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17/06/2015

Boomerang

Lorsque j'explique que les stratégies syndicales me demeurent incompréhensibles sur le CPF, on me répond souvent que c'est parce qu'il y en a pas. Mais non, stratégie il y a, la même que sur le DIF : interdire que l'on utilise le droit d'un salarié pour faire des formations en relation avec l'activité parce que cela relève du plan. Ce qui pouvait conduire à la situation du salarié qui souhaite se développer dans sa fonction, demande une formation en DIF et s'entend répondre par son DRH que l'accord de branche ne lui permet pas d'accepter sa demande. Et sur le CPF, on en rajoute une couche : puisque la formation doit être certifiante, ce sera du diplômant et puis c'est tout. Et pas question de prendre sur les listes (au moins au niveau interprofessionnel car dans quelques branches ce n'est pas un problème) des certifications non diplomantes de l'inventaire. Résultat on a ce paradoxe que ce sont les organisations syndicales qui bloquent le plus l'utilisation du CPF au motif de protéger les salariés de la concupiscence de leur employeur, toujours prêt à leur faire les poches et à les spolier. Pour l'instant, on voit pourtant davantage de salariés se plaignant de ne pouvoir utiliser leur droit que de salariés qui sont soumis à des pressions insoutenables de leur entreprise pour utiliser le CPF sur des formations obligatoires. 

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Et de restrictions en restrictions, on se retrouve mi-juin avec très peu de fonds engagés pour sur les 800 millions d'euros disponibles au titre de 2015. Résultat ? et bien Rebsamen va écrire aux OPCA pour leur indiquer que, conformément à la décision du COPANEF, ils pourront utiliser les fonds du CPF pour la professionnalisation (autrement dit des certifications non diplomantes majoritairement, dans le cadre du plan de formation) et pour les plans de formation des entreprises de moins de 50 salariés. En conclusion, pour ne pas risque de financer des formations du plan de formation, on bloque tout et on se retrouve au final à financer...des formations du plan de formation. Sauf que dans le CPF c'est le salarié qui décide et pour la professionnalisation et le plan c'est l'employeur. Très joli coup de boomerang qui conduit à confier à l'entreprise des fonds qui devaient servir à financer un droit des salariés par peur de financer l'entreprise ! comprenne qui pourra. Peut être faudrait-il enfin réfléchir à une autre option : ouvrir massivement le dispositif, créer l'habitude de son utilisation, diffuser la culture de la formation et faire pression devant le succès pour dégager des ressources supplémentaires. Bref construire sur des dynamiques plutôt que sur des restrictions. Après dix ans d'options perdantes, il serait peut être temps d'en faire le constat et d'essayer autre chose. 

11/06/2015

Acteurs...de cinéma ?

Le système de formation professionnelle français a fonctionné pendant 40 ans en s'appuyant sur la fiscalité et la gestion paritaire des moyens d'accès à la formation. La loi du 5 mars 2014 a rompu avec ces choix pour, dans la logique de l'ANI du 14 décembre 2013, parier sur la responsabilité des bénéficiaires : aux entreprises d'assumer leur rôle d'employeur et aux salariés d'être acteurs. En droit, la responsabilité suppose capacité et liberté. Capacité d'agir cela veut dire disposer des éléments nécessaires à la prise de décision. Liberté cela suppose que les choix ne soient pas effectués par des tiers, la seule liberté consistant à dire oui ou non. 

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Un exemple parmi d'autres : une salariée souhaite se professionnaliser. Elle identifie les activités qu'elle souhaiterait intégrer à ses pratiques. Elle trouve un prestataire de formation qui dispose d'une offre correspondant à son projet, le contacte et dispose d'un devis, d'un calendrier. Elle prend contact avec l'OPCA financeur qui lui répond (en mai) que pour ce qui la concerne, il y a un catalogue annuel qui est élaboré et qu'il faut choisir à l'intérieur. Après vérification son projet n'y figure pas. On l'invite à reprendre contact...lors de la parution du prochain catalogue en fin d'année. 

Depuis 2004, on trouve systématiquement dans les ANI la volonté de promouvoir le salarié "acteur". Depuis 2013, on y associe l'entreprise "responsable". Si l'on veut que ces mots aient une quelconque réalité, alors il faut cesser de déposséder les bénéficiaires de leur capacité de choix et avoir l'humilité de mettre en place des systèmes qui ne décident pas pour autrui mais leur permettent d'exercer leur libre choix en allant au-delà du simpliste "Qui paie commande" qui ne peut être que contreproductif tant l'implication du bénéficiaire est la condition même de l'efficacité de la formation. En d'autres termes, il faut que le réalisateur accepte de ne faire que tourner et laisse les acteurs jouer. 

10/06/2015

Vos g... les mouettes !

