10/08/2014
On your own road
Lorsque se présente une rare courbe (on ne peut vraiment parler de virage) l'invariable question est : est-ce que la prochaine ligne droite atteindra l'horizon ? ah les routes tracées à la règle dans l'immensité et sur lesquelles les américains utilisent davantage le limiteur que l'accélérateur. En pick up, en combo, en berline, en jeep, en tout terrain, peu importe, le mode Harley Davidson est toujours sur "on". L'Amérique qui roule c'est un piston de presse qui inexorablement va modeler l'alliage le plus résistant, mais sans frapper, sans se presser, avec la lenteur de celui que la certitude habite.
Même en vitesse de croisière limitée, on rattrape parfois, sur les routes de l'Arizona, ces "miles trains" qui tirent et qui poussent (trois locos devant, deux derrière) plus de containers que ne peuvent en contenir les tankers qui déversent le made in china dans tous les ports du monde.
Le container, c'est la plaie du voyageur. Comment aurait fait Kerouac s'il avait du voyager en container ? une terrasse sur le toit du grand rectangle ? un trou percé comme un rat dans la tôle ondulé ? comme les containers urbains ont tué la chasse aux livres abandonnés sur les trottoirs des villes, les bennes à bimbeloterie transforment les trains en gazoducs de la consommation.
C''est dans ces containers que se trouve toute la camelote de la route 66 qui est en passe de devenir une galerie marchande dans laquelle, comme disait l'ami guy, le vrai devient un moment du faux.
La capacité de l'Amérique à transformer n'importe quel lieu, n'importe quelle activité, n'importe quoi en business est à la fois admirable et consternante. En même temps, dès qu'il y a du rouge et noir, c'est toujours bien.
Si l'on veut échapper aux clichés, il ne reste qu'une solution. Plutôt que de refaire à l'infini ce qui a déjà été fait, autant tourner la page, laisser la route 66 à ceux qui l'ont parcouru avant qu'elle ne devienne un commerce et chercher ses propres routes. Il y a toujours d'autres lieux où aller voir, et si parfois on trouve porte close, c'est une raison supplémentaire pour essayer encore. On ze road again !
07:17 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amérique, usa, route 66, arizona, voyage, photo
09/08/2014
La peinture aux anges
Dans la ville du cinéma, des séries TV, de l'entertainment et des paillettes, dans la ville sans fin qui n'a pas de centre, au détour de ces rues qui ressemblent à des rues de banlieues de villes américaines, il est possible de rencontrer d'incroyables peintures. Au Lacma tout d'abord, qui présentait cet été une magnifique exposition intitulée "De Van Gogh à Kandiinsky" et montrait comment l'Europe existait bien avant qu'elle ne devienne un marché commun. Mais c'est la collection permanente qui procura malgré tout les plus fortes sensations.
De Kooning - Montauk Highway - 1958
Difficile de trouver un peintre qui mette autant de vitesse, d'énergie, de mouvement, de rapidité et de force dans une peinture. Le grand hollandais discret était en cela un vrai américain. Tout le corps tourné vers l'action et une seule réponse aux sempiternelles questions humaines : peins !
Rothko - White center - 1957
Avec Rothko, c'est différent. On entre littéralement dans la toile qui vous absorbe physiquement, mentalement, musicalement, corporellement. S'obstinant à vouloir peindre ce qui n'existe pas, l'âme humaine, Rothko ne pouvait qu'échouer. Mais c'est aussi celui qui a le mieux réussi.
André Masson - Le vertige du héros
Masson, c'est l'enfance de l'art. Le théâtre grec, les rêves d'ailleurs, la fulgurance, l'immédiateté, l'air de l'eau, la nature et la culture entremêlés, l'eros triomphant, sont dans sa palette. Comme toujours, et quelle que puisse être l'âpreté du thème traité, Masson lance ses couleurs sur la toile comme un hymne permanent à la joie de vivre. Et pour terminer d'étourdir celui qui regarde, il y a cette salle aux 13 Picasso qui témoignent de l'impossible créativité du génie espagnol.
Après le Lacma, on peut se rendre au-dessus des Hills de Beverly, au Getty Center et à son incroyable musée. Que faire de sa fortune acquise avec des bidons de pétrole ? acheter des oeuvres d'art, faire construire un musée entouré de terrasses sur les flancs de Los Angeles et en livrer l'accès au public (l'entrée est gratuite). Et donner l'occasion aux angelinos, et aux autres, d'admirer la peinture flamboyante de Gustave Moreau, mais aussi de Watteau, Fragonard, Goya, Tiepolo, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Manet et d'autres.
Gustave Moreau - Automne - 1872
Dans le Getty Museum, pas de peinture moderne. Les peintres sont ceux d'autrefois. Seule la partie consacrée à la photo fait une place aux modernes et aux contemporains. Une manière de s'ouvrir à d'autres formes de créativité.
