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28/11/2014

Ne pas voir, ne pas dire, ne pas entendre

Au Japon, la signification des singes de la sagesse, dans le culte Koshin, est la suivante : "ne pas vouloir voir ce qui pourrait poser problème, ne rien vouloir dire de ce qu’on sait pour ne pas prendre de risque et ne pas vouloir entendre pour pouvoir faire « comme si on ne savait pas.". Cette maxime pourrait servir d'exergue à la réunion tenue hier par la DGEFP à l'attention des OPCA. Et elle se trouve d'autant plus justifiée, si l'on se réfère au Questions/Réponses diffusé à cette occasion : si les articles du code du travail sont rappelées à longueur de pages, aucune réponse écrite n'est apportée aux questions posées depuis plusieurs mois et qui sont bien plus problématiques que celles abordées dans le document. 

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Ainsi : 

- Pas de précisions sur le champ du développement de la formation professionnelle continue, ouvert au financements conventionnels et volontaires, alors que les négociations de branche sont en cours et que la DGEFP donnera son avis sur les demandes d'extension d'accord ;

- Pas d'indication écrite sur la possibilité ou non pour une entreprise d'avoir le choix de l'OPCA auquel elle effectue un versement volontaire et sur l'existence ou non d'un champ de concurrence entre les OPCA. Seulement l'indication orale d'une non exclusivité qui va à rebours de nombreux arguments de texte et qui n'est pas étayée ;

- Aucune allusion à la portabilité du DIF, qui pourrait devenir monnaie de singe au 1er janvier mais pour laquelle on continue à faire comme s'il n'y avait pas de problème ;

- Et sur un des rares points sur lesquels il est pris position, l'impossibilité pour un accord de branche d'interdire à une entreprise de gérer elle-même le 0,2 % du CPF et de privilégier la mutualisation, une argumentation bien courte qui ne démontre en rien pourquoi le choix du collectif heurterait un principe d'ordre public en considérant que la mutualisation est plus avantageuse que la gestion individuelle. 

Et puisque l'on reproche le peu d'engagement du document, la moindre des choses est de s'engager soi-même. Vous trouverez donc un peu de lecture avec l'article à paraître la semaine prochaine dans Droit Social du mois de décembre consacré, justement, au nouveau droit applicable aux OPCA. Bonne lecture. 

question_reponses_DGEFP.pdf

DS12-2014-Willems-pc.pdf

27/11/2014

Suivez le guide...mais le bon !

Le Ministère du Travail publie un guide pratique de la réforme de la formation professionnelle. Début d'une campagne de communication qui devrait s'intensifier dans les prochaines semaines, notamment à partir du début d'année. Tout document de ce type, il en va de même pour la communication des entreprises, constitue un exercice d'équilibre entre l'information et l'auto-promotion. Dont acte, c'est la loi du genre. Ce qui est plus gênant, c'est lorsque la partie informative comporte des erreurs manifestes qui relèvent davantage du parti pris que d'une analyse objective. Ainsi, il est indiqué p. 16 que les formations non qualifiantes visant l'adaptation du salarié à son poste de travail ne sont pas accessibles via le compte personnel de formation, les employeurs étant tenus, le cas échéant (on notera la formule : être tenu le cas échéant c'est ne pas être tenu...) de les mettre en place dans le cadre du plan de formation. Double erreur : d'une part le CPF comprend bien des formations non qualifiantes : tel est le cas des formations qui relèvent du socle de compétence, mais aussi des certifications de l'inventaire qui figurent justement dans l'inventaire parce qu'elles correspondent à des compétences transverses non qualifiantes. 

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Et d'autre part les formations d'adaptation au poste ne sont évidemment pas plus exclues du CPF que les formations de maintien dans l'emploi ou celles qui relèvent du développement des compétences. Ces catégories sont celles du plan de formation et n'ont rien à voir avec le CPF qui fonctionne selon le principe de formations éligibles, indépendamment de la situation du salarié qui a le droit d'utiliser son CPF pour toute formation dès lors qu'elle relève du socle de compétences ou figure sur les listes. Mais cette erreur ne figure pas que dans le guide du Ministère, on trouve des branches professionnelles qui incluent dans leur accord une telle exclusion qui est totalement dépourvue de validité au regard de la construction du CPF. Alors suivez le guide, mais le bon : par exemple le guide du Paris Surréaliste du temps où l'on avait plus que de l'imagination, de l'imaginaire. 

GUIDE_reforme_formation_professionnelle.pdf

26/11/2014

2300 et quelques...

Nom de code : Patricia, qui a réalisé une grande partie du travail technique d'inscription et de vérification des 2300 et quelques certifications qui figureront sur la première Liste Nationale Interprofessionnelle (LNI) des certifications éligibles au compte personnel de formation. Cette liste sera présentée ce mercredi matin officiellement par le COPANEF. Elle recense environ 800 certifications qui correspondent aux métiers supports identifiés par les partenaires sociaux : accueil, secrétariat, logistique, juridique, compta/gestion/finances, commercial/achat, juridique, ressources humaines, management. Et plus de 1500 qui sont des certifications transmises par 35 branches professionnelles. Le COPANEF a décidé de réserver, dans un premier temps, les Masters et Licences professionnelles, qui ne seront inscrits qu'après vérification des flux et de l'ouverture à la formation continue. 

