07/04/2009
Le bon goût
Si vous vous demandez pourquoi les entreprises ont parfois recours à un consultant, deux exemples peuvent répondre à l'interrogation. Le premier se réfère à une pratique en vigueur dans certaines familles africaines : c'est l'oncle qui prend les décisions pour ses neveux et nièces et non le père ou la mère. Le second est plus visuel. Voyez ci-dessous le tableau de Bernard Lorjou :
Si Lorjou est un peintre remarquable, la nature morte n'emporte pas l'adhésion au premier coup d'oeil. Et puis, approchons le regard :
00:10 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conseil
06/04/2009
Le temps du congé
L'ANI du 7 janvier 2009 laissait entendre au détour d'une formule ("le congé individuel de formation peut donner lieu à autorisation d'absence") que le CIF pourrait bien se réaliser en totalité en dehors du temps de travail et ne plus avoir de congé que le nom. Le projet de loi qui sera présenté au Parlement à la fin du mois nous livre confirmation : le congé individuel de formation peut être effectué intégralement en dehors du temps de travail, le salarié demandant au FONGECIF, ou à l'OPCA, qui finance le CIF une prise en charge des coûts pédagogiques et frais annexes. Pourquoi donc ce déplacement du temps ? pour parvenir à l'objectif fixé par les partenaires sociaux : financer plus de CIF sans augmenter les cotisations (40 000 salariés sur 16 millions bénéficient d'un CIF chaque année). La seule solution est donc de faire des économies et avant tout sur les salaires et charges qui représentent 80 % des coûts du CIF. Au salarié, il sera donc demandé de trouver du temps.
Le Temps nous étreint
Le Temps nous est gare
Le Temps nous est train
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : formation, cif, congé individuel, temps, réforme, ani
03/04/2009
Vive les poissons !
Pour fêter le 1er avril, Hélène Mugnier, auteur de l'ouvrage "Art & Management, du fantasme à la réalité" (Demos, 2007 : pour faire plus ample connaissance avec Hélène : http://artbusiness.typepad.com/), proposait de solliciter sa curiosité et son imagination au cours d'une promenade accompagnée au sein des collections d'art Moderne du Centre Georges Pompidou à Beaubourg. Les participants furent invités à remettre en question le regard porté sur l'art contemporain, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses mais qui nous parle très directement du monde et de la société dans laquelle nous vivons. Incités à revoir les critères d'évaluation des oeuvres (le beau est-il le premier, voire le seul, critère d'appréciation de l'art ?), les participants découvrirent avec plaisir la liberté proposée de renouer un dialogue différent avec l'oeuvre, l'artiste et au final soi-même. Parmi les cinq oeuvres qui firent l'objet de commentaires, ma préférence pour celle-ci :
10:57 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hélène mugnier, poisson d'avril, art, management, a
01/04/2009
Karel de Stoute, violent et raffiné
La ville de Bruges présente une exposition d'une richesse historique, esthétique et culturelle extraordinaire : Karel de Stoute (Charles le Téméraire) ou les Splendeurs de la Cour de Bourgogne. Ayant la volonté d'unir toutes les Flandres et tous les flamands, et bien au-delà, Karel de Stoute dessina le rêve qu'accomplit à sa suite Charles Quint : celui d'un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Rêve de tous les dictateurs fous, dira-t-on et pléonasme par dessus le marché. Mais le plus étonnant n'est pas là. Il est dans l'ambivalence de Karel de Stoute. Elle s'exprime d'une part par l'immodérée promotion de toutes les formes d'arts, dont la tapisserie des mille fleurs constitue l'un des meilleurs exemples de ce que les Flandres ont pu produire de raffiné.
Cette juxtaposition de violence et de raffinement interroge sur l'ambivalence de Karel de Stoute, mais au-delà de chacun d'entre nous. Elle invite à réfléchir aux contradictions que chacun porte en lui et peut être même à penser que la vérité de l'individu réside profondément dans la manière personnelle qu'il a de faire vivre les contraires qui l'habitent.