08:15 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : los ángeles, peinture, art, picasso, de kooning, rothko, photo
08/08/2014
Venice, California
Le sable est plus blanc qu'au Lido, la mer est moins verte, les cabanes des Baywatchers n'ont pas d'équivalents, et on a jamais vu de carabinieris soulever des monceaux de sable avec leurs voitures vertes, alors que les police cars zigzaguent entre les plagistes toutes sirènes hurlantes. Bref, Venice c'est pas Venise.
Ici, la couleur est plus présente. L'Espagne aussi, sur cette côte Ouest où les noms sont plus souvent hispaniques qu'américains, à moins qu'américain puisse se traduire par : de toute origine, ce qui paraît effectivement être le cas.
Aux Etats-Unis, comme on le sait, tout est possible. Il n'est donc pas étonnant, dans la ville des anges, de courir "on air", à défaut de marcher sur l'eau.
L.A ville des anges et du rêve, comme celui de cette mère et sa fille qui attendent le sunset pour compléter le book de la lolita qui a déjà cessé de jouer au modèle pour entrer dans le business.
Qui sait si dans quelques années la même sera encore sur cette plage pour faire d'autres photos, elle sera alors pleinement entrée dans la carrière.
Le principal, c'est d'être vu. Pas de risque, il y a toujours un regard, des yeux, une caméra. Cinéma pour tous.
Pourtant, pas si difficile que ça d'échapper au lieu et de ne pas être tributaire de son environnement. Juste une question de feeling.
07:51 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venice, venise, los angeles, cinéma, plage, photo, mode
06/08/2014
Psychédéliques
Rouler comme on glisse le long d'un rail, faire de son siège un fauteuil de cinéma, avoir une playlist adaptée au temps et au lieu. A base de vieux LP : yes, ange, king crimson, cannes heat, jefferson airplane, the papas and the mamas (California dream), etc. Bien sur on peut rajouter un peu de côte Est avec Patti Smith ou Blondie et quelques anglais comme Bowie, les Clash ou Bryan Ferry. Avec ça, on est prêts pour la Jellies expérience.
Les Jellies, c'est de l'électricité pure. Comme celle produite par la guitare de celui qui reste le meilleur compagnon pour les highways : The Boss lui-même, Bruce Springsteen. C'est peut être pour cela que les méduses à Monterrey sont présentées au milieu de décors psychédéliques, manifestement elles planent.
Et nous aussi à regarder ces formes improbables évoluer au rythme d'une respiration qui est celle de l'énergie pure.
Le regard fixe la méduse et la réalité s'estompe pour laisser place au mystère des formes que peut prendre la vie. Il n'en faut pas plus pour qu'opère le processus alchimique de l'union entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.
Nul besoin de coke, de LSD, de marijuana ou de gâteau à base de champignons hallucinogènes : la jellies expérience garantit le transport et les sensations.
Avant même Los Angeles, on peut ainsi voir des étoiles, de toutes les couleurs.
09:50 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : méduses, aquarium, mer, ciel, playlist, musique
05/08/2014
Pacific one
Ce n'est pas son nom, mais cela devrait. La route qui relie San Francisco à Los Angeles longe indéfiniment le froid Pacifique qui envoie ses brumes rafraîchir la côte, qui prend parfois des allures d'Ecosse ou de Bretagne, face à la mer grise. Les photographes sont souvent fascinés par le gris, comme les peintres.
Et le vent vient de loin, des terres d'Asie ou peut être des steppes de Mongolie, où il a déjà fait disparaître les arbres.
Et soudain tout s'éclaire, passée la baie de Monterrey, le vent s'est imposé à la brume pour colorer l'eau pacifique.
A travers les montagnes russes des collines de Big Sur, ce sont des cartes postales du temps d'avant qui ressurgissent.
Et inévitablement Henry Miller s'invite au voyage, comme il savait s'inviter pour bouffer un peu certains jours. Dans ces montagnes rudes, Miller vécut dans des cabanes sans confort, partît se ravitailler comme on part en expédition et fit plus tard disperser ses cendres, auxquelles il n'attachait pas plus d'importance que nous n'en accordons à chacun des atomes qui nous constitue.
Sitôt redescendu de Big Sur, voici les éléphants de mer, grands balourds anéantis par les efforts que leur demande tout déplacement terrestre. Tels des naufragés qui savoureraient leur bonheur sans avoir la force de l'apprécier totalement, ils s'alignent sur la plage et se laissent aller à l'abandon le plus total, sauf les deux imbéciles qui jouent au mâle dominant.
Le temps de regarder philosopher les éléphants, et hop, la nuit surgit sur la plage de Santa Barbara qui prend des allures de Sunset Boulevard.
En vue de Los Angeles, s'ouvrent les plages de Malibu et ses villas sur pilotis qui défient le prochain tsunami. Car le big one ne sera pas véritablement un pacifique one.
