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22/07/2017

Au vert !

Plusieurs mois de bitume, de villes, de salles souvent inaccessibles au soleil, de position assise visage éclairé par la lumière électronique de l'écran, de métros, de trains d'avions aussi, de journées entre chien et loup, l'automne et l'hiver jouant à cache-cache dans une douceur printanière plombée par des nuages lourds, si l'on rajoute les ambiances électorales et leurs sécrétions émollientes d'avant changement, on aura compris que c'est du vert qu'il faut remettre dans le paysage. La parole est à Michel Pastoureau : 

"Le vert, c'est la couleur de Satan, du diable, des ennemis de la chrétienté, des êtres étranges : fées, sorcières, lutins, génies des bois et des eaux. Les super-héros et les Martiens, grands et petits hommes verts de la science-fiction, s'inscrivent dans cet héritage culturel, où le vert joue le rôle de l'ailleurs, de l'étrangeté, du fantastique. Pourquoi ? Parce que c'est une couleur instable, rebelle, très difficile à fixer chimiquement. Avec le vert, le rapport entre chimique et symbolique se révèle passionnant."

Alors en route pour célébrer les noces du chimique et du symbolique. Et cette année, le petit est de la partie. 

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18/08/2016

La nature imite l'art (II)

Il suffit de varier un peu les chemins. 

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Et d'ouvrir un peu le regard. 

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D'aller voir dans le sable...

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...dans les pierres...

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...dans les mangroves...

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...suivre l'eau...

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...revenir vers la plage...

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...traverser la rivière...

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...retrouver le sable...

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...et regarder le soleil se coucher après avoir déposé la dernière touche de peinture. 

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07/08/2016

Côte Est (Postcards)

La photographie se fait plutôt dans les villes : lumières, personnages, architecture, boutiques, les mystères de la rue sont sans limite. Mais lorsque l'on est dans un pays-continent, la notion de limite perd de sa substance. Et le long de la côte Est, les miroirs de sable, les nuages de vent, l'éternel retour des vagues, aimantent le regard. 

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La terre est rouge. Elle a la couleur des flammes. Et l'on est au coeur de tous les éléments. 

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A certaines heures, les couleurs font la sarabande. C'est un sabbat céleste sous vos yeux incrédules. 

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Et quitte à donner dans les clichés, restons dans le no limit. Sur ces côtes, le surfeur barbu aux longs cheveux blonds qui court vers la vague promise, est aussi présent que les pélicans ou les kangourous. 

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Mais foin de moquerie, il faut quand même la taquiner la vague. 

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Miroir mon beau miroir, dis moi si je l'ai bien descendue. 

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En prise avec les éléments, les surfeurs sont en réalité des poètes de l'infini, chaque vague appelant la prochaine. 

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Et dans les lieux où le panthéisme règne, voir un pêcheur de nuage devient une banale évidence. 

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Comme l'apparition d'une sirène. 

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Le ciel habille le surfeur de ses rêves. 

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Puis se retire en silence. 

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Et vous laisse un dernier message avant de s'éclipser.  

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03/02/2016

I comme...INTERACTION

Un peu de sociologie éloigne du droit, beaucoup de sociologie y ramène (Maurice Hauriou)

  Maurice Cohen est docteur en physique et en mathématiques, spécialiste de l'intelligence artificielle. Il est l’auteur de plus de 250 publications scientifiques et a résolu plusieurs problèmes mathématiques considérés comme « impossibles », telle l’équation de Poincaré. Il est également peintre.

Il procède de la même démarche créatrice pour résoudre une équation mathématique et réaliser une toile :

"Si l’on n’est pas philosophe, un peu poète, on ne peut pas aller très loin dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le monde est non linéaire et les plus grands problèmes ne peuvent être résolus par un système cartésien. L’art nous force presque à penser hors de cette logique cartésienne. C’est après trois semaines de peinture intensive que j’ai résolu le problème de Poincaré qui date du XIXe siècle."