00:42 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruges, karel de stoute, charles le téméraire, violence, tapisserie, management, ressources humaines
31/03/2009
Un exemple Français
Une loi publiée au Journal Officiel du 18 mars 2009 vient consacrer un accord des partenaires sociaux qui créé un Fonds paritaire de financement de la formation professionnelle. Ce fonds sera géré par ses fondateurs dans le respect de l’autonomie contractuelle. La loi étend ses effets à toutes les entreprises du territoire qui devront contribuer à son financement.
Fausse information ? la réforme de la formation n’est pas votée et le fonds paritaire est discuté ? que nenni ! l’information est bien vraie….en Polynésie. C’est en effet dans les archipels que la négociation a porté ses fruits et a trouvé le relais dynamique de la loi pour étendre ses effets. Pour la métropole, on attendra encore un peu.
Que la révolution ait eu lieu il y a plus de deux cent ans n’y change rien : notre République demeure foncièrement monarchiste et le principe d’ancien régime : « Cy veut le Roi, cy fait la loi » n’est pas totalement enfoui dans les oubliettes de l’histoire. Appeler le dialogue social de ses vœux est une chose, l’accepter en pratique dans toutes ses dimensions est manifestement une autre paire de manches. Plutôt que d’opposer la légitimité de la démocratie politique et de la démocratie sociale, nos gouvernants pourraient tourner leur regard vers le Pacifique et s’inspirer de ce qui se passe….en France.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tahiti, polynésie, démocratie, dialogue social, formation
30/03/2009
Projet collectif, motivations individuelles
Le 17 août 2007, 600 personnes marchent pendant plus de quatre heures pour monter jusqu'au glacier d'Aletsch. Là elles se dévêtent et posent nues pour Spencer Tunick, photographe spécialisé dans les installations mettant en scène des personnes nues en milieu urbain, le plus souvent, ou naturel.
La photo était ici réalisée pour Greenpeace, commanditaire qui souhaitait attirer l'attention sur le réchauffement climatique et la diminution rapide du glacier : l'homme agit sur la nature qui n'auto-produit plus ses cycles de transformation. Etait-ce cette motivation écologique qui habitait les 600 participants, tous volontaires et non rémunérés, chacun recevant pour seule contrepartie de sa participation à ses frais une photo de l'installation. Comment d'ailleurs connaître les motivations de chacun ? credo naturiste, démarche artistique, plaisir exhibitionniste, simple curiosité, amour de la montagne, militantisme écologique, calcul financier sur la valeur de la photographie, besoin d'évasion, recherche de contacts....????
00:27 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spencer tunick, greenpeace, réchauffement, ressources humaines, management, projet, motivation
27/03/2009
NIAO, qu'es aquo ?
Est-il passé inaperçu ou bien les DRH font-ils l'autruche ? signalé sur ce blog dès le 1er septembre 2008, l'entretien annuel obligatoire avec les salariés au forfait jours est loin d'être mis en place dans les entreprises. Il ne reste pourtant que cinq mois avant la première échéance annuelle. Rappelons les dispositions légales :
Art.L. 3121-46.-Un entretien annuel individuel est organisé par l'employeur, avec chaque salarié ayant conclu une convention de forfait en jours sur l'année. Il porte sur la charge de travail du salarié, l'organisation du travail dans l'entreprise, l'articulation entre l'activité professionnelle et la vie personnelle et familiale, ainsi que sur la rémunération du salarié.
Toute entreprise, dès lors qu'elle compte un ou des salariés en forfait jours, doit donc mettre en place un entretien annuel au cours duquel seront abordés la compatibilité des objectifs avec le volume de jours, la durée du travail effective, les contraintes éventuelles de l'activité sur la vie personnelle (notamment les déplacements) et, cerise sur le gateau, la rémunération individuelle et son rapport avec la durée réelle du travail. C'est donc une véritable Négociation Individuelle Annuelle Obligatoire (NIAO) que créé la loi du 20 août 2008 dont est issu le nouvel article L. 3121-46. Porte ouverte au dialogue donc sur le temps et l'argent.
