08/08/2015
When there is a will, there is a way
Philadelphie ce n'est pas Houston. La rue est vivante et la foule miscellaneous.
Aux Etats-Unis le lock-out (fermeture de l'entreprise par l'employeur dans le cadre d'un conflit social) n'est pas interdit, comme en France. L'employeur est maître chez lui et il peut décider de ne plus fournir d'activité, suspendant par là même le paiement des salaires. Pratique lorsque l'on a du stock ou en période de ralentissement de l'activité.
Pour ceux qui travaillent, l'heure de la pause est le temps des rencontres...avec la salade du midi ou la presse du jour, qui rend largement compte du premier débat entre les candidats républicains à la primaire.
En voici sans doute des adeptes des républicains et du Tea Party. On ne fait pas plus conservateur : rose pour les filles, bleu pour les garçons.
Mais foin des considérations sociales, l'Amérique c'est l'entertainment et les fameux escaliers du Museum of Fine Arts immortalisés par l'entraînement de Stallone alias Rocky.
D'ailleurs, ce ne sont pas les 120 statues de Rodin installées à quelques encablures de là qui attirent la foule, mais celle que Mister Stallone a généreusement offerte à la ville qui le vit naître. Offrir une statue de soi-même ce n'est pas de très bon goût ? demandez aux filles ce qu'elles en pensent.
Et le vieux Nelson, ça lui inspire quoi Rocky ?
Ah oui, des slogans en forme de vérité : quand on veut on peut, il faut entreprendre pour réussir, à chacun son dû, on a que ce qu'on mérite, et pour la suite demandez à Donald Trump, il a des ressources et de la ressource.
Moi je préfère les artistes de rue.
Et les tableaux de Hopper.
Mais la nuit est déjà là, avec tous ses mystères.
Tout le monde a disparu...
Même le cinéma va fermer. Mais avant d'aller dormir, on se souviendra qu'aux Etats-Unis on peut voir des dômes florentins en haut des immeubles. Il l'a bien dit Donald, quand on veut on peut.
07:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, usa, philadelphie, philly, rue, photo, stallone, cinéma, social, vacances, voyage
31/07/2015
Washington d'ici
Capitale du plus puissant Etat du monde, Washington a des allures de ville provinciale, que la verdure accentue. Alanguie sur les rives du très lent Potomac, Washington semble absente au présent. La litanie de mémoriaux et autres monuments historiques, tentent de donner de l'épaisseur à une ville qui semble attendre, on ne sait trop quoi. Mais peut être n'est-ce que la torpeur de l'été.
Vu d'ici, les clichés sont faciles, tel celui qui voudrait que l'on est au pays de l'argent roi, et il est un fait que partout s'affiche l'ordre moral selon lequel la liberté a toujours un prix.
Dans le pays où, qu'il s'agisse de Google ou de la CIA, on se moque assez largement de la liberté d'autrui, le contraste est saisissant. Et l'on ne voudrait pas avoir affaire à la police, chargée justement de défendre les libertés.
Car si sous le soleil, la torpeur de Washington a quelque chose de débonnaire, il ne faut guère plus d'un orage pour entrevoir les zones grises qui font aussi l'histoire d'un pays.
Assez rapidement, les drapeaux aux fenêtres, les signes d'appartenance, la vision totalement autocentrée du monde, cesse d'être du folklore...
...pour dessiner un paysage qui n'est pas un paradis pour tous.
Et pourtant, ici, la liberté n'est pas qu'un mot, elle s'incarne à tout coin de rue.
Et c'est moins Obama à la Maison Blanche qui en est le garant, qu'une jeune fille qui avance avec l'héritage de Lincoln et de bien d'autres. Elle peut trouver que l'histoire est lente, mais elle avance.
Et comme l'on trouve de tout aux Etats-Unis, on y trouve aussi...le CPF, sous forme d'une société spécialisée dans l'installation de conduits souterrains pour chauffage thermique. Vous l'aurez deviné, des spécialistes de l'usine à gaz en quelque sorte.
05:15 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : washington, états-unis, amérique, voyage, vacances, cpf, formation, politique
31/07/2014
Couleurs du Sud !
Si l'on doute que la terre est ronde, il suffit d'examiner le trajet d'un avion qui va dans le Sud : parti de Paris il survole le Groënland et la partie nord du Canada avant de se poser à San Francisco, la ville de la maison bleue. Le Forestier was here !
Car si l'on doutait que San Francisco était bien au Sud, (Sud-Ouest je vous prie...), il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder.
