Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/03/2016

C'était le dictionnaire

...et voilà, terminé le Dictionnaire de la Formation, que vous pourrez retrouver en version complète ci-dessous. Pour une bonne visualisation, la double page est conseillée. Retour donc à l'actualité, même si elle donnerait plutôt l'envie d'aller faire un tour à la campagne. 

IMG_2985-2.jpg

"C'est qui le mec qui nous photographie ? 

- ...sais pas, jamais vu...

- il se croit au Salon de l'Agriculture ? 

- il a pas du en voir souvent des vaches...

- faut dire que des comme nous, y en a pas des masses....

- c'est pas faux...

- peut être qu'il va nous mettre en photo dans un livre....

- dans celui de cette année, on y était pas...

- tu crois qu'il va en refaire un l'an prochain...

- je l'ai entendu en parler, 30 ans de formation, Histoire(s) Personnelle(s) il paraît que ça va s'appeler...

- quel rapport avec nous ?

- plus que 9 mois, et tu le sauras...."

 

50 Nuances de Formation.pdf

01/06/2014

L'air joyeux

Comme disait Alphonse Allais, on devrait construire les villes à la campagne, l'air y est plus pur. 

IMG_1361.jpg

Et l'air pur, cela rend les enfants joyeux. 

IMG_1236.jpg

05/06/2012

Ne pas perdre le parcours en chemin

Les herbes sont hautes, le chemin mal tracé et peut être même improvisé au gré de la promenade. Mais il permet tout de même de rentrer chez soi. Les jeunes femmes qui bousculent blés et coquelicots reviennent de leur parcours dans les champs et prairies. Elles ont goûté le soleil d'été, et se désaltèrent déjà de la fraîche eau qui les attend. Car le plaisir n'est pas que dans l'instant, il est aussi dans l'attente de ce qui va se présenter lorsque l'imagination nous livre les premières saveurs des bonheurs à venir. 

renoir01.jpg

Renoir - Chemin dans les hautes herbes - 1875

Il serait bon que le Gouvernement et les partenaires sociaux, lors de la Conférence sociale qui se tiendra au mois de juillet et ensuite dans les travaux qui en résulteront, se souviennent que le parcours est constitué d'étapes et de temps différents et qu'aucune de ces étapes n'est capable, à elle seule, de rendre compte du chemin parcouru ni de celui qui demeure à découvrir. Et c'est pourquoi il sera important de ne pas aborder la formation professionnelle sous le seul angle de la formation des demandeurs d'emploi, sous la pression du taux de chômage qui ne cesse de croître, mais de l'envisager comme un moyen d'accompagnement des parcours professionnels et d'en profiter pour faire tomber les barrières statutaires qui s'opposent aux cheminements, notamment ceux qui se font à travers champs. La 7ème chronique des Carnets de campagne, rédigée avec Jean-Marie Luttringer, explique plus avant quelles barrières il s'agit de renverser pour offrir de nouvelles libertés.

carnets_de_campagne_7-parcours.pdf

04/06/2012

Photo de campagne

Elle n'était pas dévoilée officiellement qu'elle était déjà détournée. Il faut s'y faire, l'information est désormais toujours en avance sur elle même. Pour ceux qui douteraient que l'on a changé de monde et que ce ne sont plus les pratiques anciennes qui peuvent servir de référence, voici encore un bel exemple. Dans ce florilège de détournements, j'ai bien sur préféré celui qui met un peu de peinture sur la photo. Voici Manet et ses amis qui s'invitent au déjeuner sur l'herbe. La garden party de l'Elysée, supprimée pour cause d'ambiance dépressive, ressurgit dans l'ombre fraîche des chênes et peupliers du grand jardin. 

Holl-Armee-530x526.jpg

On conseillera aux maires de France de préférer cette photo bucolique à l'officielle. Car si manifestement l'intention était de ne pas faire trop officiel, alors il faut aller jusqu'au bout et redonner aux pelouses leur véritable fonction qui n'est pas d'être foulées mais de tenir lieu de table  romaine  : c'est allongé qu'il faut manger et discuter, les philosophes grecs l'avaient découvert et les romains l'ont préservé. Et puis sans les amis et la convivialité, on est seul, et seul avec le pouvoir il vaut mieux éviter.

