Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/08/2015

En toute illégalité

Peindre sur un mur, coller des affiches, dessins, peintures ou collages, réaliser des pochoirs, c'est illicite. L'auteur peut être mis à l'amende. Par contre, défigurer les entrées de ville avec des panneaux publicitaires immondes c'est légal. Un graffiti, un tag, c'est du vandalisme. De la publicité agressive c'est de l'économie. Pas à dire, ça donne envie de faire le mur. Allez, fouette cocher !

IMG_6409.jpg

A Brooklyn, Basquiat est toujours là. Au musée de Brooklyn, pour ses carnets de notes pas scolaires pour un sou, et sur les murs bien entendu, avec son pote Andy. 

IMG_6353.jpg

Basquiat devait, comme quelques autres, échapper à la police parce qu'il mettait un peu de poésie sur les murs. 

IMG_6427.jpg

Par contre, Monsieur démolition peut poser ses plaques partout et continuer son oeuvre, il a bien mérité de la société. 

IMG_6481.jpg

Pour échapper à Monsieur démolition, il faut un peu d'ingéniosité. Cela permet de constater que le pneu d'un caterpillar est un excellent support. 

IMG_6491.jpg

Grace aux dessinateurs de rue, on peut admirer le nouveau favori des sondages pour la primaire républicaine. 

IMG_6363.jpg

Après un tel effort, on comprend que l'artiste fatigué rejoigne le modèle pour faire le mur. Mais au fait, c'est pas Basquiat qui s'approche du mur là ?

street art,art,basquiat,brooklyn,new york,graffiti,tag,vacances,voyage

Je vais lui demander. Je reviens (ou pas). 

07/05/2014

Périphéries

 En France, les penseurs des années 60 ont mauvaise presse : Deleuze, Foucault, Barthes, Lacan...sont renvoyés au rayon des intellectuels verbeux déconnectés, presque par définition, de ce que serait la réalité. Les rhizomes de Deleuze et Guattari ont pourtant gagné en actualité. Ils renversent la vision hiérarchique et postulent que l'organisation rhizomique n'a pas de centre, chaque élément ayant son influence propre sur les autres de manière non subordonnée. Une belle manière d'appréhender la ville.

IMG_9655.jpg

Car aux Etats-Unis, la French Theory fait toujours recette. Et si le dernier livre de Thomas Piketty est en tête des ventes des livres économiques, les frenchys des années soixante ont toujours un lectorat. Peut être dans ce quartier de Bushwick, à l'écart de l'énergisante Manhattan et à l'abri de la gentrification de Brooklyn (message personnel : Alain, dans quelques mois ton ancien atelier sera un Hôtel 5 étoiles).

IMG_9644.jpg

Dans ces espaces périphériques, les immeubles bas et les larges avenues accueillent la lumière à bras ouverts et sont un appel à la couleur. Et l'on peut constater que c'est dans les périphéries que la normalisation de l'habitat a pris sa source avant de gagner irrémédiablement les centres villes qui bientôt n'en seront plus. 

IMG_9651.jpg

Comme ailleurs, la religion et la consommation sont les deux piliers de la société et leurs temples saturent l'espace. 

IMG_9611.jpg

Dans les périphéries, il arrive que le temps soit plus long. Que l'attente se fasse plus présente. Sans autre but qu'elle même. Aujourd'hui, demain et pour les siècles...vous connaissez la formule. 

IMG_9416.jpg

Devant chaque maison, chaque fenêtre, chaque carrefour, chaque immeuble coincé entre un expressway et un centre commercial, une voie de métro aérien et des friches qui attendent le promoteur, devant chaque lieu où quelqu'un rentre chez lui le soir, se pose la question : comment vit-on ici ? de quoi est faite la vie en ces lieux ? et l'on voudrait vivre à tout endroit à tout instant pour expérimenter sans fin, pour aller encore un peu plus loin. 

IMG_9418.jpg

Chaque panneau de location est une invitation à la disparition. 

IMG_8850.jpg

Dans les périphéries, comme dans les centres, l'entre-soi est de mise. Répartis par nationalité, par classe sociale, par idiome ou par origine, les groupes humains se rassurent par la grégarité. Car le groupe vous offre en sécurité ce qu'il vous demande d'abandonner en liberté. 

IMG_9616.jpg

Alors on peut choisir de faire de sa vie un long tunnel balisé dans lequel il n'est que peu de place au questionnement. Et le pire, si l'on peut dire, c'est qu'il n'est pas exclu que le tunnel soit rose. 

IMG_9590.jpg

12/11/2009

Le choix de l'optimisme

Selon l'INSERM, la France est le premier pays consommateur d'anxiolitiques et de produits hypnotiques, en d'autres termes de tranquilisants. Plus de 25 % des adultes utilisent de tels produits de manière ponctuelle ou régulière sur une année, lesquels produits connaissent une distribution deux à trois fois supérieure à celle constatée dans les autres pays industrialisés. La France pays dépressif ? la récurrence du thème de la souffrance et du mal être au travail et le fait que la question de l'identité nationale puisse être simplement posée conduit à l'évidence à répondre positivement. Le positif justement, voici ce qui semble manquer et nous distinguer. Petite illustration au travers de rencontres de hasard lors d'une promenade dans New York.

DSC01214.JPG
Affiche dans le métro new yorkais réalisée par une école d'étudiants en art

Tout d'abord cette affiche réalisée par des étudiants : lorsque nous affirmons la grandeur de notre nation, il faut entendre que cette grandeur n'est jamais donnée mais qu'elle doit être gagnée. Humilité et persévérance accompagnent ambition et fierté.
DSC00936.JPG
Publicité pour les jeans Levi's dans Manhattan
La campagne de Levi's l'affirme "ce pays n'a pas été construit par des hommes en costume" et il est facile de vérifier combien l'apparence compte bien moins outre-atlantique. Jugé plutôt sur vos actes que sur le paraître qui n'est pas un acte.
DSC01349.JPG
Affiche à Manhattan
La popularité d'Obama est peut être en baisse du fait de la récession, de la poursuite de la guerre en Afghanistan et de sa courageuse et généreuse réforme du système de santé, mais le "Yes we can" résonne profondément et longuement dans le pays.
DSC01384.JPG
Tichet de métro New yorkais

Dernière rencontre de la journée, ce ticket de métro barré d'un souriant "Optimism" qui tient moins du stupide "Quand on veut on peut" que de la volonté affirmative qui ne préjuge en rien du résultat mais le rend finalement secondaire.
DSC01381.JPG
Empire State Building

Tiens, ce soir l'Empire State Building est bleu blanc rouge, couleurs de l'amérique, couleurs de la France ?

11/11/2009

Egalité toujours

Le Brooklyn d'aujourd'hui n'est plus celui d'Henry Miller. Pour autant, il ne manque ni de charme ni de surprise. La gentryfication, ou boboisation pour parler français, a certes modifié le quartier mais il a l'âme suffisamment trempée pour y résister. Et l'on peut toujours y faire des découvertes : à Brooklyn vit Rachel Papo.Elle vient de publier son premier ouvrage chez PowerHouse Books, intitulé "Serial n° 3817131". A l'heure où l'Amérique exécute ses condamnés, il ne s'agit pas de l'histoire d'un serial killer mais du numéro de matricule d'une jeune fille qui accomplit ses deux années de service dans l'armée Israélienne, ce que fit Rachel Papo.

RachelPapo1.jpg
Photo Rachel Papo - 2004

Rachel Papo écrit deux semaines avant de quitter l'armée : "Difficile de décrire ce sentiment de liberté ; d'un corps qui veut briser une barrière ; toutes les petites choses que je veux faire ; particulièrement cette urgence de sentir que je suis une partie du monde qui n'appartient pas à un uniforme, qui n'obéit pas à des ordres, ne croule pas sous les responsabilités. Etre capable de choisir en permanence le lieu où j'ai envie d'être.".(traduction libre de l'auteur). Beau programme qui complètera utilement le regard des peintres sur la question de l'égalité professionnelle.  L'égalité professionnelle ce n'est pas simplement des filles dans l'armée, c'est quand l'armée saura  prendre en compte ce regard décalé sans avoir pour autant peur de cesser d'être l'armée.
DSC01178.JPG
Rachel Papo - 2004

Et puisqu'aujourd'hui c'était Brooklyn, n'oublions pas le Toulousain qui a un atelier en ces lieux dans lequel il a peint ceci :
BrooklynDesiderata2008.jpg
Alain Garrigue - Brooklyn Desiderata - 2008