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Nature ou culture ? 

Le travail de Maurice Cohen nous invite à deux questions. L'une spécifique à son activité : qu'est-ce qu'un chercheur et comment s'effectue un travail de recherche ? Avec de la technique, de la méthode, de la discipline et de la créativité. Si l'on veut décrire les compétences du chercheur, les trois premiers points ne poseront pas, trop, de problème. Le quatrième est moins évident. Il nous fournit pourtant une des clés : la créativité c'est la capacité à faire des liens qui n'ont jamais été faits et à disposer d'un état d'esprit suffisamment libre.

La deuxième question est plus générale : que nous apporte l'art ? Christian de Portzamparc, l'architecte de la cité de la Musique à Paris et de l'immeuble Vuitton à New-York affirme: "Lorsque je lis de la poésie, de la littérature, lorsque je m’intéresse à la psychanalyse, à la peinture, à la sculpture, je ne considère jamais que je m’éloigne de mon métier".

Le détour artistique ? Un moyen de penser un peu au-delà de notre pensée habituelle.

24/08/2014

La nature imite l'art

Si j'étais peintre, je gratterai la terre en tous lieux pour toucher ces pigments qui colorent le sol. 

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Si j'étais peintre, j'abuserai de ces fondus enchaînés de cinéma qui voilent en dévoilant. 

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Si j'étais peintre, je peindrai des dunes de sable vivantes et des dunes de sable pétrifiées et ceux qui savent regarder en concluraient qu'il n'y a pas de nature morte. 

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Si j'étais peintre, je regarderai pendant des heures les fonds des toiles de Tanguy pour y découvrir le temps de mille paysages. 

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Si j'étais peintre, j'aurai envie de mettre de la matière sur la toile. 

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Si j'étais peintre, je saurai qu'une couleur n'est elle-même que par les couleurs adjacentes. 

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Si j'étais peintre, je passerai des jours et des nuits à peindre des drapés. 

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Si j'étais peintre, je serai fasciné par l'eau dans la couleur. 

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Si j'étais peintre, je saurai que comme en photographie, la couleur c'est de la lumière (l'inverse est vrai aussi). 

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Si j'étais peintre, mon pinceau serait une baguette magique au bout de laquelle se tiendrait la lune. 

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Mais je ne suis pas peintre, et comme la nature, j'imite l'art.

11/08/2014

Vertigo

Le temps géologique est un vertige. Si rationnellement on sait compter jusqu'à 4,5 milliards, éprouver la sensation physique de ce temps longs est une autre affaire. Dans un corps que le temps borne étroitement, comment traduire la durée sinon en acceptant que nous soyons un assemblage atomique momentané, qui fait suite à bien d'autres et en précède d'autres encore. 

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Le Grand Canyon est une cathédrale du temps et à ce titre il renvoie moins aux pionniers de l'Ouest américain qu'à cet européen old fashion qu'est Marcel Proust pour lequel tout ce que nous voyons n'est que mémoire, y compris l'immémorial. 

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Mais avec les Américains, peuple sans Histoire mais plein d'histoires, l'entertainment a naturellement pris la place de la mémoire. Aussi n'est-on pas surpris, lorsque l'hélicoptère prend de la vitesse pour raser les derniers arbres de la forêt et accentuer la sensation de vertige lorsqu'il surgit dans l'immensité du Canyon, d'entendre dans le casque les tambours, trompettes, violons et cymbales de 2001 Odyssée de l'Espace. 

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La démesure du film de Kubrick est à la hauteur du grand sillon tracé par le Colorado au coeur des hauts plateaux de l'Arizona. Et comme le film, le Canyon est un spectacle, une méditation philosophique et une vision hallucinée dont on ressort lessivé. 

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Mais avant de quitter les lieux, on pourra une nouvelle fois vérifier que la nature imite l'art et que si le temps est un peintre de qualité, les Navajos ont fait mieux depuis. 

