20/04/2015
On va finir par y arriver...
Les machines de l'ile, à Nantes, sont toutes un peu lentes au démarrage. Les mécaniques ont besoin de trouver leur rythme, de se déployer, de prendre l'ampleur du mouvement, avant de le répéter puis de l'accélérer, oh pas trop vite, car les machines sont puissantes, elles s'imposent, et n'ont guère besoin de faire illusion par la vitesse. Implacables machines. Peut être la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) est-elle un pachyderme lent qui peine à se mouvoir mais pourrait bien ne plus s'arrêter une fois lancé. En tous cas, après la première livraison de l'inventaire en février, le raté du mois de mars pour cause de virus intempestif dans les tuyaux, le mois d'avril nous amène une seconde livraison de l'inventaire avant celle de mai et la promesse d'ajouts mensuels.
Dans cette seconde livraison, on notera avec satisfaction que figurent deux certifications, le TOSA et le PCIE qui permettent de couvrir l'offre de formation en bureautique, désormais donc éligible aux périodes de professionnalisation. Reste à ce qu'elles soient reprises sur les listes du CPF. Et dans la liste nouvelle, mention spéciale pour les deux certifications portant sur l'éveil artistique et culturel des jeunes enfants, portées par l'Association Enfance et Musique que j'ai eu plaisir à accompagner sur ce chemin, qui permettra à davantage de professionnels d'intégrer l'éveil culturel et artistiques dans leurs pratiques professionnelles, et aux plus jeunes d'intégrer l'art et la culture dans leurs pratiques tout court. En commençant, par exemple, par photographier ses jouets, avant de passer à la photographie de rue, ce qui permet de faire l'expérience immédiate du fait que le l'art est une (autre) manière de regarder le monde.
00:30 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : formation, certification, photo, art, culture, éducation, réforme, bonne nouvelle
Commentaires
Sans prétendre juger ni connaître le "certificat de capacité à intégrer l'éveil culturel et artistique des enfants à sa pratique professionnelle" mais en me plaçant dans l'optique de la professionnalisation et du développement des compétences des salariés du secteur privé, je ne vois pas trop à qui s'adresse ce certificat (des animateurs soci- éducatif peut être, du secteur public).
Pour les centaines de milliers d'ouvriers ou de travailleurs non qualifiés dont l'avenir professionnel est incertain je ne vois pas l'intérêt de ce certificat de capacité.
Ce n'est pas non plus l'éveil culturel et artistique des travailleurs comme le prescrit la 8 ème compétences européenne (les compétences clé en version UE bien moins restrictives que le socle français proches de l'EN).
la sensibilité et l'expression culturelles étaient intéressantes mais au niveau d'un socle élargi à tous les travailleurs, ce n'est pas à ce que prétend former ce certificat.
Écrit par : cozin | 20/04/2015
Plus de 300 000 assistantes maternelles, des dizaines de milliers d'animateurs périscolaires, des dizaines de milliers d'éducateurs spécialisés travaillant notamment avec des enfants qui ont des difficultés sociales ou en situation de handicap, ou encore des animateurs de crèches et centres de loisirs ou bien des personnels de santé qui travaillent dans des services qui accueillent des enfants. Au total, plusieurs centaines de milliers de professionnels dont l'activité est tournée vers l'enfance et qui peuvent intégrer à leur pratique une dimension culturelle et artistique. Avec l'objectif d'ouvrir tous les enfants, avant qu'ils ne soient des travailleurs, à l'art et à la culture. Une double oeuvre éducative en somme.
jpw
Écrit par : jpw | 20/04/2015
Intéressant effectivement ce certificat ! Où peut-on en savoir plus ? Qui est le certificateur ? Les centres de formation ?
D'avance merci !
Écrit par : ValérieC | 20/04/2015
L'organisme certificateur et formateur est le même :
http://www.enfancemusique.asso.fr
jpw
Écrit par : jpw | 20/04/2015
Ces certificats ne semblent pas être présentés sur le site d'Enfance et musique.
Par ailleurs, quand on consulte le site de la CNCP, il n'est indiqué aucun certificateur pour ces deux certificats de capacité: jeu de piste garanti pour qui souhaite se former...
Écrit par : O. Phelip | 21/04/2015
Ces certificats ne semblent pas être présentés sur le site d'Enfance et musique.
Par ailleurs, quand on consulte le site de la CNCP, il n'est indiqué aucun certificateur pour ces deux certificats de capacité: jeu de piste garanti pour qui souhaite se former...
