01/10/2014
Nouvel élan
Le secteur du travail temporaire est une des premières branches professionnelles à conclure un accord sur la formation dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. Certes, la loi obligeait les partenaires sociaux à conclure un accord avant le 30 septembre, mais l'injonction ne portait que sur les financements. Ici, c'est un accord complet qui a été conclu. Outre la reprise des innovations relatives aux dispositifs spécifiques de formation des travailleurs intérimaires, le nouvel accord est le premier à consacrer la notion d'investissement formation. Apparu dans la loi de sécurisation de l'emploi du 13 juin 2013, le concept n'a pas été défini. Il l'est ici pour la première fois. L'investissement formation c'est l'ensemble des moyens et ressources qu'une organisation mobilise pour développer le professionnalisme de ses salariés. Loin de l'approche fiscale de la fiscalité, il s'agit ici d'inciter l'entreprise à diversifier les approches de la formation et à ne pas s'enfermer dans les logiques restrictives qui étaient portées par l'imputabilité. Il s'agit en quelque sorte de donner une nouvelle impulsion, ou un nouvel élan.
La notion d'investissement formation est porteuse de dynamiques bien supérieures à celle de dépenses de formation. Elle conduit en effet à se poser la question de la nature des moyens consacrés à la formation, et pas seulement la question budgétaire, et induira rapidement une exigence de retour sur investissement qui conduira à s'intéresser davantage aux résultats, et donc à l'aval de la formation, qu'on ne le fait aujourd'hui. Ne pas partir du budget mais de l'impact des formations, voici une saine résolution qu'il va désormais falloir faire vivre dans les entreprises.
00:12 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : investissement, formation, éla, saut, photo, fiscal, économie, éducation, travail
09/09/2014
Il suffit de regarder
Pourquoi lorsque l'on regarde une peinture, et particulièrement une peinture abstraite, on peut distinguer immédiatement un chef d'oeuvre d'une croûte ? pourquoi lorsque l'on voit un plan d'un film d'Hitchcock est on certain que c'est un film d'Hitchcock ? pourquoi lorsque l'on regarde une photo, sait-on immédiatement qu'il s'agit d'une oeuvre majeure qui se distingue sans peine au milieu des milliards de clichés qui viennent s'installer tous les jours dans les mémoires électroniques des appareils photos en tout genre ? si ces questions vous paraissent avoir du sens, foncez vite à Arles, prenez votre pass des rencontres photographiques et courez à l'Espace Van Gogh admirer les photos d'August Sander, de Richard Avedon, de Nobuyoshi Araki et de quelques autres.
Avedon - The family
Vous y découvrirez notamment ces dizaines de portraits de dirigeants américains par Richard Avedon. Ces portraits en plan américain, sur fond blanc ne laissant aucun chance aux personnalités de se fondre dans le décor et d'échapper à l'oeil qui les regarde, offrent de saisissants raccourcis sur la vie des photographiés. Et permettent de ne plus s'étonner que des gens si semblables et si sérieux aient une même représentation du monde, puisqu'ils se représentent eux-même de manière totalement identique sous quelques fausses diversité d'apparence. Et il ne reste plus qu'à constater tous les jours les dégâts causés par cette classe dirigeante totalement fermée sur elle-même.
00:04 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : avedon, photo, photographie, arles, pouvoir, dirigeants, politique, noir, blanc
08/09/2014
Du volontarisme
Emmanuel Macron, qui demande à être jugé sur les actes à venir plutôt que sur les actes passés, en appelle au volontarisme de l'Etat. Posture indépassable que nos politiques surjouent en mauvais acteurs qu'ils sont, le volontarisme n'en fait pas moins toujours recette auprès des électeurs, à la manière dont le livre de Valérie T. est sur la table de nuit de ceux qui affirment ne plus supporter la people-isation de la people-itique. Dernière variante du mythe du chef de la part d'un peuple qui cherche son guide comme le troupeau cherche son chien, le volontarisme a donc de beaux jours devant lui.
La volonté en action, concentration totale...
C'est que depuis Jéricho ou la traversée de la Mer rouge, nombreux sont ceux qui ne peuvent se défaire du "quand on veut on peut" ou de "la volonté peut tout", qui relèvent tous deux de la pensée magique ou religieuse. Il y a bien sur des raisonnables (en général ils se dénomment eux-même "réalistes") qui considèrent que la volonté ne peut pas tout mais que sans volonté on ne peut rien.
...triomphe de la volonté !
Voici donc les gouvernants tenus de se faire élire sur leur volontarisme avant d'essayer de nous persuader que le réel est bien peu modelé par la volonté d'un seul. Et que ceux qui fustigent la perte de crédibilité du politique se demandent s'ils seraient prêts à voter pour celle ou celui qui dirait : "Je ne pourrai sans doute pas grand chose seul, mais je veillerai à bien m'entourer et sur le peu que je peux, je ferai de mon mieux". Moi oui, mais je risquerai de me retrouver un peu seul, ce qui serait indépendant de ma volonté.
