04/08/2016
WOMEN II
Ici, il y a des femmes kangourous. Beaucoup. On les remarque davantage que les femmes opposums, qui sont présentes aussi.
Et les femmes-rhinocéros.
Et puis il y a la louve qui fait le tour du monde. Et entoure le monde de musique.
Elle vous fait perdre tout sens de la réalité.
Mais cela fait bien longtemps que les artistes ont montré que la réalité n’existe pas. Il n’y a que des représentations.
Et ces représentations vous mènent par le bout du nez.
Pas de liberté sans imaginaire.
02:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, voyage, australie, melbourne, photo, femme, women, représentation, image
03/08/2016
WOMEN I
Une jeune fille regarde le labyrinthe de sa condition. Elle hausse les épaules. Puis revient devant la grande fresque. Ses épaules tressaillent. Elle sait qu'il lui faudra trouver le chemin. Elle n'est pas pressée.
Elle prend le temps de lire. Elle sait que lire c'est vivre. Comme écrire. On lui répète le contraire. Elle n'en croit pas un mot. Elle s'en fout.
Elle aime les photos, la liberté ou plutôt les libertés. Toutes. Celle de faire ce qu'elle veut de son corps aussi. Mais pas ce qu'on lui demande.
On a voulu lui apprendre la patience. Elle a grandi trop vite. Mais en fait elle n'a pas grandi. Personne ne le voit. Elle porte la clandestinité en bandoulière. Personne ne le voit non plus. Elle relit souvent la lettre volée.
Elle perçoit parfois des regards. Le plus souvent elle s'en moque. Elle est rapide. Elle marche vite. Très vite. Elle engendre un flou qui n'est pas le sien. Elle sourit. Elle se souvient que le pouvoir se loge dans les zones d'incertitude. Elle accélère le pas.
Connectée juste ce qu'il faut. Moderne avec modération. Identités multiples garanties.
Elle connaît le théâtre social, la maman et la putain, les jeux de rôle. Le regard est lucide et bienveillant. Le plus difficile.
Elle fait souvent peur aux hommes. Elle est un scandale vivant. Elle marche librement.
00:05 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, jeune, fille, homme, ville, vacances, voyage, australie, melbourne
18/02/2014
Genre !
Vacances d'hiver, et suspension temporaire du plaisir d"accompagner, le matin, le petit bonhomme jusque dans la classe des découvertes. Interruption momentanée des énumérations de camions sur le chemin, des coups d"oeil dans les fournils du boulanger, des traversées de cour par les toboggans et des montées d'escaliers au rythme du matin. Parenthèse dans le plaisir de retrouver les ribambelles qui rient, pleurent, dessinent, sautent, jouent, au milieu des dames qui règnent en maîtresses dans l'école, car ici, dès que les pères ont déposé les bambins, l"homme n"a plus sa place.
Alors que l"on fantasme sur une hypothétique théorie du genre qui voudrait asexuer les enfants, il suffit de se rendre dans nos maternelles et nos écoles primaires pour constater que la théorie du genre qui est à l"oeuvre, sans que pour le coup cela ne choque personne, c'est bien que l'éducation des enfants est entièrement confiée aux femmes, laquelle si j'en crois les poésies qui composent le cahier que l"on me remet à chaque période de vacances, prend invariablement la forme de la maman. Si les textes sur les mamans chéries abondent, nulle trace du père dans les courts récits. Dans l'école d'où la paranoïa a chassé les hommes, les stéréotypes ont la vie dure. Et comme par hasard, ceux qui défilent pour que les enfants aient un référent masculin et féminin à la maison, ne manifestent guère pour que ce soit aussi le cas à l'école. Un genre d'exclusion auquel on préfèrerait de loin voir se substituer le mélange des genres, dans lesquels n"en doutons pas un seul instant, les enfants se repèreront très bien.
07:05 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : école, genre, théorie, femme, homme, stéréotype, masculin, féminin, enfant
10/02/2013
Année du serpent, année des femmes ?
Nous voici donc entrés dans l'année du Serpent. Une année symbolique, puisque zodiacale. Il ne vous aura pas échappé que, à tout endroit du monde, le calendrier en vigueur est celui de Grégoire XIII, en accord avec le Soleil. Nous sommes donc rythmés par un temps papiste, et si vous en doutez, essayez de faire une transaction financière en n'importe quel endroit du monde sans qu'elle soit datée selon la norme pontificale. Vous aurez ainsi l'illustration que le temps est à la fois convention et argent. Mais laissons ces préoccupations temporelles et revenons au Serpent qui, en Occident, entretien une relation fascinée, et fascinante....avec les femmes.
