12/01/2016
C comme...COMPETENCE COLLECTIVE
On n’agit jamais seul
L’individualisation des pratiques manageriales et de gestion des ressources humaines fait souvent de la compétence une question strictement individuelle. Or, la performance d’une organisation, comme celle d’une équipe sportive, tient en grande partie à la qualité des collaborations qui s’établissent entre chacun de ses membres. Les talents individuels, mais en cohérence et avec la force de l’action collective.
Et puisqu’il est toujours question de compétence, restons avec Pierre Villepreux et la manière dont il conçoit le développement de compétences collectives :
Première étape, la compétence individuelle est une capacité à mobiliser des ressources en situation.
« Le but, c’est de s’adapter aux contraintes et exigences de la situation en recherchant le résultat le plus efficace possible puisque la réussite dépend, pour le joueur, de ses ressources disponibles et de leurs qualités mais aussi de sa capacité à les mobiliser au moment voulu."
Scat Cat's Band (Les Aristochats)
Deuxième étape, la compétence collective c’est avoir des référentiels communs pour la résolution de problèmes et pour l’action efficace.
"L’adaptation pour être efficace doit être active. La lecture du jeu n’est pas une banale prise d’information passive mais bien un moyen pour donner du sens à son action grâce à l’acquisition de repères et indices toujours plus nombreux et précis, conduisant à un référentiel commun à tous. Il s’agit bien donc de former les joueurs à lire le jeu en les plaçant dans des situations problèmes qui soient à la mesure de leur niveau de jeu."
Troisième étape, la prise de risque individuelle et collective est une condition du développement des compétences.
"Le joueur doit être mis en situation d’incertitude, on peut dire d’instabilité qui doit l’amener à fonctionner par prédiction et anticipation donc, à connaître et comprendre de plus en plus finement les mécanismes de jeu dans les situations successives et évolutives. »
Voilà, vous avez le schéma pédagogique, il ne vous reste plus qu’à imaginer les formations correspondant à vos objectifs. On dit merci qui ?
12:20 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : compétence, formation, éducation, pédagogie, dictionnaire, livre, photo
11/01/2016
C comme....COMPETENCE
La compétence, ou la fée électricité
La définition la plus synthétique (quoi que fée électricité n’est pas très long) et la plus juste de la compétence a été donnée par un toulousain, Pierre Villepreux (pour ceux qui feraient remarquer que Pierre Villepreux n’est pas né à Toulouse, répétons qu’être toulousain est un état d’esprit). Il définit la compétence en deux mots : l’intelligence situationnelle.
Deux mots, deux dimensions. La première, l'intelligence de la situation. Etre compétent c'est d'abord poser le bon diagnostic sur la situation pour en déduire l'action à conduire. Rapidité et fiabilité du jugement sont les piliers de la compétence qui permettront l'acte juste, dont il sera nécessaire de maîtriser la technicité, sans laquelle il n'y a guère de liberté d'agir. Et quant à l'action, Pierre Villepreux a toujours été persuadé que le beau jeu était également le plus efficace (ceux qui ne goûtent pas le rugby pourront vérifier dans à peu près n’importe quel sport que le geste le plus efficace est souvent le plus beau : l’esthétique du geste est aussi une esthétique de l’efficacité).
De cette première dimension concluons, comme aurait pu le faire Sartre, que l’on n’est jamais compétent, et libre d’exercer sa compétence, qu’en situation et que la compétence n’existe pas en dehors des situations dans lesquelles elle trouve à s’exprimer.
La deuxième dimension de l'intelligence situationnelle, c'est de se savoir en situation. De ne pas être dominé par le rôle que l'on joue, de ne pas en être dupe, mais de le jouer professionnellement. Et donc d'avoir le recul nécessaire à la réalisation impliquée et distanciée de l'action, car l'engagement ce n'est pas nécessairement de mettre ses tripes sur la table (ah les coups de tête contre les murs dans les vestiaires pour se motiver…), mais au contraire de savoir en toute lucidité ce que l'on fait et pourquoi on le fait.
L'engagement est une volonté qui se sait volonté. C'est en cela que Villepreux est profondément Sartrien : les joueurs sont libres et exercent cette liberté par leurs choix qui sont nécessaires, ils agissent et font les choix en situation, ils sont ce que sont leurs actes car le faire est révélateur de l'être. Et comme Sartre, Villepreux pense que l'homme est à inventer chaque jour.
