L'attirance des contraires ne court pas les rues. 

IMG_7148.jpg

Même si l'on peut se ressembler sans s'assembler. Après le selfie qui fait tourner le dos à ce que l'on veut voir, voici la communication qui engendre le repli sur soi. Mais peut être sont-ils en train d'échanger par messagerie. Tant que le virtuel fera battre des coeurs, il n'aura de virtuel que le nom. 

IMG_7264.jpg

On peut encore voir surgir cette  impatience bondissante qui saisit le couple, entre chien et loup...

IMG_7413.jpg

La capacité d'étonnement est une vitamine précieuse, même elle fait parfois de vous un ahuri sidéré.  

IMG_7101.jpg

Un ange passe...

IMG_7083.jpg

...il doit être en vacances...

IMG_8383.jpg

...et taquin il jette un voile d'ombre sur le mystère du couple. 

IMG_7407.jpg

04/08/2016

WOMEN II

Ici, il y a des femmes kangourous. Beaucoup. On les remarque davantage que les femmes opposums, qui sont présentes aussi.

IMG_7094.jpg

Et les femmes-rhinocéros.  

IMG_7237.jpg

Et puis il y a la louve qui fait le tour du monde. Et  entoure le monde de musique. 

IMG_7282.jpg

 Elle vous fait perdre tout sens de la réalité.

IMG_7166.jpg

Mais cela fait bien longtemps que les artistes ont montré que la réalité n’existe pas. Il n’y a que des représentations.

IMG_7301.jpg

 Et ces représentations vous mènent par le bout du nez. 

IMG_7178.jpg

Pas de liberté sans imaginaire. 

IMG_7393.jpg

 

29/07/2016

De l'autre côté

Comme Alice, la tentation d'aller de l'autre côté est parfois trop forte pour y résister. Mais que trouve-t-on de l'autre côté ? des grands espaces...

IMG_6584.jpg

...le miroir et son double...

IMG_6479.jpg

...l'or du temps, ou quelque chose d'approchant...

IMG_6618.jpg

...et la preuve que Dieu la bière existe ! Bottom's up !

IMG_6522.jpg

 

24/04/2016

L'air du temps

Sous la verrière du Grand Palais, des livres, des estampes, un atelier de gravure, des dessins, quelques photographies qui font ici figure d'avant-garde technologique. Pas de numérique, pas d'ordinateur, pas de pixels, pas de performance. Du texte, de l'écrit, de la trace, de la plume, de l'encre et des idées. Beaucoup d'idées. Est-ce que le temps où tout était plus lent n'était pas mieux adapté à la pensée ? et à l'engagement ? émouvante écriture d'Oscar Wilde, de Proust, magnifique lettre de René Fallet, à peine dix-huit ans, à André Breton. Et pour ce dernier, une photo. Datant de décembre 1948, sur la place de l'Opéra, pour appeler à participer à une conférence de Gary Davis, autoproclamé premier citoyen du monde. Cet ancien pilote de l'armée US avait remis son passeport à son ambassade après avoir découvert les ravages de ses bombardements. Il réclamait ainsi la fin des Etats nations par une démarche volontaire pour devenir apatride. Citoyen du monde par volonté d'une communauté ouverte. Près de 70 ans plus tard, dans le rythme fou de l'actualité, nous prenons plusieurs mois pour débattre inutilement de la déchéance de nationalité, tandis que l'Angleterre se demande si elle ne doit pas revenir à son insulaire isolement. Chacun appréciera le chemin parcouru. 

IMG_2422.JPG

28/03/2016

C'était le dictionnaire

...et voilà, terminé le Dictionnaire de la Formation, que vous pourrez retrouver en version complète ci-dessous. Pour une bonne visualisation, la double page est conseillée. Retour donc à l'actualité, même si elle donnerait plutôt l'envie d'aller faire un tour à la campagne. 

IMG_2985-2.jpg

"C'est qui le mec qui nous photographie ? 

- ...sais pas, jamais vu...

- il se croit au Salon de l'Agriculture ? 

- il a pas du en voir souvent des vaches...

- faut dire que des comme nous, y en a pas des masses....

- c'est pas faux...

- peut être qu'il va nous mettre en photo dans un livre....

- dans celui de cette année, on y était pas...

- tu crois qu'il va en refaire un l'an prochain...

- je l'ai entendu en parler, 30 ans de formation, Histoire(s) Personnelle(s) il paraît que ça va s'appeler...

- quel rapport avec nous ?

- plus que 9 mois, et tu le sauras...."

 

50 Nuances de Formation.pdf

08/03/2016

T comme....TRAVAIL

Quand travaillons nous ?