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En route pour le CPF avec la mythique FIAT 2300

Le COPANEF a également décidé d'actualiser la liste en février, mai/juin et octobre 2015. Trois nouvelles étapes qui ne seront pas de trop pour affiner les choix réalisés, articuler la LNI avec les listes de branche et prendre en compte les certifications non diplomantes de l'inventaire que la CNCP publiera...prochainement (on attend vainement les informations promises sur le site de la CNCP). Et c'est à cette aune que l'on mesurera les positionnements de chacun : si le débat a été, somme toute, assez simple sur les certifications RNCP et les CQP, il risque d'être plus tendu lorsqu'il s'agira d'inscrire sur les listes des certifications qui, potentiellement, sont susceptibles de s'articuler avec les plans de formation. C'est là que l'on verra véritablement si le CPF est un outil qui permet à la fois d'engager des dynamiques individuelles et collectives, où s'il est positionné comme un droit exclusif du salarié, déconnecté de l'entreprise. C'est cette dernière option qui avait été retenue pour le DIF, on a vu où elle a mené. 

25/11/2014

Et maintenant, on fait comment ?

L'art brut, ou art singulier ou art des fous, ou encore art populaire ou art des outsiders, ceux qui sont en dehors de l'art, en dehors des institutions qu'ils n'ont jamais fréquenté, en dehors des courants, des modes, de l'histoire, parfois en dehors d'eux-même. L'art brut donc, c'est l'art des non artistes, l'art de ceux qui ne peuvent s'empêcher de faire. Pas de technique ? à voir...mais souvent beaucoup de méthodique, de temps, de rigueur, de méthode répétée à l'infini. Et au final des oeuvres de grande qualité plastique et émotionnelle. A Paris en ce moment, on peut voir la collection Dechaume à la Maison Rouge (Bastille) et à la Galerie Christian Berst. 

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Janko Domsic - Collection Dechaume

Mais pourquoi l'art brut ? parce que sans être expert, on peut passer à l'acte. Sans avoir tous les plans, toutes les références, toutes les connaissances, on peut se mettre à faire. Et c'est bien le principal. Alors pour la réforme de la formation, comment on fait ? et bien on peut commencer par suivre le webinar proposé par Demos le mercredi 26 novembre (et oui c'est demain !) à 16h ou le lundi 15 décembre à 11 h. 

Pour s'inscrire, suivez le guide (et passez par la Maison Rouge) : 

http://actu.demos.info/1410EWEBINAR/default.asp?CODACTION...

Evidemment, c'est gratuit !

24/11/2014

Aïe, aïe, aïe...Ouille !

Jacques Dutronc nous a appris que le monde entier était un cactus, et qu'il y en avait partout partout, mais vraiment partout ! et bien il y en a aussi dans le portail d'information sur le Compte personnel de formation qui vient d'être mis en ligne. Et pas que des petits, que l'on en juge : 

- A la question "Je suis demandeur d'emploi, que deviennent mes heures DIF au 1er janvier 2015 ?" il est répondu : "Comme pour toute personne ayant des heures de DIF, elles sont utilisables au titre du CPF". Aïe ! en une ligne est évacuée l'épineuse question de la portabilité. Tout d'abord le DIF portable ce ne sont pas des heures mais un budget, ensuite les textes ne prévoient que la reprise des heures constatées par le solde établi par l'employeur au 31/12, ce qui signifie que la réponse n'a aucune base légale. Mais il aurait fallu avouer que la portabilité devenait monnaie de singe à compter du 1er janvier 2015 ! Ouille !


- à la question les formations que l'on peut suivre sont-elles les mêmes pour les salariés et les demandeurs d'emploi, il est répondu non, pour les salariés ce sont les listes de branche et pour les demandeurs des formations qualifiantes du programme régional de formation. Aïe ! Et la liste nationale interprofessionnelle qui sera adoptée demain par le COPANEF et qui est accessible à tout le monde ? pertes et profits ? les partenaires sociaux n'ont-ils pas été consultés ou n'ont-ils pas relu ? Ouille !

- à la question qui détermine les listes de formation éligibles, sont cités les CPNE et les COPAREF. Redisparition du COPANEF qui élabore pourtant la liste principale. Aïe !

- à la question du financement du CPF pour les titulaires, on arrive sur une page inconnue ! Mauvais présage ? Ouille !

- à la question "Puis-je me former à l'étranger ?", il est répondu "Uniquement si la formation figure sur les listes et q'elle est délivrée par un organisme français ou étranger ayant une déclaration en France". Aïe ! que la formation figure sur les listes certes, mais nombre de certifications de l'inventaire sont internationales (le TOIC par exemple). Comment et pourquoi refuser une formation dans un organisme étranger (sur quelle base juridique) dès lors que la formation est éligible ? et comment assujettir à déclaration des organismes qui ne relèvent pas de la règlementation française ? Ouille !