00:48 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : volonté, politique, macaron, économie, entreprise, volontarisme, photo, arles, train
25/08/2014
66 fois à l'Ouest
Alors, à l"Ouest, c'était comment ?
C'était 5 000 kms de grands espaces (moins 100 kms de merde dans le parc Yosémite, qui ressemblaient à des routes des Alpes)
C'était 5 000 fois : "Putain, c'est grandiose"
C'était 5 000 arrêts pour prendre une photo
C'était 5 000 arrêts pour "Have a breath"
C'était 5 000 titres sur la playlist,
C'était la voix d'Amy Winehouse dans la Death Valley
C'était la forêt de Brocéliande redécouverte dans la Giants Forest du Sequoia Park
C'était la Jellies experience
C'était les petits déjeuners chez les homos de Castro
C'était Skate qui chantait des chansons d"amour dans la maison bleue de San Francisco
C'était le tipi de Mario, l"aventurier solitaire, au bord du freeway
C'était les bagnoles de flic sirènes hurlantes sur le sable de Venice Beach
C'était le coyote surgit de nulle part sur la Badwater road
C'était 590 dollars la consultation à l"hôpital avec 15 % de réduction si vous payez tout de suite
C'était Led Zeppelin en concert lors du celebration day (on TV !) un soir à Fresno
C'était l'Irlande et l'Ecosse retrouvées un matin à Pacific Grove
C'était 5 000 fois "Hello, how are you today ?", "Fine and you ?" et 5 000 réponses différentes
C'était du business à tous les coins de rue, et dans les villes carrées découpées en blocs, il y a un paquet de coins de rue
C'était ce jeune réceptionniste qui avait le même sourire à l"hôtel et à la caisse du supermarché où il travaillait aussi
C'était Bashung, Blondie, Springsteen, Bowie, Franck Zappa, The Clash, Lavilliers, The Pretenders, Moon Martin all along the road
C'était la bibliothèque d'Henry Miller dont on solde les derniers titres à Big Sur, ce dont il se foutrait éperdument (mais il serait bien content de voir de jeunes curieuses girondes continuer à venir rôder par ici)
C'était l'Attorney de Ferguson qui compte les arrestations de manifestants en différenciant les blancs et les noirs
C'était l'envie de sortir de la route 66 pour prendre des chemins de traverse, et les prendre effectivement
C'était 2001 Odyssée de l'espace à fonds dans le casque en déboulant en hélicoptère au dessus du Grand Canyon
C'était la voix d"Agnès Jaoui et les guitares flamencas dans ces coins où tous les noms sont espagnols
C'était le soufflé aux artichauts de Gloria la philippine qui avait épousé Bill le pétrolier
C'était les Pick-up rouges
C'était les photos de camions : camion-citerne, camion-bois, camion-benne, camion-remorque, camion-palette, camion-camion (et le triple camion-camions !), camion-nacelle, camion-pelle, camion-toupie, camion-grue, camion-voitures, camion-bétaillère, camion-pompier, camion-donald duck, camion-balayeuse, camion-pompe, camion-ciment, camion-travaux et le sublime camion-cochon, envoyées par mail chaque jour au petit bonhomme de 3 ans
C'était la génération 68 regroupée sur des bateaux-maisons à Sausalito
C'était la pluie qui nous accueille dans le désert le plus chaud du monde
C'était les caddies, les sacs et les kilos de crasse accumulés par des homeless hagards
C'était des vins dégueulasses dégustés comme des grands crus à la Napa Valley
C'était les vibrations de la toile de Rothko au Lacma, et aussi Tanguy, De Kooning et les 13 Picasso
C'était le guide Navajo qui draguait deux jeunes filles dans l'Antelope Canyon, et il avait bien raison car une des deux était sacrément jolie (je n'ai jamais su qui était la plus valorisée des filles dans un duo moche/jolie)
C'était l'édition originale américaine du Surréalisme et la peinture d"André Breton publiée par Brentano en 1945 à New-York et dénichée chez un bouquiniste de Berkeley
C'était la mer grise, la lumière jaune qui troue et illumine la brume, les sirènes des bateaux et l"infini pacifique à Point Lobos
C’était le pompiste qui regardait avec jubilation le bombardement de Gaza sur une chaîne israëlienne, vissé à sa caisse, en me disant qu’il fallait faire souvent tac-tac si l’on voulait qu’une femme soit heureuse, et que lui c’était trois fois par jour
C'était les invraisemblables roches colorées de red moutains, comme chez le marchand de couleurs
C'était le plaisir de toucher les contemporains d'Héraclite, je veux parler des Sequoias géants
C'était les villes qui ressemblaient à des banlieues de villes américaines
C’était les récits hallucinés de Dan Fante et de Joan Diddion, sauf que ce n’était pas des hallucinations
C'était "Je ne pense pas, je suis trop extrême"
C'était le dollar gagné à Las Vegas (45 joués)
C'était les taureaux noirs, comme en camargue
C'était la Pacific One qui ne s'est jamais appelée comme ça