Lecteur de hasard qui sur ce blog est tombé au gré de ton errance sur les chemins électroniques du grand tout planétaire, passe ton chemin ! à lire ce qui va suivre tes facultés pourraient se trouver ébranlées. Spécialiste de la formation et des ressources humaines qui fréquente assidument, ou non, ce lieu, tu connais les artifices du jargon et les constructions de papier que le vent du terrain balayent. Alors tu peux sans prendre trop de risques lire les lignes qui suivent, elles vont te conter l'histoire de l'inventaire. Oui, oui, l'inventaire des certifications et habilitations, nouveau trésor de tous ceux qui s'obstinent à vouloir faire métier de la formation. Voici l'histoire : 

- l'inventaire nait le 24 novembre 2009...dans les textes. La loi confie à la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), le soin de construire et d'alimenter ce petit frère du Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP). Contrairement à son aîné, l'inventaire doit recenser les certifications non diplomantes à caractère transverse, ainsi que les certifications obligatoires ;

- pendant 5 ans, l'inventaire est mort-né. La CNCP n'agit pas, personne ne la presse et l'inventaire végète dans le cimetière des textes sans suite ;

- le principe du CPF est voté en juin 2013, les partenaires sociaux négocient l'ANI du 14 décembre 2013, la loi réformant la formation qui met la certification au coeur des dispositifs est adoptée le 5 mars 2014. Mais rien n'y fait. L'inventaire demeure engourdi dans la torpeur de la CNCP. 

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Cantona : "Quand les mouettes suivent le chalutier,

c'est qu'elles espèrent qu'on va leur lancer des sardines". 

- le CPF ouvre le 1er janvier 2015, toujours pas d'inventaire ;

- saisi par les organismes de langues, notamment, de la catastrophe économique qui se profile à l'horizon des organismes de formation, le Gouvernement demande instamment aux partenaires sociaux d'inscrire les certifications en langues à l'inventaire et de les faire figurer sur la liste nationale interprofessionnelle afin de les rendre accessibles à tous les bénéficiaires. Ce qui est fait, au grand dam des organisations syndicales qui parlent, pour certaines, de "viol" à propos de l'insistance du Gouvernement (z'ont quand même pas du être violés souvent) ;

- l'inventaire ouvre officiellement ses portes, et son portail sur le site de la CNCP, le 17 mars. Trois mois plus tard, deux commissions ont entériné l'inscription à l'inventaire  de quelques centaines de certifications ;

- L'arrêté du 31 décembre 2014, qui fixe la procédure d'inscription à l'inventaire est publié. Il détermine les autorités légitimes qui ont vocation à saisir la CNCP de toute demande : organisations syndicales ou patronales de niveau confédéral, CPNEFP, association des régions de france, etc. ;

- côté ministériel, personne n'est prêt, tout le monde cherche à qui refiler la patate chaude et les parrainages se font au compte goutte ;

- côté CPNE, le temps d'appropriation des enjeux et modalités de la certification est parfois très rapide...et plus souvent un peu plus long, quant on ne retrouve pas le blocage franco-français que hors du diplôme point de salut voire même que l'inventaire n'aurait jamais du voir le jour.

Et puis la cerise sur le gâteau : la CNCP demande aux branches professionnelles, lorsqu'elles présentent leurs propres certifications, d'être parrainées par une autre branche car sinon elles seraient juge et partie. Que l'on rajoute une condition au droit des CPNEFP qui leur est règlementairement reconnu témoigne d'une assez grande légèreté vis à vis des règles par ceux là même qui sont censés les faire respecter. Et au plan opérationnel, on frise l'absurde en demandant aux branches qui maîtrisent leurs métiers et leurs certifications d'obtenir la caution de celles qui ne les connaissent pas. 

Quant aux potentiels organismes certificateurs, ils en sont réduits à se demander quelle condition non règlementaire et inconnue d'eux on opposera demain à leurs demandes. Car bien évidemment, les règles du jeu ne sont ni officielles ni publiées, favorisant ainsi tous les délits d'initiés. Comme toujours, l'excès de bureaucratie constitue le terreau de l'arbitraire. 

Résumons, après l'inaction, l'excès de zèle. Et comme les syndicalistes le savent bien, ce sont les deux moyens les plus efficaces pour paralyser l'activité. 

Et lorsque vous venez expliquer tout ceci, en termes mesurés et choisis, on ne retient que la critique et on vous répond gentiment : ta g... la mouette. 

09/06/2015

Pensez statut, ne pensez plus

Aaahhh le statut ! fétiche de la société française, il la structure comme un corset. Statut personnel, (Qui est tu pour parler ?), statut social, (Le "tu fais quoi dans la vie" n'étant que le cache-sexe du "tu es quoi dans ta vie"), statut public versus statut privé, statut cadre versus non cadre, n'en jetez plus. Le statut, telle la statue du commandeur. Posez n'importe quelle question et vous verrez rapidement les solutions se structurer autour du statut. En fin de semaine dernière, par exemple, les Universités se scandalisaient que tous leurs diplômes ne soient pas éligibles au CPF. Ah bon ? et pourquoi particulièrement ceux-ci ? où sont les gages que l'enseignement supérieur public est mieux adapté, plus performant, de meilleure qualité qu'un enseignement supérieur privé ? 