27/04/2012

Compétence, sexe, cerveau

Qu'y a-t-il de commun entre la compétence, le sexe et le cerveau ? la réponse nous est fournie par les chercheurs de l'INSERM, auxquels nous apportons notre contribution. Selon les scientifiques, le cerveau et le sexe ont en commun de s'user si l'on ne s'en sert pas. Plus les sollicitations sont multiples et moins le vieillissement est rapide. Ajoutons donc la compétence à ce duo dont elle partage les caractéristiques : contrairement à la pile Wonder, la compétence ne risque de disparaître que si elle n'est pas utilisée. L'envers de la pile, mais son endroit également car la compétence ressemble fort à l'électricité : elle est source d'énergie mais n'est pas stockable, ce qui invalide notamment la notion de capital de compétences. La compétence, c'est plutôt un flux qu'un stock.

whats_on_a_mans_mind.jpg

S'il convient de s'interroger sur la nature de la compétence, c'est que le MEDEF a remis en débat la notion d'investissement formation. Cette notion d'investissement dans la compétence des salariés a-t-elle un sens ? oui au niveau de l'individu ou au niveau collectif, non si l'on tente de raisonner au niveau de la seule entreprise. Si vous voulez savoir pourquoi, les réponses sont dans la cinquième livraison des Carnets de campagne, rédigée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF.

CARNETS DE CAMPAGNE- 5.pdf

25/04/2012

Efficacité

Dire que le système de formation professionnelle continue est inefficace est devenu quasiment une évidence, ce qui évite à ceux qui reprennent en boucle cette antienne d'avoir à la justifier. Mais d'où vient ce constat sur l'efficacité ? si l'on se réfère au dernier rapport en date, celui du Sénateur Larcher, il s'ouvre sur un diagnostic pointant quatre dysfonctionnements graves : un droit à l'orientation déficient, un nombre de demandeurs d'emploi formés insuffisant, la faiblesse de la formation dans les TPE/PME et une promotion sociale qui serait en panne. Chacun de ces constats pourrait être discuté, mais surtout le rapport ne se pose à aucun moment la question des succès du système de formation professionnelle ni en termes quantitatifs (1 salarié sur 2 va en formation tous les ans par exemple) ni en termes qualitatifs (quid des centaines de milliers de salariés pour lesquels la formation accompagne un parcours, une reconversion, une évolution, etc.) et encore moins en termes d'innovation (il y aurait largement à capitaliser dans toutes les expérimentations conduites par les entreprises, les OPCA, les Conseils régionaux...). Bref, à ne vouloir regarder que ce qui pourrait aller mieux, on en oublie ce qui fonctionne très bien et on ne se pose surtout pas la question de savoir comment on peut s'appuyer sur ce qui fonctionne pour faire encore mieux. Il est vrai qu'il est plus simple d'évaluer l'efficacité d'une lotion capillaire que celle du système de formation. Est-ce une raison pour y renoncer ?

11-BAL_320976.jpg

Faute de disposer d'une grille d'évaluation des forces et faiblesses de notre système de formation professionnelle, chacun y va de son approche personnelle. Rappelons nous que pour l'Institut Montaigne l'inefficacité du dispositif était prouvée par le fait que la formation a peu d'impact sur les salaires et tout aussi peu d'impact sur l'accès à l'emploi. Tant qu'un outil de diagnostic partagé ne sera pas élaboré sur les performances du système, ses succès et ses échecs, les bases d'une véritable évolution ne seront pas posées.

Ce défaut de méthode se retrouve dans les modalités d'élaboration du droit et c'est pourquoi il serait souhaitable que l'Assemblée qui sera élue en juin prochain ne se lance pas dans une énième réforme constituée de dispositions hétéroclites réformant la gouvernance, les dispositifs, les financements, la régulation et d'autres bricoles encore, mais prenne le temps d'élaborer une loi d'orientation fixant des objectifs qui pourraient, enfin, constituer un cadre commun pour l'action. C'est la conclusion de la 4ème chronique "Carnets de campagne" réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF.

CARNETS DE CAMPAGNE 4.pdf

01/04/2012

6ème semaine de congés payés ?