14:35 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dictionnaire, livre, photo, compétence, formation, éducation, travail, emploi
09/01/2016
C comme...coaching
La vérité n’est pas dans un seul rêve, mais dans beaucoup de rêves
(Pier Paolo Pasolini)
Laissons les coachs à leurs débats pour savoir s’il est nécessaire ou non de psychanalyser le coaché pour faire un bon coaching. Faut-il entrer dans les rêves de la jeune fille, dans beaucoup de ses rêves, pour l’accompagner ? Laissons la question en suspens et remontons un peu le temps.
Nous sommes en 1818, Joseph Jacotot, révolutionnaire exilé devient lecteur à l'Université de Louvain, chargé d'enseigner la littérature française à des étudiants flamands. Il ne parle pas plus le flamand que ses étudiants n’entendent le français.
Pour dénouer la situation, Jacotot déniche une édition bilingue de Télémaque qu'il fait remettre aux étudiants, leur demandant d'apprendre le texte français en s'aidant de la traduction, puis de lire l'ensemble du livre pour être capable d’en faire le récit en français. Cette rédaction servit d’évaluation. Notons au passage qu’évaluer n’est pas refaire ce que l’on a appris mais peut prendre la forme d’une production jamais réalisée (ici, soupir désespéré et scandalisé des étudiants français : mais on ne peut pas avoir en évaluation quelque chose que l’on a jamais fait…).
Le rêve de la jeune fille qui rêve qu'elle rêve
Le travail de rédaction se révéla d'un niveau comparable à celui d'étudiants français. Joseph Jacotot découvrit ainsi qu'il était possible d'enseigner sans donner d'explications, par un travail de questionnement, de mise en situation, de production. Là où le maître savant explique et déverse son savoir, le maître ignorant questionne et oblige l'élève à s'enseigner lui-même, postulant ainsi l’égalité des intelligences.
Pourquoi faire croire aux parents qu'ils ne peuvent accompagner leur enfant dans la préparation d’un examen s’ils ne connaissent pas eux-mêmes la discipline ? Il suffit de bien vouloir y consacrer du temps et de poser des questions. Il ne s’agira jamais que d’un renversement du « pourquoi ? » enfantin qui place les parents devant leur ignorance mais les pousse souvent à s’instruire pour apporter réponse. Le maître ignorant est celui qui rend l’autre savant en lui demandant de l’enseigner.
Voilà pourquoi il est possible d’être un grand entraîneur sportif sans avoir été un grand sportif soi-même, ou un excellent coach pour permettre de développer des compétences que l’on ne possède guère.
Sur le sujet, on lira avec profit : Jacques Rancière, Le maître ignorant, 10/18, sept. 2004.
00:41 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : formation, coaching, réforme, éducation, travail, pédagogie, enseignement, livre, photo
08/01/2016
C comme...CERTIFICATION
Des salariés label rouge
Exit l’apprentissage, la formation, l’acquisition, l’appropriation…bienvenue la certification. Nous aurons dorénavant des formations certifiantes, des organismes certifiés et des salariés aux compétences garanties. L’horizon de la formation est devenu celui de la certification.
La voie nouvelle est pavée de bonnes intentions : exigence d’évaluation des acquis, de maîtrise des processus et de valorisation des résultats pour l’impétrant qui aura franchi tous les obstacles.
La vie en rose
Mais il arrive que le revers de la médaille soit moins rose que l’avers et ouvre droit le chemin vers l’enfer. Celui de l’individu mesuré, ajusté, formaté, garanti premier choix, qui néglige l’apprentissage pour se caler sur les critères d’évaluation, qui perde la liberté, le droit à l’erreur et à l’expérimentation que comprend toute formation, pour se caler sur l’obtention de la certification. La voie sera étroite entre la standardisation normalisée et le bachotage généralisé.
Et si l’on parvient à éviter ces écueils, il faudra encore affronter quelques dangers : celui de la bureaucratie et du contrôle prenant le visage de la qualité ou de la rigidification des modes de production de la formation pour satisfaire aux exigences de la certification.
