17/05/2014
Breton en Normandie
L'homme propose et dispose.
Il ne tient qu'à lui de s'appartenir tout entier.
André Breton
22:34 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer, normandie, breton, surréalisme, liberté, citation, week-end
10/01/2013
Expérimentateur expérimenté
Il était question, cette semaine, de Simone de Beauvoir. Ecoutons la encore, en 1970, dans la Cérémonie des adieux : "Le prestige de la vieillesse a beaucoup diminué du fait que la notion d’expérience est discréditée. La société technocratique d’aujourd’hui n’estime pas qu’avec les années le savoir s’accumule, mais qu’il se périme. L’âge entraîne une disqualification. Ce sont les valeurs liées à la jeunesse qui sont appréciées.". Plus de 40 ans après, on ne peut pas dire que le constat ait vieilli, bien au contraire. L'expérience se périme encore plus vite qu'au début des années 70 et pourtant elle est nécessaire. Nécessaire ? oui, mais en la maintenant vivante. Comme l'ont fait les surréalistes.
Georges Hugnet - La vie amoureuse des spumiphères
On aurait du mal à faire la liste des expérimentations que l'on doit aux surréalistes (les vrais et pas le pantin que l'on voit sur les affiches du métro et que Beaubourg a la mauvaise idée d'exposer, j'ai nommé le pathétique Dali), dans tous les domaines : écriture automatique, collages, frottages, fumages, rayogrammes, décalcomanies, etc. Les expériences étaient souvent collectives, elles nourrissaient les individus, et elles appellaient sans cesse de nouvelles expérimentations. Car l'expérience dont parle Simone de Beauvoir, c'est celle dans laquelle on reste figé. Mais l'expérience renouvelée, l'expérience qui ouvre sur de nouvelles expérimentations, l'expérience sur laquelle on s'appuie sans en rester prisonnier, c'est tout l'inverse de la vieillesse. Vous souhaitez acquérir de l'expérience ? ne vous contentez pas d'être expérimenté, restez expérimentateur !
20:23 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expérience, littérature, surréalisme, dali, peinture, collage, art, éducation, formation
26/03/2011
Chronique de week-end : l'énigme du hasard
Les surréalistes définissaient le hasard comme la manifestation extérieure d'une nécessité intérieure. Autant dire qu'il ne nous arrive que ce que nous sommes prêt à accueillir. L'état de disponibilité, ou non, dans lequel on se place, est la source naturelle du hasard.
En ce premier week-end de printemps, soleil en bandoulière, la rue nous invite et nous attend. Vous pourrez y croiser Miss Tic.
Il n'est pas nécessaire de suivre le conseil et de s'assurer contre le hasard, par contre vous pouvez vous demander si ce regard si vite arrivé est le votre ou celui qui se porte sur vous. Belle gambade à tous.
10:36 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miss tic, rue, hasard, surréalisme, printemps, énigme
02/11/2010
Fidélité indépendante
Pendant 70 ans, André Kertesz a pris des photos, ne s'interrompant que peu de temps avant sa mort, à 90 ans en 1985. Kertesz, juif hongrois, a traversé le siècle. Cette exceptionnelle longévité a fait de lui le référent des plus grands photographes du XXème siècle : Cartier-Bresson, Brassaï, Doisneau, et bien d'autres. Cartier-Bresson dira à Capa : "Quoi que nous ayons fait, Kertesz l'avait fait avant". L'exceptionnel avec Kertesz est qu'il n'est pas catégorisable : portraits, scènes de rues, architectures urbaines, fragments de villes, cheminées parisiennes et new-yorkaise, célébrités, anonymes, images recadrées, corps déformés, esthétisme aux lignes épurées,...Kertesz aura passé sa vie à donner une phénomènale unité à des genres différents.
De manière étonnante, en se tenant à distance du monde et des villes, en photographiant des ombres, des reflets, en ne jouant pas de proximité avec les gens qu'il photographie, Kertesz fait preuve d'une poésie humaniste rare.
Le nuage solitaire qui se heurte aux gratte-ciels new-yorkais rend une humanité bouleversante. Comme ce bateau qui emporte tous les souvenirs de toutes les enfances de tous les adultes du monde.
N'ayant jamais voulu transiger avec ses commanditaires ni trahir son regard, Kertesz connaîtra l'échec commercial et ne sera reconnu que très tardivement. Timide, mélancolique, introverti, Kertesz fait mais ne parle ni ne montre. Pudeur. Mais qui veut voir Kertesz doit le regarder avec Elisabeth.
Il la rencontre en 1920 à Budapest. Se rend à Paris, se marie, avec une autre, divorce, revient et repart à Paris avec Elisabeth qu'il épouse en 1931 et qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1977.
Elisabeth qu'il semble ici protéger, avec bienveillance, alors que ce fut sans doute le contraire. Elisabeth dont la mort fut le drame de ses dernières années. Elisabeth qu'il continua à photographier, à travers un buste de verre.
