11/08/2016
LIGHTS
Ici c'est l'hiver. Le soleil bascule rapidement vers l'Ouest, ses rayons déclinant prenant les couleurs des matins d'été en France. La nuit venue, les rues s'éclairent et deviennent autres.
Les perceptions se modifient, les visions s'inversent, les sens s'abandonnent avec plaisir à leur affolement poétique.
Les invitations se font plus explicites.
A moins, au contraire, que l'abstraction s'impose et permette d'entrevoir ce point où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le communicable et l'incommunicable, le passé et le futur cessent d'être perçus contradictoirement.
André Breton vous glisse à l'oreille de prêter attention aux cafés-chantants de l'imaginaire.
Particulièrement à cette heure, entre chien et loup, lorsque les lumières du jour le cèdent à celles de la nuit.
Ici c'est l'hiver. Et la pluie vient parfois forcer le trait des couleurs nocturnes.
Elle exacerbe l'étrangeté des néons qui attendaient impatiemment de déployer leur brillance.
Les injonctions publicitaires ont des allures d'inquiétants messages sculptant notre futur.
Vite, retrouver des repères, du traditionnel, du banal, du connu.
Mais la nuit est la plus forte, et ses couleurs toujours changeantes forment le torrent dont les eaux vous emportent inexorablement.
00:05 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lumière, nuit, photo, vacances, voyage, australie
23/08/2014
La grande illusion
Las Vegas c'est la promesse d'une pluie de lumières, de jeux, de tentations permanentes, de possibilité d'aller au-delà des habitudes. Heureux présage que de s'y inviter un soir d'orage.
La luxure n'est pas le moindre des plaisirs capiteux dont la ville fait offrande.
Mais le mythe résiste peu lorsque l'on va au plus près de la lumière.
Du carton pâte, du décor de pièce de boulevard, du kitsch à deux balles, du char de carnaval, rien de bien excitant à se mettre sous la dent.
Même les salles de jeux ressemblent à des clubs anglais pour retraités de la classe moyenne qui viennent passer le temps en puisant dans leur bas de laine de pièces jaunes.
Pas vraiment la fièvre ni la fureur, simplement une galerie marchande en centre-ville plutôt que dans les habituelles périphéries. Et le jour revenu n'arrange rien qui souligne la ringardise d'une ville qui vieillit précocement et n'a pas encore découvert le second degré du kitsch, celui qui mobilise une pincée d'humour.
Et ce ne sont pas les tables de paris sportifs, aux ambiances de PMU à l'ancienne et de salle de contrôle de la NASA qui contribueront à recréer un semblant de mystère.
Manifestement la ville s'est assoupie et se contente de constater que quelques paillettes font toujours recette.
Il ne faut pas oublier qu'il y a spectacle dès que l'on peut filmer et que dans ce domaine, tout fait ventre.
Pas étonnant que ce soit à Las Vegas que l'on croit encore aux illusions de David Cooperfield.
Après tout, la ville est la démonstration qu'il peut y avoir de la fumée sans feu.
02:16 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : las vegas, casino, lumière, spectacle, nuit, cinéma, voyage
06/01/2014
Changement de lumière ou de décor ?
Tous les blasés, les cyniques, les "à qui on ne la fait pas", aiment bien rappeler que plus ça change moins ça change, que la révolution c'est étymologiquement le retour à la case départ, que la réforme ce n'est jamais que de nouveaux mots pour dire de vieilles choses, bref, embourbés nous sommes, embourbés nous resterons.
Il est vrai qu'avec les 69 pages du projet de loi sur la formation professionnelle, l'emploi et la démocratie sociale, et les innombrables renvois à d'innombrables décrets, on se dit que décidément l'art de légiférer se perd, comme depuis à peu près deux siècles. Qui se plonge sans prévenir dans le texte, risque clairement de ne pas y voir jaillir la lumière.
Alors nous allons tenter de mettre sur ce texte un peu de jour et d'aller voir de plus près ce qu'il recèle. Les sujets ne manquent pas : nouvel entretien individuel, nouvelles contributions financières, nouveau compte personnel de formation et fin du DIF, conseil en évolution professionnelle, service public régional de la formation, disparition de l'imputabilité et de la déclaration fiscale pour les entreprises, obligations de négociation et de consultation renforcées, engagements plus nombreux vis-à-vis des salariés qui se forment mais aussi de ceux que l'on ne forme pas, fin du financement des organisations patronales et syndicales par les OPCA, création d'un financement transparent et obligation de rendre des comptes, mode de calcul de la représentativité patronale qui échappe à l'élection, ...vraiment les sujets ne manquent pas qui nous promettent des jours nouveaux sinon meilleurs.
Alors, la même chose sous un emballage différent ? le jour et la nuit ? comme à chaque jour suffit sa peine, à partir de demain sur ce blog, chaque jour un commentaire d'une des thématiques de la loi. Pour tenter d'y voir plus clair et de savoir si c'est juste une variation de la lumière ou si le décor a vraiment changé.
23:02 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : loi, réforme, changement, décor, lumière, photo, sicile, formation, emploi, démocratie, social