08:51 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pacifique, côte ouest, los angeles, big sur, miller, littérature, route, vacances
04/08/2014
Mirages du temps
Au détour d'une rue, on peut changer d'époque.
Le temps a des caprices dont nous sommes les jouets, ainsi va le temps de l'attente semblable aux ombres interminables des fins d'après-midi. Lou reed est bien vivant : i'm waiting for my man.
L'heure bleue est présente à toute heure, et l'on peut la surprendre à attendre elle aussi.
On croit savoir ce que l'on attend, mais qui sait véritablement ce qui l'attend ?
A tout instant, un regard posé sur vous, attend.
Et si ce n'était pas le cas, vous seriez ce regard vous même. Un souvenir, en attendant.
Mais que peut-on donc bien attendre ainsi ? Est-ce que quelqu'un doit vraiment venir ?
Car l'attente est parfois si longue. Bientôt est comme l'horizon, une ligne de fuite perpétuelle.
Mais non, il ne faut pas s'inquiéter. Elle viendra bientôt. Elle finit toujours par venir.
08:30 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attente, time, temps, regard, yeux, cinéma, photo, san francisco, voyage
03/08/2014
Murales
Le quartier de Mission, à San Francisco, étale ses blocs au Sud de la ville, au pied des Bernal Heights. Il abrite les différentes communautés hispaniques : argentins, chiliens, colombiens, espagnols, honduriens, mexicains s'y mélangent avec tous ceux qui n'ont pas les moyens de vivre dans les collines ou qui ont fait le choix de venir vivre au milieu des murales.
Los murales, ce sont ces fresques qui fleurissent à chaque coin de rue et transforment le quotidien en petit paradis.
Parce qu'en dépit de la couleur, ce n'est pas le paradis tous les jours pour tous.
Alors on peint les murs, comme pour en sortir, mais la peinture ramène inévitablement à la rue et à soi. Peindre les murs c'est refaire le chemin des disciples à Saïs qui, soulevant de manière sacrilège le voile de la déesse, découvrirent leur propre visage.
Le plus souvent, los murales n’aiment pas la guerre, préfèrent l’amour, la paix et que l’on soit tous frères. Ils sont parfois plus combatifs, comme ces hybrides que l’on dirait peintes par Schroeder Sonnenstern.
Art brut, BD, graffiti, street art, peinture psychédélique, dazibao, tags, art contemporain, los murales sont aussi multiples que les origines de leurs auteurs.
Et sur les murs, chacun peut devenir un super héros, même si la véritable héroïne, c'est la rue.
Comme la mort fascine les mexicains, cet héroïne là, lorsqu’elle vous regarde, vous savez déjà que vous ne pourrez lui échapper et que vous allez y retourner, rien que pour apercevoir à nouveau la reine de los murales.
08:59 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mural, art, street, rue, san francisco, peinture
02/08/2014
Fidèle Castro
Castro c'est le quartier Gay de San Francisco. Un des quartiers devrais-je dire, ou le principal, car rien ne ressemble moins à un Ghetto que les rues de Castro.
En haut de la rue principale, l'ancien magasin et appartement d'Harvey Milk, homme politique et premier gay revendiqué élu à la mairie de San Francisco.
Et s'agissant de revendications, elles restent nombreuses tant les représentations évoluent moins vite que l'on pourrait l'imaginer et les stéréotypes également.
Devant les voitures à moustaches roses, les affichages aux fenêtres, les drapeaux partout, on se demande si en d'autres lieux, et en France par exemple, cette visibilité ne génèrerait pas d'autres réactions que de la tolérance ou de l'indifférence, comme cela semble être le cas ici.
Cette déambulation dans Castro permet de constater la banalisation de la relation homosexuelle, ou lesbienne et la mutation des regards portés. Ce qui signifie que l'on peut vivre en toute quiétude et fraternité...et profiter du soleil !
09:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, soleil, gay, pelouse, castro
01/08/2014
Yes, they can
On le sait, la misère est moins pénible au soleil. C'est peut être pour cela que dans les villes du Sud, la misère est plus évidemment présente. Plus centrale, plus visible pourrait-on penser, mais en réalité tout autant invisible. Le destin des marginaux est d'être à la marge, en tous lieux.
Comme dans toutes les métropoles, il n'est pas très difficile de constater que des mondes se croisent sans vraiment se côtoyer.
Il paraît qu'Obama a pris un coup de vieux, et peut être même deux, depuis qu'il est élu. En tous cas, le "Yes we can" paraît bien loin. Surtout pour ce qui concerne le "we", car ce nous inclusif relève du voeu pieu tant les autres sont parfois dans un monde d'ailleurs.