C'est au nom de cette approche statutaire que la loi a limité, puis interdit, le cumul de fonctions entre administrateurs d'OPCA et administrateur ou salarié d'un établissement de formation. Logique non ? il faut éviter le conflit d'intérêt entre le financeur et le producteur. Sur le papier ça marche. Mais sur le papier seulement. 

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L'héroïne de Jean-Claude Forrest - 1973

Car la loi ne règle pas deux situations : la première est que l'interdiction de cumul ne s'applique qu'aux personnes physiques. Pas aux personnes morales. Il est donc possible pour une même organisation d'administrer le payeur et le financeur, dès lors que l'on envoie deux représentants différents.  Et surtout on en vient à oublier que ce ne sont pas les organismes de formation qui reçoivent le plus de financements de la part des OPCA...mais les entreprises. Et qu'il n'y a pas de conflit d'intérêt, selon la loi, à ce qu'une entreprise ait un représentant qui siège au sein d'un OPCA. On se reportera à l'excellent article de Liaisons Sociales magazine sous la plume d'Anne-Cécile Geoffroy pour en avoir une illustration. Et on pourra en conclure que plutôt que de raisonner statutairement et par a priori, si l'on veut véritablement régler les conflits d'intérêt il faut mettre en place des règles de gestion, de gouvernance et de transparence qui dépassent les questions statutaires pour traiter de la réalité. Mais en France, on a toujours préféré les logiques institutionnelles. Et l'on peut être certain que plus un système est bureaucratique, plus il est arbitraire. Nouvel exemple demain. 

LIAISONS SOCIALES - FORCO.pdf

08/06/2015

Fin d'année

Mais si, vous savez bien. Pour les étudiants la fin de l'année c'est juste après Roland-Garros et les examens pour lesquels on bachote alors que les premières journées d'été sont là. Le Master DRH de la Sorbonne n'échappe pas à la règle et vit sa semaine d'évaluation. Trouvant le mode d'examen le plus couramment pratiqué dans l'éducation parfaitement stupide, et encourageant tous les ans les candidats à tricher par tous les moyens possibles au baccalauréat, il me faut mettre mes actes en cohérence avec mes principes. J'ai donc prévenu les étudiants en début d'année : l'évaluation se fait selon le contrôle continu et l'ensemble des travaux produits dans l'année. L'examen final ne peut qu'ajouter des points mais ce n'est pas lui qui mesure le niveau atteint. Premier point. 

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Bachotage pour les étudiants en contrôle continu

Deuxième point, toute documentation est évidemment autorisée pendant l'examen puisqu'il s'agit moins de s'encombrer de connaissances rapidement obsolètes que d'être capable de mobiliser rapidement de multiples ressources diversifiées. Et d'être évalué en situation professionnelle. 

Troisième point, l'évaluation ne peut consister à reproduire des exercices déjà réalisés tel un musicien répétant ses gammes. Elle doit permettre de vérifier la capacité des étudiants à proposer, argumenter, défendre, imaginer. 

Et enfin, l'indispensable posture réflexive sans laquelle il n'est pas de passage de la connaissance à la compétence. 

Si le coeur vous en dit :

POLITIQUE ET PRATIQUES DE FORMATION.pdf

05/06/2015

Le petit télégraphiste : Ici Bulats à vous le CPF...

Le feuilleton BULATS continue, nouvel épisode à suivre ? bon week-end à tous en tout cas. 

 

Objet : Précisions BULATS allemand / anglais / espagnol / français dans le cadre CPF

Chers Agents BULATS,

 Compte tenu de la confusion apparente quant à la situation des différentes langues offertes par BULATS dans le cadre du CPF, nous tenons à vous informer que les tests BULATS sont référencés en 4 langues dans l’onglet « Inventaire » du site de la CNCP ainsi que sur le site moncompteformation.gouv.fr (voir ci-dessous les copies d’écran de ces sites).

bulats,anglais,certification,test,formation,cpf,réforme

De surcroît, sur le site moncompteformation.gouv.fr, il est possible d’accéder au BULATS en saisissant les termes « allemand », « anglais », « espagnol » ou « français » dans le moteur de recherche.

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Copie de la fiche BULATS sur le site CNCP (http://inventaire.cncp.gouv.fr/fiches/101/) :

 

En espérant que ces éléments vous apportent les précisions attendues,

Cordialement,

Cely Boussaingault

Head of Network Services, West Europe

01/06/2015

Même les britanniques le font...

Réformer la formation professionnelle est manifestement une préoccupation très partagée. Un peu partout dans le monde. Et il faut bien reconnaître que si les objectifs sont assez interchangeables, les moyens utilisés pour les atteindre diffèrent grandement. Et pour ne pas perdre les fondamentaux, le premier exemple nous vient du Sud, enfin de l'hémisphère sud car il s'agit d'une terre britannique, l'Australie. La réforme de la formation professionnelle est mise en place dans le cadre d'un processus participatif, où chacun est invité à s'exprimer sur les objectifs, les moyens, les souhaits : cela se passe ici.  Plus près de nous, et pour l'instant toujours en Europe, la Grande-Bretagne a lancé une consultation qui se termine le 16 juin prochain et propose à tout un chacun de répondre à 44 questions sur la réforme à venir : vous pouvez contribuer ici. Et apprécier le principe : we asked, you said, we did. 

