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08/01/2016

C comme...CERTIFICATION

Des salariés label rouge

 Exit l’apprentissage, la formation, l’acquisition, l’appropriation…bienvenue la certification. Nous aurons dorénavant des formations certifiantes, des organismes certifiés et des salariés aux compétences garanties. L’horizon de la formation est devenu celui de la certification.

 La voie nouvelle est pavée de bonnes intentions : exigence d’évaluation des acquis, de maîtrise des processus et de valorisation des résultats pour l’impétrant qui aura franchi tous les obstacles.

CERTIFICATION.jpg

La vie en rose

Mais il arrive que le revers de la médaille soit moins rose que l’avers et ouvre droit le chemin vers l’enfer. Celui de l’individu mesuré, ajusté, formaté, garanti premier choix, qui néglige l’apprentissage pour se caler sur les critères d’évaluation, qui perde la liberté, le droit à l’erreur et à l’expérimentation que comprend toute formation, pour se caler sur l’obtention de la certification. La voie sera étroite entre la standardisation normalisée et le bachotage généralisé.

Et si l’on parvient à éviter ces écueils, il faudra encore affronter quelques dangers : celui de la bureaucratie et du contrôle prenant le visage de la qualité ou de la rigidification des modes de production de la formation pour satisfaire aux exigences de la certification.

 Propos un peu négatif ? Vous pouvez le penser mais deux siècles d’expérience en matière de diplôme n’ont pas permis d’établir que les formations certifiantes soient par nature plus pertinentes ou plus performantes que les autres. Puisse l’avenir me donner tort.

Commentaires

Mais nous sommes tellement d'accord avec vous !! Vous ne souhaiteriez pas devenir ministre ou reprendre la tête de la DGEFP ? ;)
Arnaud de Lingueo & CPFormation

Écrit par : Arnaud | 08/01/2016

Secondé !

Écrit par : andrew wickham | 08/01/2016

la réforme est une ultime tentative de restauration des diplômes et de l'EN dans un monde du travail qui a d'abord besoin de compétences et de motivation.
Si la certification marchait à l'éducation nationale (qui recourt à des personnels certifiés et à des programmes officiels et labellisés) notre pays ne présenterait pas cette compétitivité dégradée que tout le monde constate effaré et impuissant.
La réforme et ceux qui la portent voient l'avenir au travers de leurs œillères et certitudes forgées dans les années 70 (le plan, l'Etat, le programme)

Écrit par : cozin | 08/01/2016

la réforme est une ultime tentative de restauration des diplômes et de l'EN dans un monde du travail qui a d'abord besoin de compétences et de motivation.
Si la certification marchait à l'éducation nationale (qui recourt à des personnels certifiés et à des programmes officiels et labellisés) notre pays ne présenterait pas cette compétitivité dégradée que tout le monde constate effaré et impuissant.
La réforme et ceux qui la portent voient l'avenir au travers de leurs œillères et certitudes forgées dans les années 70 (le plan, l'Etat, le programme)

Le plus amusant est que désormais les réformateurs croient eux aussi gagner en crédibilité en se certifiant, voir le délirant appel d'offre sur le Site du Copanef.
La France entière dans 10 ans sera certifiée et labellisée qualité mais plus personne ne produira quoi que ce soit. Nous aurons définitivement rejoint le royaume de la belle au bois dormant.

Écrit par : cozin | 08/01/2016

Didier, êtes-vous certifié pour faire des commentaires sur ce site? ;-)

Je viens de lire un article dans l'Express sur les chantiers du gouvernement concernant les entreprises en 2016 et 2017 : "Sept réformes majeures que les entreprises vont devoir suivre en 2016" OMG.
http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/sept-reformes-majeures-que-les-entreprises-vont-devoir-suivre-en-2016_1750809.html?

Écrit par : andrew wickham | 08/01/2016

Andrew,

En tant que maître des lieux, c'est moi qui agréé les contributeurs et exerce mon pouvoir de censure, totalement arbitraire. Mais ayant quelques réflexes juridiques, je présume la bonne foi et laisse donc ouverts les commentaires qui sont publiés sans agrément préalable mais peuvent être supprimés. La certification procède souvent d'un esprit inverse : elle postule l'incompétence et ne la reconnaît qu'aux certifiés. Cette présomption d'incompétence me gêne, comme toutes les présomptions négatives.

jpw

Écrit par : jpw | 08/01/2016

Le gestionnaire des dossier CPF d'un grand OPCA vient de m'affirmer que parmi les 1 500 demandes qu'il a traitées en 2015, seules 27 % étaient allées au bout de la démarche formation. On aurait donc 3/4 de pertes en ligne (un peu comme avec la VAE entre les demandes d'informations VAE et les démarches VAE abouties) et on comprend dès lors mieux le terme de "dossiers CPF initiés" utilisés par les pouvoirs publics.