Bien sur la question pourrait paraître provocante, tel n'est pas son objet, pour qui s'échine pendant plusieurs heures devant un laminoir, un écran, un volant, une machine-outil, une caisse, des clients qui s’adressent à vous par gestes et parlent à leur portable ou encore des tapis roulants chargés des reliquats de la société de consommation.

Et pourtant ! Qui peut dire qu'il ne s'évade pas de la contrainte physique par la divagation de l'esprit et qui peut dire que le bruit, les odeurs, la tension physique et mentale cessent dès la sortie de l'atelier ou du bureau. Si l'on approche le regard, la frontière entre le travail et le non-travail nous fuit comme la ligne d'horizon.

TRAVAIL.jpg

L'idée du Dictionnaire de la formation en train de se former

Quand Heidegger travaillait-t-il ? Une des plus importantes oeuvre philosophique a été conçue en marchant dans les montagnes, en regardant "le moment où naissent les nuages". Nietzsche et Rousseau connaissaient aussi les vertus de la marche en montagne pour le travail. Je me souviens de Jean-Claude Quentin, Secrétaire Confédéral FO, qui préparait ses négociations en allant à la pêche au coup.

On peut également se rappeler que Newton découvrit la loi de la gravité en observant la chute des pommes et qu’Einstein aboutit à celle de la relativité en prenant un bain.

Il serait peut être temps d’avoir une autre approche du travail, et du temps, et au passage du salariat, que celle de l’industrie du 19è siècle.

07/03/2016

T comme....TRANSMISSION

On ne peut rien enseigner à autrui,

on ne peut que l’aider à le découvrir lui-même (Galilée)

Encore Tchouang-Tseu, et encore Jean-François Billeter pour la traduction de ce petit texte qui explique pourquoi un enseignant ne peut transmettre, juste aider à faire acquérir.

Le duc Houan lisait dans la salle, le charron Pien taillait une roue en bas des marches. Le charron posa son ciseau et son maillet, monta les marches et demanda au duc :

-Puis-je vous demander ce que vous lisez ?

-Les paroles des grands hommes, répondit le duc.

-Sont-ils encore en vie ?

-Non, ils sont morts.

-Alors ce que vous lisez là, ce sont les déjections des Anciens !

TRANSMISSION.jpg

La main trouve et l'esprit répond

-Comment un charron ose-t-il discuter ce que je lis ? répliqua le duc ; si tu as une explication, je te ferai grâce ; sinon, tu mourras !

- J’en juge d’après mon expérience, répondit le charron. Quand je taille une roue et que j’attaque trop doucement, mon coup ne mord pas. Quand j’attaque trop fort, il s’arrête (dans le bois). Entre force et douceur, la main trouve et l’esprit répond. Il y a là un tour que je ne puis transmettre par des mots, de sorte que je n’ai pu le transmettre à mes fils, que mes fils n’ont pu le recevoir de moi et que, passé la septantaine, je suis encore là à tailler des roues malgré mon grand âge. Ce qu’ils ne pouvaient transmettre, les Anciens l’ont emporté dans la mort. Ce ne sont que leurs déjections que vous lisez là.

03/03/2016

S comme....SECURISATION

Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité,

tu ne mérites ni l’une ni l’autre (Thomas Jefferson)

La formule « parcours professionnels sécurisés » est un oxymore, comme l’est la flexisécurité dont elle procède. Moins littéraire que l’obscure clarté des étoiles de Corneille, le silence assourdissant de Camus ou les splendeurs invisibles de Rimbaud, la formule n’en conserve pas moins sa contradiction. Sauf à ne pouvoir la concevoir que linéaire et ascendante sur le modèle de la «carrière», la notion de parcours inclut nécessairement la possibilité de prendre des orientations différentes, d’avoir à faire des choix, éventuellement même de prendre de fausses routes et ne peut donc exclure totalement la possibilité de se perdre.

Securisation.JPG

Apprentissage des choix rapides

Par nature, le parcours ne renvoie pas à la sécurité mais davantage à la liberté et aux risques inhérents. Sécuriser les parcours cela reviendrait-il à le programmer entièrement puis à le confier à un GPS de l’emploi et de la formation qui nous en indiquerait toutes les étapes ? Cette vision-là n’est ni réaliste ni opératoire. Le parcours professionnel est une construction permanente qui évolue au gré des évolutions de l’individu lui-même et de son environnement. Une arabesque, une ligne droite, une ligne brisée, ou tout à la fois. Le principal n’est pas là, il est dans le plaisir de jouer avec le taureau.