Les travailleurs, en tant que classe, n'existent que dans les catégories statistiques où les écrits de ceux qui voudraient y croire. Chez les intéressés, la lutte n'est pas sans frontière et les frontières ne sont pas que géographiques.
Collectivement, la résignation semble l'avoir emporté et planté son drapeau noir sur les visages défaits de ceux qui ne croient plus à grand chose, pas même à eux-même.
Et l'on continue à se raccrocher au "jusque-là tout va bien" en refusant de croire à la chute finale.
Bien sur il y a des lieux de réaction. De conscience individuelle et collective, de volonté de ne pas subir, de créer des espaces de liberté.
Reste tout de même une question, LA question : "Mais qu'aurait fait Zapata ?".
08:17 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, usa, amérique, zapata, politique, social, économie, société
31/07/2014
Couleurs du Sud !
Si l'on doute que la terre est ronde, il suffit d'examiner le trajet d'un avion qui va dans le Sud : parti de Paris il survole le Groënland et la partie nord du Canada avant de se poser à San Francisco, la ville de la maison bleue. Le Forestier was here !
Car si l'on doutait que San Francisco était bien au Sud, (Sud-Ouest je vous prie...), il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder.
On est au Sud dès qu'on en voit de toutes les couleurs et qu'il y un peu d'excès : une maison bleue, c'est bien trop peu.
Au Sud, on aime les renversements de perspectives, ceux qui permettent de voir la vie un peu différemment.
Et comme il se doit, au Sud le rouge est de mise, il occupe les rues commerçantes mais aussi les no man's lands qui viennent singulariser les espaces urbains qui s'uniformisent.
Dans cette ville d'une autre Amérique, celle qui conserve encore des traces du monde d'avant, le vert est très présent. Moins qu'au Japon où il est une toile de fond permanente à l'intérieur de laquelle s'inscrive les vies humaines, mais d'avantage comme une touche artistique ou un tapis de jeu.
Et même lorsque la brume déploie ses rouleaux de gris sur la ville, on a le sentiment que c'est pour mieux faire contraste et rehausser le rouge vermeil du Golden Gate.
Et sans doute pour le plaisir, comme au théâtre, de dévoiler d'un coup d'un seul la scène aux yeux des spectateurs qui, en cet instant, redeviennent des enfants.
Même les House Boats de Sausalito ont subi les assauts de peintres fougueux aux pots colorés.
Mais qui donc a placé cette ville sous le signe de la Couleur ? on me dit qu'un consultant aurait apporté son concours à l'entreprise ? je n'en crois pas un mot.
Il faudra que je pense, à la rentrée, à faire évoluer ma raison sociale. Mais le problème, si je deviens Color Consultant, c'est qu'il risque d'y avoir pas mal de rouge et noir. Après tout, rouge et noir, c'es toujours bien.
15:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, états-unis, amérique, congés, photos, couleur, vacances
26/07/2014
A l'Ouest
Si ce blog a quelque peu sommeillé au mois de juillet, il est bien le seul. L'actualité est une maîtresse tyrannique à qui les jours ne suffisent pas toujours. Mais pour l'heure, rideau. Et paradoxalement, la fermeture du cabinet jusqu'au 20 août va redonner un peu d'espace à ces chroniques quotidiennes qui ne l'étaient plus. Espace est le bon mot puisqu'il s'agit d'aller se perdre dans des paysages plus grands que soi, des villes sans fin et de prendre le temps de savourer les routes interminables tracées à la règle sans autre forme de procès. L'an dernier le voyage était à l'Est, au coeur de l'archipel japonais, cette année il sera à l'Ouest, là où le soleil se couche :
Elle est retrouvée
Quoi ? - L'éternité
C'est la mer allée
Avec le soleil
A l'Ouest, à la poursuite du soleil, dans la tanière du diable, l'un des endroits les plus chauds de l'Ouest. Pour se préparer à une rentrée qui sera plus chaude encore lors de laquelle il faudra s'atteler, notamment, à l'accompagnement du COPANEF pour la constitution de la liste nationale du CPF. Après quelques semaines sur le pont, il faudra donc redescendre dans la salle des machines. Et pour ne rien vous cacher, si le pont est un plaisir, la salle des machines est une excitation. Ce n'est donc pas pour faire le plein d'énergie que l'on part à l'Ouest, juste pour l'Ouest.
20:55 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ouest, congés, formation, cpf, éducation, mer, soleil, rimbaud
09/07/2014
Starter s'il vous plaît !
Mais non, il ne s'agit pas d'aider l'auteur de ce blog à redémarrer après une période un peu chargée. Il s'agit de mettre du carburant dans le Compte personnel de formation pour qu'il n'ait pas de raté à l'allumage et pétarade au quart de tour. Un petit coup de starter, cela vous fait démarrer n'importe quel engin un peu encalminé. Ou presque.