Allez, ça suffit la chasse aux cactus...il faut en laisser pour les autres. Mais gare à ne pas vous piquer !

 

23/11/2014

Oyez, oyez....

Avis à la population métropolitaine et domienne en âge de travailler, ayant volonté d'acquérir des compétences nouvelles, et faisant confiance à la formation pour cela. Vous tous qui attendiez fébrilement, et réclamiez si fort, les moyens d'accéder à la formation, soyez heureux et satisfaits : vous voici dotés d'un compte personnel de formation dont vous devrez faire bon usage. 

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Dans notre société de communication, il n'est de droit qui n'ait son site : sans le virtuel, point de réel. Je vous annonce donc dès à présent la matérialisation virtuelle de votre droit réel avec l'ouverture ce jour, du portail du compte personnel de formation à l'adresse suivante : 

www.moncompteformation.gouv.fr

 Et pour ceux qui se poseraient encore des questions après lecture du susmentionné portail, ils trouveront réponse sur l'excellent forum du non moins méritant Bruno Callens : 

www.compte-personnel-formation.org

Qu'on se le dise !

19/11/2014

Accrochés aux branches

Le feuilleton du compte personnel de formation continue...Conséquence de l'approche constructiviste qui prévaut en matière de CPF, autrement dit on construit sans avoir fait les plans au préalable, les problèmes apparaissent au détour du chantier.  Parmi les quelques uns qui parsèment encore le chemin, se trouve la question du rattachement des salariés à une branche professionnelle. Les listes de formation éligibles étant élaborées, notamment, par les CPNEFP et les financements accordés par l'OPCA, il est indispensable de rattacher chaque salarié à l'une et à l'autre. Nous avions soulevé cette question en son temps au Ministère, pour indiquer que le moins mauvais critère en ce domaine qui n'en connaît pas de bon, était celui de la convention collective. Mais nos arguments furent balayés et l'on resta sur l'indicateur clé qui fera le rattachement : le code APE (nous n'avons pas osé parler du NAF....). Ce qui laisse pour le moins rêveur. 

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Paul Leroy - Dans les branches du grand pin

Car outre les approximations qui président à l'attribution des codes NAF, outre les évolutions d'activités non traduites par un changement de code, plusieurs conventions collectives différentes, et plusieurs secteurs d'activités se cachent derrière un même code. Certes les conventions collectives ont leur défaut : pas celui de ne pas couvrir l'ensemble du secteur privé puisque toutes les entreprises qui n'ont pas de CCN relèvent pour la formation de l'interprofessionnel ce qui est assez simple, mais celui de voir des entreprises appliquer une autre CCN que celle de leur secteur. Sauf que la loi prévoit qu'il ne peut y avoir de dérogation en matière de versement des cotisations formation à la CCN obligatoire. Et que le croisement CCN/OPCA fournit les seuls critères pertinents. Mais l'on décida donc qu'il en serait autrement, ce qui nous promet de joyeux méli-mélo en début d'année prochaine. Nous proposerons alors aux initiateurs de la solution de prendre à leur tour un peu de hauteur...et de s'accrocher aux branches. 

17/11/2014

Guetter, déchiffrer, agir !

C'est le leitmotiv depuis le 5 mars : on attend les décrets d'application pour savoir ce que l'on va faire. Leitmotive trompeur car certains n'attendent pas, tout leur travail consistant à faire que les décrets donnent  à la loi la coloration qui correspond le mieux à leurs intérêts. Car l'élaboration de la norme est un long chemin qui part de la négociation, passe par la loi et les débats à l'Assemblée puis chemine dans les méandres des couloirs de l'administration et du Conseil d'Etat, couloirs plus ou moins ouverts aux vents de l'influence, avant de s'incruster sur Légifrance. Fin de la première étape. Car vient ensuite le travail d'interprétation : mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? 

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On sait qu'un texte, lorsqu'il est mis en circulation, n'appartient plus à ses auteurs mais à ceux qui s'en servent. Et que s'ouvre alors le temps de l'identification des espaces que les textes laissent à l'action. Et au final la responsabilité de chacun dans la mise en oeuvre car il ne faut évidemment pas attendre des textes qu'ils prescrivent ce que nous devons faire, même s'ils le font parfois, mais qu'ils ouvrent des chemins que chacun pourra choisir, ou non, d'emprunter. 

En attendant, voici le point complet des décrets publiés à ce jour et des échéances prévues pour les autres. A vos marques, prêts ? Guettez !

Decrets loi 5 mars - Le point au 12 novembre.pdf

06/11/2014

Dialectique

Colloque mercredi 5 novembre, organisé par la DGEFP, sur la place du travail dans la réforme de la formation professionnelle et plus largement sur la possibilité de prendre appui sur le travail pour se professionnaliser.  Avec la double conviction qu’il est nécessaire de mieux prendre en compte le travail réel dans les situations pédagogiques et que le temps du tout formation comme solution à un problème de compétence, individuelle ou collective, est révolu.

