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15/09/2010

Transmettre les savoirs

Visite dans un centre expérimental de l'éducation nationale qui accueille des lycéens dont le comportement n'a pas permis leur maintien dans le système éducatif traditionnel. Il s'agit d'un internat. Encadrement, dialogue, activités culturelles et sportives, travail, tout semble aller pour le mieux. On sent bien des tensions individuelles sous-jacentes mais on a pas le temps de constater ce qu'elles produisent collectivement. Les discours tenus peuvent paraître de circonstances, ils traduisent un effort pour canaliser une énergie considérable qui  trouve mal à s'exprimer au sein de l'institution éducative. Tout cela paraît ne pas trop mal marcher. Question posée à un enseignant : pourquoi cela a l'air de marcher ici ? la réponse est directe : parce que nous travaillons avec des pédagogies actives et un dialogue permanent. Mais alors cette expérience va être généralisée : non, le coût est trop élevé, il y aura au maximum un centre de ce type par département. C'était trois minutes de reportage au JT.

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Gilbert Garcin - La transmission du savoir

Double surprise : on nous répète pourtant que l'éducation nationale ce n'est pas un problème de moyens, mais là s'il y en avait plus on pourrait faire mieux ? et le c'est trop coûteux concerne on l'imagine le prix immédiat, mais le prix différé du non-investissement éducatif, il est chiffré ? La deuxième surprise concerne la pédagogie : les résultats de la pédagogie active sont non seulement satisfaisants mais ils sont mieux adaptés aux caractéristiques de la société telle qu'elle fonctionne aujourd'hui : capacité à agir, à prendre des décisions rapides, à traiter une information foisonnante, à travailler en groupe, à gérer des contradictions et oppositions, etc. Pourquoi alors s'échiner sur le retour de l'autorité, le b-a ba, ou encore les contenus au détriment de la pédagogie ? lorsque les allemands ont constaté, dans les années 80, le retard de niveau des jeunes allemands par rapport à d'autres pays nordiques européens, ils ont massivement introduit la pédagogie active à tous les niveaux de l'enseignement. En France, de multiples expériences, expérimentations et innovation existent, le système ne les reconnaît que marginalement et ne les tolère que pour mieux les cantonner sans jamais se poser la question vitale : quand est-ce qu'on généralise ?

30/08/2010

Clefs et serrures

Dans un livre intitulé "Des clefs et des serrures", Michel Tournier écrit : "La serrure évoque une idée de fermeture, la clef un gest d'ouverture. Chacune constitue un appel, une vocation, mais dans des sens tout opposés. Une serrure sans clef, c'est un secret à percer, une obscurité à élucider, une inscription à déchiffrer. Il y a des hommes-serrures dont le caractère est fait de patience, d'obstination, de sédentarité. Ce sont des adultes qui jurent : "Nous ne partirons pas d'ici avant d'avoir compris !". Mais une clef sans serrure, c'est une invitation au voyage. Qui possède une clef sans serrure ne doit pas rester les deux pieds dans le même sabot. Il doit courir les continents et les mers, sa clef à la main, l'essayant sur tout ce qui a figure de serrure. A quoi cela sert-il ? demande à tout moment l'enfant persuadé que chaque objet est une clé que justifie une serrure".

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Tournier propose également une classification. Serrures : le visage humain, le livre, la femme, chaque pays étranger, chaque oeuvre d'art, les constellations, le ciel. On pourrait ajouter, tous les lieux, les organisations, les situations, etc. Clefs : les armes, l'argent, l'homme, les moyens de transport, les instruments de musique, les outils. Ajoutons : l'éducation, la formation, le jeu, la pédagogie, la compétence, tous les modes et moyens d'action en général.

Pour un lundi, de rentrée pour beaucoup de surcroît,  faisons l'inventaire des clés qui sont en notre possession et des serrures que nous comptons bien ouvrir. Dis moi quelles sont les clés que tu as accrochées à ton trousseau et les serrures qui t'obsèdent, je te dirai qui tu es. Une fois l'inventaire réalisé, nous constatons que le seul moyen de savoir si une clé est adaptée à une serrure est de la faire jouer. Bonne semaine.