Buste qu'il posa sur le rebord de sa fenêtre et qu'il photographia longuement, loin de la rigide altérité des twins towers.
Kertesz était indépendant, et fidèle. Il n'aimait pas être défini comme surréaliste et sans doute l'épithète ne lui convenait guère. Pourtant, il a incarné à sa manière très personnelle les trois exigences dont André Breton ne voulut jamais démériter : l'amour, la poésie et la révolte. Preuve qu'il est possible à toute époque, même les plus rudes, d'exister de manière personnelle, c'est à dire en étant présent à soi, présent à l'autre et présent au monde. Vous pouvez faire l'expérience vous même jusqu'au 6 février 2011 au Jeu de Paume.
00:00 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, kertesz, surréalisme, photo, paris, jeu de paume, new-york
08/03/2010
Symboles
"Il est dans l'essence des symboles d'être symboliques". La formule est de Jacques Vaché. Elle peut être réutilisée ces temps-ci car de quelques symboles il ne semble demeurer que le symbolique. Il est fait allusion ici à deux emblèmes de notre vie sociale : les 35 heures et la retraite à 60 ans. Il faut, paraît-il, ne toucher ni aux unes ni à l'autre. La durée légale du travail et l'âge légal de la retraite sont des acquis que l'on ne saurait remettre en cause. C'est que les symboles ont la vie dure. Pourtant, la durée réelle du travail des salariés à temps plein s'établit en France à 39,3 heures et l'âge de départ effectif à la retraite à 61,5 ans. Mais les symboles demeurent auxquels, semble-t-il, quelques uns croient encore, ou peut être feignent-ils d'y croire à moins qu'ils ne souhaitent nous y faire croire. Félicien Rops, qui s'y connaisssait en symboles, aurait pu utiliser son fameux Pornokrates pour illustrer les dérives de la gouvernance démocratique en ce début de XXIème siècle.
02:28 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraite, 35 heures, jacques vaché, surréalisme, symbolisme
16/11/2009
New York Dolls
Retour à Paris et dernière chronique New Yorkaise, pour le plaisir de partager quelques rencontres de hasard, dont on sait qu'il n'est jamais que la manifestation extérieure d'une nécessité intérieure selon la belle définition surréaliste.
Au début des années 1970, le groupe New York Dolls défie la chronique et annonce la vague punk qui se développera à Londres et ailleurs. Aujourd'hui, l'appellation s'est embourgeoisée, comme la ville.
01:46 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obama, 11 septembre, new york dolls, proust, bellmer, droit, surréalisme
14/10/2009
Le cadre : notion artistique
Paul Duchein est Montalbanais, accessoirement pharmacien et à titre principal peintre et auteur de somptueuses boîtes qui démontrent, s'il en était besoin, que l'encadrement n'est pas un enfermement mais une ouverture vers le rêve et l'infini. La délimitation de l'espace clos n'est qu'une manière d'ouvrir les portes de l'imaginaire dans un de ces apparents paradoxes qui charment les surréalistes dont Duchein a toujours été proche. L'art de l'encadrement ou comment l'onirisme peut se déployer sans fin dans un espace contraint.
00:36 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paul duchein, andré breton, cadre, égalité de traitement, surréalisme, ressources humaines, droit du travail
06/10/2009
Contradictions
Le magnifique musée des lettres et des manuscrits présente jusqu'au 28 octobre l'exposition : "André Breton, d'un manifeste à l'autre". On peut y consulter les manuscrits des deux manifestes du surréalisme et autres documents. Si dans le premier manifeste Breton définit le surréalisme par rapport aux mécanismes de l'inconscient et à l'expression libre de la pensée, dans le second il propose au surréalisme de : "faire reconnaître le caractère factice des vieilles antinomies. [ car] Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas, cessent d'être perçus contradictoirement. Or c'est en vain qu'on chercherait à l'activité surréaliste un autre mobile que l'espoir de détermination de ce point.". Lorsque Picabia présente deux écoles, point de hiérarchie ni d'opposition, la même réalité à travers deux prismes qui nous invitent à créer une troisième image.
00:05 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : andré breton, surréalisme, picabia, management, hegel
01/10/2009
Centralisation et paupérisation
Le centre Pompidou présente depuis le 23 septembre l'exposition "La subversion des images" ou l'image surréaliste. L'occasion de constater l'extraordinaire créativité qui a résulté des activités collectives des surréalistes et de l'émulation suscitée au-delà même des membres du groupe surréaliste. La diversité, des talents, des parcours, des oeuvres, est la marque de l'exposition mais aussi du surréalisme même qui s'est nourri d'influences croisées, souvent par delà les siècles.
00:36 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centralisation, lieux de savoir, surréalisme, photographie, man ray