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08/01/2016

C comme...CERTIFICATION

Des salariés label rouge

 Exit l’apprentissage, la formation, l’acquisition, l’appropriation…bienvenue la certification. Nous aurons dorénavant des formations certifiantes, des organismes certifiés et des salariés aux compétences garanties. L’horizon de la formation est devenu celui de la certification.

 La voie nouvelle est pavée de bonnes intentions : exigence d’évaluation des acquis, de maîtrise des processus et de valorisation des résultats pour l’impétrant qui aura franchi tous les obstacles.

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La vie en rose

Mais il arrive que le revers de la médaille soit moins rose que l’avers et ouvre droit le chemin vers l’enfer. Celui de l’individu mesuré, ajusté, formaté, garanti premier choix, qui néglige l’apprentissage pour se caler sur les critères d’évaluation, qui perde la liberté, le droit à l’erreur et à l’expérimentation que comprend toute formation, pour se caler sur l’obtention de la certification. La voie sera étroite entre la standardisation normalisée et le bachotage généralisé.

Et si l’on parvient à éviter ces écueils, il faudra encore affronter quelques dangers : celui de la bureaucratie et du contrôle prenant le visage de la qualité ou de la rigidification des modes de production de la formation pour satisfaire aux exigences de la certification.

 Propos un peu négatif ? Vous pouvez le penser mais deux siècles d’expérience en matière de diplôme n’ont pas permis d’établir que les formations certifiantes soient par nature plus pertinentes ou plus performantes que les autres. Puisse l’avenir me donner tort.

07/07/2015

Toujours pas débloqué

Ce mardi 7 juillet se tient la réunion du COPANEF au cours de laquelle les partenaires sociaux vont se prononcer sur l'inscription sur la LNI des certifications inscrites à l'inventaire de la CNCP entre février et mai 2015. Soit 195 certifications, pour lesquelles le COPANEF s'apprête à prendre 186 décisions de rejet pour 9 avis favorables. Les heureux élus ? le PCIE et le B2I, cinq certifications de conducteurs (voyageurs et marchandises), le stage de préparation à l'installation et le diplôme de compétence en langues. Les raisons des rejets massifs ? d'une manière générale une aversion soutenue des organisations syndicales pour tout ce qui n'est pas diplôme ou CQP. Et tant pis pour les salariés qui souhaitent suivre des formations courtes, renvoyés à l'arbitraire de leur employeur. Dans le détail ? les organisations, essentiellement syndicales, ne veulent pas des tests. Exit donc le TOSA et le Voltaire. Pourtant une certification peut aussi bien vérifier une capacité à faire qu'évaluer un niveau de maîtrise d'une compétence. Et bien non, tant pis pour ceux qui considèrent que l'évaluation est pédagogique et permet de progresser en s'évaluant. 

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Annonce des décisions du COPANEF

Autres recalées ? les certifications associées à un outil. Pourquoi ? parce que trop "embedded" ou embarquées dans les outils. Oui mais si ce sont des compétences utiles pour des outils généralisés ? tant pis. Et pas plus de succès pour les certifications obligatoires (habilitations et autres) au motif qu'elles sont obligatoires et relèvent de l'employeur. Oui mais pourquoi ne pas appliquer la logique du permis de conducteur de transports et considérer que cela permet à des salariés, ou des demandeurs d'emplois, qui souhaitent exercer ces activités de s'y préparer ? 

Alors évidemment si l'on prend tout, il n'y a plus de listes.  Et voilà comment on parvient à illustrer la devise des Shadoks : 

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03/07/2015

Un décret sans qualité

Après la réaction d'humeur, retour sur l'analyse. Pourquoi le décret sur la qualité des prestations de formation soit n'aura aucun effet autre que la bureaucratisation du secteur, soit constituera une source infini d'arbitraire et donc de contentieux ? vous le saurez en lisant le commentaire "ligne à ligne" ci-dessous. Première hypothèse : le décret n'aura aucun effet. Par défaut de pouvoir gérer le volume, par incapacité à définir des critères inattaquables, par crainte des contentieux, par volonté également de ne pas rigidifier le marché ou de laisser le choix aux bénéficiaires, les financeurs procèderont à du référencement massif sur déclaration et à part le temps perdu à produire du dossier, on continuera comme avant. C'est le modèle du bilan de compétence qui fonctionne ainsi depuis 1990. Qui d'ailleurs peut prétendre que plus de 20 ans d'agrément des prestataires par les OPACIF ont garanti la qualité des bilans de compétences alors que l'Etat et les partenaires sociaux ont fait le diagnostic que les bilans étaient le plus souvent de qualité insuffisante et ont du coup créé le Conseil en évolution professionnelle ? 

