04/01/2012
Clémence
Le premier tribunal correctionnel associant des jurés populaires a rendu sa décision à Toulouse mardi 2 janvier 2012. La loi a réservé à ces jurés le sexe et le sang, tenant hors de leur compétence les affaires d'argent (fraudes ou escroqueries) ainsi que les affaires politiques. C'est donc une accusation d'aggression sexuelle qui a donné lieu à la première affaire jugée par des magistrats et citoyens. Lesquels ont collégialement décidé de relaxer l'accusé, faute de culpabilité démontrée puisqu'au final il s'agissait d'apprécier deux paroles en l'absence d'autres éléments probants. Si l'on se souvient que l'objectif avoué de la loi était d'avoir une justice plus sévère imposée par des citoyens ulcérés à des magistrats laxistes, on appréciera la clémence dont ont fait preuve les juges toulousains.
Henri Martin - L'apparition de Clémence Isaure
Le résultat était pourtant prévisible. Condamner est plus facile, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour un juge qui est plongé quotidiennement dans la prise de décision et le prononcé de peines, que pour un individu étranger à la justice qui se retrouve soudain avec le pouvoir de juger son semblable. Au-delà de la décision d'espèce, cette première affaire démontre une nouvelle fois ce que Michel Serres a toujours affirmé à savoir que le peuple, les citoyens, sont plus intelligents que les dirigeants politiques. L'inconvénient étant que ces derniers soient persuadés du contraire. C'est peut être à eux qu'un séjour au tribunal correctionnel de Toulouse pourrait faire le plus grand bien.
00:09 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jurés populaires, tribunal correctionnel, justice, toulouse, politique, clémence isaure, droit
Commentaires
Bonjour,
Les audiences correctionnelles sont la plupart du temps d'un ennui mortel...Une corvée pour les magistrats et avocats (qui n'ont la plupart du temps pas grand-chose d'intéressant à dire (et de toute façon on ne les écoute même pas - sauf par politesse - et encore. )
Les affaires se ressemblent toutes, toutes aussi sordides les unes que les autres et sans le moindre intérêt.
Je peux comprendre que les affaires politiques et financières demeurent la chasse gardée des professionnels car elles sont infiniment plus " techniques" ( les marchés publics ce n'est pas spécialement une partie de plaisir !).
Cela étant, j'ai quand même l'impression que (surtout par les temps qui courent) que si les "contribuables-citoyens" avaient été amenés à juger de telles affaires, ils auraient fait l'effort de compréhension nécessaire.
Le problème est qu'il est à mon avis assez probable que de telles affaires auraient été traitées sans état d'âme particulier et avec une sévérité toute particulière...
Écrit par : Bruno Callens | 05/01/2012
Bonjour,
Les audiences correctionnelles sont la plupart du temps d'un ennui mortel...Une corvée pour les magistrats et avocats (qui n'ont la plupart du temps pas grand-chose d'intéressant à dire (et de toute façon on ne les écoute même pas - sauf par politesse - et encore. )
Les affaires se ressemblent toutes, toutes aussi sordides les unes que les autres et sans le moindre intérêt.
Je peux comprendre que les affaires politiques et financières demeurent la chasse gardée des professionnels car elles sont infiniment plus " techniques" ( les marchés publics ce n'est pas spécialement une partie de plaisir !).
Cela étant, j'ai quand même l'impression que (surtout par les temps qui courent) que si les "contribuables-citoyens" avaient été amenés à juger de telles affaires, ils auraient fait l'effort de compréhension nécessaire.
Le problème est qu'il est à mon avis assez probable que de telles affaires auraient été traitées sans état d'âme particulier et avec une sévérité toute particulière...
Écrit par : Bruno Callens | 05/01/2012
Je suis bien d'accord avec vous et c'est le fond de l'affaire : des jurés qui auraient acquis la compétence et n'auraient guère été complaisants. C'est pourquoi on les cantonna au sexe et au sang.
Au passage, bonne année à vous.
Écrit par : jpw | 06/01/2012
Bonjour
Vous voyez que l'on n'est pas toujours en désaccord !
Cela étant, bonne année à vous également !
Écrit par : Bruno Callens | 07/01/2012
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