25/08/2010

Sid et Johnny formateurs

Une des expositions les plus réussies des Rencontres photographiques d'Arles s'intitule "I am a cliché", titre d'une chanson du groupe X Ray Spex. La première fois que j'ai lu le mot "Punk" ce devait être en 1977 dans le Dépêche du Midi (petite digression : la Dépêche était le Journal de Jaurès,  puis elle eut René Bousquet comme administrateur, elle est aujourd'hui dirigée par Jean-Michel Baylet, voyez la trajectoire). Il était question d'un mouvement de jeunes violents et qui faisaient peur. Déjà. Pour beaucoup, le punk renvoie à l'épingle à nourrice. Pour encore plus le punk c'est des fringues et de la musique qui n'en est pas, à ceux-là on conseillera les raves party. Et pour quasiment tous les autres le punk ce sont des jeunes clodos cloutés avec des crêtes. Quelques spécialistes émettent l'idée qu'il y des punks fascistes et des punks gauchistes.

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Sid Vicious et Johnny Rotten en 1977
L'exposition rend justice de ces représentations. Le Punk c'est un mouvement social, de l'énergie, de la jeunesse et un brin de marketing et de communication comme le veut l'époque. Le No Future auquel on le résume parfois est, pour le coup, un cliché. Le message est plutôt Do it yoursel, défie toi du jeu et du théâtre social et prend la main sur ta vie.
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Sid et Johnny avaient 22 ans, ils choquaient et faisaient peur, mais ils appelaient à l'autonomie comme tout bon formateur. Et comme cela était prévisible ils n'ont véritablement détruit qu'eux-mêmes. Et puis l'on changea d'époque. Mais quand même, quelle énergie !
En bonus, l'indépassable version de My Way chantée par Sid Vicious :

24/08/2010

Faire l'humour à tout âge

Les rencontres photographiques d'Arles sont une institution qui vieillit bien. Après la flamboyance des quarante ans en 2009, la 41ème édition proposait des parcours aux thématiques diversifiées tant dans les sujets traités que dans les approches, techniques ou projets. Mais dans le foisonnement d'expositions, de photos, de vidéos, d'images et d'émotions, un sentiment réjouissant qui s'impose au fil des déambulations : l'humour est souvent présent et n'exclut pas le sens. On peut dire et rire.

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Leon Ferrari - La civilisation occidentale et chrétienne - 1965
Si était présenté le fameux Christ crucifié sur un chasseur américain, on pouvait aussi sourire à des oeuvres plus récentes, rappelons que Leon Ferrari a aujourd'hui 90 ans.
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Leon Ferrari - Spectacle - 2003
Pour savoir si l'humour se pratique à tout âge, il fallait se tourner vers les jeunes talents et, bien évidemment, en premier lieu vers ceux venus de Chine.
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DI LIU - Règlementation animale n° 4 - 2009
DI LIU a 25 ans et nous montre très simplement que la Chine est désormais la seconde puissance économique mondiale. Et ce n'est sans doute pas terminé. Le vieil argentin et le jeune chinois travaillent au même vent salubre. Ils nous rappellent que ni la culture, ni l'âge, ni la distance  ne constituent de véritables barrières entre les personnes, si l'on veut bien les considérer comme telles. Ils nous rappellent surtout que faire l'humour rapproche.

20/08/2010

Mafia, Mama, Maradona

L'énigme n'en est pas vraiment une. Quelle ville se cache derrière les trois mots Mafia, Mama, Maradona ? Mafia, nous pouvons être en Italie, aux Usa, en Russie, Mama, nous nous rapprochons de l'Italie, Maradona, nous sommes au Sud, à Naples précisément. On connait la formule d'Edouard Herriot emprunté à un moraliste oriental : "La culture, c'est ce qui reste dans l'esprit quand on a tout oublié". On peut ne pas connaître les mamas italiennes, ni le football, ni le crime organisé (difficile d'échapper à Coppola et au Parrain quand même) et pourtant avoir une représentation de la ville de Naples. C'est que la culture, qui fait l'identité, ce dont ne se sont toujours pas aperçu ceux qui désespèrent de trouver sous un coin de tapis la définition de l'identité nationale, est suffisamment forte pour ne plus dépendre de la connaissance formelle. Même ceux qui ne savent pas, savent.