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Après une telle expérience, les habituels feux de forêt estivaux semblent bien anecdotiques, un peu comme une vie à l'échelle du temps. 

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18/05/2013

Le droit, c'est pas naturel

J'ai toujours eu du mal avec la notion de droit naturel qui me paraît relever de l'oxymore : dès lors qu'il y a droit, nous ne sommes plus dans l'état de nature mais dans la construction sociale. Pas d'autre droit que le droit positif. Même si la notion a pu servir de fondement conceptuel aux droits de l'homme, inaliénables et imprescriptibles, elle relève d'un essentialisme porteur de tous les dangers. En assignant l'individu à une nature préétablie, on l'enferme dans un déterminisme comme la mouche dans une toile d'araignée. C'est pourquoi la loi sur le mariage entre personnes de même sexe, promulguée ce jour, est une loi de liberté bien davantage qu'une loi d'égalité. Liberté de choix, et liberté de devenir. Car on a beau naître complet, on est ce que l'on devient. Et l'on peut espérer que la multiplication des modèles familiaux et leur banalisation, constituera par l'exemple la meilleure éducation à la tolérance. Car comme dirait Simone, on ne naît pas homosexuel(le), on le devient.

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Clovis Trouille - Rêve claustral - 1952

08/05/2013

Voir

Ce n’est pas parce que le baccalauréat approche qu’il faut succomber aux tartes à la crème des sujets (ne devrait-on pas dire objets d’ailleurs ?) de philosophie. Pas de discussion donc à partir de l’éculé « l’art imite-t-il la nature ? » ni de son plaisant inversé, nous voulons parler de la formule d’Oscar Wilde « la nature imite l’art ».

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Bornons nous ici à constater que la réponse à ces questions, et à bien d’autres, est dans le regard. Notre manière de voir, d’observer, nous définit mieux que de longs discours.

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Voir, regarder, observer, c’est une question d’échelle, de catégorie, de représentation, de mode d’appréhension du réel, du symbolique et de l’imaginaire, coucou Lacan.

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Mais si l’on veut savoir ce qu’il y a véritablement dans une toile de Rothko, et donc la raison pour laquelle ce peintre consacra la plus grande partie de sa vie à enduire des toiles de grandes surfaces colorées, les traces de voyage, de temps et de poésie prélevées sur une épave de bateau sont les bienvenues.

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Le regard, où la manière dont chacun d’entre nous appréhende les ombres et lumières du monde auquel il appartient.

07/05/2013

Ce qu'il a voulu dire, il l'a dit

Passage à Camaret pour saluer Saint-Pol Roux. Les quatre tours, comme des tombeaux verticaux offrant leur cylindre aux vents marins, ou comme un salut à  la radicalité du poète, à sa sereine solitude. Me revient en mémoire l'apostrophe d'André Breton à Rémy de Gourmont, qui avait tenté de dresser un dictionnaire des métaphores et images poétiques de Saint-Pol Roux.

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« Il s'est trouvé quelqu'un d'assez malhonnête pour dresser un jour, dans une notice d'anthologie, la table de quelques-unes des images que nous présente l'œuvre d'un des plus grands poètes vivants ; on y lisait : Lendemain de chenille en tenue de bal veut dire papillon. Mamelles de cristal veut dire : une carafe, etc. Non, monsieur, ne veut pas dire. Rentrez votre papillon dans votre carafe. Ce que Saint-Pol-Roux a voulu dire, soyez certain qu'il l'a dit. »

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Colonnes antiques d'une cité grecque en pays celte