C'était tous ces gens qui se foutent du mauvais goût dès lors qu’ils peuvent sortir de l"ordinaire
C'était la lecture du livre du temps, en regardant les rocs qui entourent le lac Powell
C'était Kelly Risk, nouvellement promue Ranger qui voulait la jouer sympa mais demandait à être appelée Ranger Risk
C'était les bouquinistes de bord de route, dans des maisons de bois, chez lesquels je trouvai des livres sur les outsiders de l"art
C'était un parfum des années 70 qui était peut être dans ma tête, mais qui est peut être aussi dans l"Ouest
C'était los murales de Mission dont les couleurs défient le brouillard frisquet de Frisco et l'espagnol à tous les coins de rue
C'était les innombrables singularités qui ridiculisent les généralités (sauf celle-ci)
C'était les drags queens du Cirque du Soleil
C'était l'entertainment partout où on voulait, mais on voulait pas tellement
C'était cette ville fantôme où les fantômes vendaient des T-shirts, des magnets et des cartes postales
C'était l'odeur des pins et des eucalyptus qui portait le désir de marcher sans fin, et nous marchions
C'était l'impression d"être chez un avocat ou un notaire alors que nous étions à l'hôpital ou dans une pharmacie
C'était les miles trains, plus longs que l"horizon mais moins rapides que nous
C'était le pacifique qui passait de tous les gris à tous les bleus, l'arizona qui passait de tous les rouges à tous les jaunes
C'était du kodachrome et du technicolor
C'était pas du Ronsard, c'était de l"Amerloque
C'était quand les distances ne comptaient pas
C'était des nuits de grands espaces
C'était à l'Ouest
C'est l'infini plaisir d'avoir partagé tout cela
et c'est l'envie de recommencer
00:12 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ouest, 66, voyage, littérature, récit, poésie, photo, liberté, californie, usa
24/08/2014
La nature imite l'art
Si j'étais peintre, je gratterai la terre en tous lieux pour toucher ces pigments qui colorent le sol.
Si j'étais peintre, j'abuserai de ces fondus enchaînés de cinéma qui voilent en dévoilant.
Si j'étais peintre, je peindrai des dunes de sable vivantes et des dunes de sable pétrifiées et ceux qui savent regarder en concluraient qu'il n'y a pas de nature morte.
Si j'étais peintre, je regarderai pendant des heures les fonds des toiles de Tanguy pour y découvrir le temps de mille paysages.
Si j'étais peintre, j'aurai envie de mettre de la matière sur la toile.
Si j'étais peintre, je saurai qu'une couleur n'est elle-même que par les couleurs adjacentes.
Si j'étais peintre, je passerai des jours et des nuits à peindre des drapés.
Si j'étais peintre, je serai fasciné par l'eau dans la couleur.
Si j'étais peintre, je saurai que comme en photographie, la couleur c'est de la lumière (l'inverse est vrai aussi).
Si j'étais peintre, mon pinceau serait une baguette magique au bout de laquelle se tiendrait la lune.
Mais je ne suis pas peintre, et comme la nature, j'imite l'art.
23:53 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, nature, paysage, voyage, photo, couleur
10/08/2014
On your own road
Lorsque se présente une rare courbe (on ne peut vraiment parler de virage) l'invariable question est : est-ce que la prochaine ligne droite atteindra l'horizon ? ah les routes tracées à la règle dans l'immensité et sur lesquelles les américains utilisent davantage le limiteur que l'accélérateur. En pick up, en combo, en berline, en jeep, en tout terrain, peu importe, le mode Harley Davidson est toujours sur "on". L'Amérique qui roule c'est un piston de presse qui inexorablement va modeler l'alliage le plus résistant, mais sans frapper, sans se presser, avec la lenteur de celui que la certitude habite.
Même en vitesse de croisière limitée, on rattrape parfois, sur les routes de l'Arizona, ces "miles trains" qui tirent et qui poussent (trois locos devant, deux derrière) plus de containers que ne peuvent en contenir les tankers qui déversent le made in china dans tous les ports du monde.
Le container, c'est la plaie du voyageur. Comment aurait fait Kerouac s'il avait du voyager en container ? une terrasse sur le toit du grand rectangle ? un trou percé comme un rat dans la tôle ondulé ? comme les containers urbains ont tué la chasse aux livres abandonnés sur les trottoirs des villes, les bennes à bimbeloterie transforment les trains en gazoducs de la consommation.
C''est dans ces containers que se trouve toute la camelote de la route 66 qui est en passe de devenir une galerie marchande dans laquelle, comme disait l'ami guy, le vrai devient un moment du faux.
La capacité de l'Amérique à transformer n'importe quel lieu, n'importe quelle activité, n'importe quoi en business est à la fois admirable et consternante. En même temps, dès qu'il y a du rouge et noir, c'est toujours bien.
