07/08/2016
Côte Est (Postcards)
La photographie se fait plutôt dans les villes : lumières, personnages, architecture, boutiques, les mystères de la rue sont sans limite. Mais lorsque l'on est dans un pays-continent, la notion de limite perd de sa substance. Et le long de la côte Est, les miroirs de sable, les nuages de vent, l'éternel retour des vagues, aimantent le regard.
La terre est rouge. Elle a la couleur des flammes. Et l'on est au coeur de tous les éléments.
A certaines heures, les couleurs font la sarabande. C'est un sabbat céleste sous vos yeux incrédules.
Et quitte à donner dans les clichés, restons dans le no limit. Sur ces côtes, le surfeur barbu aux longs cheveux blonds qui court vers la vague promise, est aussi présent que les pélicans ou les kangourous.
Mais foin de moquerie, il faut quand même la taquiner la vague.
Miroir mon beau miroir, dis moi si je l'ai bien descendue.
En prise avec les éléments, les surfeurs sont en réalité des poètes de l'infini, chaque vague appelant la prochaine.
Et dans les lieux où le panthéisme règne, voir un pêcheur de nuage devient une banale évidence.
Comme l'apparition d'une sirène.
Le ciel habille le surfeur de ses rêves.
Puis se retire en silence.
Et vous laisse un dernier message avant de s'éclipser.
14:29 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, voyage, australie, photographie, plages, nature, surf, sirène, ciel
06/08/2014
Psychédéliques
Rouler comme on glisse le long d'un rail, faire de son siège un fauteuil de cinéma, avoir une playlist adaptée au temps et au lieu. A base de vieux LP : yes, ange, king crimson, cannes heat, jefferson airplane, the papas and the mamas (California dream), etc. Bien sur on peut rajouter un peu de côte Est avec Patti Smith ou Blondie et quelques anglais comme Bowie, les Clash ou Bryan Ferry. Avec ça, on est prêts pour la Jellies expérience.
Les Jellies, c'est de l'électricité pure. Comme celle produite par la guitare de celui qui reste le meilleur compagnon pour les highways : The Boss lui-même, Bruce Springsteen. C'est peut être pour cela que les méduses à Monterrey sont présentées au milieu de décors psychédéliques, manifestement elles planent.
Et nous aussi à regarder ces formes improbables évoluer au rythme d'une respiration qui est celle de l'énergie pure.
Le regard fixe la méduse et la réalité s'estompe pour laisser place au mystère des formes que peut prendre la vie. Il n'en faut pas plus pour qu'opère le processus alchimique de l'union entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.
Nul besoin de coke, de LSD, de marijuana ou de gâteau à base de champignons hallucinogènes : la jellies expérience garantit le transport et les sensations.
Avant même Los Angeles, on peut ainsi voir des étoiles, de toutes les couleurs.
09:50 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : méduses, aquarium, mer, ciel, playlist, musique
09/11/2013
Selon où se porte le regard...
Si vous regardez devant vous, les cases colorées saturent l'espace. Vous ne verrez rien d'autre que ces maisons aux couleurs vives qui attirent les photographes comme le bas clergé la vérole (le haut clergé est précautionneux).
Si vous tournez la tête sur le côté, vous verrez encore ces façades éclatantes, censées guider les pêcheurs par jour de brume, à moins que ce ne soit pas jour embrumé.
Mais si vous regardez derrière vous, vous découvrirez la lagune touchant le ciel et vous pourrez vous demander lequel réfléchit l'autre.Gris et bleus composent une même étendue immobile, immuable, silencieuse, comme un grand monochrome.
Il faut marcher encore un peu pour découvrir que la couleur peut se mêler aux gris, surgissement inattendu pour rappeler que l'art de la synthèse est celui de marier les contraires, un des meilleurs moyens de faire surgir la beauté.
01:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venise, lagune, mer, gris, couleur, maison, ciel, photo
06/05/2013
Oh la belle bleue !
C'est comme dans un film de David Lynch : la scène est banale, lever de soleil sur le golfe de Douarnenez, brume légère, belle journée ensoleillée qui s'annonce, odeur de café, de pain grillé, idées vagabondes, l'esprit en repos qui caracole en toute liberté, pas de programme, pas d'agenda, juste le moment. Et puis quand même, un léger doute, un détail qui ne colle pas, une petite bizarrerie, sur la mer pas de bateau. Pas le plus petit rafiot, pas une voile, pas un pêcheur, un plaisancier matinal, rien. L'eau livrée à elle-même. Et puis soudain, la grande figure se dessine.
Mais quel est donc cette main qui a tracé à la craie un portrait de fumée dans les nuages ? mieux que le test de Rorschach, la lecture des nuages. Que voyez-vous lorsque vous regardez le ciel ? et bien des têtes de juristes aux perruques poudrées évidemment !
Vous n'êtes pas convaincus ? venez on s'approche :
Le bon docteur Freud serait ravi : le juriste en vacances qui voit de vieux juristes solennels et tous confits dans leur moisissure institutionnelle se transformant en feu d'artifice boréal ! voilà du pain sur la planche pour les psychanalystes ! surtout que la vision perdure.
Mais l'information, dont la fonction première est de tuer le rêve, fait son office. Il ne s'agirait que d'un missile qui a explosé en vol, pendant sa période d'essai. Autrement dit, ce jour là, il ne s'est rien passé, pas de juriste dans le ciel, pas de surmoi exposé à la vue de tous, juste une petite défaillance, à moins que ce ne soit un burn out, du missile évidemment.
10:29 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : missile, bretagne, finistère, m51, photographie, mer, vacances, ciel, bleu
05/11/2012
Vacance(s)
Les vacances s'allongent, allez-vous les passer allongés ? allez-vous garder le rythme ? En ces temps de vacances, la vacance est votre quotidien. Votre emploi du temps s'ouvre à vous et vous laisse face à l'éternelle question :
Faut-il persister à emplir le vide dont le temps fait sa consistance ? Si l'interpellation suscite en vous un instant philosophique, Parménide vous guide : l'être est, le non être n'est pas. Vous en concluerez que, comme en matière juridique, le vide n'existe pas et qu'il n'est qu'un leurre ou une facilité. Alors vous pouvez vous abandonner à ce qui emplit l'espace : le soleil, l'air, la mer.
C'est lorsque toute intention a disparue, toute émotion s'est tue, que la nouveauté peut apparaître. Ici, elle frappe à la fenêtre pour rappeler que les toiles de Rothko sont des portes ouvertes qu'il suffit de franchir. Ni le courage ni la peur ne sont nécessaires. Mais un peu d'abandon.
Ce que vous découvrez, vous avez comme toujours l'impression de le connaître déjà tout en ayant le sentiment profond de n'avoir jamais rien vu de tel. Pas de doute, vous êtes au bon endroit.
Et pour ceux qui supporteraient mal de voir disparaître la part d'ombre, ces zones obscures qui les fascinent tout en les dévorant, il suffit d'attendre le clin d'oeil du soir.
Ombre ou soleil, vous avez toujours le choix du côté vers lequel vous souhaitez regarder. Au besoin, il est des regards qui peuvent vous aider à choisir.
Et c'est ainsi que l'actualité attendra demain. Bon lundi à tous.
15:24 Publié dans EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer, soleil, ciel, nature, normandie, photo, photographie, vacance, temps, parménide
03/03/2010
Nuages
08:23 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picabia, nuages, peinture, ciel