En l'occurrence, comme starter on a trouvé, sans surprise, un peu d'argent. Il va en résulter que, contrairement à ce que la loi prévoit c'est à dire un financement exclusif des coûts pédagogiques par les contributions versées par les entreprises pour le compte personnel de formation, un décret autorisera les OPCA à décider de financer également les heures de formation réalisées pendant le temps de travail à hauteur de 50 % du nombre d'heures prises en charge. Résumons : si le salarié mobilise son CPF à hauteur de 60 heures, l'intégralité des coûts pédagogiques sera financé, ainsi que le salaire pendant 30 heures. Autrement dit, l'entreprise fera des économies sur ses coûts fixes si elle incite les salariés à utiliser leur CPF. Pourquoi 50 % ? parce que les organisations patronales voulaient 100 % et que les organisations syndicales voulaient 0 %. Vous l'aurez compris, le starter est à la fois un petit bricolage et un petit compromis. Reste à savoir s'il sera un grand starter.
23:58 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : formation, cpf, compte personnel formation, travail, réforme, emploi
20/06/2014
Allo, la terre ? ici la lune !
Dès 2012, Bercy était sommé de rechercher les économies possibles pour réduire le déficit budgétaire. Dans une note concernant la formation professionnelle, les experts du Ministère de la rationalité supérieure (comprenez le ministère le plus squatté par l'élite autoproclamée de la Nation) au vu de courbes qui montraient que les recrutements en apprentissage progressaient régulièrement alors que les aides à l'embauche n'évoluaient pas, en ont conclu que les aides n'avaient aucun effet et qu'il était donc possible de récupérer sans impact négatif 800 millions d'euros consacrés aux primes à l'apprentissage et au crédit d'impôt. Sitôt dit, sitôt fait et un an plus tard, les entrées en apprentissage ont baissé de 20 %.
Rien de surprenant à ce qu'une mesure ne produise pas les effets escomptés lorsque l'on utilise comme outils d'aides à la décision des graphiques abstraits et que l'on a oublié qu'au plan statistique, la longueur des jupes a toujours varié au rythme des cycles économiques (pour ceux qui auraient un doute : on en conclut que ce n'est pas parce que deux courbes varient de la même manière qu'elles ont entre elles des relations de cause à effet). Bref, aujourd'hui on se retrouve à ramer pour tenter de relancer l'apprentissage (on rétablit en partie les aides supprimées sans tenir compte qu'un effet d'annonce n'est jamais annulé par son démenti), quand on ne tient pas le discours désabusé de François Rebsamen (j'ai peine à le nommer Ministre du Travail tant il donne l'impression de ne pas y croire lui-même) selon lequel on s'est toujours donné l'objectif de parvenir à 500 000 apprentis sans jamais y parvenir (ce rappel historique était-il destiné à le dédouaner, à marquer sa capacité de cynisme ou à prévenir le reproche d'impuissance ?). Abondons dans le sens du Ministre : il suffit de suivre les suggestions de Bercy et l'on peut être certains que dans dix ans on en sera encore à se fixer comme objectif d'avoir 500 000 apprentis.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2014
Politique de gribouille
Vous avez jusqu'au début Novembre pour vous rendre au Havre visiter une des plus belles expositions organisées en France ces dernières années et consacrée à Nicolas de Staël. Les toiles viennent de tous horizons, parlent d'horizons et vont au-delà des horizons. Certaines n'ont jamais été exposées. Si vous n'avez jamais vu de près un peintre se battre avec la peinture, maltraiter la matière, la dompter comme un fauve qui vous fascine mais peut aussi vouloir votre mort, si vous n'avez jamais vu un oeil, une main et un corps saisir l'essence même des choses, si vous n'avez jamais approché la lutte avec l'ange, le combat contre soi-même qui, un instant, se suspend parce que soudain tout est exposé à la lumière, alors il vous faut aller au Havre.
Nicolas de Staël - Face au Havre
Combien de temps dure le combat avant que le grand échalas ne décide que c'en est fini et que le tableau peut sortir de l'atelier ? Combien de temps avant que le dernier coup de brosse, l'ultime coup de couteau n'ait définitivement fixé l'état de la toile ? Combien de temps avant de trouver ce sublime équilibre qui vous saisit comme un uppercut et vous émeut sans limite tant il est évident que c'était cela qu'il fallait faire et rien d'autre ?
Nicolas de Staël - Marine à Dieppe
La décence du peintre, c'est que tant que l'oeuvre n'est pas achevée, elle n'est pas montrée. L'honneur de l'artiste, c'est de garder par devers lui ce cheminement lent, parfois douloureux, toujours mobilisateur d'une énergie extrême, d'une tension furieuse, qui conduit à la toile. A celui qui veut bien le retrouver sur la toile d'y voir quelque chose. Mais avant, on ne montre pas.