00:09 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cadre, forfait jours, entretien, négociation, obligatoire, ressources humaines
26/03/2009
Test pour recruteurs
Elles sont 14. Des adolescentes aux joues rondes et roses. Des jeunes filles en fleur. Leur regard est direct. Sans détour. Elles voient bien au-delà du photographe. Elles vous voient. Leurs photos ont été exposées au cours de l'été 2006 au Musée des Abattoirs à Toulouse. Elles ont été prises par le groupe russe AES+F.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abattoirs, toulouse, recrutement, meurtrières, photo
23/03/2009
La victoire défaite
Elle est en équilibre instable sur les flancs de la cathédrale de Strasbourg. La lance brisée, la tête inclinée, le bandeau sur des yeux qui refusent de voir, la main lasse qui laisse choir les tables de loi : la synagogue vaincue symbolise la défaite et, pourrions nous croire, la victoire corrélative de la religion chrétienne.
12:58 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gagnant-gagnant, management, ressources humaines, synagogue, cathédrale, strasbourg
20/03/2009
Bulle papale et démocratie
Dans une théocratie, la bulle papale, relai direct de sa parole et de la parole divine, tient lieu de loi. De la puissance politique à l'acte juridique, il n'y a donc qu'un pas, ou plutôt qu'une main couchant par écrit la pensée souveraine d'un seul. Dans une démocratie, l'élaboration de la règle relève d'un processus plus complexe qui caractérise l'Etat de droit. Lorsque celui-ci s'appuie à la fois sur une démocratie sociale, qui organise une régulation sociale par des acteurs privés, et une démocratie politique, qui organise une réglementation produite par des acteurs publics, il peut en résulter des délais de mise en oeuvre et des compromis sur le fond, parce que l'élaboration de la règle est collective, dont d'aucuns pourraient penser qu'ils sont gage de lenteur et d'inefficacité et donc source de tous les conservatismes.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme, formation, ani, projet de loi, sarkozy, wauquiez, anciaux, démocratie
19/03/2009
Trophées du DIF 2009
Ce jeudi 19 mars se tiennent les troisièmes Trophées du DIF organisés par DEMOS. L'occasion de faire le point sur le développement d'un dispositif qui poursuit sa montée en charge.
Pour ceux qui ne se rendront pas à la manifestation, le support de mon intervention sur l'actualité du DIF intitulé : le DIF, Acte II, scène I.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : demos, trophées, dif, schlegel, formation, réforme
17/03/2009
Le champ du négociable
Avant de procéder à la recherche de reclassements possibles dans le cadre d'un licenciement économique, l'employeur demande aux salariés de répondre à un questionnaire listant leurs souhaits, notamment les zones géographiques vers lesquelles ils accepteraient une mobilité. Puis il fait des propositions en fonction des souhaits recueillis. Cette procédure, fréquente en pratique, n'est pas juridiquement correcte selon la Cour de cassation car non conforme aux dispositions du Code du travail qui imposent à l'employeur de rechercher tout reclassement possible dans les emplois de même catégorie voire de catégorie inférieure (C. trav., art. L. 1233-4). L'employeur ayant une obligation exhaustive il ne peut ni préjuger du choix des salariés ni réduire la portée de son obligation, serait-ce en accord avec le salarié. L'erreur ici fut de croire que le reclassement pouvait être effectué d'un commun accord alors qu'il s'agit d'une responsabilité exclusive de l'entreprise qu'elle ne peut partager avec le salarié. L'erreur porte donc sur le champ du négociable.
20:22 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : négociation, contrat, travail, ressources humaines, obligation de reclassement
16/03/2009
Repentir tardif
Le délai pour contester un licenciement est passé au mois de juin 2008 de 30 ans à 5 ans. Même si le raccourcissement est spectaculaire, il paraît de peu de portée tant les contentieux interviennent traditionnellement très rapidement après la fin du contrat de travail. Tel n'était pas le cas dans une affaire jugée le 4 février 2009 : trois ans après avoir démissionné, un salarié demande à ce que cette démission soit requalifiée en licenciement aux torts de l'employeur, la démission ayant été causée par le défaut de paiement de commissions. L'employeur fit valoir dans le contentieux que le repentir du salarié était bien tardif. S'il avait vraiment eu des griefs, il les aurait exprimé plus rapidement : la demande devait être jugée comme infondée car tardive et uniquement fondée sur le désir d'obtenir des dommages et intérêts indus.