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Sur un mur de Naples
Plutôt que de créer d'artificielles chartes manageriales ou d'afficher des valeurs publicitaires, les entreprises pourraient se demander, ou mieux encore demander à leurs salariés, quels sont les trois mots qui leur paraissent le mieux caractériser leur identité ou leur culture. Et bien sur ne pas proposer une liste prédéterminée de mots valises. Essayez pour voir ce qui vous vient spontanément à l'esprit s'agissant de votre organisation. Vous pensez que l'on peut communiquer là dessus ? allez il vous reste le week-end pour préparer vos arguments. Vous voulez que j'y joue aussi ? alors allons y, pour le Cabinet Willems Consultant spontanément : artisanal, rapide, toulousain. L'acronyme mégalo donne ART mais l'enthousiasme est refroidi quand on aperçoit le RAT ! (napolitain sans doute).

16/08/2010

Tout va bien !

En ce jour qui, pour beaucoup, est jour de rentrée, pluie de bonnes nouvelles qui permettent de l'affirmer sans modération : TOUT VA BIEN ! vous en doutez ? heureusement que les vacances, propices au scepticisme, sont terminées et que tout va rentrer dans l'ordre. Jugez-en : Christine Lagarde l'a annoncé, la croissance a repris et l'emploi aussi.

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Après le fiasco du football, il y eut l'embellie de l'athlétisme mais mieux encore le triomphe de nos nageurs, dont vous remarquerez qu'ils sont bien blancs : ils ne prennent pas de vacances eux, ils travaillent.
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Et toujours plus de performance, en moins de quinze jours les expulsions, disons les mises à la rue ou à la route, sont en avance sur les quotas ministériels.

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Et en plus il fait un grand soleil partout en France et le week-end du 15 août a été un des plus beaux depuis longtemps. Décidément, TOUT VA BIEN. A moins que ce ne soit le sourire de ma blonde qui me fasse voir la vie en rose.

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Joan Miro - Le sourire de ma blonde - 1924

06/08/2010

Regarder, voir

L'apologue zen est rapporté par André Breton dans Signe Ascendant (1947) : "Par bonté bouddhique, Bashô modifia un jour, avec ingéniosité, un haïkaï cruel composé par son humoristique disciple Kikakou. Celui-ci ayant dit : "Une libellule rouge - arrachez-lui les ailes - un piment", Bashô y substitua : "Un piment - mettez lui des ailes- une libellule rouge". Il appartient à chacun de nous de se façonner un regard qui voit des piments dans les libellules ou des libellules dans les piments.

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Oder - Rapaz inteligente (Garçon intelligent)
Le monde comme volonté et représentation disait Schopenhauer ou bien préférez vous le monde comme volonté est représentation. Pour rester germanique, ce qui n'exclut pas la poésie, et en cette période de quête du soleil, cette phrase de Goethe sur la force du désir : "Si l'oeil n'était pas soleillant, comment verrions-nous la lumière ?". Dis moi ce que tu vois, je te dirai qui tu es.

12/07/2010

Soleil à Paris

L'été s'est installé. La chaleur modifie les perceptions, les comportements et l'environnement dans lequel nous évoluons. Tout paraît à la fois moins réel et plus présent. Plus intense et plus fragile. Ainsi, un léger mouvement de la féé électricité provoque l'arrêt de la Gare Saint-Lazare.

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Par jour de grand départ, le monde semble ne plus évoluer tout à fait selon les règles habituelles. Pourquoi ces femmes vendent-elles leurs lunettes  ?
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Pour que l'on découvre leur regard de renard argenté ?

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D'étranges affaires semblent se tramer sous le regard de tous...
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...et pourtant la foule passe son chemin...