01/03/2016

S comme....SAVOIR

Le savoir sans le savoir, c’est ce qu’on appelle l’instinct (Louis Hamelin – La Rage)

On ne redira jamais assez la faiblesse, ou plutôt n’ayons pas peur des mots, l’ineptie, de la fameuse trilogie : savoir, savoir-faire savoir-être.  Pourquoi ? Pas simplement pour le jargon mais plus fondamentalement pour un défaut originel rédhibitoire : la compétence c’est de l’action, de l’activité et cela suppose donc toujours du faire.

Oublions le jargon : on parlera plutôt de connaissances, de capacités et de comportements.  Les connaissances renvoient aux ressources (qu’elles proviennent de l’expérience ou de la formation), les capacités à ce que l’on est capable de réaliser et les comportements à la manière dont on le réalise. 

SAVOIR.jpg

Evacuons ainsi l’être qui ne relève pas du champ de la formation professionnelle mais, au moins depuis Parménide, d’une philosophie de l’existence qui peine toujours à en tracer les contours.

Et concluons sur un petit exercice : essayez le baiser de cinéma avec le savoir-être. Il risque de manquer de saveur, sauf pour les adeptes du tantrisme. Mieux vaut savoir y faire.

29/02/2016

R comme....RYTHMES

Au commencement était le rythme,

et le rythme s’est fait chair (Moravagine – Blaise Cendrars)

 

Les deux bâtiments se côtoient dans le parc des musées d'Amsterdam.  Dans le premier, le Rijksmuseum, se trouve La laitière, que l'on peut contempler  en doutant qu'il s'agisse d'une peinture, sans savoir de quoi il pourrait bien s'agir d'autre. Les couleurs, la patine, le dessin, la précision du trait, tout semble impossible à la réalisation. Et l'impossible peut être observé à loisir et à plaisir.

Vermeer a peint une petite quarantaine de tableaux en vingt ans. 

Dans le second, le musée Van Gogh,  est présenté le plus grand rassemblement existant des oeuvres du peintre. Pourtant, il ne s'agit que d'une petite partie des 840 tableaux, mille dessins et aquaralles sans compter les centaines de lettres envoyées à ses proches, pleines de subtilité, de goût et de vie. Van Gogh n'était pas pressé, ni fou : il était rapide. Bien trop rapide pour son époque.

RYTHMES.JPG

Valse à trois...temps, cultures, saisons

Imaginons que l'on ait demandé à Vermeer de peindre au rythme de Van Gogh, ou à ce dernier d'adopter le tempo de Vermeer.  La folie et l'impuissance auraient  à coup sur frappé les deux, pourtant reconnus comme des travailleurs acharnés. Chacun à leur rythme.

Ni la lenteur ni la rapidité ne sont souhaitables pour elles-mêmes. Il suffit de savoir laquelle convient.

Les marcheurs savent qu'en montagne le faux-pas, c'est-à-dire celui qui n'est pas le sien, ne pardonne pas et réduit singulièrement la performance. En ce sens, Vermeer et Van Gogh nous posent deux questions : comment les organisations prennent-elles en compte le rythme propre à leurs collaborateurs, sachant que sur un rythme qui n'est pas le sien il est peu probable que l'on soit performant. La seconde question est plus directe : et vous, quel est votre rythme ?

28/02/2016

R comme...REPRESENTATIONS

Je ne peins pas une femme, je peins un tableau (Matisse)

L’expérience est simple, elle consiste à se placer à distance de l’auditoire, à montrer un œuf et à demander aux spectateurs ce qu’ils voient. Un œuf entend-t-on rapidement. Ce qui ne correspond pas à ce que l’on voit mais à ce que l’on connaît. Si l’on s’en tient à ce que l’on voit, il faut décrire un objet ovoïde, de couleur chair, de faible poids et d’apparence solide. Comme dirait Wittgenstein : « « Quand je vois un objet, je ne peux pas me le représenter. Quand nous nous représentons quelque chose, nous n’observons pas ». De l’autre côté de la planète, un chinois, Tchouang-Tseu, disait à peu près la même chose : « Quand on perçoit, on ne parle pas, quand on parle on ne perçoit pas ».

REPRESENTATIONS.jpg

Que voyez-vous ? 

C’est la raison pour laquelle il faut absolument éviter les audioguides dans les musées, car alors on n’observe plus, on ne perçoit plus, on ne voit ce qui nous est raconté et l’on devient incapable de toute observation.

Vous souhaitez regarder vraiment ? Oubliez tout, plus de connaissance, plus de préjugés, plus de projection : retrouvez ce moment où « l’œil existe à l’état sauvage » comme l’affirmait André Breton. Il faut juste ne pas avoir peur.

