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19/03/2015

La réforme m'a tuer (volutes partent en fumée)

Journée de travail avec les adhérents de la Fédération de la formation professionnelle et des nouvelles du front   qui ne sentent pas l'armistice : l'activité est quasiment à l'arrêt en ce début d'année, la perspective de rattrapage est inexistante, l'année 2015 est d'ores et déjà une mauvaise année, l'objectif est de limiter la casse, de souhaiter que le redémarrage n'intervienne pas trop tard et de se mettre en situation de reprise dans un contexte nouveau. En attendant, les CDD ne sont pas renouvelés, les congés (maternité, parental...) bienvenus et les licenciements amorcés. 

Dans le même temps, en Rhônes-Alpes, les salariés de Constructys sont en grève. 

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On se souvient d'une parole syndicale pendant la négociation de l'ANI du 14 décembre 2013 : "On ne sait pas ce que ça va donner, mais il faut donner un coup de pied dans la fourmilière". 

Les fourmis, à cet instant, ont une pensée pour vous. Et vous ? 

26/01/2015

Test (juste pour vérifier)

Pour tous ceux qui ont été Charlie ces derniers jours, un petit test. Vous avez ce jour deux bonnes raisons de vous réjouir : Syriza a pris le pouvoir en Grèce et Demis Roussos est mort. C'était juste pour vérifier. 

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16/06/2014

Ministre de la plainte

Il aurait pu se rendre sur les quais de Gare plutôt que de rester devant son Ministère, Benoît Hamon. Il aurait pu chuchoter à l'oreille des lycéennes que la grève était l'occasion de voler du temps au temps, lesquels lycéens plutôt qu'un délai supplémentaire auraient du demander l'abrogation du bac et organiser des pique-niques géants dans toutes les gares en protestant contre la stupidité du bachotage et du contrôle de conformité qu'est (et qu'à toujours été) le baccalauréat. Ils auraient même pu discuter avec les syndicalistes les lycéens, cela aurait utilement complété leurs périodes de stages en entreprise. Et ils auraient même pu prendre le temps de se dire qu'en train on peut aller partout ou presque, comme avec la philosophie et plus généralement comme avec l'éducation. 

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Paul Delvaux - Gare forestière

Il aurait pu nous parler Benoît Hamon, quitte à parler, des sujets du jour. On aurait aimé savoir si le Ministre de l'Education vit pour être heureux, s'il est heureux d'être ministre et si le bonheur des élèves et étudiants lui importe plus ou moins que celui des enseignants. On aurait aimé qu'il nous dise, sur le thème de l'artiste et l'oeuvre, s'il est homme occupant une fonction ou fonction faite homme. Mais non, le Ministre ne s'est rendu sur aucun quai de Gare, il n'a parlé ni de bonheur ni de philosophie. Il a juste déclaré que personne n'était en retard et qu'il allait porter plainte contre la jeune fille qui avait tweeté les sujets. On a pensé un instant qu'il était ministre de l'intérieur, et puis on s'est rappelé que l'on a les combats que l'on se donne. 

09/04/2013

In memory of Bobby Sands

Margareth Thatcher est morte hier. Cela devrait tous nous arriver un jour. Simplement il y en a pour qui cela arrive plus tôt que pour d'autres. Une pensée pour Bobby Sands et les 9 autres grévistes de la faim morts en prison en 1981. Le plus âgé avait 30 ans.

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Photographie : Peter Morrison.

22/03/2013

A qui sociaux ?

Cela fait partie de ces phrases, tellement entendues qu'elles paraissent proférer des évidences et ne méritent plus guère qu'on s'y attarde. A chaque manifestation, chaque mouvement social, il est question des acquis sociaux chèrement acquis par la lutte et qu'il s'agit de défendre. Et toute l'histoire du travail se trouve revisitée par cette antienne : les avancées sociales sont le fruit de luttes qui créent des rapports de force favorables. Sauf que l'on est plus souvent dans le mythe que dans la réalité. Pour s'en tenir au dernier siècle, les acquis sociaux majeurs datent de 1936 (congés payés, semaine de 40 heures), de 1945 (sécurité sociale, comités d'entreprise), de 1968 (augmentation du SMIC, reconnaissance des syndicats dans l'entreprise), de 1982 (39 heures, retraite à 60 ans, lois Auroux) et de 1998 (35 heures). 