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...la mélodie de "Poulailler's song" émerge du refoulé pour rejouer sa petite rengaine légère...

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...croyez-vous que les gens ont peur ? cela marche donc toujours ? ...sans aucun doute...
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...certains jours, les héros sont fatigués, même Don Quichotte que la furia espagnole n'atteint guère, à moins que cette nuit...
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...une jeune femme au regard du Sud ne vienne lui réciter quelque formule magique qui fera tomber la chaleur et le sortira de sa torpeur. Espana siempre !
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27/04/2010

Devenir

Le directeur du centre de formation m'avait annoncé son départ à la retraite et dit le plaisir qu'il avait eu à travailler avec moi. Phrases entendues, et parfois convenues, de ceux qui partent et se soucient soudain du souvenir. Mais ce n'est pas ainsi que j'ai reçu cette annonce. Elle m'a touchée. Je n'avais pourtant pas développé, comme cela arrive, une amitié ni même une intimité dans la relation qui justifie quoi que ce soit. Mais c'était ainsi, ce départ me touchait. J'ai offert à cet homme un ouvrage de Doisneau avec une lettre qui se concluait à peu près par ceci : "A l'instant de faire d'autres choix, il importe, comme toujours, d'avoir comme boussole la fidélité à l'enfant que l'on a été". Cette fidélité n'est pas immuabilité. Elle doit laisser de la place au devenir. Il s'agit simplement, quelles que soient les évolutions, mutations, transformations, de déceler si l'on a nourri le bon loup (les indiens disent que deux loups sont en nous et s'affrontent : le bien et le mal. Le dominant est celui que l'on nourrit). Tout formateur qui se sent un tant soit peu éducateur a ce souci du devenir de ceux avec qui il travaille. C'est pour cela qu'il fixe leurs yeux avec parfois un air étrange : pour apercevoir le loup, la louve, le rêve, que chacun porte en lui.

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1959 Josefine 1983

Cette histoire m'est revenue en feuillettant chez un bouquiniste  le livre de Fee (!) Schlapper intitulé "Portraits à travers le temps". Le principe en est simple : des photos dépouillées, en noir et blanc, à quelques années de distance. Juste pour voir. Pour traquer le devenir. Pour Josefine on appréciera que le regard inquiet et tombant soit devenu une belle volonté portée par un regard de grand large, un visage clair et lumineux, non plus apeurée mais épuré.
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1961 Dominik 1983

Pour Dominik, le temps n'a pas desserré le carcan des bras ni de la chemise. Du coup le sourire s'est estompé et la vivacité du regard est moins présente. La vie s'est alourdie. Peut être faudrait-il enlever lunettes et moustaches et laisser place au hasard. En confiance.
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1957 Renate 1983

L'ennui est formateur. Renate s'est ennuyée, heureusement pourrait-on dire. Et cet ennui est devenu une belle maturité, une lente sérénité qui n'exclut pas la rébellion de tous les enfants qui s'ennuient. Renate, les pieds sur terre, rêve à la louve. Et vous, à quoi rêvez-vous ?

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1964                                       2009

21/09/2009

Particulier universel

Le musée Marmottant présentait jusqu'au 20 septembre une exposition consacrée à deux photographes académiciens : Lucien Clergue et Yann Arthus-Bertrand. Si leur entrée à l'Académie les rapproche sans doute dans le besoin de reconnaissance, leurs oeuvres ne peuvent être plus dissemblables. Lucien Clergue est né à Arles, il photographie Arles, la Camargue, sa culture et ses habitants. Il photographie dans un périmètre restreint des thématiques récurrentes : le sable, la mer, les marais, la corrida, le corps féminin, les amis. Des histoires de fidélité. L'étroitesse des thématiques et des lieux n'y fait rien : jamais Clergue ne fait la même photo, jamais il ne se répète et dans ses photos il revient sans cesse à la vie, au mouvement de la vie, aux traces de la vie, à la sublimation de la mort, à l'essence de la matière et de l'être.