Comme l'avait dit il y a quelques moins JP, il y a 2 pays, le pays réel qui ne se forme plus (ou encore moins) et le pays rêvé, par les technocrates et syndicalistes, censé passer sous les fourches caudines de la certification et du parcours CPF du combattant.

En fait le CPF c'est comme la culture, moins on en a plus on l'étale !

Écrit par : cozin | 08/01/2016

C'est la supercherie des chiffres donnés par le Ministère qui compare 100 000 dossiers traités aux 700 000 personnes qui se sont formés dans le cadre du DIF en 2014. Si l'on prend ceux qui se sont effectivement formés avec le CPF en 2015, on est à moins de 3000 personnes ayant terminé leur formation. Comme si le principal était de se dire que cela marche, plutôt que de faire ce qu'il faut pour que cela fonctionne véritablement.

jpw

Écrit par : jpw | 09/01/2016

@Arnaud : c'est une bonne idée, mais ce n'est pas possible, j'ai une petite entreprise à faire tourner...désolé :-)

jpw

Écrit par : jpw | 09/01/2016

@jp

Si je comprends bien sur 100 000 dossiers initiés (pour les salariés je suppose)
- Un très grand nombre ont été éliminés (ou mis de coté) avant même de démarrer une formation (les 3/4 selon mon informateur d'un OPCA)
- une autre partie des formations (longues de 150 heures en moyenne) n'a fait que démarrer en 2015 (3 jours sur 20 jours prévus par exemple).

Il y aurait en fait selon vos chiffres 3 000 salariés qui seraient sorties d'une formation CPF en 2015 avec un diplôme ou une certification.

Si tel est le cas cela veut dire que l'effort formation du pays entier est totalement étouffé par le CPF (car la naissance du CPF s'accompagne en parallèle d'une baisse drastique des moyens internes dévolus à la formation).

En fait les prévisions les plus pessimistes qu'on pouvait formuler avant la réforme sont dépassées, à savoir

- un Droit à la formation qui a disparu
- un CPF qui ne fonctionnera pas correctement avant de nombreuses années (surtout si on brouille encore les cartes avec le CPA)
- des salariés et des employeurs dégoutés de former et de se former (le parcours du combattant n'a jamais fait bon ménage avec la formation et l'éducation)
- des OPCA désorientés
- des parternaires sociaux discrédités
- une formation professionnelle devenue conflictuelle au lieu d'être consensuelle.
- des organismes de formation exsangues pour la plupart

Suis-je loin de la vérité ?

Écrit par : cozin | 09/01/2016

Le chiffre exact est 2616 formations terminées et financées en 2015. Alors que le ministère annonce 200 000 dossiers valides et les compare aux 550 000 DIF finances par les OPCA et oublie les milliers de DIF finances par les entreprises sans concours des OPCA. Ce qui donne pour les OF un passage de 700 000 à 2600 !

Du coup le tableau que vous dressez est un peu sombre, mais il n'est pas faux....

Jpw

Écrit par : Jpw | 09/01/2016

Le délire et la propagande continuent sur le CPF. Aujourd'hui un article du journal le monde qui estime que le CPF prend sa place dans la formation ("on a cru à un fiasco en avril").
Le plus intéressant ce sont les formations qui sont les plus demandées (par des chômeurs il s'entend): anglais, informatique, cariste, petite enfance et ....des formations de chefs d'entreprises.
Mon expert comptable (qui travaille aussi pour des structure d'insertion ) m'a expliqué la manoeuvre chez pôle emploi : on lance dans la "création" d'entreprise de pauvres hères qui n'ont plus aucun espoir (ils feront VTC par exemple avec un business model qui ne tient pas la route ), pôle emploi continuera à les payer pendant 2 ans et ils présenteront l'énorme avantage de sortir pour 2 années donc des statistiques du chômage (la plupart mettront la clé sous la porte au bout de 2 ans mais on aura gagné du temps)
Deux ans plus tard on leur trouvera bien encore quelques petits stages pour les occuper !

Écrit par : cozin | 11/01/2016

Bonjour à tous et meilleurs voeux !?
Je rentre de congé ce jour (pas de boulot, alors autant en profiter) et à la lecture de mon retard sur le blog (il a bossé jpw) , je pense et je vous CERTIFIE que je vais me remettre en congé (mettre en congé, transitif ou intransitif ?).
Génial l'article sur l’intelligence situationnelle !

Écrit par : SYLVAIN | 11/01/2016

@sylvain : vous reprendrez bien un peu de Villepreux...et bien voilà qui est fait avec les compétences collectives.

Sinon, le boulot est revenu le deuxième jour ?

jpw

Écrit par : jpw | 12/01/2016

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