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Pourquoi faut-il donc que nos élites, comme on dit, s'estiment totalement informées, compétentes, éclairées, pertinentes, pour décider d'une réforme qui concerne l'ensemble des citoyens de ce pays sans jamais venir leur demander leur avis ? pourquoi faut-il que les mandats représentatifs soient considérés comme des blancs seings qui ne poseraient la question du quitus que lors de l'élection suivante ? on connait des organisations qui réunissent leurs adhérents avant le début d'une négociation pour déterminer le contenu du mandat de négociation. Quelques unes. Mais ce large processus permettant à chacun, et en premier chef aux principaux intéressés, de s'exprimer en toute liberté, je n'ai pas le souvenir qu'il ait existé un processus de ce type au cours des 45 ans d'évolution de notre système de formation professionnelle. Après tout, peut être ceci explique-t-il cela. 

29/05/2015

Soyez performants, courez entravés !

Cette réforme prend décidément l'allure d'une valse à trois temps : un en avant et deux en arrière. Chaque fois que des signes favorables laissent penser que tout le monde va enfin se mobiliser avec comme objectif l'accès du plus grand nombre à la formation, il se trouve des grains de sable, aux allures de rocher de Sisyphe, pour venir rappeler que ce n'est vraiment pas gagné. On attendait la décision, ce vendredi, de la CNCP à propos de la troisième série de certifications recensées à l'inventaire des certifications. Et l'on pensait qu'il y aurait matière, après les deux encourageantes premières sessions, à faire entrer des certifications permettant de faire, enfin, vivre les dispositifs qui y sont dorénavant articulés. C'est peu de dire que la déception est au rendez-vous : petite liste et beaucoup de certifications sectorielles dont une grande partie de certifications règlementées qui n'apporteront pas grand chose en terme d'accès à la formation. Certes, on notera les deux premiers certificats de la FFP, qui pourraient en annoncer d'autres, si toutefois les grains de sable ne s'accumulent pas. 

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Catherine Huppey - Taureau entravé

Car en effet, on sent bien que le mécanisme grippe à deux niveaux : celui des autorités de saisine, indispensables pour que les demandes d'inscription à l'inventaire puissent être examinées. Du côté de certains ministères les réponse sont dilatoires ("pas le temps","pas les moyens","pas de doctrine"....) ou carrément horripilantes lorsque l'on sent que l'interlocuteur est plus soucieux de sa position ("je dois m'assurer que ma position ne souffre aucune critique....") que d'encourager les initiatives. On voudrait ne pas tomber dans le cliché de l'administration qui freine les bonnes volontés, mais il faut parfois vraiment se retenir (pour le coup, raté). Et si l'on se tourne vers les CPNEFP on s'entend souvent répondre que les organisations syndicales préfèrent les diplômes aux certifications de l'inventaire. Manifestement, la base n'a pas été consultée. Après ce premier obstacle, vient la CNCP où les mêmes représentants institutionnels passent la deuxième lame. Au final, alors que plusieurs centaines de certifications utiles pourraient rapidement être recensées, on se retrouve une fois de plus avec un système malthusien. Il faut avoir une certaine dose d'optimisme (d'inconscience ?) pour se dire que la réunion de la semaine prochaine entre le Ministère, les Régions et les partenaires sociaux (sauf la CGPME et la CGT qui n'ont mesquinement pas été invitées) qui se donne pour objectif de relancer la machine sera utile. C'est pourtant ce que l'on va faire d'ici là. 

Inventaire 29 mai 2015.pdf

28/05/2015

En direct du rivage des Syrtes

Le livre m'avait profondément marqué en mon adolescence. La forteresse au bout du désert. La réalité tremblante comme une oasis au milieu des dunes, comme un rêve, un mirage, un rivage. Le vrai temps retrouvé, quand plus rien ne le rythme. L'incapacité à s'établir dans l'inaction, l'impossibilité de vivre sans attente, le désir du désastre. Tout ceci écrit au rythme du sable qui glisse, invisible, le long de la vallée. Le rivage des Syrtes, comme une fin d'adolescence. Mais pourquoi tout d'un coup ce souvenir alors qu'il est question du COPANEF et de sa nouvelle décision...de ne pas décider ? Peut être parce que le charme du temps suspendu n'opère que lorsque c'est sa propre vie qui est en jeu, et beaucoup moins lorsque l'on joue avec celle des autres. 

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Le COPANEF a en effet, lors de sa séance du 26 mai dernier, décidé de différer à nouveau la question de l'inscription sur la liste nationale interprofessionnelle du CPF, les certifications figurant à l'inventaire établi par la CNCP. On pensait pourtant que le fait que de nombreux COPAREF et CPNEFP aient commencé à piocher largement dans l'inventaire constituerait une indication forte de l'intérêt de ces certifications et que le souci d'égalité d'accès primerait. Il n'en est rien. La prochaine échéance pour traiter de cette question est fixée au 7 juillet. D'ici là, l'attente se poursuit sur le rivage des Syrtes. 