Chranach - Eve et le serpent
Eve bien sur, la première à avoir dialogué avec le Serpent qui, dans l'histoire, s'en tire plutôt bien puisque c'est sur la femme, et non son inspirateur, que repose le pêché originel. Mais Eve était-elle vraiment la première ? avant la Bible, les Egyptiens avaient déjà donné toute sa place au Serpent, comme en témoigne cet extraordinaire costume de Cléopâtre qui mourra d'une piqure au sein. Ambivalence des relations de pouvoir, de séduction et de sexe.
Theda Bara dans le rôle de Cléopâtre
S'il existe des charmeurs de Serpent, qui souvent entretiennent une relation de dressage mécanique avec l'animal ravalé au rang d'attraction ou de marionnette, il faut convenir que les charmeuses de Serpent nous font entrer dans une monde d'une autre dimension.
Henri Rousseau - La charmeuse de Serpents
Et là où l'homme établit une relation très monovalente, le mystère n'est jamais absent lorsque s'ouvre un dialogue entre femme et serpent.
Piero di Cosimo - Simoneta Vespucci
Et que dire de la Gorgone dont on peut se demander si c'est sa chevelure, son regard ou son cri qui stupéfie et pétrifie. Lorsque femme et serpent font cause commune, le regard en deviendrait ainsi insoutenable.
Le Caravage - Medusa
Qui est un peu féru de psychologie ferait sans doute remarquer que les peintres et écrivains qui ont ainsi exacerbé les relations entre les femmes et les serpents étaient des hommes, bien empêtrés dans le symbolique phallique que constitue le reptile. Et que finalement tout cela est bien occidental et judéo-chrétien, alors que le nouvel an est chinois. A ceux-là offrons ce masque chamanique, pendant masculin de la Gorgone où les cinq serpents surgissent d'un énigmatique sourire avant de vous regarder fixement. Bonne année serpentine !
14:54 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serpent, nouvel an, chine, chinois, femme, peinture, eve, cinema, bible, pape, zodiaque
26/01/2012
Ceci n'est pas un demandeur d'emploi
François Fillon a précisé la mission confiée à Gérard Larcher pour réformer (!) la formation professionnelle, et de manière radicale je vous prie. Le premier objectif est d'orienter la formation vers ceux qui en ont le plus besoin et notamment les demandeurs d'emploi. Si le Premier Ministre s'intéresse à l'art, il doit pourtant connaître la différence qu'il y a entre la représentation et la chose représentée. Il pourrait donc s'interroger sur le sens de sa première priorité et se poser deux questions : pourquoi les demandeurs d'emploi auraient-ils plus besoin de formation que les salariés ? qu'est-ce qu'un demandeur d'emploi ? S'il avait répondu à ces questions, il n'aurait peut être pas tout mélangé, comme il aurait discerné en un coup d'oeil que ceci n'est pas une femme.
Dan Roarty - The Blue project
Sans doute le Premier ministre n'a-t-il guère le temps d'affiner son regard. Dommage car la pertinence s'en ressent. Tout d'abord demandeur d'emploi n'est pas un état mais une situation. Dont la durée est très variable : chaque mois des dizaines de milliers de personnes entrent et sortent de POLE EMPLOI. Par ailleurs, le niveau de qualification des demandeurs d'emploi est aussi hétérogène que celui des salariés. Entre un demandeur d'emploi qualifié dans un bassin d'emploi dynamique et le salarié non qualifié dans un bassin d'emploi sinistré, on se demande, pas longtemps, lequel a le plus besoin de formation. Il faudrait enfin sortir du raisonnement en terme de statut pour approcher la réalité : s'il y a 17 millions de salariés, toutes les situations de salariat ne sont pas comparables, loin de là. Opposer les salariés, qui auraient moins besoin d'être formés, et les demandeurs d'emploi, qui doivent l'être plus, cela relève de ce fameux bon sens qui produit les pires énormités. Ont besoin de formation ceux pour lesquels la formation peut être un plus dans leur parcours, dans l'environnement qui est le leur. Mais voilà, lorsque l'on veut piloter par le haut, tout ceci est trop microscopique pour être considéré et l'on orientera donc les fonds de la formation vers les demandeurs d'emploi du moment sans se poser plus de questions. Ceci n'était pas un commentaire de l'actualité.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : femme, politique, fillon, chomage, emploi, économie, formation