Je me souviens qu'à l'école, j'ai toujours eu la même réaction instinctive de méfiance devant cette question des instituteurs : "Qu'a voulu dire l'auteur ?". Comme André Breton, j'avais envie de répondre : "Couillon, ce qu'il a voulu dire il l'a écrit !". J'aurai bien voulu que l'instit me dise ce qu'il comprenait du texte, comment il le faisait vivre en lui, quelle leçon il en tirait, s'il vivait différemment après l'avoir lu ou bien si sorti de la classe il n'en restait plus rien. Cela oui m'aurait intéressé, mais quant à s'interroger sur "ce qu'a voulu dire l'auteur", c'était supposer que tout acte d'écrire obéit à une stricte volonté qui assujettit l'expression, autrement dit, ne rien comprendre à la poésie. Quant à Saint-Pol Roux, c'est simple, ses poèmes me donnent envie de rire et de vivre, comme lorsque " le soleil monte faire têter la vie" :

A parler cru, je ne m'emmerde jamais seul

Dieu non plus

Nous sommes au moins deux

12/02/2013

Prométhéen !

C'est peu de dire que la démission du Pape est un moment de pur bonheur. Non pas parce que Benoît XVI quitte la fonction, on ne peut souhaiter le départ d'un Pape qui écrit aussi bien sur l'eros, le corps et l'âme (c'est ici), mais parce que cet acte est une bouquet d'ambivalences et de subtilités. Tout d'abord, il est amusant de percevoir l'embarras de ceux qui pensent que le Pape doit se soumettre à Dieu et aliène sa personne à la fonction et en même temps font leur le dogme de l'infaillibilité pontificale. Pour eux, le geste est une contradiction insoluble. Ensuite, on peut sourire également de l'humilité contenue dans le geste, celui qui renonce aux honneurs et se retire, mais aussi le formidable orgueil dont il est porteur : j'ai regardé Dieu dans les yeux, et j'ai choisi de reprendre ma liberté !

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Heinrich Fueger - Prométhée offrant le feu aux hommes

Et s'agissant de liberté, il est désormais impossible  à quiconque d'expliquer que sa démission a été refusée. On pourra lui répondre en rigolant que même Dieu ne peut rien devant celui qui veut vraiment démissionner. Mais le plus important est sans doute la démonstration que la volonté peut faire son lit de la nature, ou de ce qui se prétend tel. Toute la tradition, sinon la règle canonique, s'opposeait à la démission du Pape. Et pourtant, son geste, celui qui met la liberté de l'homme avant  l'ordre établi, s'impose. S'il avait voulu fournir un argument en faveur du mariage entre personne de même sexe, le Pape n'aurait pu trouver meilleure démonstration. Benoît XVI démissionnant, c'est Prométhée qui offre le feu aux hommes et sa bénédiction à tous les affranchis. Amen !

05/11/2012

Vacance(s)

Les vacances s'allongent, allez-vous les passer allongés ? allez-vous garder le rythme ? En ces temps de vacances, la vacance est votre quotidien. Votre emploi du temps s'ouvre à vous et vous laisse face à l'éternelle question :

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Faut-il persister à emplir le vide dont le temps fait sa consistance ? Si l'interpellation suscite en vous un instant philosophique, Parménide vous guide : l'être est, le non être n'est pas. Vous en concluerez que, comme en matière juridique,  le vide n'existe pas et qu'il n'est qu'un leurre ou une facilité. Alors vous pouvez vous abandonner à ce qui emplit l'espace : le soleil, l'air, la mer.

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C'est lorsque toute intention a disparue, toute émotion s'est tue, que la nouveauté peut apparaître. Ici, elle frappe à la fenêtre pour rappeler que les toiles de Rothko sont des portes ouvertes qu'il suffit de franchir. Ni le courage ni la peur ne sont nécessaires. Mais un peu d'abandon.

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Ce que vous découvrez, vous avez comme toujours l'impression de le connaître déjà tout en ayant le sentiment profond de n'avoir jamais rien vu de tel. Pas de doute, vous êtes au bon endroit.

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Et pour ceux qui supporteraient mal de voir disparaître la part d'ombre, ces zones obscures qui les fascinent tout en les dévorant, il suffit d'attendre le clin d'oeil du soir.

