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23/03/2009

La victoire défaite

Elle est en équilibre instable sur les flancs de la cathédrale de Strasbourg. La lance brisée, la tête inclinée, le bandeau sur des yeux qui refusent de voir, la main lasse qui laisse choir les tables de loi : la synagogue vaincue symbolise la défaite et, pourrions nous croire, la victoire corrélative de la religion chrétienne.

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Synagogue vaincue - Cathédrale de Strasbourg

Supposition hâtive. Si ce n'est l'arrogante croix brandie, rien dans l'attitude de la chrétienté ne dénote le triomphe. Bien au contraire, les visages sont les mêmes, la tristesse est commune, la défaite est partagée comme si rien ne pouvait être construit sur la défaite d'autrui : tu me ressembles trop pour que ta défaite ne soit aussi la mienne.
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L'église triomphante et la synagogue vaincue

Quels DRH et managers n'ont jamais utilisé l'expression "Gagnant-Gagnant" ? si l'on veut bien aller au-delà du slogan, il s'agit à la fois de constater que les conflits d'intérêts ne sont pas irréductibles et que l'on ne construit pas sur la défaite de l'une des parties ni sa soumission. Puissent les statues de la cathédrale de Strasbourg rappeler que la coopération organisée vaut mieux que la compétition débridée pour éviter les victoires qui, au final, fondent les défaites mutuelles.