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Si le Front Populaire s'est appuyé sur les grèves et occupations d'usine et les accords Matignon de 36 (et encore, les congés payés ne faisaient pas partie des revendications syndicales prioritaires), ce n'est véritablement qu'en Mai 68 qu'il y eût un vrai rapport de force  exclusivement dû à un mouvement social qui aboutit à l'obtention d'acquis sociaux actés par les accords de Grenelle.Dans tous les autres cas, ce que l'on peut désigner comme acquis sociaux résulte soit d'un contexte historique, avec le Gouvernement d'union nationale présidé par le Général de Gaulle en 1945 qui mit en oeuvre le programme du Conseil National de la Résistance, soit de l'arrivée de la gauche au pouvoir. Enfin, jusqu'en 1998 parce qu'il y a peu de chances que 2012, ou 2013, soit à rajouter aux grandes dates de l'histoire sociale.

13/01/2011

Pour ne pas manager, essayez le management par objectifs

En ce mois de janvier 2011, les agents de surveillance de la voie publique de la ville de Rennes, autrement dit les Pervenches,  ont fait grève pour protester contre le nombre de PV journaliers que leur impose la mairie. A Toulouse, la Direction régionale de la SNCF a sanctionné un de ses agents pour n’avoir pas suffisamment contrôlé de tickets et émis de PV. Le mal n’est pas que Français, en Pologne au mois de décembre dernier, un agent de police s’est infligé un PV à lui-même pour atteindre son quota et ne pas être pénalisé financièrement. Le calcul est rationnel, la perte étant plus importante que l’amende.

Lorsque le management atteint à ce point l'absurde, il faut chercher secours auprès des spécialistes et des experts en la matière. F'MURR est de ceux-là, consacré notamment au titre du fabuleux Génie des alpages.

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Avec l'aide de l'expert, on parvient plus vite à la solution : réduire le management par objectifs à l'atteinte de résultats chiffrés c'est appliquer la même règle unique à tous sans aucune personnalisation et sans avoir à faire preuve d'une quelconque créativité, ce qui revient en clair à ne plus manager. Et l'on comprend mieux du coup le succès de la méthode.

 

(Pour lire la planche de F'Murr en préservant sa vue : F'Murr-PlancheManagement.docx)

29/01/2009

Que faire un jour de grève ?

En ce jour de grève, nombreux sont ceux qui ont fait le choix de ne pas aller travailler. Que faire dès lors ? lui rendre visite. Elle se trouve dans une grande allée de l’aile Vivant Denon au Louvre. Un peu écrasée par la hauteur de la galerie et les grandes peintures qui l’encadrent. Elle n’est pas, comme La Joconde, indiquée dès l’entrée et aucun jeu de piste fléché ne mène jusqu’à elle. Pas de barrière empêchant de s’approcher, pas de verre protecteur : on peut lui parler à l’oreille que masque une improbable chevelure épousant la pommette volontaire. La colère dans le regard n’est pas due à la solitude ou à l’abandon, au milieu de la foule. Pas même aux pas perdus des promeneurs du Louvre. Cette colère a 512 ans et elle ne s’est jamais démentie. Le troisième œil, que forme le camée de la ferronnière, détient à l’évidence le secret du tableau que le peintre perçut sans le connaître vraiment. Léonard De Vinci aurait pu dire, comme Jean-Luc Godard : « Je parle de ce que je ne connais pas ». N’attendez pas de trouver en moi des certitudes nous dit-elle, mais profitez des fenêtres qu’ouvrent ma contemplation. On ne saurait trop recommander de contempler la Belle Ferronnière.