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Pilote non certifié (et sans permis)

effectuant un dépassement de qualité

Soit les financeurs entreront dans le jeu du tri sélectif, avec une base juridique de piètre qualité, des critères mal définis et l'on aura des contentieux à répétition et de l'argent de la formation qui financera des procédures et des dommages et intérêts. 

Comme on le voit, dans les deux cas, la qualité est bien servie. Mais si quelqu'un a une lecture différente du décret et des raisons de se réjouir, surtout n'hésitez pas à m'en faire part ! c'est souvent dans la contradiction (ah la dialectique...) que l'on gagne en qualité.

COMMENTAIRE DECRET QUALITE .pdf

02/07/2015

Une bureaucratie sans qualité

On avait pas besoin d'attendre la publication du décret sur la qualité des prestations de formation pour savoir qu'on allait encore apporter une réponse absurde à la française (des textes, des obligations administratives, de la bureaucratie) à une question pourtant pertinente. Et puisqu'on me demande mon avis, je me fais un plaisir de le donner. 

INTERVIEW PUBLIEE PAR WK-RH 

« Le décret sur la qualité des formations répond peu sur le résultat, pas du tout sur l’efficacité »

Pour ce spécialiste de la formation professionnelle, le décret paru le 1er juillet imposant des critères pour contrôler la qualité des entreprises du secteur est une aberration qui répond bureaucratiquement à un objectif pourtant légitime.

par Manuel Jardinaud 02/07/2015 Liaisons Sociales Magazine

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Les six critères retenus pour contrôler la qualité des actions de formation financées par les OPCA, les régions ou Pôle emploi ont été publiés le 1er juillet par décret. Qu’en pensez-vous ?

On crée une obligation pour les financeurs, dont les OPCA, de regarder que les organismes de formation respectent eux-mêmes une obligation de qualité. De fait, ce texte crée un marché fermé de la formation continue, sous couvert de qualité, en introduisant une règlementation stricte pour l’accès au marché. On dit que la formation est libre et on crée des obligations pour y accéder. Il y a là une forte hypocrisie des acteurs. Il n’est pas exclu que de petits organismes ou des formateurs individuels ne puissent remplir ces critères très bureaucratiques alors qu’ils délivrent une formation de qualité. En fait, le texte se concentre sur des critères de structure, très peu sur le résultat et pas du tout sur l’efficacité.



Les organismes de formation devront être labellisés ou certifiés au plus tard en janvier 2017. N’est-ce pas un gage de qualité pour les salariés et les demandeurs d’emploi ?

Il faudrait prouver qu’un organisme de formation certifié ISO est plus performant qu’un autre sans label ni certification. Cela part d’un a priori non vérifié sur l’évaluation de la formation. C’est une réponse très mauvaise à une question par ailleurs légitime. En outre, cela peut créer un contentieux infini : un refus de financement aura une dimension arbitraire. C’est ce qui se passe déjà pour les bilans de compétences : les Opacif doivent labelliser les prestataires. En fait, ils ouvrent grand leurs listes, qui n’ont pas d’effet de filtre, et déréférencent quand il y a un problème. C’est une sanction a posteriori, pas toujours transparente, qui ne règle rien sur la qualité.



Qu’aurait-il fallu faire pour améliorer la qualité des formations ?

Je pense que l’on aurait très bien pu mettre en place un site de notation par les utilisateurs, salariés et demandeurs d’emploi, comme cela se fait dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. On aurait ainsi un effet bien plus fort et rapide. En outre, je crois qu’il aurait fallu augmenter les frais de gestion des OPCA pour leur permettre d’envoyer des gens sur le terrain pour vérifier sur place les actions de formation. Quand un OPCA a la capacité de bien connaître les prestataires, c’est le meilleur moyen d’avoir des formations de qualité et d’éviter la fraude. Avec ce décret, cela reste très administratif et centralisé et ne changera rien au final, à part exclure quelles petites structures. La qualité de la formation passe par la professionnalisation et une présence des financeurs auprès des organismes, pas par des textes et des nouveaux dossiers à ficeler.

10/06/2015

Vos g... les mouettes !

