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24/02/2016

Q comme....QUIZZ

C'est Quizz ?

1. OUI

2. NON

3. Quizz c'est ?

 

Conseil aux impétrants pour les jours de bac : Trichez ! Ne lésinez pas sur les moyens, connectez vos portables, utilisez vos oreillettes, allumez vos I-pad, sortez vos micro-fiches, pianotez sur vos calculettes, allez bouquiner dans les toilettes, déroulez vos papyrus, utilisez les technologies, les ruses potaches, la coopération subversive, bref résistez en trichant.

Mais résister à quoi au juste ? à ces examens qui ne sollicitent que votre mémoire, votre capacité de régurgitation, votre conformisme reproductif, votre capacité à réciter par écrit, votre absence de créativité, votre formatage par le corrigé type et l'obéissance aux canons de l'examen. Vos examinateurs sont des sots ? Ne tombez pas dans le panneau, soyez moins stupides qu'eux, trichez. Et obtenez votre examen haut la main et sans scrupule car la capacité d'adaptation, l'inventivité et la résistance à l'inutile méritent récompense.

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Sérieux, c'est qui ?

L'Education nationale aura réussi son rôle d'éducateur le jour où tous les documents seront autorisés aux examens. Où l'accès à l'information sera libre. Et où on demandera aux candidats de démontrer leur capacité à gérer cette information, à l'utiliser pour des productions qui font sens, à faire preuve d'engagement personnel, de capacités de choix, d'argumentation et de mise en relation de compétences pluridisciplinaires. Où les méthodes de travail n'apprendront pas à reproduire mais à travailler, où la compétence ne sera pas considérée comme un avatar de la connaissance mais comme sa sublimation.

Et les Quizz là dedans ? Constituant le degré zéro de l’évaluation, ils appellent la même stratégie : Trichez !

Commentaires

une anecdote qui se déroule en 2004

Un prof certifié de maths (ex ingénieur venant de la SNCF) passe le concours de l'agrégation de maths en candidat libre (sans être passée par une année de fac mais simplement après avoir suivi des cours via le CNED)
Il réussit les épreuves écrites (pas difficile tant le niveau est devenu faible en maths en France) et se présente à l'oral dans un centre d'examen (grand lycée parisien)
Il prépare son passage avec sa documentation personnelle (car le lycée ne dispose pas d'une documentation permettant de préparer le passage).
Dans la masse d'une dizaine de livres qu'il a apporté pour son oral, un seul ouvrage (qui se révèlera ne pas être autorisé) ne comporte pas de numéro d'ISBN (c'est en fait un cours ronéotypé).
Juste avant de passer une autre candidate découvre cet ouvrage, le dénonce au président du jury. Il passe son oral, est stoppé en cours de passage et accusé d'être un tricheur.
Il passe 2 mois plus tard devant une CAPA (de l'académie de Versailles), CAPA qui décide de sa révocation pour 6 mois. Le bureau des personnels de l'EN en rajoute et le révoque à vie de l'education nationale (motif c'est un tricheur).
Le Ministre (qui ne connaît pas l'histoire et qui vient d'arriver dans son ministère) enterrine la mesure et à la rentrée nous découvrons un collègue devenu hors la loi, qu'on n'autorise même plus à pénétrer dans son ancien établissement.
Le tribunal administratif donnera raison à l’administration après 2 ans de bataille et il fallut encore attendre 2 années supplémentaires pour faire valoir les droits (bafoués) de cet enseignant qui devant la cour dappel de Versailles a été réhabilité et a bénéficié (après 4 années sans traitement) d'une reconstitution de carrière.
Tout cela pour dire que des affaires Dreyfus il peut s'en produire beaucoup en France et que notre pays n'a rien compris à l'éducation pour le XXI ème siècle.

Écrit par : cozin | 25/02/2016

Bonjour,

Tout dépend quand même de la nature de la discipline concernée.

