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17/02/2010

Schizophrénie

La schizophrénie ne date pas d'hier. Je ne parle pas de la maladie, quoi que, mais de cette propension à faire des choix individuels qui peuvent s'avérer pertinents à ce niveau mais sont désastreux au plan collectif. L'affaire a débuté au cours des années 70 avec la sidérurgie, le charbonnage ou encore le textile et le recours massif aux préretraites pour régler des problèmes d'emploi. Plutôt que la reconversion, le paiement des salariés les plus âgés pour qu'ils quittent le marché du travail devient un mode de gestion banalisé. Et c'est ainsi qu'est accréditée lentement mais surement l'idée qu'à partir de 55 ans on est juste bon à s'arrêter de travailler. Le Gouvernement encouragera pendant longtemps les préretraites avant de tenter d'y mettre le holà. Pour autant, la schizophrénie perdure.

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Marie-Jo Chapatte - Peintre schizophrène
Janvier au sourire d'hiver - 1986

Elle perdure par exemple quand Sanofi-Aventis annonce à la fois 8 milliards de bénéfice en 2009 (vive la crise ,la grippe H1N1, les experts de l'OMS et les déficits publics !) et un plan de départs volontaires avec des préretraites maison à 55 ans. Le tout au moment où l'on annonce une réforme des retraites et que le MEDEF réclame une révision à la hausse de l'âge de la retraite. Et de nouveau, le petit air lancinant du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" déroule sa musique entêtante. Dans ce contexte, il est vain de penser que le financement des retraites pourra être assuré par une cotisation sur les salaires comme actuellement. Soit les pratiques de gestion des ressources humaines changent rapidement (Darcos la menace veut y contribuer en interdisant les PSE avec mesures d'âge : on attend de voir), soit il faudra financer les retraites en taxant la valeur ajoutée et non la masse salariale. Après tout, on pourrait peut être faire les deux.

10/11/2009

Egalité professionnelle : la parole aux peintres

Le Ministre du travail annonce une nouvelle loi sur l'égalité professionnelle. Gageons que, quel que soit son contenu, ses résultats seront comparables à ceux des lois précédentes. Pourquoi ? parce que les rapports de travail ne pourront véritablement être modifiés que lorsque les relations privés, entre les hommes et les femmes, auront eux même évolués. Zapatero est sans doute le seul dirigeant européen à l'avoir compris et affirmé. Pas de transformation des rapports de travail si l'équilibre quotidien établi entre hommes et femmes n'est pas bousculé.

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Willem De Kooning - Women I - 1950 (photo : jp willems)

Et avant de rédiger une loi, si tel devait être le cas, on conseille à nos députés, à qui on aura pas l'outrecuidance de faire remarquer que plutôt que de voter des lois pour les autres  ils pourraient commencer par partager les places, de méditer trois oeuvres présentes au MOMA de New York : le tableau Women I de De Kooning, Le monde de Christina  D'Andrew Wyeth et, bien sur, les Demoiselles d'Avignon de Picasso.
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Andrew Wyeth - Le monde  de Christina (photo : jp willems)

Pourquoi ces trois-là ? pour changer un peu des représentations classiques de la maman et de la putain qui continuent à structurer les représentations masculines. Et parce que ces trois-là ont su aller à l'essentiel  de manière directe et explicite.
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Femmes réfléchissant à leur condition devant les Demoiselles d'Avignon de Picasso
(photo : jp willems)

Mais que peut être une loi inspirée par De Kooning, Wyeth et Picasso ? si vous n'en avez aucune idée, abstenez-vous de légiférer. En désespoir de cause, demandez à cette enseignante qui montre aux enfants un tableau de Picasso. Certain qu'elle aura plus d'idées que celles qui sont avancées aujourd'hui.
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Picasso - Femme devant un miroir - Et femme donnant à voir le tableau à des enfants (photo : jp willems)