Propos un peu négatif ? Vous pouvez le penser mais deux siècles d’expérience en matière de diplôme n’ont pas permis d’établir que les formations certifiantes soient par nature plus pertinentes ou plus performantes que les autres. Puisse l’avenir me donner tort.
00:10 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : formation, certification, réforme, emploi, travail, dictionnaire, livre, photo
07/01/2016
B comme...Bilan de compétences
La boule à facettes
Miroir mon beau miroir, fais miroiter mes aptitudes et compétences, met en lumière les facettes de ma personnalité, révèle les potentialités que si peu connaissent et dont je finis par douter…Dis moi que je suis atypique joli miroir et recouvre de cohérence ma trajectoire personnelle, conforte mes représentations positives et dissous les pensées critiques, guide moi sur le chemin de la reconnaissance et contribue à mon épanouissement.
Sinon vous pouvez aussi essayer l’horoscope de Marie-Claire : moins cher et plus rapide.
Bien évidemment, je caricature. Mais c’est en partie cette vision d’un bilan égocentré et pyschologisant qui a conduit à la mise en place du conseil en évolution professionnelle censé réaliser un travail de diagnostic plus technique sur les compétences des bénéficiaires et prendre en compte la réalité de l’environnement économique et social, d’où sa régionalisation, dans la construction des projets.
Même si, comme l’indique un conseiller d’un des opérateurs retenus : « Avec cinq entretiens individuels par jour, la réalité économique et sociale régionale elle devient un peu lointaine…».
Jeunes femmes rouges toujours plus belles (F.H. Fajardie)
Sous couvert d’une approche plus technique, dont on ne niera pas la nécessité, il ne faudrait toutefois pas oublier que faire un bilan de compétences c’est aussi prendre le temps d’écire, ou réécrire, sa propre histoire, de mettre de l’humain sur un travail on ne peut plus engageant. Pourquoi le storytelling serait-il réservé aux politiques ?
Au final, est-on véritablement certain qu’il fallait priver les salariés de la possibilité de réaliser un bilan de compétences dans le cadre du compte personnel de formation ? Sous-couvert de faire leur bonheur, malgré eux comme souvent, on les a surtout privés de leur boule à facettes.
09:35 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : formation, bilan, compétences, réforme, dictionnaire, livre, photo
06/01/2016
B comme...Big Bang
Repartir sans cesse de zéro est la meilleure manière d’y rester
Le quinquennat est sans doute la pire des réformes institutionnelles de la Vème République, raccourcissant encore un temps politique déjà frénétique. Depuis son instauration, nous sommes donc soumis à la réforme quinquennale expérimentée en 2004, approfondie en 2009 et renouvelée en 2014. Saurez-vous trouver la date de la prochaine ?
Positivons, une remise de l’ouvrage sur le métier tous les 5 ans, ce n’est jamais que le rythme des bilans de santé de la sécurité sociale. C’est même une échéance plus longue que la révision automobile.
La différence, c’est qu’une révision n’est pas une reconstruction et que la qualité de la révision tient essentiellement à la qualité du diagnostic. Si l’on poursuit la métaphore, on relèvera que pour les automobiles, le diagnostic n’est confié ni au constructeur ni au réparateur. On attend toujours un diagnostic sérieux sur les effets, et pas seulement le fonctionnement, du système de formation depuis 40 ans.
Le zéro et l'infini
Que l’on nous explique comment les salariés se sont adaptés aux changements d’organisation, de technologies, de méthodes, de rythmes, de produits, de services, de comportements clients, de relations professionnelles, etc. Et quelles sont les activités qui ont connu du développement, de l’innovation, de la créativité, de l’inventivité, de la performance, du succès, etc. Et combien de salariés ont changé de métier, d’emploi, d’activité, ont développé leur compétence, ont obtenu des certifications, etc. Et quelle est la part de la formation dans tout cela. Et quelles leçons on peut en tirer pour la rendre plus performante encore. Parce qu’à faire des diagnostics qui tournent à l’infini à l’intérieur du système on finit par ne voir ni la lune ni même le doigt qui la montre.
Et avec un diagnostic bâclé et une table rase systématique, il faut vraiment aimer la roulette et les jeux de hasard pour croire encore à la réforme.