18/05/2015

Deux pour le prix d'un

Dans moins d'un an, toutes les entreprises devront avoir tenu un entretien professionnel avec chaque salarié présent dans l'entreprise lors de l'entrée en vigueur de la loi du 5 mars 2014, soit le 7 (échéance au 7 mars 2016 donc). La loi livre une double définition de cet entretien, positive et négative. La définition positive est que l'entretien porte sur les perspectives d'évolution professionnelle du salarié, notamment en terme de qualification et d'emploi. La définition négative est qu'il ne porte pas sur l'appréciation du travail du salarié. Il apparaît donc clairement que le code du travail opère un partage : le diagnostic sur les compétences nécessaires à l'exercice de sa fonction relève d'un éventuel entretien managerial au cours duquel le travail du salarié est évalué (et non le salarié comme on le dit souvent à tort), l'entretien professionnel portant sur les compétences qui pourraient être recherchées dans le cadre d'une évolution future. 

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Compte tenu des obligations de gestion des compétences qui pèsent sur toute entreprise (obligation d'adaptation, obligation de veiller à la capacité à travailler en sécurité et en préservant sa santé,...), cette distinction créé une quasi-obligation d'avoir deux processus d'entretien. Un entretien managerial pour gérer le présent et les besoins de compétences (et non de formation) immédiats et un entretien professionnel pour envisager les possibilités de développement des compétences (et non d'accès à la formation) compte tenu des évolutions envisageables des activités de l'entreprise, des emplois et des compétences. Et la logique voudrait que ce soient deux interlocuteurs différents (ligne manageriale pour le premier et ligne RH pour le second) qui assurent les entretiens. Tout ceci ne serait que la stricte déclinaison des dispositions de l'article L. 6315-1. On parie que les pratiques seront un peu décalées et que beaucoup ne résisteront pas à la tentation du un pour le prix d'un ? ce qui nous promet de beaux débats en 2020 quand il s'agira d'apprécier si les entreprises se sont acquittées de leurs obligations. A moins que d'ici là, un coup d'éponge magique...

06/05/2015

La nature a horreur du vide, elle n'est pas la seule

En complément de la petite séance de "remotivation" du lundi matin, Rebsamen a fait parvenir aux OPCA un courrier leur indiquant la conduite à tenir en matière de CPF : traiter les demandes dans les meilleurs délais, accepter les dossiers d'où qu'ils viennent (organismes de formation, individus), assumer un financement sans attendre la collecte 2016 conformément aux règles comptables applicable aux OPCA, définir des taux de prise en charge et les rendre publics, favoriser la modularisation, commencer à financer des actions de lutte contre l'illettrisme, etc. En somme, tout ce qui peut permettre de faire fonctionner un dispositif en utilisant les souplesses du cadre règlementaire plutôt que d'en faire une interprétation restrictive qui sert de prétexte à l'inertie. Il paraît que quelques représentants paritaires ont été agacés par ce courrier un tantinet directif. C'est possible mais ils devraient se souvenir que la nature à horreur du vide.

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Les paritaires s'étaient déjà émus que l'Etat leur indique ce qu'ils avaient à faire en 2009, ou qu'on les soumette à 140 indicateurs de performance dans le cadre des COM depuis 2012. La logique est pourtant toujours la même : dès lors que le système paritaire n'agit pas, ou le fait à un rythme qui est en décalage complet avec les besoins des utilisateurs (entreprises, salariés), il ne faut pas s'étonner que d'autres agissent à sa place. Puisqu'aucun OPCA ne s'est soumis, pendant 40 ans, à une auto-évaluation et n'a défini les critères de sa performance, il ne faut pas s'étonner que l'Etat ait pris le relais en imposant ses propres critères, peu pertinents. Mais il ne sert à rien de critiquer ce manque de pertinence si l'on est pas en capacité de mettre en place soi-même les bons indicateurs d'évaluation de son action. Comme il ne sert à rien de critiquer un courrier qui n'aurait jamais existé si chacun avait tenu son rôle. A ne pas tirer les leçons de ces expériences, l'assurance formation prend tout droit le chemin de l'assurance maladie ou de l'assurance chômage, à savoir celui d'un paritarisme administré, autrement dit d'une étatisation progressive d'un régime social. Après cela, le paritarisme aura vécu. 

05/05/2015

De l'art de verrouiller

Le verrou a mauvaise réputation. Il n'est pourtant pas toujours synonyme d'enfermement ou de contrainte. Chez Fragonard, il est la condition de l'intimité choisie des amants saisis par les impatiences du désir. C'est qu'il n'est pas ici outil de pouvoir et de contrainte mais au contraire gage de liberté. 