 Allons un peu plus loin : développer ses compétences c’est accepter à un moment donné la confrontation. Confrontation avec de nouvelles situations de travail, confrontation avec des pensées opposées à la sienne, avec des pratiques différentes, avec des méthodes qui ne sont pas les notres. Bref, pour progresser il faut se mettre en situation d’inconfort, sortir des situations endogamiques, du cercle de ceux qui nous confortent et aller au-devant de ceux qui nous dérangent. Rien d’autre que le retour de la dialectique en somme.

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Marcel-G Lefrancq - La dialectique - 1945

 Pour progresser il va donc falloir que je lise le bouquin d’Eric Zemmour, que je passe une journée de travail avec des managers persuadés que le droit du travail est le premier frein à l’économie, que j’accompagne une négociation avec l’objectif qu’elle n’aboutisse pas, que je participe à une table ronde avec Marc Ferracci, que je préconise de s’affranchir de règles qui pourtant font sens, que je lise en détail les jurisprudences qui ne vont à rebours  de constructions qui tenaient la route, que je présente des lois absurdes en essayant de leur donner du sens, que j’encourage l’expression des opinions les plus farfelues dans les formations…et bien j’ai essayé tout cela et manifestement ça marche  (sauf le bouquin de Zemmour, faut pas déconner quand même, je m’en suis tenu à la lecture de Causeur, ce qui n’est déjà pas mal). A ceux qui s’inquiéteraient, livrons une conclusion rassurante : la dialectique on est pas obligé du matin au soir, on peut aussi faire ce que l’on aime, comme on aime, avec ceux que l’on aime. Il faut juste ne pas oublier de sortir, régulièrement, du confort.

04/11/2014

Ecole, le retour

L'inscription d'Arnaud Montebourg à une formation de l'INSEAD dans le cadre d'un projet de création d'entreprise a ouvert la boîte aux clichés : "retour à l'école", "l'élève Montebourg", "le Ministre qui doit apprendre à gérer une entreprise", "Mais que va apprendre Montebourg à l'INSEAD ?", "Dommage qu'il ne se soit pas formé avant", "Montebourg reprend son cartable", j'en passe et des moins bonnes. La majorité des commentaires témoignent de trois présupposés :

- la formation continue c'est le retour à l'école ; ce qui en dit long sur l'incapacité de voir la formation autrement que par la formation initiale, ce qui est hélas vrai pour beaucoup de ceux qui ont en charge, aujourd'hui, la formation professionnelle continue ;

- se former c'est signe d'incompétence ; d'où les ricanements narquois devant ce Ministre qui a besoin de se former, signe qu'il est vraiment nul. Alors qu'il faut une sacré dose d'humilité pour reprendre une formation, à tous les niveaux ;

- comment peut-on diriger un Ministère si on n'est pas capable de diriger une entreprise ; ou la confusion totale entre les compétences exigées par des fonctions totalement différentes. 

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Reste la question la moins souvent posée : quel rapport entre les idées défendues par Montebourg homme politique et celles qui guident sa carrière nouvelle ? la réponse ne concernant plus un homme public mais une vie professionnelle privée, elle ne relève que du jugement que chacun porte sur soi et n'appelle donc pas de réponse par autrui. Laissons donc l'ancien Ministre à ses projets et saluons la démarche formative comme il se doit. Surtout qu'à évoquer sans cesse le retour à l'école, les journalistes m'ont donné la nostalgie de cette période où, sur les bancs de l'Université, de jolies filles fredonnaient des chansons de Daho et souhaitaient ne pas quitter leur lit pour que toute la nuit dure toute la vie. Alors comme à l'INSEAD c'était complet, j'ai pris un billet à l'Olympia où l'élégant Etienne continue à chanter ses élégantes chansons. Bien agréable en fait le retour à l'école. 

03/11/2014

Faites votre marché !

Le suspense n'est pas intenable, l'action laisse à désirer, quant au casting je vous laisse juge. Mais si vous souhaitez vous offrir une petite séance de cinéma, en ce lundi matin de rentrée scolaire et de petit goût de fin de l'été indien, vous pouvez aller faire un  tour sur le site du Colloque qu'organise la DGEFP la semaine prochaine. Consacré à la dimension formative du travail, il met en ligne plusieurs interviews, dont l'auteur de ces lignes, sur le sujet. C'est ici et vous pouvez faire votre marché : 

http://www.emploi.gouv.fr/espace-evenementiel/seminaire-f...

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A la question qui m'était dévolue, essentiellement savoir si la loi du 5 mars 2014 faisait une place ou pas au travail formateur, force est de constater un paradoxe : si la défiscalisation des plans de formation ouvre la voie à des formes plus diversifiées de développement des compétences, l'absence d'évolution de la définition de l'action de formation et le cantonnement des OPCA dans un contrôle bureaucratique des actions de formation n'est pas bon signe. Ambivalence des lois de liberté : elles ouvrent des espaces mais elles laissent également la possibilité de les refermer à ceux qui ont en charge de les mettre en oeuvre. Bon assez, discutaillé, place au cinéma !