09:03 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : réforme, formation, éducation, emploi, travail, photo, dictionnaire
05/01/2016
A comme...AUTOFORMATION
On est ce que l’on fait
Comme on le sait, on n’est pas formé, on se forme. Le verbe former est intransitif.
Mon père était cuisinier. Ou plutôt il était serveur, a racheté le restaurant à son patron et a embauché des cuisiniers. Des bons, et des moins bons. Jusqu’au jour où il a décidé de passer derrière les fourneaux. Il avait observé, bénéficié de quelques conseils, parcouru des livres de cuisine et il a pratiqué. C’était un excellent cuisinier.
Six mois avant de débuter mon activité de consultant, je ne savais pas de quoi ce métier était fait, et avait à peine conscience qu’il existait. J’ai été formé par mes clients, ils continuent et moi aussi.
Où sont les femmes ?(Patrick Juvet)
Lorsque je vois mon gamin réaliser des activités nouvelles, je lui demande comment il a appris. Il me répond parfois « avec la maîtresse », ou « avec les copains » ou « en regardant la tablette », mais le plus souvent il lance un peu bravache : « tout seul ». Intransitif je vous dis.
15:23 Publié dans DICTIONNAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autoformation, formation, photo, apprentissage, travail, activité, métier, éducation, pédagogie
14/10/2015
Entrelacs
Elle n'est pas toute jeune. Il ne l'est pas non plus. "Elle", c'est la règle contenue dans l'article 1134 du Code civil (c'est "il"), promulgué en 1804. Soit le Code Napoléon. Elle s'exprime comme les règles de l'époque, ou plus exactement selon les formes du 18ème siècle qui vient de s'achever : peu de mots, beaucoup de sens. A peu près l'exact inverse de la manière contemporaine de légiférer. Et elle nous dit ceci : les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Admirable ellipse. Si l'on développe, en perdant au passage la beauté de la phrase : les conventions ne tiennent que parce qu'instituées par la loi, mais lorsqu'elles sont valides, le contrat a force de loi. Magnifique entrelacs des sources du droit.
Crédits photographiques : Marrie BOT
Dans le débat actuel sur le Code du travail, il n'est question que d'opposition des sources : la loi est elle meilleure que le contrat ou faut-il donner la priorité à ce dernier ? et si le contrat prévaut, au niveau de la branche ou de l'entreprise ? cette manie hystérique de l'opposition symétrique est une marque de la culture latine : le bien/le mal - le vrai/le faux - l'intellectuel/l'émotionnel - le littéraire/le matheux - l'idéaliste/le pragmatique - le noir/le blanc - le corps/l'esprit - le col blanc/le col bleu, etc. Certes, il y eût Héraclite et son harmonie des contraires, sorte de grand-père originel de la dialectique, mais s'il y a mérite à vouloir dépasser les contraires, ce dépassement ne se produisant que par un recyclage permanent des oppositions il vient conforter ce qu'il se propose de rendre caduque.
Formulons donc un voeu : que tous ceux qui considèrent qu'il est nécessaire de réforme le code du travail, ce qui ne sera sans doute jamais inutile, cessent de mener des débats d'opposition et se concentrent sur la manière la plus intelligente d'articuler les différentes sources de droit, à l'instar de la loi de 1804. Et si l'on est capable de trouver plus belle et plus efficiente formule que celle du Code Napoléon, alors on pourra considérer que la réforme s'impose. A défaut, nous en resterons sur ce sujet, comme sur bien d'autres, au stade de la croyance.
01:22 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END, DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : réforme, travail, code, droit, emploi, chômage, photo, couple
14/08/2015
Des éclipses
Quand Monica Vitti
Au coeur de l’insomnie
Nous rappelle
À nos éclipses
On aura beau dire
On aura beau faire
On en pourra pas nous retirer
Cette élégance des temps endormis
Là-bas
En Atlantide.
Jérome Leroy, Des éclipses, extrait d'Un dernier verre en Atlantide, Ed. de la Table ronde.
06:39 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, éclipse, littérature, photo, new york, vacances, voyages
12/08/2015
Sur le bitume, le soleil
Si la plage est sous les pavés, où se trouve le soleil ?
Dans les cheveux des filles, évidemment...
...dans les mains des amoureux...
...et dans les baisers des amants, les nuits d'été.