Nos gouvernants feraient bien d'aller faire un tour au Havre (même si les deux derniers présidents de la République en date s'ennuient dans les musées, contrairement à leurs prédécesseurs, signe des temps). Ils apprendraient que lorsqu'une oeuvre n'est pas prête, elle reste à l'atelier. Comme par exemple la loi sur le temps partiel du 14 juin 2013, qui impose aux entreprises de ne recruter les salariés que pour des durées d'au moins 24 heures, sauf accord de leur part. Après avoir reporté la date d'entrée en vigueur de la loi, voilà que le Gouvernement réfléchirait à une "sécurisation juridique" de l'accord du salarié. Autrement dit, après avoir fait voter un texte qui accroît les obligations des entreprises on rétropédale au nom de la politique de l'emploi. En peinture, lorsque l'on tartine sans jamais arriver au but, ce n'est plus de la peinture mais de la gribouille. Et la politique de gribouille, nos dirigeants n'ont pas vraiment besoin d'aller au Havre pour savoir de quoi il s'agit.
00:22 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : temps, partiel, havre, peinture, staël, travail, droit, emploi, politique, musée
17/06/2014
Mode d'emploi
Le DIF est-il totalement supprimé à la date du 31 décembre 2014 ?
Oui. Il est possible d’utiliser le dispositif jusqu’à la fin de l’année, et de finir en 2015 les formations qui ont débuté en 2014. Mais plus aucun DIF nouveau ne peut être effectué à compter du 1er janvier 2015.
Que deviennent les heures de DIF acquises et non utilisées au 31 décembre 2014 ?
Elles sont utilisables dans le cadre du Compte personnel de formation pendant 6 ans, soit jusqu’à la fin de l’année 2020. Elles ne figurent pas dans le compteur CPF du salarié mais devront être justifiées auprès de l’OPCA qui finance le CPF au moment de leur utilisation. Elles peuvent se cumuler avec les heures acquises au titre du CPF dans la limite de 150 heures. Le solde reste toutefois acquis.
Exemple :
En 2017, un salarié aura acquis 72 heures de formation au titre du CPF. S’il disposait également de 120 heures au titre du DIF, il pourra suivre une formation de 150 heures avec l’intégralité de son crédit DIF et 30 heures prises sur son compte CPF. Il lui restera donc 42 heures dans son compteur.
A partir de quand les heures de DIF sont-elles utilisables dans le cadre du CPF ?
Dès le 1er janvier 2015. Les entreprises doivent attester (avant le 31 janvier 2015 au plus tard selon un projet de décret), pour la dernière fois, des heures de DIF acquises au 31 décembre par tous leurs salariés. Il reviendra à l’OPCA, lors d’une demande du salarié, de vérifier les justificatifs présentés (attestation de l’employeur, contrat de travail, bulletins de salaire, etc.) pour établir la réalité du crédit DIF au 31 décembre 2014.
Alain Garrigue - Premières dispositions
Les entreprises doivent-elles toujours porter le solde des heures de DIF sur les certificats de travail ?
Oui pour les salariés quittant l’entreprise avant le 31 décembre 2014. A partir du 1er janvier 2015, il n’y a plus de DIF et donc l’obligation de porter mention des heures de DIF sur le certificat de travail disparaît ; C’est le solde acquis au 31 décembre que le salarié pourra utiliser en complément de ses heures de CPF.
Les heures portées sur les certificats de travail des salariés quittant l’entreprise avant le 31 décembre 2014 sont-elles utilisables dans le cadre du CPF ?
La loi ne le prévoit pas, d’autant qu’il ne s’agit plus d’heures mais d’un budget exprimé en euros sur la base du nombre d’heures dont dispose le salarié à la fin de son contrat. Un décret à venir sur les modalités de passage du DIF au CPF devra préciser si ces heures sont perdues avec la disparition du DIF ou si le budget doit être retraduit en heures.
A partir de quand les salariés acquièrent-ils des heures au titre du CPF ?
A partir du 1er janvier 2015. Les heures étant acquises au terme de l’année, elles seront créditées au début de l’année 2016 lorsque la Caisse des dépôts et consignations (CDC) aura traitée les Déclarations annuelles de salaires (DAS) sur lesquelles figureront les heures acquises par les salariés. Au cours de l’année 2015, c’est donc uniquement avec les heures de DIF constatées au 31 décembre 2014 que le Compte personnel de formation pourra fonctionner.
A quel rythme s’acquièrent les heures du Compte personnel de formation ?
Elles s’acquièrent selon un rythme de 8 ans : 24 heures par an pendant 5 ans puis 12 heures par an pendant 3 ans. Ensuite recommence un cycle de 8 ans, les heures venant s’ajouter à celles déjà acquises, dans la limite toutefois de 150 heures. Il reviendra à la CDC de vérifier où en est le salarié dans son cycle d’acquisition et d’appliquer le plafonnement. Ce qui signifie que si le salarié utilise régulièrement ses heures, il pourrait n’être jamais plafonné dans les acquisitions, alors que s’il n’utilise pas, il ne pourra bénéficier de toutes les heures acquises (chaque cycle représente potentiellement 156 heures de CPF).