La décision du salarié d'entamer un contentieux, dès lors qu'elle demeure dans les délais de prescription, lui appartient et ne saurait être jugée comme rapide ou lente : à chacun son rythme. Quelques heures peuvent parfois paraître des siècles, admettons qu'en l'espèce ces trois années auront paru bien courtes au salarié.
00:46 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prescription, démission, licenciement, rupture, contrat de travail, contentieux
15/03/2009
Toulouse-Paris
Toulouse, 1987. Création du Cabinet Willems Consultant. Paris, 2009. Le Cabinet Willems Consultant s'installe à Paris. Les nouvelles coordonnées sont dans la rubrique A propos. Il fait soleil à Paris ce jour.
10:53 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : willems, consultant, toulouse, paris, ressources humaines, formation
11/03/2009
La justice aux yeux bandés
La représentation allégorique de la justice est celle d’une femme aux yeux bandés tenant dans sa main droite un glaive et dans sa main gauche une balance. Nous en conclurons que le juge est une femme, ce qui est sociologiquement vrai aujourd’hui en France, qui tranche les litiges après avoir respecté le principe du contradictoire et qui n’est pas aveugle mais s’interdit en voilant sa vue de tenir compte de l’identité des parties pour s’en tenir aux faits qui lui sont rapportés. Que tu sois faible ou puissant, la femme aux yeux bandés ne te juge pas toi, elle juge tes actes…et par définition elle a toujours raison lorsqu’elle se prononce en dernier ressort. Tous ces principes sont illustrés dans une décision récente de la Cour de cassation en matière de harcèlement moral.
Dans cette affaire, était en cause le licenciement d’un DRH ayant un comportement violent dans le cadre de ses fonctions : hurlements pour parler à ses collaborateurs, propos déplacés ou peu respectueux (« vous vous êtes fait faire une liposuccion ? »), management par la terreur, etc. Pour la Cour d’appel, ces faits constituent un « contexte de très grande exigence professionnelle avec un chef à la personnalité rude », pour la Cour de cassation, il s’agit de harcèlement moral justifiant un licenciement pour faute grave dès lors que les faits sont établis (Cass. Soc., 10 février 2009). Même faits, qualification différente. La Cour de cassation avait annoncé il y a quelques mois qu’elle exercerait désormais un contrôle sur la qualification donnée aux faits pouvant être constitutifs de harcèlement (Cass. Soc., 24 septembre 2008). C’est désormais chose faite, ce qui permet d’apprécier que deux juges peuvent porter un regard différent sur une même affaire en toute légalité. L’histoire ne dit pas si la présidente de la Cour de cassation, dans sa formation qui a rendu l’arrêt du 10 février dernier, avait les yeux bandés.
09:48 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, cour de cassation, harcèlement, drh, jurisprudence
10/03/2009
Le temps retrouvé
La Cour de cassation, à la suite de la Cour de Justice des Communautés Européennes, vient de porter un nouveau coup au principe "Pas pris perdus" appliqué par nombre d'entreprises en matière de congés. La Cour avait déjà posé en principe qu'un salarié ne peut perdre ses congés du fait d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle (Cass. soc., 27 sept. 2007). La même solution s'applique en cas de congé maternité ou d'adoption. Dorénavant le report de congés payés au-delà de la période légale de prise doit également s'appliquer en cas de maladie non professionnelle (Cass. soc., 24 février 2009). Plus de coup d'éponge sur les compteurs de congés payés au 30 avril, mais un report dès lors que la maladie n'a pas permis la prise des congés. Si la solution est évidente pour une maladie couvrant la fin de période de prise (salarié malade de mars à mai par exemple bénéficiant du report des jours restant sur la période suivante), on voit les difficultés pratiques pour un salarié qui aurait été absent en février et mars pour maladie et qui ne prend pas ses congés restant du fait d'un retard de travail et qui demande ensuite un report du fait de la maladie. Ce nouveau coup d'arrêt pourrait bien être un coup fatal pour le principe "pas pris perdu", ouvrant la porte au temps retrouvé, c'est-à-dire à l'obligation pour l'entreprise de procéder à la programmation effective des congés payés en l'absence d'initiative en ce sens du salarié. C'est d'ailleurs la position de la Cour de Justice des Communautés Européennes qui considère que l'employeur doit veiller à ce que les travailleurs jouissent effectivement de leur droit au repos (CJCE, 7 sept. 2006).