07:44 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jaune, new york, vacances, soleil, plage, rue, photo
10/08/2015
De l'énergie et pas qu'à revendre
Quel que soit l'intérêt et le charme de toutes les villes américaines, pas une ne dégage l'excitation, l'énergie, les vibrations, de New-York. Nougaro l'a chanté à sa manière, mais ici pas de doute, ça pulse.
A tous les étages, et à tous les coins de rue.
Evidemment, la chauve-souris de Gotham City s'y met aussi. La moindre des choses.
Bien sur, le trop plein d'énergie conduit souvent au n'importe quoi.
Mais la ville de l'image, du mouvement, et donc du cinéma, sait aussi se faire littéraire et vous plonger à tout moment dans un roman de James Ellroy. Des grandes envolées aux bas-fonds, le désir de tout trace souvent une ligne droite. Ici, c'est direct, c'est pas du Ronsard, c'est de l'amerloque.
14:56 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : new-york, usa, amérique, rue, ville, littérature, cinéma, photo, image, vacances, voyage
08/08/2015
When there is a will, there is a way
Philadelphie ce n'est pas Houston. La rue est vivante et la foule miscellaneous.
Aux Etats-Unis le lock-out (fermeture de l'entreprise par l'employeur dans le cadre d'un conflit social) n'est pas interdit, comme en France. L'employeur est maître chez lui et il peut décider de ne plus fournir d'activité, suspendant par là même le paiement des salaires. Pratique lorsque l'on a du stock ou en période de ralentissement de l'activité.
Pour ceux qui travaillent, l'heure de la pause est le temps des rencontres...avec la salade du midi ou la presse du jour, qui rend largement compte du premier débat entre les candidats républicains à la primaire.
En voici sans doute des adeptes des républicains et du Tea Party. On ne fait pas plus conservateur : rose pour les filles, bleu pour les garçons.
Mais foin des considérations sociales, l'Amérique c'est l'entertainment et les fameux escaliers du Museum of Fine Arts immortalisés par l'entraînement de Stallone alias Rocky.
D'ailleurs, ce ne sont pas les 120 statues de Rodin installées à quelques encablures de là qui attirent la foule, mais celle que Mister Stallone a généreusement offerte à la ville qui le vit naître. Offrir une statue de soi-même ce n'est pas de très bon goût ? demandez aux filles ce qu'elles en pensent.
Et le vieux Nelson, ça lui inspire quoi Rocky ?
Ah oui, des slogans en forme de vérité : quand on veut on peut, il faut entreprendre pour réussir, à chacun son dû, on a que ce qu'on mérite, et pour la suite demandez à Donald Trump, il a des ressources et de la ressource.
Moi je préfère les artistes de rue.
Et les tableaux de Hopper.
Mais la nuit est déjà là, avec tous ses mystères.
Tout le monde a disparu...
Même le cinéma va fermer. Mais avant d'aller dormir, on se souviendra qu'aux Etats-Unis on peut voir des dômes florentins en haut des immeubles. Il l'a bien dit Donald, quand on veut on peut.
07:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, usa, philadelphie, philly, rue, photo, stallone, cinéma, social, vacances, voyage
20/04/2015
On va finir par y arriver...
Les machines de l'ile, à Nantes, sont toutes un peu lentes au démarrage. Les mécaniques ont besoin de trouver leur rythme, de se déployer, de prendre l'ampleur du mouvement, avant de le répéter puis de l'accélérer, oh pas trop vite, car les machines sont puissantes, elles s'imposent, et n'ont guère besoin de faire illusion par la vitesse. Implacables machines. Peut être la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) est-elle un pachyderme lent qui peine à se mouvoir mais pourrait bien ne plus s'arrêter une fois lancé. En tous cas, après la première livraison de l'inventaire en février, le raté du mois de mars pour cause de virus intempestif dans les tuyaux, le mois d'avril nous amène une seconde livraison de l'inventaire avant celle de mai et la promesse d'ajouts mensuels.