29/10/2014

Le savoir-faire du rat

Pourquoi parle-t-on de rat de bibliothèque ? parce que le rat dévore tout ce qu'il trouve, sans discernement, comme le bibliomane lit tout ce qui lui tombe sous l'oeil ? aimant les bibliothèques et lisant absolument tout ce qui passe à ma portée, j'ai  toutefois tendance à prendre l'appellation pour un compliment. Au demeurant, l'avantage du comportement ratier, à savoir de tout dévorer, c'est que l'on fait parfois de belles surprises. Ainsi aujourd'hui, cherchant quelques définitions terminologiques, je compulse la norme AFNOR X50-150 (cela pourrait être le nom d'un robot de la guerre des étoiles) et tombe soudain sur la définition du Savoir-être ! persuadé depuis toujours que le savoir-être n'existe pas, qu'il est une supercherie conceptuelle et que la compétence n'est jamais que du faire, je salive d'avance (mon côté rat...) à la lecture de la définition. 

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Exemple de savoir-faire relationnel

Et voici ce que les normalisateurs osent écrire : "Savoir-être : savoir-faire relationnel". Redevenons un instant cartésien (le rat est impulsif de nature et calculateur par culture) : si le savoir-être est un savoir-faire, pourquoi avoir créé le savoir-être si le savoir-faire suffisait ? et pourquoi démontrer par l'absurde l'incapacité qu'il y a à définir en tant que tel le savoir-être si on ne le ramène pas au savoir-faire ? Conforté dans l'idée que l'être relève de la métaphysique et non de la gestion des ressources humaines et que le faire est le royaume de la compétence, je peux retourner à ma bibliothèque, tel un bon rat alléché par tout ce qu'il reste à découvrir.  

15/10/2014

Faites vos choix...

Je n'ai jamais très bien compris en quoi consistait la réalité. Ou plus exactement LA réalité que vous présentent avec le confort de leur bon droit ceux qui sont persuadés qu'il n'y en a qu'une. A ceux là, une seule recommandation : se plonger d'urgence dans le Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell pour se coltiner d'un peu plus près avec le principe de réalité. Pour ceux qui seraient effrayés par les 4 tomes, proposons un petit exercice (presque) équivalent. Voici les faits : 

Je suis employeur (cet exercice sur la réalité est donc une fiction) et je propose à mes salariés une prime de 100 euros chaque fois qu'ils utilisent leur compte personnel de formation pour une formation que je leur propose. 

Vous pouvez choisir entre 5 réalités : 

1) Je suis un salaud d'employeur qui achète l'utilisation de leur compte personnel de formation à des salariés démunis devant le chantage à l'argent. 

2) Je suis, au pays des Prix Nobels d'Economie, un champion de la rationalité économique : pour un coût de 150 euros (chargé), je viens d'économiser entre 500 et 1 000 euros constituant le coût de la formation. En bon économiste, je sais que le salaire est la première source de motivation des salariés. 

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Test complémentaire. Il pense : 

1) Elle touche toujours les paumes, c'est extraordinaire...

2) Merde, elle s'est pas noyée...

3) Elle la retrouvera jamais sa bague...

4) Le mètre cube parfait...

5) Je l'aime...

3) Je suis un employeur sans volonté honni par ses pairs parce qu'il vient de céder aux organisations syndicales qui me demandent depuis des années de verser systématiquement une prime pour reconnaître le développement de compétences liées à la formation.

4) Je suis un petit mariole toulousain qui vient d'inventer un bricolage à deux balles qui n'a aucune chance de fonctionner au delà de la Loire et qui va scandaliser les Alsaciens, mais je suis malgré tout fier de moi. 

5) Je suis un employeur qui a trouvé le moyen d'encourager ses salariés à se former, qui s'inscrit pleinement dans les politiques de développement des compétences et qui a su s'appuyer sur des éléments périphériques pour déclencher la motivation de ses salariés. J'ai également contribué à relancer l'économie en distribuant du pouvoir d'achat. Je ne sais pas si je ne vais pas postuler pour le titre de DRH de l'année. 

Les choix sont faits ?....

13/10/2014

L'étau financier

Il y a les spécialistes du refroidissement qui viennent systématiquement gâcher l'enthousiasme. Ceux qui guettent la nouveauté comme on attend l'hiver : en maugréant et en tremblant, frigorifiés avant même que les frimas ne les saisissent. Tous les oiseaux de mauvaise augure, bien mal nommés car tout tient du plomb en eux et bien peu de l'aérien. Et bien il y a des chances pour que tous ceux-là se rengorgent de nouveau à propos du Compte Personnel de Formation puisque chaque annonce de difficultés éventuelles est accueillie le sourire aux lèvres sur l'air du : "Je vous l'avais bien dit". Sur ce blog, la tendance est plutôt de se lancer à l'aventure le coeur léger et l'appétit ouvert, sans se soucier au moment de prendre l'élan de savoir ce que sera la chute. 