Que faire de ce temps retrouvé, de ces congés qui ne disparaissent plus ? osons une suggestion : vous pouvez demander à une jeune fille, en fleurs évidemment, de vous lire le passage suivant "Quelquefois, comme Eve naquit d'une côte d'Adam, une femme naissait pendant mon sommeil d'une fausse position de ma cuisse. Formée du plaisir que j'étais sur le point de goûter, je m'imaginais que c'était elle qui me l'offrait. Mon corps qui sentait dans le sien ma propre chaleur voulait s'y rejoindre, je m'éveillais. Le reste des humains m'apparaissait comme bien lointain auprès de cette femme que j'avais quittée, il y a avait quelques moments à peine; ma joue était chaude encore de son baiser, mon corps courbaturé par le poids de sa taille. Si, comme il arrivait quelque fois, elle avait les traits d'une femme que j'avais connu dans la vie, j'allai me donner tout entier à ce but : la retrouver, comme ceux qui partent en voyage pour voir de leurs yeux une cité désirée et s'imaginent qu'on peut goûter dans une réalité le charme du songe. Peu à peu son souvenir s'évanouissait, j'avais oublié la fille de mon rêve". Bons congés pas perdus et bonne lecture.
09:45 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : congés payés, proust, temps de travail, jurisprudence, droit du travail
09/03/2009
Inactif et suractif
Fred Deux a un jour, après avoir découvert la peinture et la litterature, disparu des statistiques de la population active. Electricien puis employé de libraire, il est devenu inactif rejoignant les 37 millions de personnes qui ne font pas partie de la population active, laquelle, composée des travailleurs salariés, des travailleurs non salariés et des demandeurs d'emploi, représente aujourd'hui 28 millions de personnes. Fred Deux a donc rejoint la majorité de ses concitoyens dans l'inactivité. A partir de ce jour, il n'a cessé.....d'être actif. Qui en douterait peut admirer ses oeuvres à la Halle Saint-Pierre à Paris et constater le travail, l'abnégation, l'effort mais aussi le courage nécessaire à la réalisation de ces immenses dessins qui ouvrent sur des mondes intérieurs infinis. Le repli sur soi, physiquement visible chez Fred Deux, est parfois une ouverture vers d'autres mondes.
09:46 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fred deux, cécile reims, population active, activité, travail, ressources humaines
06/03/2009
La culture des arbres
Il y a maintenant plus de quinze ans, Michel Authier, avec l'aide notamment du philosophe Michel Serres, inventait les arbres de connaissance et donnait naissance à une nouvelle cartographie des compétences sous forme d'arbre. Le premier logiciel de gestion de la compétence basé sur ces principes, baptisé Ginkgo du nom de la plus vieille espèce d'arbre connue, permet aux entreprises d'avoir une visualisation graphique de leur capital de compétences sous forme d'arbre.
Cet outil peut avoir de multiples applications, notamment lorsqu'il est utilisé en pleine interactivité avec les salariés qui peuvent se positionner par rapport aux compétences utilisées ou utilisables dans l'entreprise. Il peut également intervenir dans la constitution d'équipes, l'identification des compétences clés et critiques, etc.
On peut trouver un intérêt particulier à cette représentation dans la définition de la culture d'entreprise à partir de la logique suivante : les compétences partagées par au moins 80 % des salariés constituent la culture de base de l'entreprise, les compétences partagées par 20 à 60 % des salariés constituent les cultures métiers de l'entreprise et les compétences partagées par moins de 20 % des salariés relèvent de l'expertise. Ce diagnostic ouvre de multiples applications : souhaite-t-on développer la culture commune ? des cultures fortes par domaines, secteurs ou métiers ? des expertises individuelles ? la réponse est, notamment, dans vos plans de formation. L'arbre des compétences, c'est l'arbre de vie de l'entreprise.
Les partenaires sociaux viennent de définir, dans l'ANI du 7 janvier 2009, le socle de compétences du salarié : capacité à travailler en groupe, maîtrise des outils informatiques et bureautiques, maîtrise d'une langue étrangère. Ils invitent les branches professionnelles à compléter ce socle en fonction des métiers. L'occasion peut être pour une entreprise de savoir si sa culture commune est fondée sur des méthodes, des techniques ou, soyons fou, des valeurs. Posons donc la question : quelles sont les compétences partagées par les membres de votre organisation ? pour y répondre, tous à vos arbres !