On ne peut pas comparer les mathématiques, la philo, les langues, le droit ou la médecine...

Pour prendre le cas de la médecine, je conçois parfaitement le QCM pour une épreuve d'anatomie . Même chose pour le permis de conduire.

Pour les autres disciplines c'est autre chose. Pour parler de ce que je connais le mieux, le droit, il est évident que la mémoire ne doit avoir qu'un rôle mineur.

Et pourtant, nombreux sont ceux qui pensent qu'en droit, la mémoire est primordiale alors que c'est très exactement le contraire. C'est moins le savoir que le savoir-faire qui compte.

Ce n'est pas parce que vous aurez une bibliothèque complète à votre disposition que vous allez pouvoir traiter de manière satisfaisante un cas pratique.C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il me semble que c'est l'épreuve à privilégier car c'est la seule qui permette d'effectuer une évaluation fiable et juste d'un étudiant.

On ne demande pas à ce dernier de fournir une réponse "juste" car elle n'existe pas toujours.

Et la circonstance qu'il n'ait pas tenu compte de la jurisprudence existante au moment de l'épreuve en raison d'une ignorance ne m'intéresse qu'à moitié.

Par contre, la description de son cheminement intellectuel (qui peut être très tortueux) est, elle, primordiale car elle permet véritablement de se faire une idée précise des aptitudes d'un candidat.

@Cozin

Je ne connais pas du tout les circonstances précises de l'affaire à laquelle vous faites allusion mais au vu des données que vous fournissez, l'intention frauduleuse ne me paraît pas être caractérisée du seul fait d'avoir emporté avec soi une "documentation". Surtout pour un oral où le temps de préparation est extrêmement court.

Écrit par : bcallens | 25/02/2016

Dans la formation linguistique, les QCM de compréhension orale et écrite sont devenus la norme pour évaluer et certifier le niveau et les compétences des apprenants. Le CPF a encore renforcé cette tendance, due à une industrialisation de l'évaluation difficile à faire pour l'oral et à la recherche du coût le plus bas par les acheteurs.
Or, un salarié a besoin des langues étrangères pour parler au téléphone ou en visioconférence, comprendre et rédiger des emails et des documents et communiquer par chat en webinaire, participer, intervenir ou présenter en réunion, échanger avec des collègues, suivre un colloque, négocier.
Les QCM Listening and Reading ne mesurent que de manière très marginale ces compétence-là - ils ne font que vérifier statistiquement le volume de connaissances passives lexicales et grammaticales du candidat, la compréhension orale mais aussi, la capacité à maîtriser la technique des QCM. Ils ne permettent pas d'évaluer les compétences d'expression orales et écrites, ni la performance en contexte professionnel et accordent une prime indue aux connaissances grammaticales formelles.
C'est un peu comme si on voulait certifier la performance sportive d'un athlète uniquement sur la base d'une radio.
Les QCM ont à mon avis leur place dans une batterie d'outils d'évaluation, car ils aident à standardiser le dispositif et apportent une valeur "objective", mais utilisés seuls, surtout dans des domaines complexes faisant intervenir de multiples compétences, leur validité reste faible. Qui accepterait de monter dans un avion dont le pilote a eu son diplôme uniquement sur la base d'un QCM?
J'ai géré des dispositifs langues dits "industriels" dans plusieurs grandes entreprises et j'ai déployé les principaux outils de test du marché avec des centaines, voire des milliers d'apprenants et les résultats, lorsque l'évaluation n'est faite que par QCM, sont réellement problématiques. Pire, dans certaines grandes entreprises on gère les recrutements et les carrières avec ces outils, ce qui mène parfois à des situations ubuesques.
C'est peut-être idiot de le dire, mais n'est-il pas temps de revenir à une approche de l'évaluation intelligente, qui mesure à la fois les compétences réellement requises et leur degré d'acquisition suite à une formation?

Écrit par : andrew wickham | 28/02/2016

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