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Prenons toutefois le risque de nourrir les sceptiques de goût et de profession en revenant sur le compte personnel de formation. Au vu des travaux conduits dans les branches qui ont oeuvré sur la question, et des choix déjà effectués par le COPANEF en la matière, on sait que les premières listes devraient être plutôt larges. Mais on constate également que, saisissant la possibilité qui leur est offerte de fixer des plafonds de financement, certains OPCA s'orientent vers le plafonnement très bas des formations n'entrant pas dans les priorités de la branche,  les formations qui y trouvent place bénéficiant de financements plus élevés. Ce faisant, le droit du salarié sera donc très différent selon son secteur d'activité et la mobilité interbranches ne s'en trouvera pas renforcée. Or, on sait que la mobilité professionnelle est bien plus importante que la mobilité géographique et qu'en matière d'employabilité, c'est la première qu'il faut soutenir. Ce phénomène n'ira qu'en s'accentuant lorsque les demandes de CPF s'avèreront plus importantes que les financements et que la régulation financière assurera le pilotage du dispositif. On s'apercevra alors que tout le fastidieux travail sur les listes ne sert pas à grand chose si au final les OPCA décident que les formations de leurs branches seront financées au coût réel, tandis que les autres auront un plafond à moins de 10 euros, ce qui de fait cessera d'être un plafond pour devenir un barème. Et l'on découvrira après coup, la belle surprise, que la régulation financière sera le véritable outil de pilotage du dispositif et que les listes de formation éligibles auront bien moins orienté que les taux financiers. Faut-il vraiment s'en étonner ? 

08/10/2014

Un forfait dans le vent

Le décret du 2 octobre 2014 fixe les modalités d'alimentation du compte personnel de formation. Il rappelle le principe de la proportionnalité entre l'acquisition des heures et le temps de travail. Les salariés à temps plein bénéficieront de 24 heures par an, les salariés à temps partiel d'un crédit proratisé. Pour le droit attaché à la personne on repassera, il reste donc pour l'instant strictement attaché au contrat de travail puisqu'au lieu de décréter que toute personne en activité reçoit 24 heures par an, on lie le droit au contrat de travail. Paradoxal alors que l'on poursuit l'objectif d'augmenter le droit à la formation des demandeurs d'emploi. Mais comme dans tout grand principe se niche une exception : elle concerne les salariés en forfait en jours qui, quelle que soit la durée du forfait, seront considérés comme travaillant à temps plein et bénéficieront systématiquement de 24 heures par an, auraient-ils un forfait à 100 ou 150 jours par an et non 218. Voilà un forfait qui a le vent en poupe !

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La solution est identique à celle qui prévaut en matière de calcul de l'effectif : quel que soit le volume du forfait, le salarié en convention de forfait en jours compte pour 1, le temps partiel n'existant pas pour ce régime de temps. Saluons, pour une fois, la simplicité. Mais constatons aussi, une fois de plus également, que les salariés en forfait en jours sont principalement des cadres et que l'acquisition totale du crédit leur est acquise. Alors qu'un demandeur d'emploi n'acquiert rien et qu'un salarié qui enchaîne les CDD ou travaille à temps partiel acquiert proportionnellement à son temps de travail. Sans doute pas le dernier des paradoxes que l'on relèvera sur la réforme en cours. 

Décret 2014-1120 du 2 Octobre 2014.docx

07/10/2014

Machine infernale

Il y certainement quelqu'un, mais qui donc que diable ?, qui oeuvre dans l'ombre pour que le Compte Personnel de Formation soit un échec. Quelqu'un qui trouverait intérêt à ce que le dispositif se transforme en un monstre bureaucratique comme seul notre pays sait en engendrer. Dernier acte en date du saboteur, avoir rajouté dans le décret relatif aux listes de formation éligibles au compte personnel de formation, le fait que les parties de certification inscrites au RNCP doivent figurer en tant que telles sur la les listes pour être éligibles au RNCP. Décryptons. Le législateur, cohérent dans son souhait de faire du CPF un outil de consommation régulière de  formation (d'où le mode d'acquisition sous forme de droits rechargeables, d'où le plafond à 150 heures) et d'orienter malgré tout vers des formations certifiantes pour mieux garantir la valorisation des compétence acquises, prévoit que les certifications inscrites au RNCP sont éligibles au CPF, mais que l'est également chaque module de ces certifications. Ce qui permet à chacun de suivre le module ou les modules de son choix sans nécessité de s'inscrire sur l'intégralité du diplôme. Logique pour un dispositif plafonné à 150 heures. Mais voilà que dans ce bel ordonnancement, surgit la machine infernale. 

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Machine à faire fonctionner le CPF (Jean Tinguely)

Prévoir que les modules ne seront accessibles que s'ils sont inscrits en tant que tels sur les listes, c'est obliger les partenaires sociaux à faire le tri non pas parmi 8 000 certifications enregistrées au RNCP, mais entre 80 000 modules correspondant, si l'on estime qu'une certification se compose d'en moyenne 10 modules. On touche à l'absurde. Car dans ce cas, rien ne sera accessible en modulaire et seuls les salariés bénéficiant d'un abondement pourront suivre une formation diplômante. 

