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19/02/2016

P comme....PLAN

On ne vous demande pas de penser, il y a des gens payés pour cela (Taylor)

« Plutôt que de dresser un modèle qui serve de norme à son action, le sage chinois est porté à concentrer son attention sur le cours des choses pour en déceler la cohérence et profiter de leur évolution. Bref, au lieu d’imposer son plan au monde, il s’appuie sur le potentiel de la situation »

François Jullien, Traité de l’efficacité

Que voulez-vous apprendre ? à construire des plans qui s’imposeront au monde par leur ingéniosité, leur virtuosité, leur efficience, leur attractivité ? Et qui dispenseront les autres de penser. Ou bien vous immerger dans l’environnement, le saisir, le sentir, le « corporer » pour adopter le geste juste, l’action idoine, le rythme parfait ? Et mettre les individus sous tension en exigeant que chacun fasse de même.

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- Taylor ou Toyota ? 

- Plutôt le jazz....

En deux mots, vous êtes plutôt Taylor, la force du bureau d’études et le choc des procédures, ou Toyota, la religion de l’amélioration continue et de la qualité totale  ?

En ce qui me concerne, je suis plutôt toulousain.

08/02/2010

Improvisation organisée

La chronique de vendredi dénonçait l'improvisation à laquelle donne lieu la mise en oeuvre de la réforme de la formation professionnelle annoncée et préparée pourtant de longue date. A l'occasion de la première journée du Tournoi des six nations, ce blog placé sous le signe de la culture rugby et de Pierre Villepreux, revient sur un sujet récurrent qui ne fait pas débat : l'identité des français, pour le monde du rugby, c'est le French Flair (informons Besson que le débat est clos et que s'il devait être réouvert ce serait sur les identités et non l'identité). Oui d'accord, mais qu'est-ce que le French Flair : historiquement, l'expression est due au journaliste anglais Pat Marshall qui l'utilisa en 1963 pour caractériser l'inspiration des attaquants (qui sont à l'arrière, contrairement au football, car l'attaque est une intention et une volonté qui vient de loin) français. Le French Flair serait donc l'art de l'improvisation. Oui mais alors au sens de l'improvisation organisée du Jazz.

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Alain Garrigue - Dessin extrait de Jazz'errance - 2007

Mais donnons la parole à Rob Andrew, qui joua au Stade Toulousain, aujourd'hui directeur technique de la Fédération anglaise : "La force du French Flair, c'est qu'en vérité tout est pensé, analysé. En particulier l'art de la contre-attaque et l'utilisation des avants pour dégager le terrain. Tout à coup, on s'aperçoit que les arrières ont du champ pour percer et tout le monde dit ça c'est le French Flair ! ". Pour Pierre Villepreux, l'approche est plus Jazzy : "C'est le jeu juste. Face à une situation donnée, le porteur du ballon choisit de faire autre chose que ce qui est prévu. Et tous ses coéquipiers se placent à sa remorque pour que le mouvement continue". Autrement dit, il s'agit de trouver la meilleur solution collective à partir d'une initiative individuelle inattendue. Managers, rangez vos recettes de management, allez voir un match de rugby, écoutez du jazz et ayez le courage de l'improvisation organisée.