Écrit par : O. Phelip | 21/04/2015
Bonjour Olivier,
Il faut un peu de temps pour que la certification soit présentée sur le liste. C'est une création. A charge ensuite pour l'organisme de la faire connaître.
jpw
Écrit par : jpw | 21/04/2015
Ok, j'ai compris mais je doute que beaucoup d'assistantes maternelles ou d'animateurs périscolaires utilisent hors temps de travail et sans le paiement d'aucune allocation formation leur CPF pour ce type de formation.
Cela me semble plutôt relever du Plan de Formation et j'attends de voir comme les OPCA vont financer ce type de formation.
Écrit par : cozin | 20/04/2015
1- Pourquoi n'envisagez-vous que le suivi de ces formations en dehors du temps de travail ?
2- Quant à la prise en charge, Uniformation, qui est notamment l'OPCA de la branche des Acteurs du lien social et familial (centres sociaux, crêches associatives), financera les heures à hauteur d'un maximum de 25€/h (+ frais annexes + une fraction de la rémunération si réalisation sur le temps de travail) si elles sont suivies au titre du CPF (ce qui suppose que ces certificats de capacité soient retenus sur une des listes). Dans cette attente, ces formations pourront être suivies au titre de la Période de professionnalisation (forfait de 15€/h) et également, comme vous l'indiquez, du plan de formation.
Écrit par : O. Phelip | 21/04/2015
Un peu bizarre et limite ces "organismes" de formation qui sont aussi certificateurs, comment être juge et parti ? comment un OF pourra-t-il refuser une certification à l'un de ses clients ?
Ou alors suffira-t-il de participer pour prétendre à la certification (comme aux JO !)
Écrit par : cozin | 20/04/2015
Pour l'intégralité des diplômes inscrits au RNCP, soit les titres et diplômes reconnus par l'Etat, le formateur est aussi le certificateur (ou le certificateur par délégation pour certains titres). La question n'est pas nouvelle, elle renvoie à la qualité de la certification et à la déontologie de l'organisme.
Personne n'a intérêt à fabriquer des machines à vendre de la certification sans garantie.
jpw
Écrit par : jpw | 20/04/2015
Tiens, on commence à s'apercevoir qu'il y a un petit côté "anti-concurrentiel" dans ces histoires de certifications...
Écrit par : bcallens | 20/04/2015
Une question pourrait se poser à l'avenir :
Que se passera-t-il pour un stagiaire de la FPC (en CPF) qui abandonnerait au bout de x jours (ou mois) sa formation de 150 ou 300 heures (étalées parfois sur plusieurs années),
1) l'organisme de formation sera-t-il payé sur les heures réalisées,
2) sur les heures commandées,
3) Après le passage de la certification
4) si la certification est réussie pour un quota de stagiaires ?
ou, cinquième possibilité, cela n'aura aucune importance puisque pratiquement aucun salarié ne réalisera de formation CPF et que les organismes de formation privés auront disparu en France depuis belle lurette.
Écrit par : cozin | 20/04/2015
Bonjour,
Très franchement, des formations de 150 ou 300 heures, je n'y crois absolument pas...si c'est du hors temps de travail, ce seront des heures prises le soir, le samedi ou les congés...
Pour ce qui est du problème de concurrence, on a déjà le cas où le certificateur est le formateur....Il y a aussi le cas où le certificateur sélectionne les organismes de formation (selon des critères qui peuvent être opaques) . N'oublions pas que même le socle est concerné par la certification. En bref, cela signifie que le CPF devient une chasse gardée, un marché cloisonné et fermé...
Écrit par : bcallens | 20/04/2015
En fait la solution est très simple : les organismes de formation publics vont avoir un quasi monopole de formation sur le CPF (avec quelques petites assocs pour garder du "privé").
Dès lors plus besoin de prouver qu'on travaille dans la qualité et dans la déontologie, cela coulera de source.
Les OF privés n'auront quant à eux qu'à aller former à l'étranger, là où il restera un marché concurrentiel de la formation.
Écrit par : cozin | 20/04/2015
Votre opposition au CPF vous emporte parfois un peu en dehors des réalités. Le marché des langues, ouvert au CPF, est un marché essentiellement privé. Lorsque le TOSA et le PCIE, qui viennent d'entrer à l'inventaire, seront également éligibles, toute l'offre bureautique privée pourra travailler sur le CPF. Si les organismes publics sont souvent positionnés sur des titres RNCP, sur les certifications de marché qui relèvent de l'inventaire les offreurs sont essentiellement privés.
jpw
Écrit par : jpw | 21/04/2015
@O. Phelip : je n'envisage pas que des formations soient suivies hors temps de travail parce que cela n'a quasiment jamais été le cas avec le modeste DIF qui durait 20 heures en moyenne.