Le pire, c'est que l'on a du mal à comprendre ce qui justifiait l'inscription de chaque module sur la liste, tout en craignant qu'il s'agisse à nouveau de cette volonté de tout contrôler, de tout maîtriser, de tout prévoir et au final de tout flécher dans un dispositif qui est censé favoriser la prise de responsabilité des acteurs et des bénéficiaires. 

Tant que de telles logiques seront à l'oeuvre, on peut toujours imaginer tous les systèmes et toutes les réformes que l'on veut, le chemin ne mènera jamais ailleurs qu'à l'échec. 

Décret Liste CPF.docx 

26/09/2014

Enfumés

Pour l'hebdomadaire, cela devient un marronnier, comme le salaire des cadres, les prix de l'immobilier ou les francs-maçons. Avec les mêmes techniques : on ressort les articles de l'année précédente, on relooke un peu, on ajoute trois infos et surtout, surtout, on soigne la titraille. Et c'est la que la ligne jaune est franchie. Parce que des articles approximatifs, écrits à la va vite, sans enquête sérieuse, sans vérification, en reprenant de vieilles informations, c'est hélas classique. Mais un titre délibérément mensonger et aussi grotesque, cela s'appelle du racolage sur la voie publique et ce n'est pas à l'honneur de ses auteurs. Je ne sais pas si la déontologie est enseignée dans les écoles de journalisme, mais comme Le Point n'aime guère la formation, les journalistes ont du passer à côté de celle-là aussi. Parce que c'est tout de même la vingt six millième fois que l'on explique que les 32 milliards de la formation cela ne veut rien dire parce que ce chiffre amalgame des cotisations, des coûts directs, des salaires, la formation des salariés, des jeunes, des fonctionnaires, des demandeurs d'emploi, etc. Et que 32 milliards en fumée cela laisse penser que l'ensemble de ces sommes ferait l'objet de détournements ou d'escroquerie. Le véritable scandale, il est plus dans les pratiques journalistiques que dans la formation. Et au final, c'est le lecteur qui est enfumé. 

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Pour qui voudrait savoir ce qu'est le journalisme de caniveau, la lecture de l'hebdomadaire serait une bonne formation, si le fait de payer 3,80 le numéro ne frisait pas l'escroquerie. Car on apprend qu'il est scandaleux d'organiser des formations  à la retraite ou aux langues régionales (l'alsacien en l'occurrence). Et le pire c'est que l'auteur s'esclaffe car la formation n'exige pas que l'on habite l'Alsace ! à ce compte, pourquoi former aux langues étrangères des français habitant en France ? même ironie pour les formations aux gestes et postures censées éviter le mal de dos. Pour l'auteur une formation loufoque. On lui conseille de travailler un peu et de regarder le coût pour la sécu des mauvaises postures. Et plus fondamentalement, Béatrice Parrino, auteure de l'article, décrète que le système est inefficace et qu'il devrait bénéficier en premier lieu aux chômeurs. Et bien non, le système de formation continue bénéficie en premier lieu à ceux qui travaillent parce que ce sont eux qui en ont le plus besoin pour effectuer leur travail et que la formation ne créé pas l'emploi : elle l'accompagne. Quant à l'inefficacité, on attend que l'on nous explique en quoi les millions de formation réalisées chaque année sont inefficaces mais tous ceux qui crient au loup sont bien incapables de fournir une seule évaluation sérieuse qui ne relève pas du préjugé. Bref, il y a de quoi s'énerver, car la formation a besoin, comme tout système, d'évoluer, de se réformer et de gagner en efficacité, mais ce n'est pas avec des cochonneries de ce genre que l'on fera avancer le moindre schmilblick. Au fait, c'est qui déjà le directeur du Point ? Franz Olivier Giesbert, dit FOG et l'on comprend mieux, avec Mr Brouillard, qui est l'enfumeur. 

22/09/2014

Apprend-on de l'expérience ?

Parfois, mais en tous les cas pas de manière automatique, comme l'actualité nous le confirme. L'expérience est, au même titre que la formation, une modalité potentielle d'apprentissage. Mais de la même manière que l'on peut traverser une formation de manière totalement transparente, on peut ne tirer aucun profit de l'expérience. Car au final, c'est moins l'expérience qui est déterminante que la manière dont nous l'appréhendons, l'analysons et au final en tirons profit ou pas. Comme dirait Alain Juppé, on ne change vraiment jamais, mais on peut s'améliorer ou se dégrader selon les cas. 