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Léonard de Vinci - La Belle Ferronnière - 1497

Le contraste entre la foule invariablement massée devant la Joconde et le passage sans arrêt devant la Belle Ferronnière interroge : la désignation sociale plus que l’observation particulière fait le chef d’œuvre. L’émotion doit surgir là où elle a été indiquée. La singularité de la découverte le cède à la reconnaissance collective. Le Belle Ferronnière n’enlève rien à la Joconde, et l’on peut admirer les deux. Mais pour découvrir la première, il faut prendre le temps de l’errance attentive, du regard circulaire au-delà du point focal et des chemins fléchés. Il faut également s’affranchir un peu, en toute légèreté et sans acrimonie, de la recommandation sociale. Bref, éprouver un temps de liberté qui permet au regard de voir vraiment. C’est à cette condition que l’on peut apporter à la banalité du quotidien un éclat sans cesse renouvelé.

01/01/2009

Grève, rêve, ève

L’année 2009 sera riche, nous dit-on….en conflits sociaux. La grève menace, et le mois de janvier sera musclé en ce domaine avec comme point d'orgue le jeudi 29 janvier déclaré première journée de grande grève interprofessionnelle. Que ne vivons-nous d’ailleurs comme une menace dans une France dépressive avant que d’être récessive ? la mondialisation n’est pas une ouverture vers le monde mais un danger, l’Europe n’est pas un espace agrandi mais une dissolution de l’identité, l’Etat n’est pas celui qui favorise l’autonomie mais celui qui doit agir pour nous et ne le fait pas, l’économie est folle, les valeurs et les institutions aux abonnés absents, la morosité partout, la peur rode…bref dans un tel contexte le désir peut être grand de déclarer, comme Philippe Sollers : « Vive la vie privée et bonne nuit ». Seuls refuges, le rêve et l’amour ?

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Max Ernst - Eve, la seule qui nous reste -  1925

Le repli n'est jamais une bonne réponse, et en même temps les bonnes résolutions ne suffiront pas. Pour les dépasser, revenons à Max Ernst. Tandis qu’il peignait, une nuit, il posa sa feuille sur le plancher et frotta son envers. Ce premier frottage il l’intitula « Eve, la seule qui nous reste ». Retenons que ce qui nous reste n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ, que ce premier frottage fut le début d’une longue période d’invention et de créativité et que pour qui sait regarder, il n’est pas contestable qu’Eve porte un oiseau dans ses cheveux. Pour 2009, que souhaiter d’autre que son envol ? Alors au lieu de bonnes résolutions, plutôt un mot d'ordre : VAMOS !

24/12/2008

Que ferez-vous le 29 janvier 2009 ?

En cette période de nativité, une information parue dans Le Monde du 28 octobre dernier trouve tout son sens : dans une commune de l'est des Pays-Bas nommée Maasdriel, la mairie s'est aperçue que le mois de septembre 2008 avait vu une hausse de 44 % des naissances par rapport aux chiffres habituels. Cette rupture statistique paraissait peu probable, mais n'était pourtant pas une erreur...et l'on s'aperçut qu'une coupure de courant de 50 heures s'était produite dans la commune...9 mois plus tôt.

Cette information mérite d'être croisée avec l'actualité sociale : la rentrée promet d'être chaude et plusieurs mouvements de grève sont d'ores et déjà annoncés pour le mois de janvier.

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Henri Cueco - La grève

Le point d'orgue des manifestations devrait être atteint le 29 janvier avec un appel à un mouvement national interprofessionnel déjà largement relayé (transports, éducation, banques, industrie...). Imaginons le pays bloqué, et sans revenir aux utopies des années 70 (quoi que : "on s'arrête et on réfléchit" n'était pas totalement absurde et garde son sens aujourd'hui) envisageons l'absence totale de transports, d'électricité, de réseau téléphonique ou internet, l'impossibilité de travailler...et de consommer. Vous faites quoi ? pensez à inscrire la réponse dans vos résolutions pour l'année 2009. Joyeux Noël.