Dans cette seconde livraison, on notera avec satisfaction que figurent deux certifications, le TOSA et le PCIE qui permettent de couvrir l'offre de formation en bureautique, désormais donc éligible aux périodes de professionnalisation. Reste à ce qu'elles soient reprises sur les listes du CPF. Et dans la liste nouvelle, mention spéciale pour les deux certifications portant sur l'éveil artistique et culturel des jeunes enfants, portées par l'Association Enfance et Musique que j'ai eu plaisir à accompagner sur ce chemin, qui permettra à davantage de professionnels d'intégrer l'éveil culturel et artistiques dans leurs pratiques professionnelles, et aux plus jeunes d'intégrer l'art et la culture dans leurs pratiques tout court. En commençant, par exemple, par photographier ses jouets, avant de passer à la photographie de rue, ce qui permet de faire l'expérience immédiate du fait que le l'art est une (autre) manière de regarder le monde.
00:30 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : formation, certification, photo, art, culture, éducation, réforme, bonne nouvelle
01/01/2015
En 2015, vous ouvrez ?
En 2015, vous choisissez l'entre-soi...
...ou vous ouvrez la porte aux découvertes et faites confiance à la surprise ?
Le Cabinet WILLEMS CONSULTANT vous souhaite une excellente année 2015 et de belles découvertes.
22:33 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvel an, bonne année, 2015, formation, travail, emploi, droit, consultant, photo
16/11/2014
Au Sud
Le Sud, c'est un pays imaginaire. Et les pays imaginaires, il y a ceux qui pensent que, comme c'est imaginaire, cela n'existe pas. Il y a ceux qui en rêvent, qui le portent en eux, mais qui n'iront jamais, par peur, par manque de foi, par défaut d'avoir sauté dans les trains qui passent quelquefois pour aller au Sud. Il y a ceux qui y vont, qui se brûlent et qui en reviennent, se mettre à l'abri. Il y a ceux qui s'y établissent, s'y épanouissent et s'en servent de boussole, de soleil, de gourmandise, de fête et de quotidien paradis. Lucien Clergue lui, le Sud il le photographiait.
Comme le chante Nougaro, à Toulouse l'Espagne pousse un peu sa corne. Mais où est donc passée la deuxième ? Dans ce Sud-Est qui s'habille lui aussi parfois de cette lumière de la vie qui se confronte à elle-même.
Dans le Sud, on pourrait vivre un million d'années, et toujours en été.
Pourvu que l'on sache prendre le taureau par les cornes, et la vie avec pour l'offrir comme l'on offre de partager son expérience lors des stages photos, ou ses coups de coeur, ses amis et les oeuvres que l'on aime dans les Rencontres d'Arles. Lucien Clergue a toujours été jeune, il est donc mort jeune, comme on vit dans le Sud.
15:30 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clergue, lucien, photo, arles, sud, taureau, mort, jeunesse, art
21/10/2014
Hollande
Le samedi, les rues sont animées dans l'après-midi. Ensuite les magasins ferment tôt. Faudra que j'en parle à Emmanuel Macron.
Le dimanche, les magasins sont fermés, pour l'essentiel. Au centre, certains ouvrent de 12h à 17h. Ce qui laisse le temps des relations qui ne sont pas comptabilisées dans le PIB.
Dans ce pays où le ciel et la mer s'accordent dans le gris, les couleurs sont partout. Affaire de volonté.
Les jeunes filles sont rêveuses. D'ailleurs leur regard se perd dans les nuages.
Mais non, elles ne sont pas désincarnées. Etre rêveur n'a jamais empêché de pédaler avec joie dans un décor d'automne qui parsème le sol de feuilles roussies qui accompagnent les joues rosies des jeunes filles.
Le batave comme le flamand est industrieux. Et cela n'enlève en rien le goût et la douceur de vivre. Il faut vraiment que j'en parle à Emmanuel Macron.
15/10/2014
Faites vos choix...
Je n'ai jamais très bien compris en quoi consistait la réalité. Ou plus exactement LA réalité que vous présentent avec le confort de leur bon droit ceux qui sont persuadés qu'il n'y en a qu'une. A ceux là, une seule recommandation : se plonger d'urgence dans le Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell pour se coltiner d'un peu plus près avec le principe de réalité. Pour ceux qui seraient effrayés par les 4 tomes, proposons un petit exercice (presque) équivalent. Voici les faits :
Je suis employeur (cet exercice sur la réalité est donc une fiction) et je propose à mes salariés une prime de 100 euros chaque fois qu'ils utilisent leur compte personnel de formation pour une formation que je leur propose.