L'immense majorité des salariés qui ont pris leur DIF de 2004 à 2014 l'ont réalisé sur le temps de travail (présenté comme une avancée sociale), il serait désormais très surprenant que des salariés acceptent, sans aucune allocation formation, avec un CPF improvisé, sans le soutien de leur employeur, de se former pendant 50 ou 150 heures sur leur RTT le soir ou durant les CP.
Si cela arrive (quelques rares cas sans doute) ce sera via des formations de haut niveau destinées à des personnels très qualifiés (qui eux pourront comprendre que le temps de formation n'était pas le temps travaillé).
Écrit par : cozin | 21/04/2015
@jpw : sur le marché privé de la formation. La formation professionnelle est un nain économique en France, le plus grand OF pèse moins au niveau du CA qu'un hypermarché dans la Creuse. Les 32 milliards d'euros sont une trouvaille de communicants destinées à cacher le peu d'argent que notre pays dépense réellement en formation (dépenses pédagogiques, pas les salaires des stagiaires ou les frais annexes).
Hier en cherchant des infos sur le PCIE j'ai trouvé une offre certifiante de formation d'un "OF" dans le Sud de la France (06) : "BUREAUTIQUE : DEBUTANTS ET AVANCES - CERTIFICATION PCIE" cette "formation", tenez vous bien dure 245 heures (sur 8 mois) !!!! 245 heures de formation pour apprendre les rudiments de la bureautique (dont 1 stage pratique en entreprise...qui permet de faire payer par la collectivité des heures non encadrées) et on voudrait nous faire croire que les formations en France vont gagner en qualité. Cela a un nom, les stages parking (qui auraient pu être mené en 80 ou 100 heures maximum). On aimerait connaître le prix d'un tel monument éducatif (non indiqué sur le site de l'OF ni du Carif)
Écrit par : cozin | 21/04/2015
Bonjour
@jpw
"Vous dites que les certifications de marché qui relèvent de l'inventaire les offreurs sont essentiellement privés. "
Soit...Encore qu'il n'y a pas que la bureautique et les langues. Mais quid de l'hypothèse où le certificateur sélectionnerait les organismes de formation ?
Écrit par : bcallens | 21/04/2015
@bcallens : je ne vois pas où est le problème. C'est la même chose que de concéder une licence d'utilisation. Au propriétaire de la certification de fixer les conditions et les prix. Le système peut être totalement ouvert (TOEIC) ou fermé si le certificateur impose des conditions drastiques. Il peut aussi se réserver le monopole de la certification qu'il a créé, comme le dépositaire d'un brevet peut se réserver la production ou vendre des licences d'utilisation de son brevet.
jpw
Écrit par : jpw | 21/04/2015
@bcallens : je ne vois pas où est le problème. C'est la même chose que de concéder une licence d'utilisation. Au propriétaire de la certification de fixer les conditions et les prix. Le système peut être totalement ouvert (TOEIC) ou fermé si le certificateur impose des conditions drastiques. Il peut aussi se réserver le monopole de la certification qu'il a créé, comme le dépositaire d'un brevet peut se réserver la production ou vendre des licences d'utilisation de son brevet.
jpw
Écrit par : jpw | 21/04/2015
@ jpw
Pour ma part, cela me pose problème...
Dans le cadre du CPF, on n'échappera pas à la certification et on sera tous à la merci des certificateurs qui feront la loi...Et qui se rempliront les poches (pour une valeur ajoutée qui me paraît douteuse).
Quand on parle de propriété intellectuelle (de brevet ou de droit d'auteur), c'est bien de monopole d'exploitation qu'il s'agit.
Je ne suis pas sûr que tout le monde est bien conscient des choses...
Écrit par : bcallens | 21/04/2015
La quête de la certification est une très belle machine.... à exclure les travailleurs pauvres (ou précaires) de la formation.
Écrit par : cozin | 21/04/2015
C'est le principe même du diplôme : un passeport pour l'emploi et quant on a pas de passeport on reste de l'autre côté de la frontière. En même temps, la certification est source de reconnaissance. Entre les deux, mon coeur balance.
jpw
Écrit par : jpw | 21/04/2015
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