Lecteur de hasard qui sur ce blog est tombé au gré de ton errance sur les chemins électroniques du grand tout planétaire, passe ton chemin ! à lire ce qui va suivre tes facultés pourraient se trouver ébranlées. Spécialiste de la formation et des ressources humaines qui fréquente assidument, ou non, ce lieu, tu connais les artifices du jargon et les constructions de papier que le vent du terrain balayent. Alors tu peux sans prendre trop de risques lire les lignes qui suivent, elles vont te conter l'histoire de l'inventaire. Oui, oui, l'inventaire des certifications et habilitations, nouveau trésor de tous ceux qui s'obstinent à vouloir faire métier de la formation. Voici l'histoire : 

- l'inventaire nait le 24 novembre 2009...dans les textes. La loi confie à la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), le soin de construire et d'alimenter ce petit frère du Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP). Contrairement à son aîné, l'inventaire doit recenser les certifications non diplomantes à caractère transverse, ainsi que les certifications obligatoires ;

- pendant 5 ans, l'inventaire est mort-né. La CNCP n'agit pas, personne ne la presse et l'inventaire végète dans le cimetière des textes sans suite ;

- le principe du CPF est voté en juin 2013, les partenaires sociaux négocient l'ANI du 14 décembre 2013, la loi réformant la formation qui met la certification au coeur des dispositifs est adoptée le 5 mars 2014. Mais rien n'y fait. L'inventaire demeure engourdi dans la torpeur de la CNCP. 

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Cantona : "Quand les mouettes suivent le chalutier,

c'est qu'elles espèrent qu'on va leur lancer des sardines". 

- le CPF ouvre le 1er janvier 2015, toujours pas d'inventaire ;

- saisi par les organismes de langues, notamment, de la catastrophe économique qui se profile à l'horizon des organismes de formation, le Gouvernement demande instamment aux partenaires sociaux d'inscrire les certifications en langues à l'inventaire et de les faire figurer sur la liste nationale interprofessionnelle afin de les rendre accessibles à tous les bénéficiaires. Ce qui est fait, au grand dam des organisations syndicales qui parlent, pour certaines, de "viol" à propos de l'insistance du Gouvernement (z'ont quand même pas du être violés souvent) ;

- l'inventaire ouvre officiellement ses portes, et son portail sur le site de la CNCP, le 17 mars. Trois mois plus tard, deux commissions ont entériné l'inscription à l'inventaire  de quelques centaines de certifications ;

- L'arrêté du 31 décembre 2014, qui fixe la procédure d'inscription à l'inventaire est publié. Il détermine les autorités légitimes qui ont vocation à saisir la CNCP de toute demande : organisations syndicales ou patronales de niveau confédéral, CPNEFP, association des régions de france, etc. ;

- côté ministériel, personne n'est prêt, tout le monde cherche à qui refiler la patate chaude et les parrainages se font au compte goutte ;

- côté CPNE, le temps d'appropriation des enjeux et modalités de la certification est parfois très rapide...et plus souvent un peu plus long, quant on ne retrouve pas le blocage franco-français que hors du diplôme point de salut voire même que l'inventaire n'aurait jamais du voir le jour.

Et puis la cerise sur le gâteau : la CNCP demande aux branches professionnelles, lorsqu'elles présentent leurs propres certifications, d'être parrainées par une autre branche car sinon elles seraient juge et partie. Que l'on rajoute une condition au droit des CPNEFP qui leur est règlementairement reconnu témoigne d'une assez grande légèreté vis à vis des règles par ceux là même qui sont censés les faire respecter. Et au plan opérationnel, on frise l'absurde en demandant aux branches qui maîtrisent leurs métiers et leurs certifications d'obtenir la caution de celles qui ne les connaissent pas. 

Quant aux potentiels organismes certificateurs, ils en sont réduits à se demander quelle condition non règlementaire et inconnue d'eux on opposera demain à leurs demandes. Car bien évidemment, les règles du jeu ne sont ni officielles ni publiées, favorisant ainsi tous les délits d'initiés. Comme toujours, l'excès de bureaucratie constitue le terreau de l'arbitraire. 

Résumons, après l'inaction, l'excès de zèle. Et comme les syndicalistes le savent bien, ce sont les deux moyens les plus efficaces pour paralyser l'activité. 

Et lorsque vous venez expliquer tout ceci, en termes mesurés et choisis, on ne retient que la critique et on vous répond gentiment : ta g... la mouette. 

05/06/2015

Le petit télégraphiste : Ici Bulats à vous le CPF...