On est au Sud dès qu'on en voit de toutes les couleurs et qu'il y un peu d'excès : une maison bleue, c'est bien trop peu.
Au Sud, on aime les renversements de perspectives, ceux qui permettent de voir la vie un peu différemment.
Et comme il se doit, au Sud le rouge est de mise, il occupe les rues commerçantes mais aussi les no man's lands qui viennent singulariser les espaces urbains qui s'uniformisent.
Dans cette ville d'une autre Amérique, celle qui conserve encore des traces du monde d'avant, le vert est très présent. Moins qu'au Japon où il est une toile de fond permanente à l'intérieur de laquelle s'inscrive les vies humaines, mais d'avantage comme une touche artistique ou un tapis de jeu.
Et même lorsque la brume déploie ses rouleaux de gris sur la ville, on a le sentiment que c'est pour mieux faire contraste et rehausser le rouge vermeil du Golden Gate.
Et sans doute pour le plaisir, comme au théâtre, de dévoiler d'un coup d'un seul la scène aux yeux des spectateurs qui, en cet instant, redeviennent des enfants.
Même les House Boats de Sausalito ont subi les assauts de peintres fougueux aux pots colorés.
Mais qui donc a placé cette ville sous le signe de la Couleur ? on me dit qu'un consultant aurait apporté son concours à l'entreprise ? je n'en crois pas un mot.
Il faudra que je pense, à la rentrée, à faire évoluer ma raison sociale. Mais le problème, si je deviens Color Consultant, c'est qu'il risque d'y avoir pas mal de rouge et noir. Après tout, rouge et noir, c'es toujours bien.
15:08 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san francisco, états-unis, amérique, congés, photos, couleur, vacances
05/07/2013
A votre écoute
Il n'est pas besoin d'être fan de Mickey pour savoir que les Etats-Unis ont de grandes oreilles. Il n'est pas non plus besoin d'être fan d'Astérix pour savoir que la France aussi. Vous savez désormais, après les révélations du Monde et pour autant que vous en doutiez, que vos mails, vos sms, vos conversations téléphoniques et les coordonnées de vos correspondants sont aspirés par la grande machine à tout surveiller et mis à la disposition de différents services du renseignement. Pour les salariés, ce n'est pas un scoop. Ils savaient déjà, en habitants avisés du monde du travail à l'ère numérique, que leur employeur peut à tout moment accéder à leurs fichiers, mails ou sms dès lors qu'ils transitent par des outils professionnels. Oui mais dans ce cas là, direz-vous, c'est licite. Effectivement. Mais licite ne signifie pas moral, éthique ou pertinent. En réalité, ce contrôle généralisé relève tout à la fois de la volonté de puissance et du voyeurisme.
Clovis Trouille - La voyeuse
Il n’y a parfois rien de plus vulgaire que l’alibi d’être dans son bon droit pour justifier des comportements qui ne sont guère justifiables. Certes, le droit reconnaît à l’employeur le droit de fouiller dans les poubelles numériques de ses salariés, mais que penser d’une relation de travail établie sur de telles bases ? j’ai le droit de vous surveiller, donc je ne me pose pas la question de savoir s’il est bon de le faire. Comment mieux dire que l’on souhaite placer la relation sous le signe de la défiance ? si les chartes informatiques d’entreprise regorgent de recommandations sur la manière dont les salariés doivent utiliser l’outil informatique, on attend la charte dans laquelle l’employeur s’engage à ne pas abuser de son droit de contrôle. Dans l’attente, on reste à votre écoute.
00:01 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écoute, surveillance, controle, etats-unis, france, sms, internet, économie, droit, travail
02/08/2012
Voler, atterrir
Toujours aussi beau les avions d'American Airlines, des cylindres d'argent que le soleil arrose comme dirait Nougaro qui aurait noté que les couleurs de Chicago sont le rouge et le noir.
Pour cet été partagé entre le Pays Basque et les bord du Lac Michigan, l'ouvrage de Kirmen Uribe paraissait s'imposer. Il accompagna le passage du jour à la nuit. Des ports de la Biscaye aux rues de New-york, le voyage d'un fils qui voudrait se mettre dans les pas de son père. Si le livre contient de belles pages sur les pêcheurs basques qui partent pêcher au large de l'Irlande, jusqu'au Nord de l'Ecosse, le parallèle avec le voyage en avion de l'auteur est pauvre et manque de saveur.