24/02/2016

Q comme....QUIZZ

C'est Quizz ?

1. OUI

2. NON

3. Quizz c'est ?

 

Conseil aux impétrants pour les jours de bac : Trichez ! Ne lésinez pas sur les moyens, connectez vos portables, utilisez vos oreillettes, allumez vos I-pad, sortez vos micro-fiches, pianotez sur vos calculettes, allez bouquiner dans les toilettes, déroulez vos papyrus, utilisez les technologies, les ruses potaches, la coopération subversive, bref résistez en trichant.

Mais résister à quoi au juste ? à ces examens qui ne sollicitent que votre mémoire, votre capacité de régurgitation, votre conformisme reproductif, votre capacité à réciter par écrit, votre absence de créativité, votre formatage par le corrigé type et l'obéissance aux canons de l'examen. Vos examinateurs sont des sots ? Ne tombez pas dans le panneau, soyez moins stupides qu'eux, trichez. Et obtenez votre examen haut la main et sans scrupule car la capacité d'adaptation, l'inventivité et la résistance à l'inutile méritent récompense.

QUIZZ.jpg

Sérieux, c'est qui ?

L'Education nationale aura réussi son rôle d'éducateur le jour où tous les documents seront autorisés aux examens. Où l'accès à l'information sera libre. Et où on demandera aux candidats de démontrer leur capacité à gérer cette information, à l'utiliser pour des productions qui font sens, à faire preuve d'engagement personnel, de capacités de choix, d'argumentation et de mise en relation de compétences pluridisciplinaires. Où les méthodes de travail n'apprendront pas à reproduire mais à travailler, où la compétence ne sera pas considérée comme un avatar de la connaissance mais comme sa sublimation.

Et les Quizz là dedans ? Constituant le degré zéro de l’évaluation, ils appellent la même stratégie : Trichez !

23/02/2016

P comme....PROFESSIONNALISATION

Défie toi du bœuf par devant, de la mule par derrière

et du moine de tous côtés (Miguel de Cervantes)

 Le cuisinier Ting dépeçait un beuf pour le prince Wen-houei.

On entendait des « houa » quand il empoignait de la main l’animal, qu’il retenait sa masse de l’épaule et que, la jambe arqueboutée, du genou l’immobilisait un instant.

On entendait des « houo » quand son couteau frappait en cadence, comme s’il eût exécuté l’antique danse du Bosquet ou le vieux rythme de la Tête de lynx.

-C’est admirable ! s’exclama le prince, je n’aurais jamais imaginé pareille technique !Le cuisinier posa son couteau et répondit :

PROFESSIONNALISATION.jpg

Beauté du geste (Catherine Huppey) 

Ce qui intéresse votre serviteur, c’est le fonctionnement des choses, non la simple technique. Quand j’ai commencé à pratiquer mon métier, je voyais tout le boeuf devant moi. Trois ans plus tard, je n’en voyais plus que des parties. Aujourd’hui, je le trouve par l’esprit sans plus le voir de mes yeux. Mes sens n’interviennent plus, mon esprit agit comme il l’entend et suit de lui-même les linéaments du boeuf. Lorsque ma lame tranche et disjoint, elle suit les failles et les fentes qui s’offrent à elle. Elle ne touche ni aux veines, ni aux tendons, ni à l’enveloppe des os, ni bien sûr à l’os même. (…)Quand je rencontre une articulation, je repère le point difficile, je le fixe du regard et, agissant avec une prudence extrême, lentement je découpe. Sous l’action délicate de la lame, les parties se séparent avec un « houo » léger comme celui d’un peu de terre que l’on pose sur le sol. Mon couteau à la main, je me redresse, je regarde autour de moi, amusé et satisfait, et après avoir nettoyé la lame, je le remets dans le fourreau. (…)

Tchouang Tseu (Traduction : Jean-François Billeter)

19/02/2016

P comme....PLAN

On ne vous demande pas de penser, il y a des gens payés pour cela (Taylor)

« Plutôt que de dresser un modèle qui serve de norme à son action, le sage chinois est porté à concentrer son attention sur le cours des choses pour en déceler la cohérence et profiter de leur évolution. Bref, au lieu d’imposer son plan au monde, il s’appuie sur le potentiel de la situation »

François Jullien, Traité de l’efficacité

Que voulez-vous apprendre ? à construire des plans qui s’imposeront au monde par leur ingéniosité, leur virtuosité, leur efficience, leur attractivité ? Et qui dispenseront les autres de penser. Ou bien vous immerger dans l’environnement, le saisir, le sentir, le « corporer » pour adopter le geste juste, l’action idoine, le rythme parfait ? Et mettre les individus sous tension en exigeant que chacun fasse de même.