13:52 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : trivium, michel serres, arbres, connaissance, culture d'entreprise, formation
05/03/2009
Cartes sur table
L'avenant du 3 mars à l'ANI du 14 novembre 2008 sur la GPEC est ouvert à la signature. Cet avenant précise les conditions de mise en oeuvre du bilan d'étape professionnel.
Le bilan d'étape professionnel a pour objectif de faire le point, de manière contradictoire, entre le salarié et l'employeur sur les compétences, capacités et objectifs de professionnalisation au regard du parcours professionnel prévisible et/ou souhaité. Ce diagnostic ne peut être une évaluation du salarié dans sa fonction et il n'est opposable ni au salarié ni à l'employeur. Il ne peut donc se substituer ni à l'entretien d'évaluation, ni à l'entretien professionnel, ni à l'entretien individuel obligatoire avec les salariés en forfait jours (que d'entretiens !). L'objectif clé du bilan d'étape professionnel est de donner une visibilité commune au salarié et à l'employeur sur les évolutions envisageables. A cet effet l'entreprise ne peut se contenter de recueillir les souhaits du salarié mais doit également lui donner une information sur les évolutions prévisibles d'emploi dans l'entreprise. En d'autres termes, chacun doit jouer cartes sur table.
Situé à moyen terme entre l'entretien professionnel qui est centré sur la fonction occupée et le bilan de compétences qui permet de réaliser une orientation professionnelle complète, le bilan d'étape professionnel est créé sous forme de droit du salarié, ouvert tous les cinq ans, qui ne peut être refusé par l'entreprise. Pour l'organiser, l'entreprise devra soit mettre en place un processus interne, sachant que le bilan d'étape professionnel ne peut être réalisé par la hiérarchie directe ce qui suppose soit de désigner une personne ad hoc, soit de mobiliser la ligne RH, et qu'il peut éventuellement être réalisé en externe, ce qui sera nécessairement le cas compte tenu de l'exclusion de la hiérarchie, dans les TPE voire PME. Un nouvel avenant, mais à l'ANI du 7 janvier 2009 cette fois-ci, précisera les modalités de financement de ce bilan avec les ressources de la formation professionnelle, et notamment les conditions de prise en charge par les OPCA. Le droit au bilan d'étape professionnel sera repris par la loi sur la formation qui devrait être votée au printemps. Il sera donc applicable dès la rentrée : voici déjà un devoir de vacances pour les services ressources humaines.
14:18 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bilan d'étape professionnel, réforme, formation, cartes, négociation
02/03/2009
Les différences du même ou la compétence du papillon
Byzance la magnificente, Constantinople la puissante, Istanbul la moderne, peut être même l’européenne. Trois villes pour une ville, trois noms pour une même identité, jamais perdue, enrichie, transformée, voilée, dévoilée et au final transfigurée.
Qui doute de la nécessaire évidence de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne devrait se perdre quelques jours dans les rues de Byzance, respirer l’air de Constantinople, accueillir les sourires des Stambouliotes. L’histoire n’a pas de fin et, pas plus que les individus, elle ne peut être prisonnière de son passé. Demain Istanbul sera autre et toujours la même.
Dans un pays, la France, où il paraît nécessaire ( !) de se doter d’un Ministère de l’identité nationale, les transfigurations successives n’ont pas, on s’en doute, bonne presse. Le nom est une assignation définitive, parmi d’autres, qui ne laisse place à la multiplicité de l’être. Que de mutations pourtant chez chacun d’entre nous. Œuf, chenille, chrysalide, papillon…les noms sont différents, l’être est le même. Simple capacité à utiliser ses différentes potentialités ou illustration de la compétence du papillon ? Si pour Héraclite on ne se baigne jamais dans le même fleuve, alors actons que l’individu qui tous les matins se lève est à la fois le même et différent de la veille. Ich bin ein stambouliote.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : istanbul, compétence, papillon, différence, héraclite, byzance, constantinople