Vu la date à laquelle l'annonce a été faite, on aurait pu penser à un plaisanterie. Mais la campagne électorale est peu propice à l'humour, c'est plutôt l'inverse si l'on en juge par les efforts que fait François Hollande pour rester sérieux face au destin. L'annonce a surpris jusque dans son camp et apparemment très peu de ses proches étaient au courant. Tous n'ont d'ailleurs pas très bien compris le sens de la manoeuvre. L'annonce par Nicolas Sarkozy d'un référendum, à l'image de celui qui vient d'avoir lieu en Suisse, sur l'octroi d'une 6ème semaine de congés payés n'était pas vraiment attendue. Pour le chantre du "Travailler plus" et le pourfendeur des 35 heures, annoncer une semaine supplémentaire de congés payés, cela n'allait vraiment pas de soi. On pourrait penser que, pessimisme économique et propension des français à voter non aidant, il s'agit d'un référendum purement tactique pour obtenir un non des français, ce qui légitimera l'ouverture d'un nouveau débat sur la durée du travail. Habile manière de proposer plus de congés avant d'en supprimer quelques uns. Mais non.

Présentation1.jpg

Si l'on en croit les déclarations faites à la presse, il s'agirait d'une mesure de redistribution de la valeur ajoutée. Selon l'actuel Président "Qu'est-ce que le temps ? de l'argent ! aussi je proposerai aux salariés de gagner davantage de jours de congés payés ce qui relancera la croissance puisque dès que l'on ne travaille pas on consomme". Aux journalistes qui s'étonnaient de cette proposition, jamais évoquée précédemment, il a été répondu "J'ai décidé de couper l'herbe sous les pieds de Mélenchon quand j'ai vu le référendum en Suisse. Vous connaissez la lenteur légendaire de ce peuple que je respecte par ailleurs. S'ils ont besoin de moins de congés, c'est parce que leur rythme de travail ne le leur permet pas. En proposant une 6ème semaine de congés payés, je démontre que les français constituent le peuple le plus productif au monde par heure travaillée.". Si, comme la presse présente lors de cette déclaration, vous demeurez dubitatifs, peut être cet argument emportera-t-il votre conviction : "La contrepartie de la 6ème semaine de congés, sera que ceux qui veulent travailler pendant leurs congés seront autorisés à le faire. Cette interdiction a perdu son sens et il faut redonner de la liberté". Alors 5 semaines sans travailler ou 6 semaines en travaillant. Vous voteriez quoi ?

11/03/2012

Aller chercher ailleurs l'imagination

Marcel Storr vécut au 20ème siècle. Enfant abandonné, maltraité au point d'en être rendu presque sourd, souffrant de troubles psychiatriques, il a bâti des cathédrales. Sur le papier. Illettré, s'exprimant peu, travaillant comme cantonnier à la ville de Paris, affecté au Bois de Boulogne, Marcel Storr a dessiné et peint avec minutie des architectures flamboyantes mises au point avec une rare minutie et une technique toute personnelle que Storr appliqua méthodiquement à chacune de ses peintures. Qui eût croisé Marcel Storr n'aurait pu imaginer ce qu'était son imaginaire.

Marcel Storr2.jpg

Marcel Storr - Sans titre

Il y a bien longtemps que l'on sait que l'imagination n'est pas au pouvoir. Il serait temps que le pouvoir lui même en prenne acte et s'emploie davantage à créer les conditions pour que l'imagination de  chacun puisse s'exprimer plutôt que de s'échiner à rejouer, sous différentes formes, le recours à l'homme providentiel.

Dans le champ de la formation professionnelle, les propositions les plus sérieuses et qui mériteront d'être approfondies lorsque les feux de la campagne présidentielle seront éteints, n'auront sans doute pas été formulées par les aspirants au pouvoir mais par les acteurs sociaux. C'est ce que rappelle la secondre chronique des "Carnets de campagne" écrite avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF.

Sinon, vous avez jusqu'à la fin du mois pour aller admirer les oeuvres de Marcel Storr au Pavillon Carré de Baudoin dans le 20ème.

Carnets de campagne - 2.pdf

MarcelStorr3.jpg

22/02/2012

Carnets de campagne

La campagne présidentielle est un tintamarre quotidien, on l'a déjà constaté. Période de foisonnement, si elle vire parfois au concours Lépine, elle contient également son lot de propositions qui ont été longuement travaillées dans ces groupes d'expertise qui gravitent autour des candidats. S'y ajoutent les positions officielles prises par différentes instances, dans tous les domaines. La formation professionnelle est, ce n'est pas la première fois, un champ dans lequel les propositions poussent plutôt bien. Mais lorsque l'on sème à tout va, les herbes folles cotoient les belles plantes et d'étranges hybrides ne manquent pas d'apparaître.

380px-Concours_Lépine_1910.jpg

Comme disait un ancien Président : "Sur le long terme, il y a l'histoire et le droit". Si l'on oublie ces deux piliers de notre culture, on perd inévitablement de la cohérence et on créé soi-même les conditions de l'inefficacité. La loi la plus simple créé une complexité redoutable lorsqu'elle n'entre pas en cohérence avec les principes juridiques qui régissent le champ dans lequel elle intervient. Et l'on ne parle même pas d'une loi complexe qui pertubera à l'infini le domaine dans lequel on lui a demandé de se déployer sans guère prêter d'attention au contexte.

Pour que l'histoire et le droit ne soient pas ignorés, Jean-Marie Luttringer et moi-même tiendrons des Carnets de campagne, publiés dans l'AEF, qui permettront de confronter les différentes propositions aux principes juridiques qui structurent le champ de la formation professionnelle et au-delà celui de l'éducation, du marché du travail, des relations sociales, de la gestion des ressources humaines ou encore du droit de la concurrence.

La première chronique présente les objectifs et méthodes de ces Carnets de campagne 2012.

Carnets de campagne.pdf

18/02/2012

Sérieux ?

La machine a été inventée par Wim Delvoye. Alignement de cuves et de tuyaux, elle reproduit un tube digestif humain. Conçue pour ingérer de véritables aliments, dont des menus conçus spécialement pour elle par de grands chefs, elle les transforme, comme le corps humain, en matière fécale. Si la prouesse technique n'est pas mince, on pourra disserter longtemps sur la valeur artistique d'une machine à produire, osons le terme, de la merde. Les étrons soigneusement emballés dans de petits sacs plastiques sont pourtant vendus 1 000 euros pièce. Comme quoi, le n'importe quoi peut rapporter gros.

wim_-delvoye_cloaca-original.1303199319.jpg

Wim Delvoye - Cloaca original - 2000

C'est sans doute à ce dernier principe, n'importe quoi peut rapporter gros, que pensait François Fillon lorsqu'il a détaillé le projet de référendum sur la formation professionnelle. Objectif ? "récupérer les 30 milliards consacrés à la formation pour les consacrer à la formation des chômeurs". Selon le premier Ministre, il faudrait que les corps intermédiaires qui ont en charge la gestion de ces milliards acceptent de les consacrer à la formation des chômeurs, ce qui permettrait de donner à tous une formation qualifiante. Cette déclaration a été faite sur le mode le plus sérieux. Or, elle l'est beaucoup moins que la machine de Wim Delvoye. Pourquoi ? Il suffit de décomposer les 31,5 milliards de dépenses recensés en 2009 (dernière année connue) :

- 13 milliards de dépense des entreprises pour la formation et l'apprentissage

- 5 milliards de l'Etat pour la formation et l'apprentissage, dont une partie pour la formation des chômeurs

- 4,5 milliards pour les régions dont une grande partie pour la formation des chômeurs

- 6 milliards dépensés par l'Etat, les collectivités locales et l'hôpital pour former leurs agents

- 2 milliards de dépenses de l'UNEDIF et de POLE EMPLOI pour les demandeurs d'emploi

- 1 milliard dépensé par les ménages.

S'agit-il de prélever ces sommes pour en faire un impôt global destiné à la formation des chômeurs ? d'arrêter de financer la formation des salariés, de supprimer l'apprentissage et de ne plus envoyer en formation aucun fonctionnaire ? et si on le faisait, on disposerait de 10 000 euros par demandeur d'emploi. Comment financer à chacun une formation qualifiante tout en leur assurant un revenu avec cette somme ?

La proposition est tellement invraisemblable que l'on se demande pour quelle raison un Premier Ministre la reprend à son compte sur le ton de l'évidence. Tiens au fait, pourquoi ?