Un Ministre c'est très occupé, d'où l'expression "avoir un agenda de ministre", et cet encombrement de l'agenda ne facilite pas, on s'en doute, le temps de la réflexion et encore moins celui de la pensée sur le sens et contresens du verrou. Pourtant, il eût été souhaitable qu'avant d'aller tirer les oreilles des OPCA lundi 4 mai en les priant de mouiller la chemise pour faire avancer le CPF, le Ministre s'interroge sur les causes d'un démarrage raté. Comme les médecins de Molière font une fixation sur les sangsues et les ventouses, le consultant est un maniaque du diagnostic, avec la conviction qu'un mauvais diagnostic ne peut déboucher que sur de piètres solutions. S'il avait pris ce temps, qui manifestement lui a manqué, il aurait pu identifier que si un verrou peut avoir du bon, l'abondance en ce domaine peut s'avérer néfaste. 

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Car ce sont quatre verrous qui ont été posés sur le chemin de la formation pour qui veut faire usage de son compte personnel de formation : 

- la nécessité d'une certification (avec un inventaire qui n'a pas trouvé son rythme de croisière et un RNCP inadapté) ;

- la nécessité de choisir sur liste (avec la complexité des superpositions de listes) ;

- l'impossibilité pour l'individu de s'adresser directement à l'OPCA (et le détour par un conseil en évolution professionnelle qui n'a pas les moyens de ses ambitions) ;

- et au final la surprise du chef : les taux de prise en charge par l'OPCA qui constituent parfois l'insurmontable obstacle final lorsque les paritaires ont décidé, par exemple, qu'ils financeraient allègrement les formations de leur secteur mais seraient restrictifs sur tout le reste. 

Dans ces conditions, le petit tirage d'oreilles paraît assez vain. Et comme s'il en avait conscience, le Ministre, et il n'est pas le seul, déploie le parapluie : mais tout cela va prendre du temps, on ne peut faire de bilan en quatre mois, et le CPF n'est pas tout, loin de là, cela ne représente que 10 % des financements nous dit-on au Ministère. Certes, mais quatre mois c'est bien long pour ne toujours pas identifier les racines du mal et surtout ne pas les traiter, et si le CPF n'est pas tout, s'il n'est pas destiné à tout le monde, pourquoi avoir créé un droit pour 19 millions de salariés pour ensuite venir nous expliquer qu'il n'en concernera qu'une petite partie qui entrent dans les priorités et seront les seuls à qui on donnera la clé des 4 verrous ? à ce niveau d'incohérence, on pourrait appeler cela de la supercherie. Car chacun comprendra aisément qu'à droit universel correspondent des priorités larges et que si l'on veut un droit ciblé il fallait accepter de le réserver à ceux que l'on estimait prioritaires. Mais créer un droit pour tous et vouloir en réserver l'usage à quelques uns, c'est la garantie absolue que des verrous on a perdu la clé. 

04/05/2015

Replay !

Pour le Live, c'est raté, c'était ce matin à 10h sur Widoobiz. En communication, j'ai encore des marges de progrès, il paraît que les évènements il faut les annoncer AVANT !

Mais pas de panique, il y a un replay. Cela se passe sur Widoobiz, c'était à l'invitation de l'AFNOR qui est en passe de faire inscrire ses certifications à l'inventaire avant de certifier elle-même les organismes de formation à partir de l'an prochain, et c'est ici : widoobiz

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22/04/2015

C'est la FEST !

Le modèle est américain, développé par l'Université de Princeton, et connu sous l'appellation de 70-20-10, soit le pourcentage des compétences acquises par l'exercice d'une activité, par les collaborations professionnelles et par la formation formelle. En France, tout un pan des sciences humaines a travaillé sur cette notion d'apprentissage informel, dégageant les conditions de son existence, puisque l'on sait que la transformation de l'expérience en compétences n'est pas un processus automatique. Il ne faudrait pas oublier que l'une des finalités de la réforme de la formation était d'échapper...à la formation. C'est ainsi que doit se comprendre la défiscalisation des plans de formation : la reconnaissance qu'au-delà de la formation, d'autres formes de professionnalisation peuvent être développées et qu'il s'agit moins de se focaliser sur le volume de formation réalisé que sur l'articulation entre la formation et les autres modalités de professionnalisation. Il s'agit aussi, pour les responsables formation, de savoir quelles sont les compétences qui sont les mieux acquises par la formation et celles qui relèvent d'autres méthodes. Dans ce contexte, le Ministère du travail se prépare à lancer la FEST.

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Cie les Fêtes Galantes - Crédit photo : Jean-Pierre Maurin

Avant l'été, sera lancée une expérimentation sur les formations en situation de travail, notamment dans les TPE/PME. L'ambition du programme est de dégager les conditions de l'apprentissage en situation de travail dans des petites entreprises et d'identifier les possibilités de modélisation de ces formes d'apprentissage. Au-delà de l'ouverture du champ de la formation, de la reconnaissance des potentialités formatrices du travail, cette expérimentation pourrait également permettre de redéfinir l'action de formation et de la détacher enfin de cette conception étroite (objectifs, programme, modalités pédagogiques, suivi, évaluation) directement issue de la formation initiale. Si un tel résultat était atteint, la réforme n'aurait pas été vaine quels que soient ses résultats par ailleurs. 

