08/08/2014
Venice, California
Le sable est plus blanc qu'au Lido, la mer est moins verte, les cabanes des Baywatchers n'ont pas d'équivalents, et on a jamais vu de carabinieris soulever des monceaux de sable avec leurs voitures vertes, alors que les police cars zigzaguent entre les plagistes toutes sirènes hurlantes. Bref, Venice c'est pas Venise.
Ici, la couleur est plus présente. L'Espagne aussi, sur cette côte Ouest où les noms sont plus souvent hispaniques qu'américains, à moins qu'américain puisse se traduire par : de toute origine, ce qui paraît effectivement être le cas.
Aux Etats-Unis, comme on le sait, tout est possible. Il n'est donc pas étonnant, dans la ville des anges, de courir "on air", à défaut de marcher sur l'eau.
L.A ville des anges et du rêve, comme celui de cette mère et sa fille qui attendent le sunset pour compléter le book de la lolita qui a déjà cessé de jouer au modèle pour entrer dans le business.
Qui sait si dans quelques années la même sera encore sur cette plage pour faire d'autres photos, elle sera alors pleinement entrée dans la carrière.
Le principal, c'est d'être vu. Pas de risque, il y a toujours un regard, des yeux, une caméra. Cinéma pour tous.
Pourtant, pas si difficile que ça d'échapper au lieu et de ne pas être tributaire de son environnement. Juste une question de feeling.
07:51 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venice, venise, los angeles, cinéma, plage, photo, mode
08/05/2014
Fashion victim
Il est à croire que toutes les photos de mode sont faites à New-York (sauf s'il y a plus de revues que je ne peux l'imaginer). Pas de jour sans tomber sur une séance de shooting, et inévitablement, en de multiples ricochets, les amatrices, aspirantes, prétendantes, impétrantes et futures covergirls s'essayent à la pose.
On en viendrait à croire que le mariage n'est qu'un prétexte...
...quant aux professionnels on les repère sans problème, eux ils ne s'amusent jamais...
...et les hommes ne sont pas en reste...
...pour les femmes, le mystère demeure : un seul et même modèle fait-il fureur en ce mois de mai ou bien les canons de la beauté sont-ils aussi figés que les mâchoires des belles ?
...et puisqu'il s'agit d'attirer l'oeil, autant faire direct...
...la photo étant par définition un plaisir de voyeur, il ne faut pas négliger, au milieu des corps exposés, le charme des beautés cachées...
...reste un mystère, quelle est donc la nature du plaisir que prennent ces jeunes gens à se faire photographier. Franchement, on a pas idée...
06:42 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mode, fashion, modèle, new-york, usa, photo, shooting
27/09/2010
Singularité
Vous avez le sentiment d'avoir déjà vu cela. Les moyens mis en oeuvre ne vous paraissent pas nouveau. Se prendre pour modèle cela fait tout de même des siècles que l'on en sort pas, que peut-il donc en sortir de nouveau ? et que pourrait créer une jeune fille qui est entrée dans l'adolescence très rapidement et n'en est sortie qu'en même temps qu'elle prenait congé de la vie ? la question la plus troublante demeure pourtant celle-ci : pourquoi ce qui n'arrive pas à prendre de dimension chez la plupart devient tout à coup un chef d'oeuvre ? quelle différence entre des milliers de photos ou de peintures qui ne vous procurent aucune émotion et celle qui impose à vous sa singularité et vous trouble ?
Francesca Woodman
Tandis que se montent et se démontent les estrades de la semaine de la mode, que défilent de graciles jeunes filles qui ont appris à gommer leur sourire pour ne pas risquer de faire de l'ombre aux vêtements qu'elles doivent mettre en valeur, tandis que Milan s'offre aux projecteurs, dans le décrépi Palazzo de la Ragione se tient une rare exposition consacrée à Francesca Woodman.
Il serait trop rapide, et faux, de croire que les oeuvres de Francesca Woodman sont promues par la légende d'une jeune adolescente suicidée à New-York le 19 janvier 1981 à l'âge de 23 ans. Ce n'est pas la biographie ni le mythe de la jeune fille en fleur qui produit la grâce et le trouble des photos de Francesca, même s'il est évident qu'elle est un ange.
Ce qui produit inévitablement le chef d'oeuvre, c'est la singularité. Qui se construit dans la comparaison et la concurrence perd inévitablement de sa vérité. Celui, celle en l'occurence ici, qui ne s'en soucie guère a quelques chances de suivre son chemin propre. Voilà peut être pourquoi les mêmes actes produits par des individus différents ne produisent pas les mêmes effets.
Quant à Francesca, elle met plus d'élégance dans sa manière de s'effacer que ne pourront jamais en créer tous les couturiers milanais. L'exposition est présentée jusqu'au 26 octobre 2010.
01:01 Publié dans FRAGMENTS, TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : francesca woodman, photo, photographie, singularité, management, art, exposition, milan, mode