Plan.jpg

- Taylor ou Toyota ? 

- Plutôt le jazz....

En deux mots, vous êtes plutôt Taylor, la force du bureau d’études et le choc des procédures, ou Toyota, la religion de l’amélioration continue et de la qualité totale  ?

En ce qui me concerne, je suis plutôt toulousain.

17/02/2016

P comme....PAUSE

C’est du sport !

Quelle est la différence entre un manager et un entraîneur sportif ? Le premier considère que la performance est au minimum linéaire et si possible croissante, le second base tout son travail sur les cycles de performance et l’évidence qu’aucun sportif ne peut être au top de ses résultats toute l’année.

Parmi les premières décisions de Benjamin Millepied lors de sa prise de fonction de la Direction de la danse à l’Opéra de Paris : revoir les rythmes des entraînements, les temps de pause et la récupération. Pour gagner en exigence et performance (petit ajout d'actualité : il a également supprimé les pauses que certaines divas -précision à toutes fins utiles : diva est transgenre- s'octroyaient en lieu et place des entraînements).

PAUSE.jpg

J’ai cherché vainement dans les supports d’entretien annuel un quelconque calendrier qui identifierait les périodes fortes de l’année, les périodes de récupération, les périodes d’acquisition de ressources, etc.  Salarié linéaire, performance linéaire. Loin, assez loin, de la réalité.

Un entraîneur sportif en conclurait que les salariés sont soit épuisés, et donc peu performants, soit dopés, soit en surrégime, ce qui expliquerait quelques pétages de plombs. Mais un entraîneur sportif ça ne connaît pas vraiment le travail.

11/02/2016

N comme...NORMALISATION

Tout un programme

 Dans le document envoyé aux partenaires sociaux en Juillet 2013 pour leur demander de négocier sur la réforme de la formation professionnelle, Michel Sapin demandait à ce que soit revue la définition de la formation professionnelle pour mieux prendre en compte la formation informelle.

L'ANI du 14 décembre 2013 a traduit cette demande en prévoyant qu'une formation associait des objectifs, une ingénierie pédagogique et une évaluation des résultats. La novation résidait dans la disparition du programme, corset rigide qui impose un parcours commun et préétabli, au profit de la possibilité pour chacun d'avoir un parcours dont les contenus sont aussi variés que les besoins individuels.

NORMALISATION.jpg

Plus on est creux, plus on résonne

Mais fi de tout ceci dans la loi du 5 mars 2014 et avouons notre échec à persuader les députés qui ont bien voulu nous écouter, mais pas vraiment nous entendre, de l’inanité d’imposer un programme standard à des adultes en formation continue.

Les esprits de nos représentants sont ainsi normés que la formation initiale occupe toute la place et qu’il ne saurait y avoir de formation sans programme. Pire : l’absence de programme serait la démonstration que ce qui est proposé n’est pas de la formation.

A ce stade, ce n’est plus une norme, c’est un dogme…ou la peur du vide.

10/02/2016

M comme ....MODULAIRE

Objectif lune

L’homme n’a pas plus besoin de racines, il n’est pas arbre, qu’il ne se construit avec des briques, il n’est pas maison, ou qu’il ne doit changer de logiciel ou de disque dur, il n’est pas ordinateur. Ces images sans relief  sont des chemins directs pour l’impasse de la pensée.

De même, l’homme n’est pas un capital, il n’est pas une somme de compétences et il n’est pas modulaire.  Comment alors se projeter dans un parcours modulaire et penser ses propres compétences sous forme de blocs ?

MODULE.jpg

Pêcheuse de Lune

En retournant aux fondamentaux : pour  qui a connu les années soixante, le module c’est le LEM. Non, pas la loi de l’emmerdement maximal, le Lunar Excursion Module. Le véhicule spatial qui débarqua des hommes sur la lune. De l’extérieur, le LEM ressemble à un petit bricolage, à des boîtes à œufs recouvertes d’aluminium pour résister à la chaleur  avec une petite échelle en allumettes. Le LEM, ou scénario de la fusée modulaire, s’est imposé chez les ingénieurs de la NASA, après qu’ait été longtemps privilégiée l’hypothèse d’un vaisseau unique. Mais voilà, le modulaire est plus léger, mieux adapté à chaque étape, plus économe, mieux garanti que le monobloc.

Pour vanter les mérites de la modularisation, avouez que le LEM et la conquête de l’espace cela à toute de même une autre allure que les ‘blocs de compétences », non ?