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Lucien Clergue - Nu de la plage - 1971

Chez Lucien Clergue, le singulier se déploie vers l'universel, l'instantané vers le permanent, l'anecdotique vers le symbolique, la surface des choses est montrée dans sa profondeur la plus extrême. C'est l'exact contraire que l'on rencontre chez Arthus-Bertrand : il a fait plusieurs fois le tour du monde pour prendre des photos qui sont toujours les mêmes. Mêmes types de cadrages, mêmes effets géométriques, mêmes effets de couleurs, même recherche de la sensation immédiate superficielle et qui ne parle guère. Les photos ne disent rien des lieux, ni de leurs habitants et encore moins de l'humain en général. Le particulier est ramené à un effet de style qui ne raconte ni son histoire ni notre histoire. Les effets de couleurs d'Arthus-Bertrand paraissent désespérément vains face à la puisance du noir et blanc de Clergue.

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Lucien Clergue - Maïs en hiver - 1960

Le débat demeure d'actualité : simplicité, sincérité, fidélité, profondeur et quête personnelle poussée jusqu'au bout qui permet de rejoindre l'universel d'un côté, recherche de l'effet, superficialité, absence de sens et au final colorisation du vide de l'autre. On ne s'étonnera pas que pour prendre ses photos l'un marche sur le sable et dans l'eau, foule l'arène ou éprouve l'amitié, et que l'autre survole le monde et ceux qui y vivent. Nouvelle illustration de l'adage selon lequel lorsque l'on veut dire des choses fortes il ne faut pas chercher à en dire d'extraordinaires.

26/03/2009

Test pour recruteurs

Elles sont 14. Des adolescentes aux joues rondes et roses. Des jeunes filles en fleur. Leur regard est direct. Sans détour. Elles voient bien au-delà du photographe. Elles vous voient. Leurs photos ont été exposées au cours de l'été 2006 au Musée des Abattoirs à Toulouse. Elles ont été prises par le groupe russe AES+F.

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AES+F - Portraits de quatorze adolescentes russes

Sept d'entre elles sont des meurtrières. Elles ont tué leur voisin, leurs parents, des amis, des inconnus. Les autres ? sept collégiennes. Les premières ont été photographiées en maison de redressement, les autres dans leur école. La mise en scène est sobre : fond blanc, tee-shirt mais tout de même maquillage. Les photos sont présentées dans un cercle rouge. Le visiteur est invité à jouer : quels sont les numéros des meurtrières et ceux des collégiennes ? avant même que la fiche portant la question ne soit remise, on se surprend à se poser la question et chercher l'indice dans une pose, un regard, une attitude : es-tu celle qui a découpé trois personnes avec un couteau de cuisine avant de reprendre tes activités sans plus y penser ?
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La question est vaine, et le jeu tout autant. Aucune vérité ne saurait être tirée de la contemplation des visages proposés. Le dispositif fonctionne à merveille.
On ne saurait trop conseiller aux recruteurs de se prêter à l'expérience et de jeter un coup d'oeil aux photos des jeunes filles avant de recevoir leur prochain candidat.

22/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière publication avant la reprise, lundi 25 août, des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Pour cette dernière publication de vacances, une dernière diapo :

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

Et la réponse à la question : de quoi s'agit-il ? pour cette dernière photo il s'agit de la lune, photographiée avec un appareil photo tout à fait banal, qui a donné une diapositive tout à fait banale. Mais cette diapositive est resté quelques années dans un grenier : exposée à l'humidité, au froid, à la chaleur, la gélatine s'est altérée, les couleurs se sont modifiées et vous avez dans un dégradé de bleus et de violets ce qui au départ n'était qu'un rond blanc, la lune, sur fond noir, la nuit. Pour les photos des jours précédents, impossible de déterminer ce qu'étaient les sujets des diapos. Il ne restait donc que l'imagination.

A lundi pour la reprise du blog.


21/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

20/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

19/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie  Jean-Pierre Willems

18/08/2008

Le blog en vacances : que voyez-vous ?

 

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems