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31/01/2012

Jouons au maître d'école

Le vrai maître d'école lit véritablement les travaux de ses élèves. De manière attentive, non blasée, curieuse, ouverte et sans a priori. Confiant, exigeant, bienveillant. Tout l'inverse de l'aigri, revenu de tout et surtout de lui-même, qui lit en diagonale, survole, ne voit que ses préjugés et cherche à  conforter ses a priori par une lecture orientée plutôt que de déceler toutes les promesses que peut receler le texte. Jouons donc à ce maître d'école en analysant la lettre que Nicolas Sarkozy vient d'envoyer à Gérard Larcher pour lui demander de faire des propositions de réforme de la formation professionnelle. Que dirait le correcteur de la copie ?

Une première question s'imposerait : les 4 objectifs proposés sont-ils atteignables et compatibles ? rapprocher l'enseignement professionnel des besoins de l'économie, développer la promotion sociale, former ceux qui en ont le plus besoin et accompagner les salariés, chacun de ces objectifs pourrrait à lui seul mobiliser l'intégralité des moyens aujourd'hui consacrés à la formation professionnelle. Alors ? s'agit-il d'augmenter les moyens ou de répartir la pénurie ? si en amour il ne faut pas craindre de trop embrasser, l'étreinte ne s'en trouvera que meilleure et non affaiblie, il n'est pas certain que la même recette fonctionne en matière de politique de formation.

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Magritte - Le maître d'école

La deuxième remarque  porte sur l'utilisation d'arguments contradictoires : la décentralisation est une bonne chose, mais la politique de l'emploi relevant de l'Etat ce n'est pas une bonne chose ; le dialogue social c'est une bonne chose, mais vu ses résultats ce n'est pas une bonne chose. Aïe, une chose et son contraire dans une même phrase alors qu'il s'agit de définir une mission claire pour le rapporteur, la copie devrait être revue. La bienveillance conduit à considérer qu'il fera le tri lui-même.

Et la troisième remarque, pour s'en tenir à l'essentiel, c'est que l'action publique a pour principal défaut d'être peu lisible, ce qui la rend inefficace. Un esprit mal intentionné pourrait entendre peu visible et donc inefficace pour être portée au crédit de ceux qui la conduisent. Ce qui n'est pas exactement la même chose que l'efficacité.

Suggérons donc à Gérard Larcher, qui sait manier le paradoxe puisqu'il est à la fois l'auteur d'une loi qui oblige à saisir les partenaires sociaux avant toute réforme en matière sociale et à ce titre chantre du dialogue participatif et celui qui a fait placarder sur les murs de Paris "Le Sénat c'est moi", de ne pas s'en tenir à la lettre mais d'aller à la rencontre de ses interlocuteurs sans a priori, confiant, exigeant et bienveillant. Il pourra peut être dans ces conditions s'apercevoir que la question est mal posée ce qui lui permettra, lui aussi, de jouer au maître d'école et de corriger la copie. Et une question bien posée dans une matière importante, cela n'a pas de prix mais une grande valeur.

Lettre de mission Larcher - Réforme de la formation.pdf

29/01/2012

A bicyclette

Saluons le retour du froid par une proposition de loi sympathique signée Philippe Goujon (UMP), président du groupe "Pour le développement de l'usage du vélo". La mesure s'inscrit dans le cadre du Plan national vélo, et oui on ne vous dit pas tout, on vous cache même l'essentiel. Outre des incitations pour les entreprises à mettre à disposition des salariés des vélos gratuits, le Plan national vélo, copié lui sur la Belgique et non pas sur l'Allemagne, propose la création, mais si, d'une niche fiscale pour les cyclistes : une indemnité kilométrique pour les salariés qui se rendent à vélo au travail, exonérée d'impôt et de charges sociales. Et payée par l'entreprise. Mieux que la défiscalisation des heures de travail supplémentaires, celle des heures de trajets supplémentaires, le vélo étant tout de même plus lent que les transports motorisés, surtout pour ceux qui manquent un peu d'entraînement. Juste un regret toutefois : que l'argent soit considéré une fois de plus comme l'exclusif facteur de la motivation. Alors que l'on aurait quand même pu évoquer les autres avantages de la circulation à bicyclette.

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"- Vous êtes sérieux avec vos histoires de bicyclettes ?

- Tout à fait...

- Et passer une chronique sur la bicyclette alors que l'on annonce la TVA sociale, vous trouvez ça logique ?

- Oui, parce que je ne suis pas très calé en économie. Quand l'Espagne à un SMIC à 748 euros et 20 % de taux de chômage, la Grèce un SMIC à 862 euros et qu'elle est en faillite et que le Luxembourg a un SMIC à 1 750 euros avec un triple A et le plus fort pouvoir d'achat d'Europe, je me dis que la question de la compétitivité ne se joue pas sur 2 % d'allègements de charges sur le travail. Surtout que dans le Plan national vélo il y a une autre mesure : elle concerne les services de réparation de bicyclettes, il est proposé d'instaurer une TVA réduite pour favoriser le développement de cette activité. Alors du coup, l'augmentation de 1,6 % de la TVA, je comprends pas non plus. C'est pour ça que j'en parle pas."

Sur ce, bon lundi.

26/01/2012

Ceci n'est pas un demandeur d'emploi

François Fillon a précisé la mission confiée à Gérard Larcher pour réformer (!) la formation professionnelle, et de manière radicale je vous prie. Le premier objectif est d'orienter la formation vers ceux qui en ont le plus besoin et notamment les demandeurs d'emploi. Si le Premier Ministre s'intéresse à l'art, il doit pourtant connaître la différence qu'il y a entre la représentation et la chose représentée. Il pourrait donc s'interroger sur le sens de sa première priorité et se poser deux questions : pourquoi les demandeurs d'emploi auraient-ils plus besoin de formation que les salariés ? qu'est-ce qu'un demandeur d'emploi ? S'il avait répondu à ces questions, il n'aurait peut être pas tout mélangé, comme il aurait discerné en un coup d'oeil que ceci n'est pas une femme.

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Dan Roarty - The Blue project

Sans doute le Premier ministre n'a-t-il guère le temps d'affiner son regard. Dommage car la pertinence s'en ressent. Tout d'abord demandeur d'emploi n'est pas un état mais une situation. Dont la durée est très variable : chaque  mois des dizaines de milliers de personnes entrent et sortent de POLE EMPLOI. Par ailleurs, le niveau de qualification des demandeurs d'emploi est aussi hétérogène que celui des salariés. Entre un demandeur d'emploi qualifié dans un bassin d'emploi dynamique et le salarié non qualifié dans un bassin d'emploi sinistré, on se demande, pas longtemps, lequel a le plus besoin de formation. Il faudrait enfin sortir du raisonnement en terme de statut pour approcher la réalité : s'il y a 17 millions de salariés, toutes les situations de salariat ne sont pas comparables, loin de là. Opposer les salariés, qui auraient moins besoin d'être formés, et les demandeurs d'emploi, qui doivent l'être plus, cela relève de ce fameux bon sens qui produit les pires énormités. Ont besoin de formation ceux pour lesquels la formation peut être un plus dans leur parcours, dans l'environnement qui est le leur. Mais voilà, lorsque l'on veut piloter par le haut, tout ceci est trop microscopique pour être considéré et l'on orientera donc les fonds de la formation vers les demandeurs d'emploi du moment sans se poser plus de questions. Ceci n'était pas un commentaire de l'actualité.

25/01/2012

Le sens des perles

On connait la peinture de Gabrielle d'Estrée et sa soeur, la duchesse de Villars, attribuée à l'Ecole de Fontainebleau. Le pincement, délicat, du sein serait la manière de désigner la favorite du roi Henri IV. Une autre peinture présentant les deux soeurs, moins connue, existe au Musée des Beaux-arts à Lyon. Ici, ce n'est pas la main, mais le collier de perles qui désigne la favorite. Les perles symbole de féminité (comme Vénus elles sont nées de l'écume), mais aussi de luxe...et de luxure. Ce qui n'épuise pas la signification de la perle, parfois utilisée dans la peinture comme symbole de l'innocence, un moyen détournée de révéler l'âge de la dame ou encore le nombre de ses amants. Dans la peinture, il est rare que les perles ne parlent pas.

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Il n'y a pas que dans la peinture que les perles sont présentes. Les textes de loi en recèlent quelques unes qui ne manquent pas de nous éclairer sur les intentions de leurs auteurs. Suite à diverses affaires de gestion contestée de comités d'entreprises (EDF, Air France, SNCF...), surgit l'inévitable proposition de loi pour garantir la transparence et prévenir toute malversation. Objectif louable mais l'on oubliera pas, et en matière juridique plus qu'ailleurs, que le diable adore se glisser dans les détails. On peut ainsi lire dans le projet que l'employeur arrête les comptes avec le secrétaire. Si tel était le cas, le comité d'entreprise changerait de nature. Il deviendrait cogéré par l'employeur et la délégation salariale qui porteraient chacun responsabilité des comptes. Or, le comité d'entreprise est une instance dont la gestion n'est pas paritaire. La qualité de Président ne renvoie pas à celle d'un Président de société ou d'association. Il s'agit essentiellement d'un Président de séance chargé d'organiser et d'animer les réunions qu'il convoque. Pour le reste, et de jurisprudence constante, l'employeur ne peut participer à la gestion du CE. Comment arrêter les comptes et engager sa responsabilité si l'on ne gère pas ? nouvelle illustration de lois hâtives, en réaction à l'actualité, non préparées ou pire très mal préparées et s'affranchissant de tout principe. Ou comment mettre à mal le droit en faisant du mauvais droit. Sur ce point, on est curieux de voir la portée que pourrait avoir l'article suivant, le dernier du projet : "Le comité d'entreprise exerce exclusivement les attributions qu'il tient de la loi". Compte tenu du large périmètre de compétences défini par la loi en matière économique et sociale ou de gestion des activités culturelles et sociales, cette volonté restrictive devrait être à peu près totalement dépourvue d'effet. Deux perles en sept articles, c'est un bon score.

24/01/2012

Prendre le temps de la performance

Séminaire interne consacré à la performance de l'entreprise, soit les résultats et leurs conditions. Le sens de l'action et ses modalités. Questionnement autour de "Qu'est-ce qu'une entreprise performante ?" comment l'on peut travailler autour de "Qu'est-ce qu'un bon professionnel ?". Et puis dans le fil des travaux vient la question complémentaire "Qu'est-ce qu'une bonne organisation ?". Et la réponse d'une participante fuse aussi rapidement que la question a été posée : "C'est une organisation qui laisse le temps de réfléchir à ce que l'on fait". Diable, voilà une affirmation en forme de provocation. Alors que l'on débat de productivité et de temps de travail, il faudrait laisser du temps. Et pour réfléchir en plus. Mais que penserait le penseur d'une telle demande ?

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Munch - Le penseur de Rodin - 1907

Peut-être qu'il estimerait la proposition bienvenue pour tous ceux qui remplissent compulsivement les agendas, s'enorgueillissent des 320 mails reçus chaque jour (et paranoisent lorsqu'il y en a moins de 200), font la chasse au temps mort, ne peuvent supporter l'observation contemplative et sont occupés en permanence à  saturer leur temps et leur espace, tout en se demandant pourquoi ils saturent. Prendre le temps de la réfléxion, se déconnecter de la commande ou de l'injonction immédiate, réfléchir au sens de l'action et à ses modalités, bref prendre le temps de l'efficacité. Mais pour cela, il faut commencer par prendre le temps.

23/01/2012

Cachez cette RTT...

Le sommet social, ou pour l'emploi, ou contre la crise, a érigé le chômage partiel en recette miracle pour préserver l'emploi. La possibilité d'y recourir  sera donc facilitée et des crédits seront dégagés pour l'encourager :

- Mais le chômage partiel concrètement c'est quoi ?

- Une réduction du temps de travail, négociée si possible, avec une baisse de salaire et une aide de l'Etat pour favoriser l'emploi.

- Vous pouvez répéter ?

- Une réduction du temps de travail, puisque l'on chôme, mise en oeuvre par la négociation lorsqu'elle est possible, avec une baisse de salaire partiellement compensée par l'intervention de l'Etat. Et en plus la possibilité de faire des formations pendant le temps non travaillé. C'est compris cette fois ?

- Oui, mais ça me rappelle quelque chose...

- Ah bon, quoi ?

- Les 35 heures.

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- Comment ça les 35 heures ?

- Une réduction du temps de travail, négociée autant que faire se peut, aidée par l'Etat, pour favoriser l'emploi et compenser le maintien de salaire

- Mais ce n'est pas du tout la même chose ?

- Quasiment. Dans les deux cas il s'agit de mieux répartir le temps travaillé en faveur de l'emploi. Les 35 h c'était aussi l'aménagement du temps de travail, qui a d'ailleurs souvent mis les salariés sous pression.

- Mais les 35 h c'était pour tout le monde, pas le chômage partiel !

- La durée légale est la même pour tout le monde, pas la durée réelle. L'entreprise qui souhaitait rester à 39 heures en avait la possibilité. Cela représentait d'ailleurs pour elle un surcoût de 2,5 % du coût du travail, contre 11,4 % pour celle qui réduisait le temps sans réduire le salaire. Le chômage partiel, c'est aussi un surcoût pour l'entreprise puisque son coût n'a pas de contrepartie dans le travail.

- Et la formation pendant le chômage partiel ?

- C'est bien suite aux 35 heures que l'on a ouvert, puis généralisé la possibilité de faire de la formation hors-temps de travail.

- En somme, sous des techniques différentes, la recette est la même ?

- En somme oui. Sur ce, bon lundi.

20/01/2012

Comme une occasion manquée

La dernière étape de la réforme des OPCA est en route : les conventions d'objectifs et de moyens sont en cours de négociation entre la DGEPF et les OPCA. Tous ceux qui ont défilé dans les locaux du Ministère du Travail peuvent en témoigner, l'obsession principale, pour ne pas dire unique, de la DGEFP c'est la réduction des frais de fonctionnement. Dans un très pavlovien réflexe de régulation financière qui gangrène l'intégralité de l'administration, la DGEFP ne s'intéresse qu'aux coûts de production et délaisse toute approche politique en terme de services rendus ou de valeur ajoutée dégagée par l'OPCA. Nous ne saurons donc toujours pas, à l'issue de la conclusion de l'ensemble des COM, ce qu'est un OPCA performant et quelles sont les politiques des OPCA. C'était pourtant un objectif de la loi de 2009, c'est raté.

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La chronique réalisée avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF, revient sur les objectifs des COM, montre comment l'administration se moque de l'avis du Conseil d'Etat et démontre que la seule logique qui vaille en matière d'OPCA est une logique fiscale et financière sans aucune considération de la finalité ou des objectifs poursuivis. Le moment était pourtant idéal pour produire un véritable travail tripartite sur la politique des OPCA, la nature de leurs projets et leurs innovations qui méritent sans doute d'essaimer. Mais peut être est-ce un mal pour un bien. Puisque l'administration est incapable de dire ce qu'est un  bon OPCA (un OPCA mort ?), à eux de se prendre en main et de répondre à cette exigence.

Les Conventions d'objectifs et de moyens.pdf

19/01/2012

Laissons le tourbillon à la vie

Le sommet social, rebaptisé hâtivement sommet anti-crise, devait parler d'emploi et de compétitivité, mais la formation fût invitée au bal. Pour s'entendre dire qu'il fallait qu'elle revoit sa tenue. Aux orties les habits de salariés, la formation c'est pour les demandeurs d'emploi, ce qui donne dans le texte une réforme radicale de la formation professionnelle "dont l'objectif est simple : que chaque chômeur ait une formation et qu'au bout de la formation chacun soit conduit à accepter l'offre d'emploi qui lui sera proposée" dixit le Président. Remarquons quatre erreurs en une simple phrase : s'il y a moins de formation des demandeurs d'emploi ce n'est pas par manque de réforme mais parce que l'Etat s'est désengagé de ce secteur, il est absurde de penser que tout demandeur d'emploi a besoin de formation, comme d'imaginer que dès lors qu'il y a eu une formation il y aura une offre d'emploi pour tout chômeur et pour finir nul ne peut être tenu d'accepter un emploi, la liberté de contracter restant tout de même la règle, sauf à rétablir le travail obligatoire.

Mais passons sur ces approximations pour aller à l'essentiel : il est demandé à Gérard Larcher de produire en deux mois des propositions en vue de la radicale, donc, réforme de la formation professionnelle. Que le Conseil Economique et Social vienne d'annoncer qu'il était urgent de cesser de réformer n'importe pas plus que le fait que l'entrée en vigueur de la réforme précédente n'ait pas encore vraiment eu lieu. Et l'on découvre que la formation continue se met à emprunter à la formation initiale ce qu'elle a de pire : des réformes qui succèdent aux réformes sans avoir le temps de produire aucun effet, ce qui justifie que l'on réforme à nouveau. Le tourbillon tient lieu de politique, sauf que le mouvement permanent c'est mieux en amour qu'en politique.

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William Blake - Le tourbillon de l'amour

Enchaîner les réformes sans prendre le temps de les penser, sans les structurer, sur la base d'un diagnostic hâtif et sans maîtrise technique, c'est produire des effets de rupture qui conduisent à une dégradation de l'efficacité des systèmes, ce qui génère immédiatement un nouveau diagnostic hâtif disant que si cela ne marche pas c'est que l'on a pas réformé suffisamment. Et l'on remet les sangsues jusqu'à épuisement total du malade pour constater une fois mort, qu'il aurait fallu mettre toutes les sangsues d'un seul coup pour que cela fasse effet. On en est là.

Bien loin de 1962, une belle année que cette année-là. Une année où la liberté avait le visage de Jeanne Moreau dont les rires, les chants et l'amour séduisaient Jules et Jim, emportés dans le tourbillon de la vie. Loin des tourbillons politiques. Dans le monde d'avant, celui où on prenait le temps, seule manière de se laisser emporter dans les tourbillons heureux.


18/01/2012

Prends l'oseille et tire toi

C'est une nouvelle version du film de Woody Allen que vient de rejouer la Cour de cassation. Ou plutôt, c'est un remake qui a les faveurs d'un nombre toujours plus grand de salariés : tous ceux qui claquent la porte de l'entreprise et saisissent les prud'hommes pour demander la requalification de la rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse. Connue sous le nom de "prise d'acte", cette pratique s'analyse en droit soit comme une démission, si la faute présumée de l'employeur s'avère fictive ou  bénigne, soit comme un licenciement injustifié si effectivement l'entreprise n'a pas respecté les droits du salarié, l'obligeant ainsi à prendre l'initiative d'une rupture au final imputable à l'entreprise. La Cour de cassation, dans une décision du 11 janvier 2012, vient de se prononcer sur le sort de la clause de dédit-formation dans une telle circonstance.

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Une salariée quitte son employeur dans le cadre d'une prise d'acte, au motif que l'entreprise ne l'a pas positionnée au bon niveau dans la classification de la convention collective et saisit les prud'hommes pour obtenir des dommages et intérêts. L'employeur lui oppose une demande reconventionnelle au motif qu'ayant pris l'initiative de quitter l'entreprise elle doit payer une indemnité de dédit formation, en application d'une clause qui l'engageait à rester 5 ans dans l'entreprise. Impossible dit la Cour de cassation, dès lors que la prise d'acte est validée, ce qui est le cas en l'espèce, la rupture s'analyse en un licenciement et le dédit formation devient inapplicable.
Voici donc la meilleure parade pour un salarié tenu par une onéreuse clause de dédit formation : trouver la faute de l'employeur qui lui permettra de partir de l'entreprise après avoir suivi la formation, sans avoir bourse à délier et en prenant un peu d'oseille au passage pour rupture injustifiée. La clause de dédit s'en trouve donc réservée aux employeurs totalement vertueux. Mais si il y en a  !

Cass. soc. 11 Janvier 2012 - Dédit formation.pdf

16/01/2012

Charité ou solidarité, il faut choisir

Au départ, une belle histoire. Les collègues d'un salarié dont l'enfant est gravement malade, se mettent d'accord avec l'employeur pour lui donner des jours de repos payés en puisant dans leur compte épargne temps, leurs jours de récupération ou leurs congés. Ce qui permet au salarié d'accompagner les derniers mois de son enfant.

Mais l'histoire vient aux oreilles d'un député, qui voit sans doute l'occasion de faire sa BA et transforme l'expérience en proposition de loi qui vise à prévoir d'office que tous les CET pourront être utilisés sous forme mutualisée pour financer un congé long en cas de maladie grave d'un enfant. Et c'est ici que l'histoire dérape, car sous couvert d'émotion et de générosité, on ramène le législateur là où il n'a rien à faire au mépris de quelques principes.

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Marianne Elisa de Lamartine - Charité romaine

Premier principe, s'il s'agit de charité, nul besoin du législateur (David Douillet, signataire de la proposition de loi devrait être au courant). Elle relève de l'initiative de chacun ou bien elle change de nature. Si l'on créé une charité obligatoire, cela devient de la solidarité sous forme d'un régime social d'assurance.

Et c'est le second principe. Si l'on veut instaurer une rémunération d'un congé pour enfant malade, il faut améliorer la rémunération du congé de solidarité familiale, aujourd'hui très faiblement indemnisé. Et passer par le régime de sécurité sociale. Car sinon, on instaure une bien curieuse solidarité qui ne pourra s'exercer que dans les entreprises qui ont suffisamment de salariés et un accord instituant le CET.

Et le troisième principe c'est que la loi est générale et que la condition de sa qualité c'est d'être adossée à une réflexion générale. Nous subissons depuis plusieurs années cette détestable manière de faire des lois qui  part d'une situation singulière qui n'est passée qu'au filtre de l'émotion, de la précipitation et de l'avantage politique que l'on peut en tirer. Pas d'analyse de fond, pas de généralisation, pas de réflexion structurante référée à quelques principes. Bref, de la loi faite à la gribouille, la pire, celle qui dessert au final la cause qu'elle voudrait servir et qui en l'espèce vérifie l'adage selon lequel il faut toujours se méfier des bonnes intentions.

Proposition de loi - Congé mutualisé CET.pdf

15/01/2012

Comme la lune

On connaît l'histoire du sage qui montre la lune au fou, lequel regarde le doigt et non la lune. C'est une dérive classique du management par objectif qui transforme l'indicateur en finalité et fait perdre le sens de l'action. C'est ainsi que  dès l'école la note obtenue se substitue à sa signification, que tout chose est évaluée à l'aune du "J'aime" ou "J'aime pas" et que dès lors que les stagiaires sont contents le formateur dort tranquille. C'est cette culture largement répandue qui a sans doute permis l'infantilisation générale de tout un chacun qui, il y a encore quelques mois, pensait que le triple A était une sous-catégorie d'andouillette et qui aujourd'hui s'affole de n'avoir que deux A+. Car la note ce n'est jamais que le doigt, la lune se cachant dans le pourquoi de la note.

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La lune

Or, que nous dit l'agence de déclassement ? pas que la dette est trop importante ou le déficit insupportable ou qu'il y a une crainte quelconque que la France ne paie pas ses dettes. Elle n'entonne même pas le refrain que la vie à crédit c'est terminé comme le proclament partout ceux qui en ont allègrement profité. Non, elle nous explique que l'écart entre les pays européens est trop important et que tout le monde s'en fout, à tort. Elle reproche en quelque sorte d'avoir abandonné la puissante logique intégratrice qui avait permis à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce de faire de prodigieux bonds en avant lorsque ces trois pays, ne l'oublions pas, sortirent de dictatures pas si lointaines. Elle reproche de ne pas avoir poursuivi ce que fit Jacques Delors pour l'Europe dans les années 80. Elle valide finalement l'avis de ceux qui pensaient qu'il fallait encore approfondir l'Europe avant de l'élargir et renvoie dos à dos ceux qui ne voient en Europe qu'un marché et ceux qui ne voient pas d'Europe. Le paradoxe, au-delà de la facilité qui consiste à vilipender le noteur qui n'a jamais que l'importance que l'on veut bien lui accorder, c'est que pour rattraper la note tous les diafoirus ne voient que les sangsues et la purge alors que le  remède est dans la construction d'une véritable Europe sociale, c'est à dire une harmonisation par le haut. Encore faudrait-il arrêter de se regarder le doigt.

13/01/2012

Complet

Par nature, conviction ou habitude professionnelle, j'ai plutôt tendance à être constructiviste. Plutôt tendance à voir des individus aux prises avec une réalité qu'ils élaborent à l'aune de leur propre cheminement qu'à considérer la connaissance, la vérité scientifiquement établie, le savoir, comme des Graals qui divisent le monde en deux : ceux qui les possèdent et les autres. Cette attitude constructiviste ne conduit pas nécessairement à un relativisme sans fin : il y a des valeurs pour mettre de l'ordre dans les constructions de chacun.

C'est cette vision de la connaissance et des apprentissages qui m'a toujours rendu incompréhensible, et mystérieuse, la fameuse phrase d'Hemingway : "Nous naissons avec tout notre avoir et nous ne changeons jamais. Nous n'acquérons jamais rien de nouveau. Nous sommes complets dès le début". Peut être un abus de Daïquiri ou plus certainement encore, un manque. Et puis j'ai eu un fils.

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Hemingway au complet

La phrase d'Hemingway est alors devenue une évidence. Certes l'irréductible constructiviste en moi se dit que c'est une expérience nouvelle qui a conduit à l'éclaircie. Mais il s'agit moins d'une construction que d'une révélation, au sens de la visite comme dirait Hélène Grimaud. Est de l'ordre de l'accès au mystère en effet le constat quotidien qu'effectivement nous sommes complets. Car l'enfant n'est pas un adulte en devenir, mais un être de toutes facultés dont il use à loisir. Que cette complétude ait besoin du temps du déploiement est une chose. Qu'elle ne soit pas un déterminisme, en est une autre que l'on validera aisément en vérifiant que tous les arbres ne connaissent pas la même évolution suivant leur lieu d'implantation, et pourtant ils sont également complets dès le début. Reste à devenir ce que nous sommes, selon l'injonction Nietzschéenne, ce qui éclaire définitivement la phrase d'Hemingway qui finalement, avait peut être bu lorsqu'il l'a écrite, la dose de Daïquiri qui convient.

12/01/2012

Au coeur des sentiers battus

La Cour des comptes a pris l'habitude de faire tomber des sentences en forme de remontrance à la John Wayne : dure mais juste. C'est du moins ainsi que les perçoivent ceux qui les écrivent. Il faut dire que la haute juridiction est peuplée de hauts fonctionnaires qui ont manifestement une assez haute, c'est logique, estime d'eux même et de leur capacité à saisir tout problème et toute question, c'est en tous les cas ce qu'on leur a répété pendant leurs années de formation et manifestement, ils y croient toujours. A lire les leçons professées par cet organisme on se dit qu'il faudrait d'urgence que ces auditeurs avisés prennent en charge la gestion de ceux qu'ils auditent. Mais peut être aurait-on le même résultat que si l'on confiait la direction d'une entreprise à, par exemple,  Alain Minc, archétype de la bête à concours de grandes écoles mais qui a malheureusement échoué dans toutes ses entreprises (Carlo de Benedetti pourrait en témoigner), sauf la dernière, celle qui est financée par les copains de promo et les solidaires de caste. Les dernières foudres de la Cour des comptes sont tombées sur l'ANACT, accusée de s'éloigner de son coeur de métier. Car pour les conseillers, il ne fait pas bon s'éloigner des sentiers battus.

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Cette critique rappelle celle, identique, formulée à l'encontre du GIAT Industries au début des années 90. La Cour avait considéré comme le comble d'une gestion erratique que le GIAT ait développé des activités diversifiée, telle la formation. Moyennant quoi l'entreprise fut priée d'y mettre un terme, supprimant par là même quelques opportunités de diversification, de reclassement et de création d'activités lorsque l'entreprise licencia massivement quelques années plus tard. Pour l'ANACT il s'agit moins de risques sur l'emploi que d'une évolution du faire vers le faire-faire, qui permet de démultiplier l'action et de capitaliser des expertises. Il s'agit aussi de privilégier une approche pluridisciplinaire qui s'impose sur le champ des ressources humaines. Il s'agit également de tenir compte de la taille et des moyens de la structure (on peut y voir une simple conséquence des réductions budgétaires qui conduisent à s'engager auprès d'autres commanditaires sur des projets distincts de la mission de base). Et d'une manière plus générale, cette critique récurrente de la concentration sur son coeur de métier est une de ces vérités révélées du management qui sclérosent la pensée. C'est en empruntant les chemins de traverse, en sortant des sentiers battus et en allant voir un peu au-delà du quotidien que l'on progresse également dans son activité de base. Mais ça, manifestement, ce n'est ni dans la culture ni dans les projets de la Cour des comptes dont l'action se situe intégralement au coeur des sentiers battus.

08/01/2012

Temps morts

C'est la fin de l'année. Les résultats sont corrects, mais le syndrôme des périodes heureuses aidant, ils génèrent tout de même de la frustration, surtout chez les dirigeants car les managers eux, estiment qu'ils ont plutôt tenu la barre par vents contraires. Le séminaire de fin d'année est important pour le COMEX car 2012 s'annonce délicate, au moins au premier semestre. Alors on a pas lésiné : cadre superbe, réception parfaite, nourriture et vins fins, attention constante du personnel de réception. Sur le programme non plus on a pas lésiné. Deux journées saturées d'interventions, des animateurs qui se relaient avec enthousiasme, des powerpoints flamboyants qui défilent à un rythme déconseillé aux épileptiques, des temps forts à tous les instants, des messages clés dans tous les messages et au final du très dense et peu de danse. Dans la salle, les participants se transforment peu à peu en présents puis en absents. Les iPhones et Blackberrys sont de moins en moins discrets, les appartés se multiplient, les comportements potaches saisissent une bonne partie des Top managers sans que l'ordonnancement méticuleusement prévu ne dévie d'un iota car tout a été planifié de 8h à 23h sans temps mort.

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Manule Alvarez Bravo - Conversation à côté d'une statue - 1933

Curieuse appellation d'ailleurs que ces "temps morts". Car dès que s'ouvre une fenêtre de liberté, une pause, un repas, une fin de soirée, ceux qui traitaient leurs mails persos, qui luttaient contre la somnolence, qui vagabondaient sur le net, tous ceux-là s'animent et entrent en conversation. Pour parler de quoi ? quasi-exclusivement de travail. De leurs activités, de leurs difficultés, de leurs réussites, ils se lancent à la recherche d'informations, d'avis, de conseils, d'approbations, de partages d'expérience, bref ils profitent du cadre de liberté pour traiter véritablement les questions qui les intéressent. C'est dans ces moments, plus que dans les injonctions communicantes, que se font, ou pas, les communautés de travail, d'intérêts et de fonctionnement. Et lorsque l'animateur fait le tour des couloirs et jardins dans lesquels se sont constitués les groupes de discussion en lançant : "Allez on reprend, au travail !", il ne semble pas percevoir que le vrai travail il vient d'y mettre fin.

07/01/2012

Envie d'été

C'est là, maintenant. Lorsque la grande descente dans le tunnel de la nuit s'est achevée et que les jours commencent à rallonger. Quand est retombée l'excitation/agitation des fêtes de fin d'année qui s'entremêlent à d'autres souvenirs. Lorsqu'elles ne sont plus d'actualités. On sait que le froid est encore à venir, on le souhaite même, pour être certain que l'hiver est bien en train de passer. Mais ce dont on a envie c'est l'été.

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Portée par le début d'année, par ce commencement qui impulse le mouvement qui aboutira à ce temps immobile et enfin déployé qu'est l'été, l'envie d'été est comme une germination précoce. Comme le goût du vin que l'on approche de ses lèvres, comme le plaisir de faire le marché avant de cuisiner. L'envie d'été est la cristallisation de toutes les envies. Elle a des couleurs de Garonne, des odeurs de table, des plaisirs alanguis. C'est l'envie d'été qui nous fait encore plus apprécier le froid de l'hiver et ses week-ends pluvieux. L'envie d'été ne se suscite pas, elle ne se quémande ni ne se demande, il suffit de la laisser venir.

06/01/2012

De la liberté syndicale

Les partenaires sociaux viennent de tenir la 17ème séance de négociation sur la modernisation du paritarisme. Il en reste 2. Au terme de 19 réunions, peut être sera-t-il possible de fixer quelques principes qui pourront s'appliquer aux organismes paritaires qui ont en charge la gestion d'une activité d'intérêt général. Dans les quelques points d'achoppement subsistant, figure le recours à des audits externes pour évaluer l'action des organismes paritaires. Pour certaines organisations, cette évaluation externe manque de légitimité et ne saurait remettre en cause des choix politiques. Circulez, rien à évaluer. On peut penser que c'est l'une des raisons majeures qui ont conduit au recul du paritarisme dans notre pays ces dernières années : l'incapacité des partenaires sociaux à s'imposer la transparence et l'évaluation, le recours permanent à l'argument du "politique" pour s'affranchir de toute exigence d'efficacité et au final la conviction que disposant d'une légitimité naturelle, les organisations représentatives d'employeurs et de salariés n'auraient pas à se légitimer par leurs résultats. C'est cette conviction qui constitue le somnifère qui anesthésie le paritarisme pendant que l'Etat procède à sa lente mais certaine liquidation. Suggérons aux responsables syndicaux de bien regarder cette image.

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Anna Karina est une femme libre. Elle peut donc faire face, avoir le regard direct et assumer pleinement ce qu'elle fait, en toute liberté. Libre et donc responsable, libre parce que responsable. Et pour avoir le regard de la liberté il ne faut pas craindre le regard d'autrui.

La liberté  des organisations patronales et syndicales ne se trouve pas dans l’opacité ou dans le dogme de la légitimité naturelle qui ne s’évaluerait que lors des élections sur le modèle politique. La démocratie sociale, ce n’est pas une forme bis de la démocratie politique, ce sont d’autres pratiques et d’autres responsabilités. Car rendre des comptes c’est être responsable, être responsable c’est exercer sa liberté.

04/01/2012

Clémence

Le premier tribunal correctionnel associant des jurés populaires a rendu sa décision à Toulouse mardi 2 janvier 2012. La loi a réservé à ces jurés le sexe et le sang, tenant hors de leur compétence les affaires d'argent (fraudes ou escroqueries) ainsi que les affaires politiques. C'est donc une accusation d'aggression sexuelle qui a donné lieu à la première affaire jugée par des magistrats et citoyens. Lesquels ont collégialement décidé de relaxer l'accusé, faute de culpabilité démontrée puisqu'au final il s'agissait d'apprécier deux paroles en l'absence d'autres éléments probants. Si l'on se souvient que l'objectif avoué de la loi était d'avoir une justice plus sévère imposée par des citoyens ulcérés à des magistrats laxistes, on appréciera la clémence dont ont fait preuve les juges toulousains.

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Henri Martin - L'apparition de Clémence Isaure

Le résultat était pourtant prévisible. Condamner est plus facile, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour un juge qui est plongé quotidiennement dans la prise de décision et le prononcé de peines, que pour un individu étranger à la justice qui se retrouve soudain avec le pouvoir de juger son semblable. Au-delà de la décision d'espèce, cette première affaire démontre une nouvelle fois ce que Michel Serres a toujours affirmé à savoir que le peuple, les citoyens, sont plus intelligents que les dirigeants politiques. L'inconvénient étant que ces derniers soient persuadés du contraire. C'est peut être à eux qu'un séjour au tribunal correctionnel de Toulouse pourrait faire le plus grand bien.

03/01/2012

Futurisme

En 2012, le futur a toujours de l'avenir

 

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1907-2012

 

EN 2012

Le CABINET WILLEMS CONSULTANT

 

VOUS SOUHAITE DE BELLES DECOUVERTES

ET DE CONTINUER A APPRENDRE

02/01/2012

25 ANS

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En 1987

Gorbatchev publie « La Pérestroïka »

Le mur de Berlin commence à se fissurer

La movida espagnole enflamme l’Europe, elle a encore l’Atlantique à traverser pour renverser Pinochet,

Primo Levi s’échappe définitivement des camps

Nous sommes 5 milliards de terriens

Les super héros déprimés de Watchmen courent après leur jeunesse

Les All-Blacks sont champions du monde de rugby en battant la France en finale à Auckland

Le silicone n’est pas le passage obligé de la beauté

Je profite du ralentissement de la rotation de la Terre et du rallongement d’une seconde de l’année 1987 pour créer le Cabinet Willems Consultant qui fêtera ses 25 ans cette année.

01/01/2012

BONNE ANNEE !

En 2012

Evitez de porter votre croix

Ne vous laissez pas crucifier

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Pour vous encourager

Je dégusterai le nectar des Dieux

A votre santé !

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TRES BELLE ANNEE A TOUTES ET A TOUS