04/08/2014
Mirages du temps
Au détour d'une rue, on peut changer d'époque.
Le temps a des caprices dont nous sommes les jouets, ainsi va le temps de l'attente semblable aux ombres interminables des fins d'après-midi. Lou reed est bien vivant : i'm waiting for my man.
L'heure bleue est présente à toute heure, et l'on peut la surprendre à attendre elle aussi.
On croit savoir ce que l'on attend, mais qui sait véritablement ce qui l'attend ?
A tout instant, un regard posé sur vous, attend.
Et si ce n'était pas le cas, vous seriez ce regard vous même. Un souvenir, en attendant.
Mais que peut-on donc bien attendre ainsi ? Est-ce que quelqu'un doit vraiment venir ?
Car l'attente est parfois si longue. Bientôt est comme l'horizon, une ligne de fuite perpétuelle.
Mais non, il ne faut pas s'inquiéter. Elle viendra bientôt. Elle finit toujours par venir.
08:30 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attente, time, temps, regard, yeux, cinéma, photo, san francisco, voyage
03/08/2014
Murales
Le quartier de Mission, à San Francisco, étale ses blocs au Sud de la ville, au pied des Bernal Heights. Il abrite les différentes communautés hispaniques : argentins, chiliens, colombiens, espagnols, honduriens, mexicains s'y mélangent avec tous ceux qui n'ont pas les moyens de vivre dans les collines ou qui ont fait le choix de venir vivre au milieu des murales.
Los murales, ce sont ces fresques qui fleurissent à chaque coin de rue et transforment le quotidien en petit paradis.
Parce qu'en dépit de la couleur, ce n'est pas le paradis tous les jours pour tous.
Alors on peint les murs, comme pour en sortir, mais la peinture ramène inévitablement à la rue et à soi. Peindre les murs c'est refaire le chemin des disciples à Saïs qui, soulevant de manière sacrilège le voile de la déesse, découvrirent leur propre visage.
Le plus souvent, los murales n’aiment pas la guerre, préfèrent l’amour, la paix et que l’on soit tous frères. Ils sont parfois plus combatifs, comme ces hybrides que l’on dirait peintes par Schroeder Sonnenstern.
Art brut, BD, graffiti, street art, peinture psychédélique, dazibao, tags, art contemporain, los murales sont aussi multiples que les origines de leurs auteurs.
Et sur les murs, chacun peut devenir un super héros, même si la véritable héroïne, c'est la rue.
Comme la mort fascine les mexicains, cet héroïne là, lorsqu’elle vous regarde, vous savez déjà que vous ne pourrez lui échapper et que vous allez y retourner, rien que pour apercevoir à nouveau la reine de los murales.
08:59 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mural, art, street, rue, san francisco, peinture
02/08/2014
Fidèle Castro
Castro c'est le quartier Gay de San Francisco. Un des quartiers devrais-je dire, ou le principal, car rien ne ressemble moins à un Ghetto que les rues de Castro.
En haut de la rue principale, l'ancien magasin et appartement d'Harvey Milk, homme politique et premier gay revendiqué élu à la mairie de San Francisco.
Et s'agissant de revendications, elles restent nombreuses tant les représentations évoluent moins vite que l'on pourrait l'imaginer et les stéréotypes également.
Devant les voitures à moustaches roses, les affichages aux fenêtres, les drapeaux partout, on se demande si en d'autres lieux, et en France par exemple, cette visibilité ne génèrerait pas d'autres réactions que de la tolérance ou de l'indifférence, comme cela semble être le cas ici.
Cette déambulation dans Castro permet de constater la banalisation de la relation homosexuelle, ou lesbienne et la mutation des regards portés. Ce qui signifie que l'on peut vivre en toute quiétude et fraternité...et profiter du soleil !
09:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, soleil, gay, pelouse, castro
01/08/2014
Yes, they can
On le sait, la misère est moins pénible au soleil. C'est peut être pour cela que dans les villes du Sud, la misère est plus évidemment présente. Plus centrale, plus visible pourrait-on penser, mais en réalité tout autant invisible. Le destin des marginaux est d'être à la marge, en tous lieux.
Comme dans toutes les métropoles, il n'est pas très difficile de constater que des mondes se croisent sans vraiment se côtoyer.
Il paraît qu'Obama a pris un coup de vieux, et peut être même deux, depuis qu'il est élu. En tous cas, le "Yes we can" paraît bien loin. Surtout pour ce qui concerne le "we", car ce nous inclusif relève du voeu pieu tant les autres sont parfois dans un monde d'ailleurs.
Les travailleurs, en tant que classe, n'existent que dans les catégories statistiques où les écrits de ceux qui voudraient y croire. Chez les intéressés, la lutte n'est pas sans frontière et les frontières ne sont pas que géographiques.
Collectivement, la résignation semble l'avoir emporté et planté son drapeau noir sur les visages défaits de ceux qui ne croient plus à grand chose, pas même à eux-même.
Et l'on continue à se raccrocher au "jusque-là tout va bien" en refusant de croire à la chute finale.
Bien sur il y a des lieux de réaction. De conscience individuelle et collective, de volonté de ne pas subir, de créer des espaces de liberté.
Reste tout de même une question, LA question : "Mais qu'aurait fait Zapata ?".
08:17 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, usa, amérique, zapata, politique, social, économie, société
31/07/2014
Couleurs du Sud !
Si l'on doute que la terre est ronde, il suffit d'examiner le trajet d'un avion qui va dans le Sud : parti de Paris il survole le Groënland et la partie nord du Canada avant de se poser à San Francisco, la ville de la maison bleue. Le Forestier was here !
Car si l'on doutait que San Francisco était bien au Sud, (Sud-Ouest je vous prie...), il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder.
On est au Sud dès qu'on en voit de toutes les couleurs et qu'il y un peu d'excès : une maison bleue, c'est bien trop peu.
Au Sud, on aime les renversements de perspectives, ceux qui permettent de voir la vie un peu différemment.
Et comme il se doit, au Sud le rouge est de mise, il occupe les rues commerçantes mais aussi les no man's lands qui viennent singulariser les espaces urbains qui s'uniformisent.
Dans cette ville d'une autre Amérique, celle qui conserve encore des traces du monde d'avant, le vert est très présent. Moins qu'au Japon où il est une toile de fond permanente à l'intérieur de laquelle s'inscrive les vies humaines, mais d'avantage comme une touche artistique ou un tapis de jeu.
Et même lorsque la brume déploie ses rouleaux de gris sur la ville, on a le sentiment que c'est pour mieux faire contraste et rehausser le rouge vermeil du Golden Gate.
Et sans doute pour le plaisir, comme au théâtre, de dévoiler d'un coup d'un seul la scène aux yeux des spectateurs qui, en cet instant, redeviennent des enfants.
Même les House Boats de Sausalito ont subi les assauts de peintres fougueux aux pots colorés.
Mais qui donc a placé cette ville sous le signe de la Couleur ? on me dit qu'un consultant aurait apporté son concours à l'entreprise ? je n'en crois pas un mot.
Il faudra que je pense, à la rentrée, à faire évoluer ma raison sociale. Mais le problème, si je deviens Color Consultant, c'est qu'il risque d'y avoir pas mal de rouge et noir. Après tout, rouge et noir, c'es toujours bien.
15:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, états-unis, amérique, congés, photos, couleur, vacances