Vous pouvez choisir entre 5 réalités :
1) Je suis un salaud d'employeur qui achète l'utilisation de leur compte personnel de formation à des salariés démunis devant le chantage à l'argent.
2) Je suis, au pays des Prix Nobels d'Economie, un champion de la rationalité économique : pour un coût de 150 euros (chargé), je viens d'économiser entre 500 et 1 000 euros constituant le coût de la formation. En bon économiste, je sais que le salaire est la première source de motivation des salariés.
Test complémentaire. Il pense :
1) Elle touche toujours les paumes, c'est extraordinaire...
2) Merde, elle s'est pas noyée...
3) Elle la retrouvera jamais sa bague...
4) Le mètre cube parfait...
5) Je l'aime...
3) Je suis un employeur sans volonté honni par ses pairs parce qu'il vient de céder aux organisations syndicales qui me demandent depuis des années de verser systématiquement une prime pour reconnaître le développement de compétences liées à la formation.
4) Je suis un petit mariole toulousain qui vient d'inventer un bricolage à deux balles qui n'a aucune chance de fonctionner au delà de la Loire et qui va scandaliser les Alsaciens, mais je suis malgré tout fier de moi.
5) Je suis un employeur qui a trouvé le moyen d'encourager ses salariés à se former, qui s'inscrit pleinement dans les politiques de développement des compétences et qui a su s'appuyer sur des éléments périphériques pour déclencher la motivation de ses salariés. J'ai également contribué à relancer l'économie en distribuant du pouvoir d'achat. Je ne sais pas si je ne vais pas postuler pour le titre de DRH de l'année.
Les choix sont faits ?....
00:11 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : formation, compte, personnel, cpf, économie, nobel, réalité, fiction, histoire, travail, photo
11/10/2014
Osez la couleur !
Le début de l'automne vous attaque le moral ? les premiers pulls, rallumer le chauffage, se poser la question de l'écharpe, ne plus se poser celle du parapluie vous dépriment ? le premier courant d'air glacial a eu raison de vos bronches et de votre gorge ? vous ne comprenez pas pourquoi on va vers l'hiver alors qu'il n'y a pas eu d'été ? vous avez déjà commencé à compter les jours jusqu'à votre prochain congé ? ne vous laissez pas aller ! une seule solution : osez la couleur ! stabilisez votre humeur au stabilo, repoussez la noirceur, haut les coeurs, vive la couleur !
02:19 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : couleur, moto, moral, déprime, automne, été, photo, week-end
06/10/2014
Portrait
Un peu surpris par la demande, je me suis prêté au jeu bien volontiers. Avec un peu d'appréhension tout de même, car à raconter un peu, autant dire ce qui compte. Et qu'est-ce qui compte, 27 ans après avoir créé le Cabinet de consultant comme une blague de potache, car en choisissant le nom de Willems Consultant, je venais incognito de créer le Cabinet WC ! Ce qui compte vraiment ? le souci de préserver ma liberté, l'inaptitude au salariat tout autant que l'inaptitude à manager, les rencontres surtout de ceux qui voyaient mon avenir mieux que je ne pouvait l'imaginer, la continuation du sport dans le travail, l'incroyable plaisir de se demander, tous les jours, quelle rencontre nouvelle on va faire, des tours de France et des embardées dans quelques autres pays, au Nord, au Sud, à l'Est, mais surtout au Sud, les avions de 6h du matin, longtemps, le plaisir de l'épuisement physique, le désir de frénésie et de lenteur, les chemins de traverse, et la rencontre un jour, qui change tout et justifie tout. Epouser une cliente n'est certes pas un grand moment de déontologie, mais c'est un grand moment de bonheur.
Mais je ne vais pas redoubler le portrait écrit par Nicolas Deguerry, que je remercie de son écoute et de la bienveillance de sa plume. C'est paru dans Inffo-Flash et pour la peine, il va falloir que je recommence à m'abonner !