Le feuilleton BULATS continue, nouvel épisode à suivre ? bon week-end à tous en tout cas. 

 

Objet : Précisions BULATS allemand / anglais / espagnol / français dans le cadre CPF

Chers Agents BULATS,

 Compte tenu de la confusion apparente quant à la situation des différentes langues offertes par BULATS dans le cadre du CPF, nous tenons à vous informer que les tests BULATS sont référencés en 4 langues dans l’onglet « Inventaire » du site de la CNCP ainsi que sur le site moncompteformation.gouv.fr (voir ci-dessous les copies d’écran de ces sites).

bulats,anglais,certification,test,formation,cpf,réforme

De surcroît, sur le site moncompteformation.gouv.fr, il est possible d’accéder au BULATS en saisissant les termes « allemand », « anglais », « espagnol » ou « français » dans le moteur de recherche.

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Copie de la fiche BULATS sur le site CNCP (http://inventaire.cncp.gouv.fr/fiches/101/) :

 

En espérant que ces éléments vous apportent les précisions attendues,

Cordialement,

Cely Boussaingault

Head of Network Services, West Europe

29/05/2015

Soyez performants, courez entravés !

Cette réforme prend décidément l'allure d'une valse à trois temps : un en avant et deux en arrière. Chaque fois que des signes favorables laissent penser que tout le monde va enfin se mobiliser avec comme objectif l'accès du plus grand nombre à la formation, il se trouve des grains de sable, aux allures de rocher de Sisyphe, pour venir rappeler que ce n'est vraiment pas gagné. On attendait la décision, ce vendredi, de la CNCP à propos de la troisième série de certifications recensées à l'inventaire des certifications. Et l'on pensait qu'il y aurait matière, après les deux encourageantes premières sessions, à faire entrer des certifications permettant de faire, enfin, vivre les dispositifs qui y sont dorénavant articulés. C'est peu de dire que la déception est au rendez-vous : petite liste et beaucoup de certifications sectorielles dont une grande partie de certifications règlementées qui n'apporteront pas grand chose en terme d'accès à la formation. Certes, on notera les deux premiers certificats de la FFP, qui pourraient en annoncer d'autres, si toutefois les grains de sable ne s'accumulent pas. 

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Catherine Huppey - Taureau entravé

Car en effet, on sent bien que le mécanisme grippe à deux niveaux : celui des autorités de saisine, indispensables pour que les demandes d'inscription à l'inventaire puissent être examinées. Du côté de certains ministères les réponse sont dilatoires ("pas le temps","pas les moyens","pas de doctrine"....) ou carrément horripilantes lorsque l'on sent que l'interlocuteur est plus soucieux de sa position ("je dois m'assurer que ma position ne souffre aucune critique....") que d'encourager les initiatives. On voudrait ne pas tomber dans le cliché de l'administration qui freine les bonnes volontés, mais il faut parfois vraiment se retenir (pour le coup, raté). Et si l'on se tourne vers les CPNEFP on s'entend souvent répondre que les organisations syndicales préfèrent les diplômes aux certifications de l'inventaire. Manifestement, la base n'a pas été consultée. Après ce premier obstacle, vient la CNCP où les mêmes représentants institutionnels passent la deuxième lame. Au final, alors que plusieurs centaines de certifications utiles pourraient rapidement être recensées, on se retrouve une fois de plus avec un système malthusien. Il faut avoir une certaine dose d'optimisme (d'inconscience ?) pour se dire que la réunion de la semaine prochaine entre le Ministère, les Régions et les partenaires sociaux (sauf la CGPME et la CGT qui n'ont mesquinement pas été invitées) qui se donne pour objectif de relancer la machine sera utile. C'est pourtant ce que l'on va faire d'ici là. 

Inventaire 29 mai 2015.pdf

04/05/2015

Replay !

Pour le Live, c'est raté, c'était ce matin à 10h sur Widoobiz. En communication, j'ai encore des marges de progrès, il paraît que les évènements il faut les annoncer AVANT !

Mais pas de panique, il y a un replay. Cela se passe sur Widoobiz, c'était à l'invitation de l'AFNOR qui est en passe de faire inscrire ses certifications à l'inventaire avant de certifier elle-même les organismes de formation à partir de l'an prochain, et c'est ici : widoobiz

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Replay !

Pour le Live, c'est raté, c'était ce matin à 10h sur Widoobiz. En communication, j'ai encore des marges de progrès, il paraît que les évènements il faut les annoncer AVANT !