21/04/2015

Code 201

Peut être fallait-il secouer le cocotier et se résoudre à user du buzz médiatique, puisque telle est faite notre société que l'image donnée prime sur le sens des choses. Toujours est-il qu'après l'inscription dans l'inventaire des certifications qui ouvrent la voie aux formations bureautique dans le CPF, voici qu'est aujourd'hui devenu accessible à tout un chacun, sous le code CPF 201, le socle de compétences. Alors que l'on nous annonçait un processus encore long avec la définition d'un référentiel de certification et une procédure d'habilitation des organismes de formation qui reportaient l'échéance de plusieurs mois, on a fait tout d'un coup comme s'il y avait urgence, et urgence il y a bien, et on a ouvert les formations du socle de compétences aux bénéficiaires du CPF. Le train de la réforme peut enfin quitter la gare. 

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Train japonais 201

Certes, reste à déterminer quelles formations sont effectivement éligibles, mais il appartiendra dans un premier temps aux OPCA de vérifier la cohérence entre la formation et le référentiel adopté par le COPANEF (voir ci-dessous). 

Ce faisant, c'est un heureux retour à la méthode qui aurait du prévaloir dès le début : ouvrir grand l'accès au dispositif dans un premier temps, pour assurer son succès, avant de le réguler si nécessaire. Pas très difficile de comprendre qu'il vaut mieux gérer le succès que de se condamner à l'échec par crainte de ne pouvoir satisfaire tout le monde. Sur une telle base, le CIF n'aurait jamais existé. Oui mais voilà, ouvrir le dispositif c'est faire confiance : aux individus, aux entreprises, aux organismes de formation et arrêter de penser tout le dispositif en ayant comme seule préoccupation de lutter contre de présumés détournements. Faire confiance, ce n'est pas inclus dans la réforme, mais ce serait un sacré changement.

Socle compétences.pdf

20/04/2015

On va finir par y arriver...

Les machines de l'ile, à Nantes, sont toutes un peu lentes au démarrage. Les mécaniques ont besoin de trouver leur rythme, de se déployer, de prendre l'ampleur du mouvement, avant de le répéter puis de l'accélérer, oh pas trop vite, car les machines sont puissantes, elles s'imposent, et n'ont guère besoin de faire illusion par la vitesse. Implacables machines. Peut être la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) est-elle un pachyderme lent qui peine à se mouvoir mais pourrait bien ne plus s'arrêter une fois lancé. En tous cas, après la première livraison de l'inventaire en février, le raté du mois de mars pour cause de virus intempestif dans les tuyaux, le mois d'avril nous amène une seconde livraison de l'inventaire avant celle de mai et la promesse d'ajouts mensuels. 

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Dans cette seconde livraison, on notera avec satisfaction que figurent deux certifications, le TOSA et le PCIE qui permettent de couvrir l'offre de formation en bureautique, désormais donc éligible aux périodes de professionnalisation. Reste à ce qu'elles soient reprises sur les listes du CPF. Et dans la liste nouvelle, mention spéciale pour les deux certifications portant sur l'éveil artistique et culturel des jeunes enfants, portées par l'Association Enfance et Musique que j'ai eu plaisir à accompagner sur ce chemin, qui permettra à davantage de professionnels d'intégrer l'éveil culturel et artistiques dans leurs pratiques professionnelles, et aux plus jeunes d'intégrer l'art et la culture dans leurs pratiques tout court. En commençant, par exemple, par photographier ses jouets, avant de passer à la photographie de rue, ce qui permet de faire l'expérience immédiate du fait que le l'art est une (autre) manière de regarder le monde. 

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Inventaire 17 avril 2015.pdf

13/04/2015

Tout...ou rien (todo o nada)

Depuis plusieurs années, le plus souvent avec Jean-Marie Luttringer, j'ai soutenu l'idée qu'il fallait débarrasser la formation de son encadrement fiscal et faire une place plus grande à la négociation collective. En 2004, on aurait pu penser que le cap allait être franchi : raté, l'accord entre les organisations n'était pas suffisant et le gouvernement laissa tomber l'affaire. En 2013, la courte majorité de l'ANI du 14 décembre 2013 permit la loi du 5 mars 2014, la défiscalisation du plan et l'ouverture d'un espace inédit pour la négociation collective. Au rugby on sait que créer des espaces c'est bien, mais que cela ne sert à rien s'il n'y a pas l'essai au bout. Alors, un an après, essai ou pas ? 

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Un premier constat au vu des accords signés : dans l'industrie (métallurgie, chimie, pharmacie...) et les services financiers (banques, assurance,) pas d'appel des grands espaces. Pas plus de conventionnel que que de ballons envoyés à l'aile par le Béziers des années 70. Et les autres ? c'est ici que la ligne d'essai s'éloigne et que le french flair en prend un coup. Dans le bâtiment, l'accord propose la mise en place d'une contribution conventionnelle de 0,2 %. Pas assez estiment les syndicats majoritaires qui s'opposent à l'accord. Dans le sanitaire et social, l'accord prévoit 0,35 % de mutualisation obligatoire et 0,65 % d'obligation d'investissement. Soit un doublement de l'obligation légale. Pas assez estiment les syndicats, unanimes, qui ne signent pas l'accord. Face à ce tout ou rien, le pari de la démocratie sociale et du développement d'un régime conventionnel de financement de la formation est mal engagé, pour ne pas dire déjà perdu. Il porte en germe la liquidation de la gestion paritaire et trace pour les OPCA un destin d'opérateur des politiques publiques. On aimerait se tromper et penser que la créativité de certains secteurs, comme l'intérim, pourrait servir d'exemple. Mais force est de constater que plus on avance, plus la ligne d'essai recule. 