Si l'on veut échapper aux clichés, il ne reste qu'une solution. Plutôt que de refaire à l'infini ce qui a déjà été fait, autant tourner la page, laisser la route 66 à ceux qui l'ont parcouru avant qu'elle ne devienne un commerce et chercher ses propres routes. Il y a toujours d'autres lieux où aller voir, et si parfois on trouve porte close, c'est une raison supplémentaire pour essayer encore. On ze road again !
07:17 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amérique, usa, route 66, arizona, voyage, photo
09/08/2014
La peinture aux anges
Dans la ville du cinéma, des séries TV, de l'entertainment et des paillettes, dans la ville sans fin qui n'a pas de centre, au détour de ces rues qui ressemblent à des rues de banlieues de villes américaines, il est possible de rencontrer d'incroyables peintures. Au Lacma tout d'abord, qui présentait cet été une magnifique exposition intitulée "De Van Gogh à Kandiinsky" et montrait comment l'Europe existait bien avant qu'elle ne devienne un marché commun. Mais c'est la collection permanente qui procura malgré tout les plus fortes sensations.
De Kooning - Montauk Highway - 1958
Difficile de trouver un peintre qui mette autant de vitesse, d'énergie, de mouvement, de rapidité et de force dans une peinture. Le grand hollandais discret était en cela un vrai américain. Tout le corps tourné vers l'action et une seule réponse aux sempiternelles questions humaines : peins !
Rothko - White center - 1957
Avec Rothko, c'est différent. On entre littéralement dans la toile qui vous absorbe physiquement, mentalement, musicalement, corporellement. S'obstinant à vouloir peindre ce qui n'existe pas, l'âme humaine, Rothko ne pouvait qu'échouer. Mais c'est aussi celui qui a le mieux réussi.
André Masson - Le vertige du héros
Masson, c'est l'enfance de l'art. Le théâtre grec, les rêves d'ailleurs, la fulgurance, l'immédiateté, l'air de l'eau, la nature et la culture entremêlés, l'eros triomphant, sont dans sa palette. Comme toujours, et quelle que puisse être l'âpreté du thème traité, Masson lance ses couleurs sur la toile comme un hymne permanent à la joie de vivre. Et pour terminer d'étourdir celui qui regarde, il y a cette salle aux 13 Picasso qui témoignent de l'impossible créativité du génie espagnol.
Après le Lacma, on peut se rendre au-dessus des Hills de Beverly, au Getty Center et à son incroyable musée. Que faire de sa fortune acquise avec des bidons de pétrole ? acheter des oeuvres d'art, faire construire un musée entouré de terrasses sur les flancs de Los Angeles et en livrer l'accès au public (l'entrée est gratuite). Et donner l'occasion aux angelinos, et aux autres, d'admirer la peinture flamboyante de Gustave Moreau, mais aussi de Watteau, Fragonard, Goya, Tiepolo, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Manet et d'autres.
Gustave Moreau - Automne - 1872
Dans le Getty Museum, pas de peinture moderne. Les peintres sont ceux d'autrefois. Seule la partie consacrée à la photo fait une place aux modernes et aux contemporains. Une manière de s'ouvrir à d'autres formes de créativité.
08:15 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : los ángeles, peinture, art, picasso, de kooning, rothko, photo
08/08/2014
Venice, California
Le sable est plus blanc qu'au Lido, la mer est moins verte, les cabanes des Baywatchers n'ont pas d'équivalents, et on a jamais vu de carabinieris soulever des monceaux de sable avec leurs voitures vertes, alors que les police cars zigzaguent entre les plagistes toutes sirènes hurlantes. Bref, Venice c'est pas Venise.
Ici, la couleur est plus présente. L'Espagne aussi, sur cette côte Ouest où les noms sont plus souvent hispaniques qu'américains, à moins qu'américain puisse se traduire par : de toute origine, ce qui paraît effectivement être le cas.
Aux Etats-Unis, comme on le sait, tout est possible. Il n'est donc pas étonnant, dans la ville des anges, de courir "on air", à défaut de marcher sur l'eau.
L.A ville des anges et du rêve, comme celui de cette mère et sa fille qui attendent le sunset pour compléter le book de la lolita qui a déjà cessé de jouer au modèle pour entrer dans le business.
Qui sait si dans quelques années la même sera encore sur cette plage pour faire d'autres photos, elle sera alors pleinement entrée dans la carrière.
Le principal, c'est d'être vu. Pas de risque, il y a toujours un regard, des yeux, une caméra. Cinéma pour tous.
Pourtant, pas si difficile que ça d'échapper au lieu et de ne pas être tributaire de son environnement. Juste une question de feeling.
07:51 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venice, venise, los angeles, cinéma, plage, photo, mode
04/08/2014
Mirages du temps
Au détour d'une rue, on peut changer d'époque.
Le temps a des caprices dont nous sommes les jouets, ainsi va le temps de l'attente semblable aux ombres interminables des fins d'après-midi. Lou reed est bien vivant : i'm waiting for my man.
L'heure bleue est présente à toute heure, et l'on peut la surprendre à attendre elle aussi.
On croit savoir ce que l'on attend, mais qui sait véritablement ce qui l'attend ?
A tout instant, un regard posé sur vous, attend.
Et si ce n'était pas le cas, vous seriez ce regard vous même. Un souvenir, en attendant.
Mais que peut-on donc bien attendre ainsi ? Est-ce que quelqu'un doit vraiment venir ?
Car l'attente est parfois si longue. Bientôt est comme l'horizon, une ligne de fuite perpétuelle.
Mais non, il ne faut pas s'inquiéter. Elle viendra bientôt. Elle finit toujours par venir.
08:30 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attente, time, temps, regard, yeux, cinéma, photo, san francisco, voyage
05/06/2014
Un bon pilote
La diffusion d'une première série de projets de décrets mettant en oeuvre la loi du 5 mars 2014 laisse penser qu'il y a un pilote dans l'avion et qu'il tient bien le manche. En effet, alors que des lobbyings multiples et variés s'exercent de toute part, on trouve dans les textes présentés beaucoup de cohérence, de souci de simplification et de respect de la logique des dispositifs nouveaux. Félicitons donc le pilote d'avoir su résister aux multiples lobbies pour préserver le sens.
Deux exemples : en matière de collecte de taxe d'apprentissage, le projet de décret évite toute concurrence entre OPCA et privilégie la logique du versement unique (apprentissage-formation continue), même si la loi avait tenu à conserver l'option du versement à un collecteur régional. En matière de compte personnel de formation, c'est bien le coût réel de la formation qui sera pris en compte et non un coût forfaitaire. Quand à la régulation de ces coûts, elle relève de l'OPCA et non des branches, ce qui est logique puisque les fonds sont intégralement mutualités au niveau de l'OPCA. Reste à poursuivre sur ce chemin en actant, par exemple, que les versements supplémentaires, comme leur nom l'indique, ne peuvent être versés qu'en complément du légal ce qui éviterait d'éviter de faire basculer les OPCA dans l'ornière de l'activité concurrentielle, et un bon pilote se doit d'éviter les embardées.
00:50 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pilote, réforme, travail, formation, emploi, photo, cpf
01/06/2014
L'air joyeux
Comme disait Alphonse Allais, on devrait construire les villes à la campagne, l'air y est plus pur.
Et l'air pur, cela rend les enfants joyeux.
09:44 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anvers, photo, ville, campagne, week-end, férié, voyage
30/05/2014
Ambivalences
Dans une ville portuaire, on s'attend à un monde horizontal, imbriqué dans la mer comme une main dans un gant. On anticipe également des horizons industrieux, laissant place aux machines et refoulant les hommes dans les cabines, les soutes, les docks, les camions, enfermés dans la tôle, le fer et l'acier. Et l'on découvre à Anvers une horizontalité lascive dans une ville qui s'arrête de travailler tôt le soir, heureuse coutume des pays nordiques, et qui ne se demande pas s'il faudrait travailler les jours fériés. Pas besoin d'aller très loin pour vérifier que le mythe du français qui serait toujours en RTT tandis que ses voisins se tuent au travail est une mystification totale.
Et sur le port, la verticalité qui s'impose n'est pas celle des grues, mantes religieuses qui fouillent les entrailles des bateaux sans relâche, mais celle du MAS, qui rappelle les trois omniprésences de la Flandres : la terre rouge des briques, le ciel blanchi de nuages et la mer qui le reflète.
En ces terres ouvertes sur la mer et le voyage, la diversité semble chose naturelle.
Elle ne l'est pourtant pas, tant il est vrai que la flamboyance des jeunes filles n'en finit plus d'effrayer les hommes.
Les frontières de l'enfermement et de la liberté ont parfois des contours imprécis.
C'est ainsi qu'en tout lieu, se côtoient la grisaille et la couleur.
Le piéton des villes est un éternel amoureux des ambivalences.
11:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anvers, ville, port, diversité, travail, photo, week-end
13/05/2014
Postcards from NY
Allez, encore un petit peu, comme ça, juste pour le plaisir, avec tous les clichés auxquels vous pensiez avoir échappé, style la skyline en plein jour et le vieux brooklyn bridge à qui on ravale encore le fondement.
Et la presque bientôt terminée One World Trade Center, plantée au dessus des deux trous béants du mémorial du 09/11.
Tout autour des bassins noirs, les noms des pompiers ensevelis dans le brasier de l'effondrement des twins.
La grande tour bleue et ses fantômes par millier ne fait pas d'ombre au Flat Iron.
Dans la Grande Pomme, tout est great, pas toujours de bon goût, mais toujours great.
Alors on ne s'étonne pas de voir l'homme araignée jouer à saute mouton par dessus les blocs colorés de la ville downtown. Il y a quelques années sur ce panneau une publicité disait : "Ce sont des hommes en jeans qui ont bâti ce pays".
Et ce sont les mêmes qui mettent des drapeaux partout, même sur le cheval de fer qui traverse le pont de Manhattan en faisant trembler tous les boulons et toute la ferraille dans un bruit de fin du monde. Mais comme dirait Cendrars, le train retombe toujours sur ses roues, le train retombe toujours sur toutes ses roues.
Central Park c'est une autre planète, la lisière de la ville du Nord, froide, hautaine, un peu absente à elle-même. Vous prenez juste le temps de regarder le ciel et puis vous redescendez : downtown !
Parce que la vie elle est là, près des docks, des friches qui s'effacent peu à peu, des traces du 19ème siècle qui s'accrochent à leurs histoires et qui se foutent bien des tours de carbone et de verre qui vont venir fêter leur défaite.
Car ici le passé n'est pas une nostalgie, c'est juste un moment vers le futur, comme l'averse est une promesse de soleil. Sade, qui n'a jamais quitté la vieille Europe, a pourtant forgé ce qui pourrait être la devise de la ville : "Le passé radieux a fait de brillantes promesses à l'avenir : il les tiendra".
Et s'il ne les tient pas, spiderman viendra lui péter la gueule, à condition qu'il ne se prenne pas le poteau.
02:03 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : new-york, voyage, ville, photo
08/05/2014
Fashion victim
Il est à croire que toutes les photos de mode sont faites à New-York (sauf s'il y a plus de revues que je ne peux l'imaginer). Pas de jour sans tomber sur une séance de shooting, et inévitablement, en de multiples ricochets, les amatrices, aspirantes, prétendantes, impétrantes et futures covergirls s'essayent à la pose.
On en viendrait à croire que le mariage n'est qu'un prétexte...
...quant aux professionnels on les repère sans problème, eux ils ne s'amusent jamais...
...et les hommes ne sont pas en reste...
...pour les femmes, le mystère demeure : un seul et même modèle fait-il fureur en ce mois de mai ou bien les canons de la beauté sont-ils aussi figés que les mâchoires des belles ?
...et puisqu'il s'agit d'attirer l'oeil, autant faire direct...
...la photo étant par définition un plaisir de voyeur, il ne faut pas négliger, au milieu des corps exposés, le charme des beautés cachées...
...reste un mystère, quelle est donc la nature du plaisir que prennent ces jeunes gens à se faire photographier. Franchement, on a pas idée...
06:42 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mode, fashion, modèle, new-york, usa, photo, shooting
07/05/2014
Périphéries
En France, les penseurs des années 60 ont mauvaise presse : Deleuze, Foucault, Barthes, Lacan...sont renvoyés au rayon des intellectuels verbeux déconnectés, presque par définition, de ce que serait la réalité. Les rhizomes de Deleuze et Guattari ont pourtant gagné en actualité. Ils renversent la vision hiérarchique et postulent que l'organisation rhizomique n'a pas de centre, chaque élément ayant son influence propre sur les autres de manière non subordonnée. Une belle manière d'appréhender la ville.
Car aux Etats-Unis, la French Theory fait toujours recette. Et si le dernier livre de Thomas Piketty est en tête des ventes des livres économiques, les frenchys des années soixante ont toujours un lectorat. Peut être dans ce quartier de Bushwick, à l'écart de l'énergisante Manhattan et à l'abri de la gentrification de Brooklyn (message personnel : Alain, dans quelques mois ton ancien atelier sera un Hôtel 5 étoiles).
Dans ces espaces périphériques, les immeubles bas et les larges avenues accueillent la lumière à bras ouverts et sont un appel à la couleur. Et l'on peut constater que c'est dans les périphéries que la normalisation de l'habitat a pris sa source avant de gagner irrémédiablement les centres villes qui bientôt n'en seront plus.
Comme ailleurs, la religion et la consommation sont les deux piliers de la société et leurs temples saturent l'espace.
Dans les périphéries, il arrive que le temps soit plus long. Que l'attente se fasse plus présente. Sans autre but qu'elle même. Aujourd'hui, demain et pour les siècles...vous connaissez la formule.
Devant chaque maison, chaque fenêtre, chaque carrefour, chaque immeuble coincé entre un expressway et un centre commercial, une voie de métro aérien et des friches qui attendent le promoteur, devant chaque lieu où quelqu'un rentre chez lui le soir, se pose la question : comment vit-on ici ? de quoi est faite la vie en ces lieux ? et l'on voudrait vivre à tout endroit à tout instant pour expérimenter sans fin, pour aller encore un peu plus loin.
Chaque panneau de location est une invitation à la disparition.
Dans les périphéries, comme dans les centres, l'entre-soi est de mise. Répartis par nationalité, par classe sociale, par idiome ou par origine, les groupes humains se rassurent par la grégarité. Car le groupe vous offre en sécurité ce qu'il vous demande d'abandonner en liberté.
Alors on peut choisir de faire de sa vie un long tunnel balisé dans lequel il n'est que peu de place au questionnement. Et le pire, si l'on peut dire, c'est qu'il n'est pas exclu que le tunnel soit rose.