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Ombre ou soleil, vous avez toujours le choix du côté vers lequel vous souhaitez regarder. Au besoin, il est des regards qui peuvent vous aider à choisir.

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Et c'est ainsi que l'actualité attendra demain. Bon lundi à tous.

27/10/2012

PUB !

Les vacances de la Toussaint sont originellement les "vacances patates", celles que l'on prenait pour ramasser les pommes de terre. Mais savez-vous que la pomme de terre fut ramenée des Andes, où elle était cultivée par les Incas, et introduite en Europe comme un légume exotique qui suscita de prime abord la méfiance. Assimilée aux herbes des sorcières, la pomme de terre fut réhabilitée par Parmentier à qui elle avait sauvé la vie pendant sa captivité en Prusse.

Mais pourquoi s'étendre sur les patates ? ne peut-on s'étendre sur matière plus agréable, comme les participants à ce goûteux déjeuner sur l'herbe ?

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Ju Duoqi - Le musée du légume - 20

Si ce blog fait une place aux cucurbitacées, c'est pour célébrer la sortie du dernier livre d'Hélène Mugnier "Quand la nature inspire les peintres". Hélène Mugnier a consacré un précédent ouvrage à l'Art et le Management. Elle anime des formations manageriales dans lesquelles elle fait travailler les participants à partir d'oeuvres d'art. Et elle vous offre à présent un superbe travail sur la représentation de la nature et de ses fruits par les peintres à travers les siècles.  Vous cherchez déjà un cadeau pour Noêl ? vous voulez faire plaisir à un gourmand gourmet ? vous souhaitez mieux connaître la jacinthe, l'oeillet, l'asperge, le peuplier ou encore la figue, la cerise, le chardon, le citron ou le mimosa ? plongez vous dans le magnifique ouvrage illustré de plus de 200 tableaux. Pour 35 euros vous ferez mieux qu'un repas, un festin. Et les toulousains (re)découvriront que la violette associe le bleu céleste et aérien (le bleu pastel de Toulouse) et le rouge terrestre et sanguin (celui de la terre argileuse, de la révolte et du vin). Et en plus, Hélène, elle est charmante. Vous hésitez encore ?

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13/01/2009

La nature du silex

Comparaison n’est pas raison. Certes. Ecoutons toutefois ce que nous dit Robert Weinberg, Professeur de biologie au MIT, mondialement connu pour ses recherches sur le cancer : « Il y avait un dogme qui voulait que, pour comprendre une cellule cancéreuse, il fallait regarder ses gènes. Nous savons à présent qu’il faut élargir la vision aux signaux qu’elle reçoit de son environnement ». En deux phrases, est ainsi résumé l’éternel débat entre nature et culture. Est-il dans la nature de la cellule d’être cancéreuse, ou bien cette caractéristique résulte-t-elle d’informations reçues de l’environnement, donc de la culture externe ? Les scientifiques répondent aujourd’hui sans beaucoup d’hésitation : les deux doivent entrer en ligne de compte. Les prédispositions et les conditions d’exposition à un environnement particulier. Ainsi ne sommes nous véritablement nous même que dans la relation avec autrui mais plus largement avec le monde dans lequel nous vivons.

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Susan Jones - Silex 1

Tout responsable ressources humaines, tout manager en conclura inévitablement qu’il n’est pas possible d’évaluer un salarié sans évaluer l’organisation dans laquelle il travaille, que les questions de santé au travail doivent être essentiellement posées dans l’interaction entre le salarié et son activité, que l’emploi n’existe pas indépendamment de la personne qui l’occupe ce qui met en cause les méthodes d’appréciation des compétences requises pour occuper un emploi comparées aux compétences possédées par le salarié, etc. Ne pas s’interroger uniquement sur la nature des choses mais également sur la manière dont elles réagissent entre elles. Plus complexe peut être, plus juste sans doute. Aucun silex seul n’a jamais produit de feu, mais deux silex ensemble si, avec le concours de celle, ou de celui, qui pensa à les entrechoquer.