Mais pas de panique, il y a un replay. Cela se passe sur Widoobiz, c'était à l'invitation de l'AFNOR qui est en passe de faire inscrire ses certifications à l'inventaire avant de certifier elle-même les organismes de formation à partir de l'an prochain, et c'est ici : widoobiz

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20/04/2015

On va finir par y arriver...

Les machines de l'ile, à Nantes, sont toutes un peu lentes au démarrage. Les mécaniques ont besoin de trouver leur rythme, de se déployer, de prendre l'ampleur du mouvement, avant de le répéter puis de l'accélérer, oh pas trop vite, car les machines sont puissantes, elles s'imposent, et n'ont guère besoin de faire illusion par la vitesse. Implacables machines. Peut être la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) est-elle un pachyderme lent qui peine à se mouvoir mais pourrait bien ne plus s'arrêter une fois lancé. En tous cas, après la première livraison de l'inventaire en février, le raté du mois de mars pour cause de virus intempestif dans les tuyaux, le mois d'avril nous amène une seconde livraison de l'inventaire avant celle de mai et la promesse d'ajouts mensuels. 

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Dans cette seconde livraison, on notera avec satisfaction que figurent deux certifications, le TOSA et le PCIE qui permettent de couvrir l'offre de formation en bureautique, désormais donc éligible aux périodes de professionnalisation. Reste à ce qu'elles soient reprises sur les listes du CPF. Et dans la liste nouvelle, mention spéciale pour les deux certifications portant sur l'éveil artistique et culturel des jeunes enfants, portées par l'Association Enfance et Musique que j'ai eu plaisir à accompagner sur ce chemin, qui permettra à davantage de professionnels d'intégrer l'éveil culturel et artistiques dans leurs pratiques professionnelles, et aux plus jeunes d'intégrer l'art et la culture dans leurs pratiques tout court. En commençant, par exemple, par photographier ses jouets, avant de passer à la photographie de rue, ce qui permet de faire l'expérience immédiate du fait que le l'art est une (autre) manière de regarder le monde. 

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Inventaire 17 avril 2015.pdf

25/02/2015

Au bonheur des rentiers

L'activité de formation est une activité de production : de l'organisation, de la logistique, des actions, de la mesure qualité...comme dans d'autres domaines, on peut parler d'industrie tertiaire. Faire le choix de la certification systématique comme objectif de tous les dispositifs de formation pourrait bien faire voler en éclat ce marché. Avec d'un côté des producteurs à l'activité toujours plus assignée et encadrée, comme l'industrie s'est trouvée assujettie à des normes qualité qui constituent le meilleur moyen de sous-traiter tout en maîtrisant les processus de production, et de l'autre côté des rentiers qui, propriétaires de la certification toucheront des royalties pour rendre cette certification accessible, et par la même occasion le marché, à ceux qui n'y auraient pas accès sans cela. Pour les heureux possesseurs de la certification, voilà une source inépuisable de revenus sans les tracas de la production. De quoi envisager l'avenir sous le signe du farniente.

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Pour les organismes de formation, le positionnement sur le marché de la certification n'est plus une question, c'est une urgence. Et un choix autour de trois possibles : travailler avec des certifications libres d'accès (ce qui suppose que le certificateur ne réclame pas de rente ou une rente modique), développer sa propre politique de certification, en comprenant bien qu'une certification ce n'est pas simplement un quizz à la fin d'une formation mais l'établissement d'un processus de vérification de compétences (et non de connaissances) qui ont du sens, ce qui constituera pour beaucoup une révolution copernicienne, qu'il faudra ensuite amener à la reconnaissance en passant par les arcanes du RNCP ou de l'inventaire, la troisième alternative étant de trouver des partenaires avec lesquels les intérêts communs seront suffisants pour ne pas se trouver dans la situation du sous-traitant qui rend l'essentiel de la valeur ajoutée produite à son donneur d'ordre. Car cette quatrième possibilité sera la seule subsistante pour ceux qui n'auront pas pris le virage assez tôt et ne seront plus invités au bal des rentiers. 

26/01/2015

Réalité travestie

Est-ce par paresse, par ignorance, de la mauvaise foi, de la désinvolture, du parti pris, de l'incompréhension ? allez savoir. Toujours est-il que depuis quelques temps on peut entendre, ou lire, régulièrement que le compte personnel de formation est réservé à des formations qualifiantes, entendues comme des formations diplomantes ou des formations longues. On voudrait que le CPF ne fonctionne pas, on ne s'y prendrait pas autrement. Rappelons ici quelques faits : le CPF peut permettre de suivre des formations qui ne sont ni certifiantes ni qualifiantes (le socle de compétences par exemple). Et surtout, précisions ce qu'est une certification : il s'agit d'un processus de vérification du niveau atteint ou du niveau de maîtrise des compétences. 

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Andrew Matusik

Et dès que l'inventaire des certifications non diplômantes,  dont le retard de parution commence à générer plus de désespoir que Anne ma soeur Anne qui ne voit rien venir, dès que l'inventaire donc sera publié, on pourra vérifier qu'il y a bien des formes de certifications qui ne correspondent ni à l'acquisition d'une qualification ni à une nécessaire formation longue. Lorsque l'on pourra, par exemple, suivre des formations en langues, en bureautique ou en management, peut être que les représentations évolueront. En attendant, il faut encore faire avec. 

24/12/2014

On ira tous se faire certifier !

Organismes certifiés, formations débouchant sur une certification, à l'horizon de la formation se profile celui de la certification. Bonne nouvelle ? l'objectif était de permettre une meilleure prise en compte des résultats de la formation par la reconnaissance des compétences acquises. Comme toujours, une bonne idée colporte à son revers un petit enfer : celui de l'individu mesuré, ajusté, formaté, garanti premier choix à condition d'entrer dans les critères de certification qui tout à coup deviennent plus importants que la formation et que les apprentissages. Mais ainsi en a-t-il été décidé, alors convoquons Polnareff pour se persuader que la certification c'est un petit coin de paradis et éloignons l'idée que cela pourrait être le label rouge du cochon réduit au jambon. 

Qu’est-ce qu’une certification professionnelle ?

Une certification professionnelle est une attestation de maîtrise de connaissances, aptitudes ou compétences professionnelles. Elle est délivrée par une autorité légitime à l’issue d’un processus d’évaluation qui peut prendre différentes formes.


Qu’est-ce que le RNCP ?

Le Répertoire National des Certifications Professionnelles recense les diplômes et titres à finalité professionnelle reconnus par l’Etat. L’enregistrement peut être de droit ou sur demande. Les certifications inscrites au RNCP font l’objet d’une fiche descriptive identifiant les métiers, emplois ou fonctions visés ; les activités correspondantes ; les compétences validées par la certification ; les modalités d’accès à la certification.

http://www.cncp.gouv.fr/repertoire

Qu’est-ce que l’inventaire établi par la CNCP ?

L’inventaire établi par la CNCP recense les certifications et habilitations correspondant à des compétences transversales exercées en situation professionnelle.

L’inventaire comprend trois parties :

1)    Les certifications à caractère règlementaire (certifications obligatoires en vertu d’un texte législatif ou règlementaire pour pouvoir exercer une activité) ;

2)    Les certifications ayant une valeur d’usage reconnue sur le marché du travail (certifications utilisées par les entreprises)

3)    Les certifications ayant une utilité sociale.

 Qu’est-ce qu’un CQP ?

Les certificats de qualification professionnelle sont créés par décision d’une CPNEFP qui en assure la délivrance. Les CQP comprennent généralement un référentiel d’activité, un référentiel de compétences et un référentiel de certification. Les CQP peuvent être inscrits sur demande au RNCP.

Qu’est-ce qu’un CQPI ?

Un certificat de qualification professionnelle interbranches. Il s’agit d’une certification créée conjointement par plusieurs CPNEFP.

Qui peut assurer une formation débouchant sur une certification ?

L’organisme certificateur mais également tout organisme dès lors qu’il remplit les conditions posées par le certificateur.

Les listes établies par les partenaires sociaux comprennent-elles les organismes de formation qui préparent les certifications ?

Non. Un tel recensement serait difficilement exhaustif compte tenu du nombre d’organismes qui peuvent préparer à une certification. Il est donc nécessaire de faire une recherche complémentaire.

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Est-on obligé de passer la certification si l’on s’inscrit à une formation dans le cadre du CPF ?

Oui, lorsque la formation est certifiante, il est de la responsabilité du bénéficiaire de passer la certification. Par contre, il n’y a pas d’obligation de résultat.

Les résultats de la certification sont-ils communiqués à l’entreprise ?

Dans le cadre du CPF ce n’est pas l’entreprise qui achète la formation mais l’OPCA. Elle n’est donc pas le client de l’organisme certificateur et ne peut prétendre avoir directement accès aux résultats. Elles ne les aura donc que si le salarié les lui communique ou si elle prend en charge directement une partie du coût de la formation et devient client de l’organisme de formation. 

09/12/2014

Anne ma soeur anne...

...ne vois tu rien venir ? et surtout l'inventaire des certifications non diplômantes qui nous est annoncé maintenant depuis plusieurs mois. Il faut dire qu'il aurait du être élaboré....dès l'année 2002. Mais comme nous l'indiquent les bilans annuels successifs de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), il y a eu l'année sans personnel, l'année sans crédit, l'année sans informatique, l'année sans support technique, les années sans rien du tout (les plus nombreuses) et du coup....rien. Mais en septembre dernier, lueur d'espoir, on nous l'annonce pour l'automne. Puis pour l'entrée dans l'hiver et aujourd'hui pour l'entrée dans la nouvelle année. Résultat, nous en sommes réduits à guetter. 

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Pourtant, les enjeux ne sont pas minces : d'une part toutes les certifications inscrites à l'inventaire deviendront éligibles aux périodes de professionnalisation sans se voir appliquer la durée minimale de 70 heures. Sacré coup de boost pour les certifications en langues (TOIC, Bulats, Bright, Certificats Cambridge...) ou les certifications bureautiques (Microsoft et autres éditeurs) qui devraient trouver place dans l'inventaire. Et puis figurer dans l'inventaire c'est la possibilité d'une reprise sur les listes de formations éligibles au CPF, et sans doute le véritable point de départ pour ce droit nouveau. Et l'on comprend du coup que tous les organismes concernés manifestent quelques impatiences. Alors Anne, rassure les, tu l'aperçois l'inventaire dan ta lorgnette ?

26/11/2014

2300 et quelques...

Nom de code : Patricia, qui a réalisé une grande partie du travail technique d'inscription et de vérification des 2300 et quelques certifications qui figureront sur la première Liste Nationale Interprofessionnelle (LNI) des certifications éligibles au compte personnel de formation. Cette liste sera présentée ce mercredi matin officiellement par le COPANEF. Elle recense environ 800 certifications qui correspondent aux métiers supports identifiés par les partenaires sociaux : accueil, secrétariat, logistique, juridique, compta/gestion/finances, commercial/achat, juridique, ressources humaines, management. Et plus de 1500 qui sont des certifications transmises par 35 branches professionnelles. Le COPANEF a décidé de réserver, dans un premier temps, les Masters et Licences professionnelles, qui ne seront inscrits qu'après vérification des flux et de l'ouverture à la formation continue. 

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En route pour le CPF avec la mythique FIAT 2300

Le COPANEF a également décidé d'actualiser la liste en février, mai/juin et octobre 2015. Trois nouvelles étapes qui ne seront pas de trop pour affiner les choix réalisés, articuler la LNI avec les listes de branche et prendre en compte les certifications non diplomantes de l'inventaire que la CNCP publiera...prochainement (on attend vainement les informations promises sur le site de la CNCP). Et c'est à cette aune que l'on mesurera les positionnements de chacun : si le débat a été, somme toute, assez simple sur les certifications RNCP et les CQP, il risque d'être plus tendu lorsqu'il s'agira d'inscrire sur les listes des certifications qui, potentiellement, sont susceptibles de s'articuler avec les plans de formation. C'est là que l'on verra véritablement si le CPF est un outil qui permet à la fois d'engager des dynamiques individuelles et collectives, où s'il est positionné comme un droit exclusif du salarié, déconnecté de l'entreprise. C'est cette dernière option qui avait été retenue pour le DIF, on a vu où elle a mené. 

20/06/2013

Tu l'as vue ma poutre ?

Le Monde de l'économie s'en émeut : la chasse aux faux masters est ouverte ! (édition du jeudi 20 juin) et la loi sur l'enseignement supérieur qui sera votée en juillet ne lésine pas en prévoyant des sanctions pénales pour les dirigeants d'établissements qui utilisent abusivement le terme de master. Il faut dire que l'univers de la certification est une nébuleuse qui découragerait l'astronome le plus acharné, obligé de constater que de cette galaxie mystérieuse il ne parvient pas à voir le bout. Commençons par conseiller à la journaliste du Monde de ne pas céder à la précipitation qui la conduit à faire de l'enregistrement au RNCP une "astuce" pour faire croire que son diplôme est un vrai. Mais si c'est un vrai et non une astuce :  et c'est d'ailleurs le seul critère qui vaille indépendamment de l'appellation, est-ce que le diplôme délivré par l'établissement est enrégistré au Répertoire national des certifications professionnelles, auxquels cas il est reconnu et garanti par l'Etat, ou non. Pour le reste, le bal des hypocrites est ouvert, autrement dit les amis de la poutre.