Kirmen Uribe n'a manifestement pas trouvé la manière de construire le récit de l'histoire familiale et la structuration de la narration autour d'un vol Bilbao-NewYork est trop artificielle pour tenir le choc face aux marins. Cela permit de se souvenir qu'il est un autre espagnol,Antonio Altarriba, qui a trouvé lui l'art de voler et de conter l'histoire de son père et à travers lui à la fois celle de l'Espagne et celle de ces moments où il faut faire des choix qui engagent définitivement et font que la vie prend une orientation et des chemins inattendus et, forcément, sans retour.
Heureusement, pour repasser du jour à la nuit, avant d'atterrir, il y eût Laia Fabregas, qui prend elle des avions entre la Catalogne et les Pays-Bas. Et c'est dans un avion que débute Atterrir, lorsque s'entremêlent les destins d'une jeune hollandaise qui a fait l'expérience de la rencontre d'un ange et ne parvient à s'en détacher, et d'un vieil andalou qui émigra longtemps auparavant aux Pays-Bas où il fit lui aussi l'expérience de la rencontre de la grâce.
De ce livre là on ne sort pas vraiment, même après avoir atterri.
23:40 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : uribe, fabregas, altarribe, littérature, voyage, etats-unis, espagne, pays-bas, art
25/07/2012
Double regard
Il est toujours possible de voir une ville à la manière dont Yann Arthus-Bertrand voit le monde : de haut, en couleur, avec effet spectacultaire garanti et en guise de commentaire quelques statistiques qui achèvent de faire disparaître l'humain du paysage. Ici par exemple, vous êtes monté en 40 secondes au 94ème étage et vous pouvez apercevoir l'ancienne plus haute tour du monde, avant que la Chine et le Moyen-Orient n'entrent dans la compétition, sachant que vous êtes vous même au sommet de la plus haute tour du monde d'appartements.
Une fois redescendu, le spectacle est un peu différent. Vous pourrez par exemple constater qu'en 2012 il y a toujours des noirs avec des chapeaux coloniaux qui chargent les valises des blancs et ferment pour eux la portière.
Vous pouvez également être frappé par le nombre d'obèses dans les rues, de tous âges y compris très jeunes. Dans ce temple de la consommation qu'est Chicago, et plus globalement les Etats-Unis, l'obésité est un symbole facile mais bien réel de ce trop plein de tout qui finit par vous déposséder de vous même et devient un handicap.
Dans le dernier film de Leos Carax, Holy Motors, Michel Piccoli prononce cette phrase : "On dit que la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde" à laquelle Denis Lavant répond : "Mais alors s'il n'y a plus personne pour voir ?".
Rashid Johnson, exposé au Musée d'Art Contemporain de Chicago, y voit. Double. Parce que l'on se voit aussi à travers le regard des autres. Je vous fais face, mais mon côté droit est le gauche pour vous. Lequel est le vrai ? Le plus troublant est que ses doubles portraits sont parfois ceux d'une même personne, parfois pas. Une autre manière d'exprimer le Je est un autre de Rimbaud et de créer un lien entre un jeune français de province du 19ème siècle et un citadin noir américain. Comme quoi la singularité n'est pas fondamentalement incompatible avec la mondialisation. Il s'agit juste de savoir depuis où et sous quel angle on souhaite aller y voir.
15:42 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chicago, etats-unis, obésité, photo, art, ville, cinema, voyage
20/01/2009
I have a dream....yes we can !
En août 1963, Martin Luther King prononce le fameux discours dont l’histoire a retenu qu’il était un rêve, alors qu’il s’agissait avant tout de liberté concrète, celle d’échapper à l’assignation sociale que constitue la couleur de la peau. Ne retenir que « I have a dream… » permettait de ranger ce discours au rang des utopies, du songe qui s’estompe aussitôt le réveil survenu.
Quarante six ans plus tard, en ce mardi 20 janvier 2009, l’intronisation de Barack Obama en tant qu’officiel Président des Etats-Unis d’Amérique nous rappelle que le rêve est partie intégrante de la réalité et que, comme l’ont toujours proclamé les surréalistes, il existe un moment où rêve et réalité cessent d’être perçus contradictoirement.
Notre société du XXIème siècle manque d’utopie, d’idéologie et de rêve dans sa réalité. On pourrait souhaiter, comme le disait Jaurès « partir du réel pour aller vers l’idéal », mais ce serait encore opposer l’un et l’autre. Remarquons le passage du « Je » de Martin Luther King, au « Nous » de Barack Obama et en cette journée particulière tenons pour acquis qu’il nous est possible de vivre le réel idéalement….sans idéalisation.
00:11 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : obama, martin luther king, etats-unis, président, yes we can, i have a dream