12/04/2015

CHUT !

Le chiffre de 150 dossiers de CPF financés depuis le début de l'année ayant été divulgué, et faisant obstacle à la communication triomphale du million de comptes ouverts et des 3 millions de visiteurs sur le portail dédié, il ne sera désormais plus transmis par le Ministère du Travail de chiffres sur les utilisations réelles du dispositif. Vous ne saurez donc pas que nous en sommes désormais à 304 dossiers financés, dont 25 par POLE EMPLOI depuis le début de l'année. Vous n'en conclurez donc pas, ce serait faire du mauvais esprit, que le dispositif est enlisé, cette appréciation péjorative étant dénuée de fondement puisque l'on nous explique qu'il faudra trois ans pour que le dispositif fonctionne. Vous ne vous inquiéterez pas pour les organismes de formation en chute d'activité qui réduisent leurs effectifs, mais au contraire vous vous féliciterez que la mise en place d'un si bel outil permette de faire du ménage auprès de ces organismes qui "font de l'argent" (sic) avec la formation et vous ne vous interrogerez pas sur les millions d'argent public qui viennent chaque année combler les pertes de l'AFPA. 

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Vous ne trouverez pas inquiétant que les organisations syndicales aient les plus grandes réticences à inscrire sur les listes des formations éligibles des certifications inscrites à l'inventaire de la CNCP aux motifs qu'elles ne sont pas diplomantes (c'est le principe même de l'inventaire...) ou qu'elles vont permettre aux entreprises de faire des économies sur leur plan de formation et vous considèrerez comme accessoire la question de l'accès réel en formation des salariés au regard de cet objectif. Vous ne trouverez pas plus alarmant qu'une seule organisation syndicale sur 5 ait voté pour que l'anglais soit accessible dans le cadre du CPF, car il n'est en effet pas du tout prioritaire que les salariés développent leurs compétences en langues, et après tout s'il y a un enjeu, les entreprises n'ont qu'à payer. 

Ainsi rassurés, vous n'irez pas chercher d'informations sur le fonctionnement du CPF et vous ne considérerez pas que ce qui compte ce n'est pas le dispositif mais son efficacité, et vous serez admiratifs devant tous ces visiteurs du site. Votre satisfaction se trouvera d'ailleurs considérablement augmentée par l'annonce de la création d'un compte d'activité qui regroupera le compte personnel de formation, le compte pénibilité et sans doute quelques autres comptes. Chic, un futur nouveau site à visiter. Pour le reste, CHUUUUTTT !!!

04/04/2015

Le DIF ressuscité

C'est sans doute l'approche de Pâques et son ambiance résurectionnelle qui a conduit les députés à voter la loi du 31 mars 2015 par laquelle est créé le DIF....pour les élus locaux. Charmes de l'incohérence législative : alors que le DIF est voué à disparaître pour être remplacé par ce progrès considérable qu'est le compte personnel de formation, voici que l'on créé un droit nouveau sans avenir. De la belle ouvrage assurément. Au point que l'on en vient à se demander pourquoi les élus, si majoritairement persuadés que le CPF est une innovation majeure, préfèrent pour eux-mêmes bénéficier du DIF ? peut être n'ont ils pas envie de fréquenter le portail du CPF ? de faire une recherche sur des formations diplomantes inaccessibles ? de ne pas savoir à qui s'adresser pour le financement ? bref, peut être n'ont-ils pas envie d'entrer dans le droit commun ? Noli me tangere comme disait l'autre. 

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Fra Angelico - Noli me tangere

Bien entendu on nous dira que les agents des collectivités locales bénéficiant du DIF, il était plus logique de créer le DIF, plutôt que le CPF, pour les élus locaux. Outre que l'on ne voit pas en quoi le statut des élus et ceux des fonctionnaires territoriaux doit avoir des points communs, on en profitera pour ajouter que la transposition du DIF au CPF pour les trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpitaux) qui devait être concomitante à la création du CPF, puis différée d'un an à peine, est aujourd'hui renvoyée aux calendes et ne figure même plus à l'état d'un quelconque projet. Finalement, comme il se doit pour Pâques, le DIF ressuscité c'est tout simplement le message que si l'on veut voir le système de formation gagner en cohérence et en efficacité, il faut y croire. Aux miracles. 

31/03/2015

Avis de tempête sur le CPF

Le compte personnel de formation est enlisé. Dans une chronique réalisée pour l’AEF, retour sur les raisons de ce blocage et les décisions qui permettraient d’en sortir. Car il est temps pour le CPF de sortir du terrain vague et de prendre le large !

DEBLOQUER LE CPF.pdf

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Terrain Vague