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Sacha Sosno - La paille dans l'oeil du voisin

Au bal des hypocrites, la danse est ouverte par la Conférence des grandes écoles. Se plaindre de la confusion entretenue par des intitulés ambigüe alors qu'on a soi même créé des Mastères (pour le non initié, il est évident que la différence entre Master et Mastère est limpide...) qui sont positionnés sur un niveau inexistant dans les nomenclatures françaises et européennes (bac + 6) et dont la majorité ne sont pas enregistrés au RNCP (la commission ayant notamment refusé lorsqu'elle a constaté que le titre permettait d'attirer sur le seul nom de l'école des candidats qui ne remplissaient les conditions pour avoir le diplôme reconnu mais qui pourront prétendre au Mastère), c'est un peu fort de café. Quand à l'Education nationale, elle pourrait nous expliquer pourquoi plus de dix ans après la création du RNCP elle n' a toujours pas été capable d'y faire enregistrer l'intégralité de ses 10 000 masters, ce qui lui permettra au passage de s'exprimer sur la confusion qui peut résulter de la profusion. Mais non, l'urgence c'est de protéger l'appellation de Master et de la refuser y compris aux diplômes qui sont officiellement reconnus par l'Etat à ce niveau. Elle est pas belle ma poutre ?

25/01/2010

Le beau label

Que deviendrait l'homo consumeris sans les labels qui garantissent, certifient, authentifient, assurent ou proclament les qualités des produits ? il serait évidemment désorienté. Est-ce pour cela que la loi du 24 novembre 2009 a prévu que les structures d'orientation professionnelles devront dorénavant être labellisées pour pouvoir renvendiquer leur appartenance au service public de l'orientation, chargé d'informer et de conseiller les citoyens dans l'identification des chemins conduisant à l'emploi et à la formation ? et qu'elle prévoit également qu'à côté des certifications officiellement enregistrées dans le Répertoire national de la certification prendront place à titre informatif les Certificats de Qualification Professionnelle mais également les habilitations de personnes. Après la certification des produits et celle des organisations, s'avance la certification des personnes garantissant la traçabilité de la compétence avec autant de rigueur qu'Alfred Courmes garantit la qualité de sa peinture.

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Alfred Courmes - 45 % de BA (Saint-Sebastien) - 1961

Le Passeport Orientation Formation que la loi nous invite à constituer pour garder la preuve de nos compétences n'est-il donc qu'une gigantesque étiquette publicitaire estampillant chacune de nos activités et expériences ? cela serait plus ludique et moins dangereux que s'il s'agissait d'une réhabilitation du Livret Ouvrier, mais pour autant est-il indispensable, tels de frénétiques Petit Poucet, de garder tous les cailloux qui ont parsemé notre chemin ?

Pour nourrir la réflexion sur ces questions, une chronique réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF consacrée à la Labellisation dans le champ de l'orientation et de la formation.

05/06/2008

Chronique de la réforme annoncée (IV)

Le facteur Cheval aurait-il obtenu par la VAE un diplôme d'architecte, un CAP de maçon ou un titre de conducteur de travaux pour avoir conçu son Palais idéal ?
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Aurait-il eu la patience, comme pour son Palais, de remplir les 120 pages du dossier de validation ? le jury se serait-il transporté sur place et aurait-il du se concerter longuement pour déterminer les critères de validation des compétences démontrées par Cheval ?
 
Et Cheval aurait-il tiré fierté de ces diplômes ou l'oeuvre réalisée suffisait-elle à son apaisement ?
 
La quatrième chronique de la réforme de la formation professionnelle réalisée avec Jean-Marie Luttringer et publiée par l'AEF (Agence Education Formation : http://www.aef.info/) porte, on l'aura compris, sur la certification professionnelle.
 
La certification était une forme de valorisation des personnes, elle risque de devenir demain une condition de circulation à l'intérieur du marché du travail. Pour éviter une telle évolution, les négociateurs de la réforme devront nécessairement distinguer entre les certifications techniques qui valident des capacités à faire et les certifications qui permettent de construire sa qualification personnelle.