16:04 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : périphérie, centre, ville, voyage, marche, photo, new-york, brooklyn
05/05/2014
En couleurs...et en musique
Technicolor pourrait être le nom du dernier super héros de Stan Lee. Son pouvoir : mettre de la couleur partout afin que la grisaille disparaisse de l'horizon et que paraisse la joie de vivre. Une sorte de Matisse en plus moderne si vous voulez. Technicolor vole, virevolte et d'un coup de pinceau multicolore, comme chez Disney, il envoie la barbouille !
...et sa palette s'accorde à la lumière du ciel. Les jours de voile céleste, elle s'adoucit et s'alanguit, comme le jeune homme faussement endormi qui s'efforce de nous signaler que David Bowie vit dans les parages. Gare à toi l'affiche en noir et blanc, Technicolor va s'occuper de tes états d'âme...
...car Technicolor n'aime pas l'uniformité des couleurs et se refuse à rendre le monde triste pour doper la consommation...
...alors Technicolor, c'est plus fort que lui, se jette sur les murs qu'il repeint, le plus souvent, de rouge. Rouge comme les lèvres. Technicolor il aime bien les lèvres...
...le problème c'est que comme tous les passionnés, il ne sait pas toujours très bien où s'arrêter, ni où se trouve la limite du goût...
...vite, changeons de couleur pour mettre fin à l'obsession. Tiens virons au bleu, à l'outremer, à l'indigo, au bleu prusse ou au pastel, pour retrouver les couleurs du monde d'avant...
...et une figure humaine, car Technicolor aime bien les gens. Il a même la faiblesse de croire que tout le monde est un super héros...
...en même temps, il faut bien reconnaître que les gens sont formidables, inépuisablement créatifs et joyeusement surprenant. Tenez, tombée de l'averse qui a brumisé Central Park, une danseuse sortie de sa boite à poupées...
...dont le geste a tant troublé Technicolor qu'il est allé le déposer chez tous ceux qu'il croisait...
...et pour encourager ces danseurs improvisés, Technicolor eût la bonne idée d'offrir à tous, avec ces supers pouvoirs, un peu de musique que nous livre ce pianiste, tout heureux d'avoir soudain un piano sous doigts au coeur de la rue. Merci Technicolor !
07:35 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, EN PHOTOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, couleur, musique, photo, architecture
11/03/2014
Quand on s'en mêle, gare à ne pas s'emmêler...
La formation professionnelle n'est pas matière à un abondant contentieux. Pour autant, il est assez facile de constater que, ces dernières années, les juges ont rappelé, chaque fois qu'ils en ont eu l'occasion, les responsabilités de l'employeur en ce domaine. Voyant sans doute dans ce durcissement une occasion de gain à bon compte, il arrive que des avocats s'engouffrent dans ce qu'ils pensent être un boulevard mais qui s'avère au final, pour eux et surtout leur client, tenir davantage de l'impasse. C'est ce qui vient de se produire en deux occasions, dans lesquelles les avocats se sont un peu emmêlé les pinceaux.
Dans la première affaire, une danseuse du moulin rouge (j'ai préféré une illustration sur l'emmêlé...) se voit imposer un test de condition physique après un congé maternité. Elle est licenciée et reproche à son employeur de ne pas lui avoir donné la formation nécessaire pour retrouver son niveau physique. Discrimination dit l'avocat. Le seul fait de ne pas donner une formation n'est pas une discrimination en soi répond la Cour. Dans la seconde affaire, une salarié cumule congés maternité et congés parentaux pendant 11 ans. A son retour, son comportement n'est pas satisfaisant et elle est licenciée. Licenciement nul pour insuffisance de formation dit l'avocat. La formation n'est pas une liberté fondamentale et ne peut justifier une nullité répond la Cour qui du coup déboute la salariée. A trop vouloir rechercher la nullité (dans les deux cas) et non simplement la rupture injustifiée (la première vaut 1 an de salaire, la seconde 6 mois), les avocats ont sans doute bien plus privilégié leurs honoraires (en % des gains) que l'intérêt de leur client. Dans les deux cas en effet, le licenciement injustifié était plus facile à obtenir que la nullité. Mais c'est sur ce terrain là que les parties ont choisi de se placer. Dont acte, mais cela servira surtout à prouver que si les obligations des entreprises sont larges, elles ne sont pas illimitées.
00:05 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jurisprudence, droit, travail, formation, congé, maternité, parental, fils, photo
06/03/2014
Tout voir, tout prévoir,
Voici donc les entreprises sommées de prévoir l'évolution de leurs salariés à deux ans et d'informer les représentants du personnel sur les évolutions des emplois, des métiers, des compétences, de l'activité, de la masse salariale, de l'endettement, de l'effort de formation, et bien d'autres choses encore à l'horizon de trois ans. Et de négocier la GPEC tous les trois ans également. La prévision, vous dis-je, la prévision encore, la prévision toujours. Voir loin et prévoir.