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A-t-on appris de l'échec du DIF ? a-t-on tiré les leçons du fait que de restreindre à priori le champ du DIF (c'est le droit exclusif du salarié, pas de DIF sur les formations d'adaptation, pas de hors-temps de travail pendant les congés payés, etc.) n'a permis ni son appropriation ni son développement ? a-t-on, plus fondamentalement, appris que lorsque l'on construit un dispositif en le verrouillant par crainte des détournements on créé dès le départ les conditions de son échec ? la réponse à ces questions est non si l'on se fie à ce qui se trame sur les processus de gestion du Compte personnel de formation. Imposer au salarié de saisir sa demande sur le portail du CPF pour vérifier que l'initiative vient de lui, interdire aux entreprises de servir de boîte aux lettres avec l'OPCA pour les demandes de leurs salariés, reporter la charge sur l'utilisateur, tout cela par crainte de la "récupération" du CPF par les employeurs, c'est tout simplement instaurer la défiance en mode de fonctionnement généralisé et créer les conditions de l'échec. On attend le salarié illettré qui fera sa demande en ligne pour suivre une formation du socle de compétences. Mais vu de loin, de très loin, il pourra bénéficier du conseil en évolution professionnelle. Car dans le monde de ceux qui imaginent tout cela, le fait que les salariés illettrés se rendent spontanément à POLE EMPLOI pour être accompagnés pour remplir une demande de formation sur internet, et bien c'est possible. Restons optimiste, il est encore temps de faire autrement. Mais pour cela, il faudrait avoir l'humilité d'apprendre de ses expériences. 

21/09/2014

Le jardin des listes

La mise en oeuvre du Compte personnel de formation le 1er janvier 2015 suppose que soient élaborées des listes de formations éligibles. Pourquoi des listes ? pour concilier la liberté de choix de l'individu et la régulation de ce choix qui, étant financé par la mutualisation, ne peut consister en une simple distribution de chèques formation. Des listes seront donc adoptées par les partenaires sociaux au plan national interprofessionnel, national sectoriel et régional interprofessionnel. 

Première remarque, il s'agira davantage de listes de certifications que de listes de formation. Ainsi l'a voulu la loi qui demande que les partenaires sociaux choisissent des formations qui conduisent soit à des titres du répertoire national de la certification professionnelle (RNCP : titres et diplômes reconnus par l'Etat), soit à des Certificats de qualification professionnelle (CQP créés et délivrés par les branches professionnelles), soit à des certifications inscrites à l'inventaire (certifications non diplomantes), soit à des formations du programme régional de formation. Soit au total, un choix parmi plus de vingt mille certifications et quelques milliers de formations. Un véritable jardin des délices dans lequel il devrait y en avoir pour tous les goûts. 

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Hyeronymus Bosch - Le jardin des délices

Mais dans ce flot comment choisir ? le COPANEF, chargé d'établir la liste nationale interprofessionnelle, a fait le choix de rendre publique la méthode utilisée tant au niveau des objectifs assignés à la liste, des critères de choix que de l'articulation avec les autres listes. Bel effort de transparence y compris sur le calendrier puisqu'il est annoncé que la première liste sera constituée à partir des titres RNCP et des CQP et qu'elle sera complétée en début d'année par les certifications inscrites à l'inventaire, lequel devrait connaître sa première version d'ici le mois de décembre. 

Prochain rendez-vous fin octobre donc pour l'élaboration de la première liste sur la base de la méthode présentée ci-dessous qui a mis de côté le malthusianisme et fait le choix d'un système certes régulé, mais ouvert. L'avenir nous dira si ces listes constituent bien pour les bénéficiaires un jardin des délices. 

Critères de sélection Liste Nat Interpro vf.pdf

10/09/2014

La liberté ? non merci

Il faut toujours se méfier des présupposés. On le sait, mais on l'oublie parfois. Du moins pour ce qui me concerne. Ainsi, lors des multiples réunions, animations, conférences ou formations dans lesquelles je suis amené à présenter l'avant/après de la réforme de la formation, c'est toujours avec le sourire que j'annonce aux responsables formation qui ne l'auraient pas encore découvert que le code du travail vient d'être débarrassé de la notion de dépense imputable, ils peuvent donc chiffrer librement leur investissement formation, de la déclaration fiscale, ils peuvent donc concevoir librement leurs tableaux de bord, de la notion de présence en formation, au profit de celle d'assiduité qui n'impose plus de compiler les feuilles d'émargement mais permet de suivre le processus de formation exclusivement du point de vue pédagogique, de l'intérêt de distinguer entre la formation et les autres actions de professionnalisation pour satisfaire à ses obligations sociales, etc. La liberté vous tend les bras vous dis-je, saisissez-la !

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Mais le plus souvent, je ne fais pas un tabac. Tenace, j'en rajoute un peu : terminée la logique qui part du budget pour savoir ce que l'on fait avec, dorénavant les objectifs priment, voyons d'abord ce que l'on peut faire avec la formation mais plus largement avec la professionnalisation des salariés, et l'on regardera ensuite les moyens qu'il convient de mobiliser. Travaillons les finalités, la réforme est une loi de liberté qui vous laisse le choix des moyens. Ce genre de tirade ne fait, le plus souvent, pas recette. Si je veux voir la majorité des visages retrouver un peu de sérénité, il faut que j'ajoute : la liberté qui vous est donnée, elle inclut celle de ne rien changer. Si vous voulez compter comme avant, administrer comme avant, compiler comme avant, c'est aussi possible. Et ici, le soulagement est aussi palpable que la clarté du soleil du Sud. C'est vrai après tout, la liberté pourquoi faire ?