Comment sont suivies les consommations d’heures au titre du CPF ?
C’est l’OPCA qui finance les formations suivies dans le cadre du CPF qui transmet l’information à la Caisse des dépôts et consignations pour le suivi des consommations ; C’est ce qui permet d’avoir une traçabilité des heures utilisées, même si le salarié change d’entreprise.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : dif, cpf, formation, compte, personnel, réforme, travail, emploi, social, 2015
16/06/2014
Ministre de la plainte
Il aurait pu se rendre sur les quais de Gare plutôt que de rester devant son Ministère, Benoît Hamon. Il aurait pu chuchoter à l'oreille des lycéennes que la grève était l'occasion de voler du temps au temps, lesquels lycéens plutôt qu'un délai supplémentaire auraient du demander l'abrogation du bac et organiser des pique-niques géants dans toutes les gares en protestant contre la stupidité du bachotage et du contrôle de conformité qu'est (et qu'à toujours été) le baccalauréat. Ils auraient même pu discuter avec les syndicalistes les lycéens, cela aurait utilement complété leurs périodes de stages en entreprise. Et ils auraient même pu prendre le temps de se dire qu'en train on peut aller partout ou presque, comme avec la philosophie et plus généralement comme avec l'éducation.
Paul Delvaux - Gare forestière
Il aurait pu nous parler Benoît Hamon, quitte à parler, des sujets du jour. On aurait aimé savoir si le Ministre de l'Education vit pour être heureux, s'il est heureux d'être ministre et si le bonheur des élèves et étudiants lui importe plus ou moins que celui des enseignants. On aurait aimé qu'il nous dise, sur le thème de l'artiste et l'oeuvre, s'il est homme occupant une fonction ou fonction faite homme. Mais non, le Ministre ne s'est rendu sur aucun quai de Gare, il n'a parlé ni de bonheur ni de philosophie. Il a juste déclaré que personne n'était en retard et qu'il allait porter plainte contre la jeune fille qui avait tweeté les sujets. On a pensé un instant qu'il était ministre de l'intérieur, et puis on s'est rappelé que l'on a les combats que l'on se donne.
13:33 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, bac, baccalauréat, politique, gare, grève, examen, ministre
13/06/2014
Première sortie de route
Alors que j'avais salué, il y a quelques jours, les projets de décrets d'application de la loi du 5 mars 2014, en ce qu'ils respectaient parfaitement l'esprit et la lettre de la loi, voici une première entorse à ces principes dans une deuxième version de ces projets, après leur passage devant le CPNFTLV. Il s'agit de l'introduction d'une disposition relative au compte personnel de formation. La loi du 5 mars 2014 exclut formellement, et les débats étaient très clairs sur ce sujet, que les fonds collectés au titre du 0,20 % consacrés au CFP soient affectés à la rémunération des salariés. Toutes les ressources devaient être mobilisées pour les coûts pédagogiques et frais annexes. Et voilà qu'un décret rend possible ce que la loi interdit. Une sortie de route doublement malvenue.
Gohar Dashti - Mariage
Malvenue dans son principe, car il n'est jamais très sain de considérer que la loi importe peu et que l'exécutif à tout pouvoir et serait plus légitime que le Parlement. Malvenue dans ses modalités car le décret prévoit que c'est "un accord conclu entre les signataires de l'accord créant l'OPCA" qui peut prévoir cette possibilité de financer des rémunérations. Pourquoi ne pas simplement renvoyer au droit commun de la négociation collective ? En réalité, tout cela sent la logique de boutique (permettre aux OPCA de ne pas avoir trop d'excédents si le dispositif démarre mal...mieux aurait valu au contraire maintenir la pression pour que le dispositif démarre rapidement) et le lobbying de la dernière heure (car il s'agit d'une revendication du MEDEF que les députés avaient repoussé). Bref, de petits arrangements qui une fois de plus contribuent à déligitimer la règle.
Sur le fond, certains arguments sont pourtant recevables : la prise en charge des rémunérations peut permettre de contribuer à lancer le dispositif, permettre une appropriation plus facile par l'entreprise, faciliter les accords pour suivre la formation pendant le temps de travail...Mais en contrepartie, on favorise toutes les dérives : la formation comme moyen d'économiser les salaires, la déresponsabilisation de l'entreprise (alors que l'objectif de la loi était exactement l'inverse), le maintien de l'idée que la formation doit être gratuite (alors que la loi tentait d'installer la notion d'investissement), etc. Pas de doute, il s'agit bien d'une sortie de route.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : formation, financement, décret, loi, réforme, économie, lobbying
12/06/2014
Tortillas y evaluacion !
J'avais pourtant prévenu les étudiants, mais ils n'y ont pas cru : avant l'examen de fin d'année du Master Développement des Ressources Humaines de la Sorbonne, dirigé par Jean-Emmanuel Ray et dans lequel j'interviens sur la politique de formation, il y aurait dégustation de tortilla, l'omelette à l'espagnole. Des oignons légèrement caramélisés, des pommes de terre pas trop cuites, le tout roulé dans des oeufs battus pour bien imprégner chaque morceau, des herbes et de l'assaisonnement, le tout mis au four pendant une vingtaine de minutes. C'est meilleur chaud, un peu baveux, mais pour l'occasion ce fût dégusté froid.
Et après la tortilla, vint l'évaluation. L'occasion de mettre en oeuvre quelques principes : le premier est que l'examen final compte moins que tous les travaux réalisés dans l'année, le second est que l'évaluation porte nécessairement sur des questions qui n'ont jamais été travaillées sous cette forme là, le troisième est que c'est moins la connaissance qui est valorisée, ou même la technicité, que la capacité à s'engager personnellement, à s'approprier la matière et à penser par soi-même et contre soi-même, le quatrième est qu'une réponse non contextualisée est nécessairement non pertinente et le cinquième est qu'un étudiant en ressources humaines ne doit jamais aborder une question à partir de la seule discipline dont elle relève mais d'une manière globale. Voilà, vous avez les consignes. Si vous voulez jouez, ils avaient deux heures.
00:48 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : master, drh, sorbonne, éducation, examen, université, évaluation, formation, torilla, recette
07/06/2014
Ah ben ça alors !
La fin du mois de mai est la fin de la période pour solder les congés payés : avec les jours fériés largement répandus sur le mois, l'occasion d'un avant-goût des vacances. La tête, et le corps, sous le soleil revenu, les impôts déclarés, la tête n'est pas aux formalités administratives. Pourtant, c'est à la fin du mois de mai qu'il faut procéder à une petite vérification concernant la régularisation des congés payés. Oui je sais, le bulletin de paie est un insondable mystère et dès lors que la ligne du bas correspond à peu près à ce que l'on doit toucher, tout va bien. En réalité, tout n'irait pas si bien que çà dans un grand nombre de cas, si l'on en croit les experts-comptables et gestionnaires de paie qui, en off bien évidemment, expliquent souvent qu'ils ne procèdent pas, à la demande de leurs clients ou de leur responsable, à la régularisation des congés payés. Ah ben ça alors !
L'indemnisation des congés payés peut s'effectuer selon deux méthodes : le maintien du salaire que le salarié aurait perçu s'il avait travaillé, ou une indemnité égale au 10ème des rémunérations perçues pendant la période de référence (période d'acquisition des congés). Le salarié doit bénéficier de la méthode de calcul la plus favorable, qui est très majoritairement la seconde ce qui a pour conséquence : soit que le salarié perçoit une indemnité supérieure à son salaire pendant les congés payés, soit qu'il perçoit une régularisation en fin de période de prise des congés. En pratique, nombre d'entreprises maintiennent le salaire pendant les congés payés et ne font pas la régularisation en fin de période. Alors avant de partir courir au soleil, jetez un coup d'oeil à votre bulletin, on ne sait jamais.
10:54 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : congés payés, salaire, droit, travail, mai, week-end
05/06/2014
Un bon pilote
La diffusion d'une première série de projets de décrets mettant en oeuvre la loi du 5 mars 2014 laisse penser qu'il y a un pilote dans l'avion et qu'il tient bien le manche. En effet, alors que des lobbyings multiples et variés s'exercent de toute part, on trouve dans les textes présentés beaucoup de cohérence, de souci de simplification et de respect de la logique des dispositifs nouveaux. Félicitons donc le pilote d'avoir su résister aux multiples lobbies pour préserver le sens.
Deux exemples : en matière de collecte de taxe d'apprentissage, le projet de décret évite toute concurrence entre OPCA et privilégie la logique du versement unique (apprentissage-formation continue), même si la loi avait tenu à conserver l'option du versement à un collecteur régional. En matière de compte personnel de formation, c'est bien le coût réel de la formation qui sera pris en compte et non un coût forfaitaire. Quand à la régulation de ces coûts, elle relève de l'OPCA et non des branches, ce qui est logique puisque les fonds sont intégralement mutualités au niveau de l'OPCA. Reste à poursuivre sur ce chemin en actant, par exemple, que les versements supplémentaires, comme leur nom l'indique, ne peuvent être versés qu'en complément du légal ce qui éviterait d'éviter de faire basculer les OPCA dans l'ornière de l'activité concurrentielle, et un bon pilote se doit d'éviter les embardées.
00:50 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pilote, réforme, travail, formation, emploi, photo, cpf