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01/03/2010

Insécurité

A chaque retour de l'étranger, tout du moins d'un pays européen ou occidental, il est un fait qui frappe et auquel, il faut bien l'avouer, on ne parvient à s'habituer : Paris est la seule capitale européenne où la présence policière est aussi visible, la seule également dans laquelle on croise des militaires armés dans les rues et les couloirs du métro. L'insécurité est-elle plus grande à Paris qu'ailleurs ? la menace, mais laquelle (?), plus pregnante ? ou bien s'agit-il d'autre chose qui pourrait avoir à voir au choix avec le marketing politique, le vieillissement apeuré, la phobie du risque et son corrollaire le besoin d'assurance. Il est d'autant plus difficile de se prononcer que pour une grande partie des 800 000 personnes qui ont été gardées à vue en 2009, dont une bonne partie pour des motifs bénins, l'insécurité vient précisément de ceux qui sont censés la faire disparaître. Fatima El Ajj, qui vit au Liban, en connaît peut être un peu plus sur l'insécurité, ce qui ne l'empêche pas de produire une peinture de l'harmonie pleine de grace et d'humanité. Et sans peur.

 

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Fatima El Ajj

L'insécurité, qui décidément se niche partout, peut également être juridique. La loi du 24 novembre 2009 accroît en ce domaine les risques liés à l'activité de formation. Ne sachant comment séparer le bon grain de l'ivraie, le législateur persiste à empiler les textes imprécis relatifs au contrôle de l'activité de formation, dorénavant réalisé tant a priori, belle preuve de confiance, qu'a posteriori. Toujours cette croyance que la loi peut tout. A lui présumer une toute puissance on oublie de réfléchir à sa juste place et l'on perd à la fois en crédibilité et en efficacité. Pour mieux comprendre pourquoi, ci-dessous la chronique réalisée pour l'AEF avec Jean-Marie Luttringer à propos de l'impact de la loi du 24 novembre 2009 sur l'activité de formation.

Commentaires

Bonjour,

Je suis globalement d'accord avec votre commentaire sur le fond mais encore une fois, c'est le résultat d'un texte bâclé...

Convenons quand même que les conditions ne sont pas draconiennes, l'Administration se trouvant dans une situation de compétence liée, bien que les textes, il est vrai, peuvent être appliqués avec plus ou moins de zèle.

Ce n'est qu'une déclaration d'activité et non un agrément...Et à supposer même qu'un organisme perde son numéro d'enregistrement, il lui est toujours loisible de redemander un nouveau numéro à l'occasion d'une nouvelle convention ou un nouveau contrat.

Seul un agrément qui impliquerait un pouvoir discrétionnaire d'appréciation aurait du sens. Mais le problème est qu'il est à mon sens très difficile à mettre en place en raison de la diversité des formations possibles, même les plus pointues.

Or, ce qu'il faudrait contrôler, c'est essentiellement le contenu et les "titres et qualités du formateur" pour reprendre l'expression convenue.

A ce propos, il est à noter que bien souvent, les offres sont souvent très évasives quant à l'identité et les compétences du formateur (si elles sont indiquées) alors même qu'il s'agit d'un aspect essentiel de la convention et du contrat (on peut le comprendre mais du point de vue du "consommateur", c'est problématique) . Pour faire clair, je considère qu'il est indifférent que la formation soit organisée par la société X ; ce qui compte, c'est Monsieur Y ou Madame Z qui, concrètement réalisent la prestation. Le reste, c'est de la logistique.

Autre point...Pour "assainir" le marché, une des mesures à prendre aurait peut-être été d'abroger ou plutôt de reformuler l'article L6323-7 du code du travail qui, en raison de sa référence à la notion de "culture" est trop extensif. On est au-delà de la notion de formation professionnelle au sens le plus commun du terme, c'est-à-dire de formation à vocation purement professionnelle.

Allez démontrer q'un cours de piano (sauf pour les professionnels bien sûr) ou un "cours" portant sur les "enseignements" d'une religion ou une secte quelconque ne participent pas au maintien ou au perfectionnement du niveau culturel des salariés...

On aimerait également qu'une plus grande rigueur soit exercée envers ce qu'il est convenu d'appeler le "développement personnel", catégorie qui, curieusement, bénéficie d'un certain attrait (y compris dans les accords de branche) alors même que l'administration est assez réticente à les considérer comme des "formations". Pour prendre un exemple simple, faut-il rappeler que dans la circulaire de 2006, la "gestion du stress" n'est admise qu'à des conditions très restrictives ?

Or, cela permettrait d'éliminer les prestations d'un grand nombre de sectes...(j'en conviens, ce n'est pas la panacée mais quand même).

Pour terminer, ce qui me semble plutôt gênant, c'est l'obligation de l'évaluation des participants à la formation. C'est chronophage et inadapté aux formations courtes.

Écrit par : Bruno Callens (NOVATEM) | 01/03/2010

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