Cette sommation d'anticipation, avec tout ce qu'elle peut avoir de naïveté horoscopique, tient à la fois de la tradition et du temps actuel. La tradition c'est cette inscription dans les fameux plans quinquennaux qui devaient tenir lieu de programmation pour l'économie du pays dans les années 60 sous l'égide du Commissariat au plan. Les temps actuels, c'est ce souci généralisé de transparence qui conduit, par exemple, les hommes politiques à rendre compte de leur vie publique comme privée au nom du droit à savoir, dont on ne sait pas très bien ce qui le fonde sinon ce mythe de la transparence. Sauf qu'un monde totalement transparent ne pourrait être qu'un enfer. Malraux disait que la vérité d'un homme est dans ses secrets, mais il a dit beaucoup de bêtises. Ce qui est certain c'est que le mystère est source de désir et qu'à vouloir chasser l'inconnu au nom de la rationalité on pourrait bien faire disparaître également le désirable.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : horoscope, formation, anticipation, désir, plan, travail, emploi, photo, japon
27/02/2014
Du droit et de la justice
- Holmes, vous êtes bien pensif aujourd'hui, comme si votre corps et votre esprit avaient entièrement absorbé votre environnement pour en épouser le rythme...
- Cher Docteur et ami, votre perspicacité est aussi lumineuse que vos conclusions sont brumeuses...En vérité c'est ce petit panneau qui retient mon attention...
- Vous voulez dire l'inscription apposée sur la maison de la justice et du droit...
- Comme je le disais, Watson, vos fulgurances sont épatantes...si je contemple ce panneau c'est parce s'y trouve exprimées à la fois l'idée que la justice et le droit sont choses distinctes, ce qui est juste, mais également choses de même nature, ce qu'exprime la conjonction "et" qui relie les semblables...
- Je vous avoue Holmes que si votre ironie me paraît bien facile, vos propos demeurent obscurs. Je ne vois pas en quoi Justice et Droit sont à la fois différents et semblables...
- Excusez ces mouvements d'humeur mon cher Watson, et mettez les sur le compte de la méditation interrompue...mais je vais répondre à votre interrogation...la justice peut s'entendre au sens moral, ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici mais de la justice qui se propose de donner solution à tout litige et s'appuie pour ce faire sur le droit...sans faille, et sans vide comme vous le savez...
- De fait Holmes, vous répétez si souvent qu'il n'existe point de vide juridique, sauf dans la tête corsetée de quelques juristes et dans l'esprit approximatif de journalistes pressés, que cela ne m'a guère échappé...
- La justice est donc différente du droit en ce qu'elle est une manière d'en faire usage...mais elle est semblable à lui dans sa finalité...régler les relations entre les individus...car voyez-vous le seul objectif de tout ceci est strictement opérationnel tant il est vrai que ce sont les principes qui guident le mieux l'action...
- Fort beau discours Holmes...et pour abonder en votre sens je vous dirai que je pense avoir enfin trouvé le principe qui nous fera, de manière très opérationnelle, rentrer pour nous occuper de la loi nouvelle...
- Vous m'intriguez Watson, et quel est donc ce moyen ?
- Vous le saurez demain, Holmes, et d'ici là bonne nuit méditative...
22:00 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : holmes, watson, réunion, vacances, dialogue, formation, loi, réforme, photo
06/01/2014
Changement de lumière ou de décor ?
Tous les blasés, les cyniques, les "à qui on ne la fait pas", aiment bien rappeler que plus ça change moins ça change, que la révolution c'est étymologiquement le retour à la case départ, que la réforme ce n'est jamais que de nouveaux mots pour dire de vieilles choses, bref, embourbés nous sommes, embourbés nous resterons.
Il est vrai qu'avec les 69 pages du projet de loi sur la formation professionnelle, l'emploi et la démocratie sociale, et les innombrables renvois à d'innombrables décrets, on se dit que décidément l'art de légiférer se perd, comme depuis à peu près deux siècles. Qui se plonge sans prévenir dans le texte, risque clairement de ne pas y voir jaillir la lumière.
Alors nous allons tenter de mettre sur ce texte un peu de jour et d'aller voir de plus près ce qu'il recèle. Les sujets ne manquent pas : nouvel entretien individuel, nouvelles contributions financières, nouveau compte personnel de formation et fin du DIF, conseil en évolution professionnelle, service public régional de la formation, disparition de l'imputabilité et de la déclaration fiscale pour les entreprises, obligations de négociation et de consultation renforcées, engagements plus nombreux vis-à-vis des salariés qui se forment mais aussi de ceux que l'on ne forme pas, fin du financement des organisations patronales et syndicales par les OPCA, création d'un financement transparent et obligation de rendre des comptes, mode de calcul de la représentativité patronale qui échappe à l'élection, ...vraiment les sujets ne manquent pas qui nous promettent des jours nouveaux sinon meilleurs.
Alors, la même chose sous un emballage différent ? le jour et la nuit ? comme à chaque jour suffit sa peine, à partir de demain sur ce blog, chaque jour un commentaire d'une des thématiques de la loi. Pour tenter d'y voir plus clair et de savoir si c'est juste une variation de la lumière ou si le décor a vraiment changé.
23:02 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : loi, réforme, changement, décor, lumière, photo, sicile, formation, emploi, démocratie, social