00:59 Publié dans DANS LA PRESSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : portrait, presse, journaliste, centre-inffo, biographie, photo, histoire, formation
05/10/2014
Juste une histoire: Bien venus
Les corps blancs et nus s’allongent un à un sur la roche noire. Les jambes, torses, bras, nuques, pieds, fesses, têtes, se tordent , se ploient, se segmentent pour occuper les irréguliers hexagones de basalte qui forment la Giant’s Causeway. La mer d’Irlande offre un décor gris, vert, noir et marron. Les nuages défilent si bas qu’on pourrait les toucher, bousculés par un glacial vent du Nord, laissant à l’occasion apparaître des pièces de ciel bleuté. La lumière est satinée, comme avant une éclipse. Devant moi, plusieurs centaines de corps, debout, avancent lentement vers la place assignée. Le froid rétracte les chairs et les peaux. Dans les espaces laissés par la mer et le vent, se glissent quelques rires, de joyeuses paroles, du moins peut-on le supposer au ton des voix, car ici on parle toutes les langues. Se parler semble plus important que se comprendre.
J’avise un groupe hilare qui fait bloc contre les rafales :
« Excusez moi, vous pourriez m’indiquer pourquoi vous êtes venus ?
- Ah oui, bien sur…c’est le hasard….on a participé à la photo prise à Aurillac il y a quelques années. On ne se connaissait pas, et depuis on guette les annonces de Spencer Tunick et on se retrouve…»
Un grand blond, qui a gardé ses lunettes et ses bras serrés sur sa poitrine, me regarde un instant. Je saisis l’occasion :
« Et vous, pourquoi êtes vous là ?
- je suis photographe à Bruges, je suis sur toutes les photos, même si on ne me voit jamais… »
Derrière moi, de jeunes potaches gloussent un peut trop fort. J’interromps leur prépubère excitation :
« Pourquoi êtes vous là ?
- t’es ouf ou quoi mon pote…on a fait les JMJ, c’est super, y a plein de filles mais elles prennent leur kiff à discuter. Ici on a pensé que ce serait plus direct… ».
Je suis passé de groupe en groupe, remontant la foule compacte qui avait déjà oublié sa nudité et se pliait bien volontiers aux demandes jaillies du portevoix que brandissait un assistant monté sur son échelle de spectacle.
Inlassablement, je questionnai et l’on me répondait. Les locaux, qui défiaient avec ostentation le froid, car c’était le leur, et qui ne pouvaient pas ne pas être là, les collègues de travail qui avaient fait un pari avec ceux qui n’étaient pas venu, les militants du naturisme qui venaient promouvoir leur mode de vie pour le bonheur de tous, les touristes venus pour la Chaussée et qui se retrouvaient dénudés, les fidèles qui étaient de tous les évènements, ceux qui étaient là parce qu’ils trouvaient que dans leur vie il n’y en avait guère, d’évènements, ceux qui étaient venus pour pouvoir dire qu’ils étaient venus, ceux qui, déçus, étaient là pour être sur la photo et avaient compris qu’on ne les y verrai pas, les familles venues des quatre coins de la planète ronde se retrouver un temps, les solitaires rassurés par l’anonymat du nombre que renforçait la nudité, les bandes festives, pressées d’en finir avec la photo, le froid et l’attente, dont la patience s’alimentait de promesses de pubs irlandais, les accros aux réseaux sociaux qui guettaient tous les rendez-vous et se résignaient à être des milliers d’happy few, la génération 68 qui continuait à faire acte politique, les amoureux des métros bondés qui vivaient comme dans un rêve leur immersion dans la foule, les altermondistes qui, après de longs débats, avaient conclu que l’esthétique ne devait pas être abandonnée aux bourgeois, les naturophiles, les urbanophobes, les sociologues émus par la concrétisation charnelle de leurs recherches sur les mouvements sociaux, les journalistes infiltrés, les fascinés de la diversité humaine, et ceux qui venaient au contraire vérifier « qu’on est tous faits pareil »,…
Une jeune femme aux seins impertinents et à la voix qui ne l’était pas moins interrompit mon recensement d’un questionnement brutal :
« Je m’appelle Szasza, je vous regarde questionner tout le monde, mais vous, vous êtes là pour quoi exactement ?
- je suis venu pour savoir pourquoi les gens sont venus».
Juste une histoire.
11:18 Publié dans JUSTE UNE HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spencer tunick, photographie, littérature, histoire, irlande, photo, nouvelle