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22/04/2015

C'est la FEST !

Le modèle est américain, développé par l'Université de Princeton, et connu sous l'appellation de 70-20-10, soit le pourcentage des compétences acquises par l'exercice d'une activité, par les collaborations professionnelles et par la formation formelle. En France, tout un pan des sciences humaines a travaillé sur cette notion d'apprentissage informel, dégageant les conditions de son existence, puisque l'on sait que la transformation de l'expérience en compétences n'est pas un processus automatique. Il ne faudrait pas oublier que l'une des finalités de la réforme de la formation était d'échapper...à la formation. C'est ainsi que doit se comprendre la défiscalisation des plans de formation : la reconnaissance qu'au-delà de la formation, d'autres formes de professionnalisation peuvent être développées et qu'il s'agit moins de se focaliser sur le volume de formation réalisé que sur l'articulation entre la formation et les autres modalités de professionnalisation. Il s'agit aussi, pour les responsables formation, de savoir quelles sont les compétences qui sont les mieux acquises par la formation et celles qui relèvent d'autres méthodes. Dans ce contexte, le Ministère du travail se prépare à lancer la FEST.

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Cie les Fêtes Galantes - Crédit photo : Jean-Pierre Maurin

Avant l'été, sera lancée une expérimentation sur les formations en situation de travail, notamment dans les TPE/PME. L'ambition du programme est de dégager les conditions de l'apprentissage en situation de travail dans des petites entreprises et d'identifier les possibilités de modélisation de ces formes d'apprentissage. Au-delà de l'ouverture du champ de la formation, de la reconnaissance des potentialités formatrices du travail, cette expérimentation pourrait également permettre de redéfinir l'action de formation et de la détacher enfin de cette conception étroite (objectifs, programme, modalités pédagogiques, suivi, évaluation) directement issue de la formation initiale. Si un tel résultat était atteint, la réforme n'aurait pas été vaine quels que soient ses résultats par ailleurs. 

Commentaires

L'analyse des pratiques professionnelles est effectivement une bonne chose. Elle permet une réflexion et une progression professionnelle sauf qu'elle trouve vite ses limites : temporelles, quand on n'a déjà pas le temps de travailler correctement (en 35 h) on ne peut se poser pour réfléchir ensemble au travail. Et par ailleurs les limites du travail formateur sont vite atteintes dans les travaux à la chaîne ou sans grande valeur ajoutée (hôtesse de caisse). Pour les millions de travailleurs réalisant des emplois sans stimulation intellectuelle (découper des poulets dans une usine) c'est par la mobilité professionnelle (on change de métier, on progresse en s'adaptant et en intégrant de nouvelles tâches) qu'on peut se former et agrandir son portefeuille de compétences.
Pour que les Français apprennent l'anglais, puissent le parler il faut aussi qu'ils suivent des formations (ou qu'ils partent vivre à l'étranger).
Cette catastrophique réforme de la formation démontrera par l'absurde que le roi est nu, qu'il y a en fait moins de 10 % des sommes nécessaires pour former tous les salariés (de là l'insuccès du DIF puisque personne ne voulait le financer pour tous les salariés) et aussi que le chiffre de 32 milliards dans la formation est un trompe l'oeil destiné à masquer que c'est l'Etat qui gaspille en premier lieu les fonds de la formation en France (l'éducation nationale = 1 milliard d'euros de gaspillés) Tout ceci avait été fort bien décrit par la commission sénatoriale Carle en 2007.

En fait c'est tout notre système social, institutionnel et administratif qui est dépassé, il faudra du courage pour tout changer mais l'implosion n'est peut être plus très loin (et elle pourrait avoir de terribles conséquences).

Écrit par : cozin | 23/04/2015

En espérant que cette fois ils vont penser à s'entourer des bons conseils et de ceux qui ont réfléchi à la question : "entreprise ou organisation apprenante". Si bien sûr les pédagogues font encore partie du monde de la FPC.

Écrit par : kristine | 23/04/2015

Quand vous dites que la finalité de la réforme de la formation est d’échapper à la formation, je songe immédiatement à ce fantasme de reconstituer un mammouth à partir de son génome. On appellerait cette bête le 6353-1. Car aujourd’hui, une entreprise qui confie sa contribution volontaire à son OPCA de branche avec l’espoir de mettre enfin en place, de nouvelles modalités pédagogiques affranchies du passage au poste frontière où Procuste l’attendait, entend la petite voix de son organisme lui susurrer que Gouvernemaman a un œil dans le dos et qu’il serait prudent d’attendre la parution du décret sur la qualité de la formation.

Écrit par : Frank Poole | 25/04/2015

Ah oui mais sauf que les deux sujets n'ont rien à voir. Les versements volontaires sont affectés non pas à des actions de formation mais "au développement de la formation continue" et le Ministère admet que cela inclus assez largement des actions de professionnalisation et pas des seules actions de formation. Ce n'est pas bien, pour les OPCA qui ont ces pratiques, de mettre sa frilosité et son manque d'innovation sur le dos des autres. En d'autres termes, faut pas trop charge l'éléphant...

Bonne journée

jpw

Écrit par : jpw | 25/04/2015

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