19/11/2015
Aux portes de la lecture
Comme un enfant qui a commencé à dérouler le tapis du 21ème siècle, tu as appris l’alphabet sur un Ipad. Tu l’as retrouvé dans les livres, puis dans les chansons, comme dirait Jérôme Leroy qui a déjà pris l’habitude de te dédicacer ses livres. Tu as découvert qu’en espagnol le « v » se prononce « b » et que cela rend les livres plus libres. Tu as découvert le jeu des synonymes, trouver des mots différents pour nommer une même chose. Avec le début de l’écriture, tu as découvert le temps : le temps qu’il faut pour réécrire un mot dont on a le modèle, le temps qu’il faut pour le déchiffrer, le temps qu’il faut pour l’apprendre et tu as compris que viendrait le temps où tu saurais lire. Tu es impatient, pas vraiment comme un enfant, mais plutôt comme un impatient qui sait que son temps viendra. Cela t’a appris à te réjouir de ce qui adviendra.
Cette chronique anniversaire est la dernière que je te lirai avant que tu ne puisses la lire toi-même et viendra le jour où, peut-être, tu l’écriras avant moi. Mais de cela, je ne suis pas impatient. Pour tes 5 ans, bon anniversaire Ioannes.
00:05 Publié dans FRAGMENTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ioannes, anniversaire, écriture, lecture, apprentissage, connaissance, savoir
31/08/2015
Rappel
"Bon ben faut y aller là...
- hum....qu'est ce que tu dis ? ....aller où....?
- Comment ça aller où ? le travail, les clients, les travaux à rendre, je te connais tu dois déjà être en retard...
- t'as raison, j'ai toujours du retard de lecture, surtout que je viens de dégotter des Manchette du tonnerre et que je veux relire Ada ou l'ardeur...
- Quoi ? Ada ou l'ardeur ?
- Oui, parfait pour la liaison été-automne, solstice, exaltation, nostalgie juste ce qu'il faut, du solaire avec une brume légère...
- Non mais la formation, les réformes, le CPF, les clients, le blog, la loi Rebsamen, la qualité, la certification...
- Mais ne pourrait-on envoyer un billet à l'égal de celui de Van dans Ada : "Papa, J'ai eu une petite prise de bec avec un inconnu que j'ai giflé et qui m'a tué, en duel, près de Kalougano, désolé, Van" ;
- Tu es sérieux ?
- Toujours...
- Mais c'est la rentrée...
- Non c'est demain...
- Demain ce sont les enfants...
- C'est bien ce que je dis".
10:35 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : rentrée, école, formation, littérature, été, automne, lecture, travail
25/07/2015
Variations d'été
Bon, pour le premier numéro de Liaisons Sociales, ce sera le 31 juillet. Mais d'ici là, on se sera plongé dans d'autres lectures, d'autres découvertes. La biographie de Rothko par Annie Cohen-Solal, pour débuter, car les chemins de l'été nous conduiront vers la chapelle Rothko, sous le soleil du Sud.
Et comme lire c'est aussi relire, pour aller dans le pays qui n'a pas d'histoire et où le pragmatisme règne, rien de mieux que de franchir à nouveau le seuil du jardin avec le promeneur éternel, André Hardellet.
Sur la route de l'été, il y aura aussi la ville des murals, celle des graffeurs, des peintres de la rue, des artistes de la nuit, des clandestins au grand jour. Du coup, Arturo Perez Reverte et ses enquêtes artistiques s'imposait.
Et pour finir, est-il nécessaire de justifier un détour par la Grèce et ses conditions de vie réelles, loin des fantasmes et de la propagande financière, dont le dernier exploit est d'avoir réussi à substituer à l'Europe politique le seul projet de zone euro économique. Si l'on doutait que la politique était déliquescente, on pourra vérifier que les démocraties ne sont que le cache-sexe de vieilles monarchies où règne le monarque des temps modernes : l'argent.
15:29 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, lecture, littérature, voyage, livres, art, politique, grèce
29/10/2014
Le savoir-faire du rat
Pourquoi parle-t-on de rat de bibliothèque ? parce que le rat dévore tout ce qu'il trouve, sans discernement, comme le bibliomane lit tout ce qui lui tombe sous l'oeil ? aimant les bibliothèques et lisant absolument tout ce qui passe à ma portée, j'ai toutefois tendance à prendre l'appellation pour un compliment. Au demeurant, l'avantage du comportement ratier, à savoir de tout dévorer, c'est que l'on fait parfois de belles surprises. Ainsi aujourd'hui, cherchant quelques définitions terminologiques, je compulse la norme AFNOR X50-150 (cela pourrait être le nom d'un robot de la guerre des étoiles) et tombe soudain sur la définition du Savoir-être ! persuadé depuis toujours que le savoir-être n'existe pas, qu'il est une supercherie conceptuelle et que la compétence n'est jamais que du faire, je salive d'avance (mon côté rat...) à la lecture de la définition.
Exemple de savoir-faire relationnel
Et voici ce que les normalisateurs osent écrire : "Savoir-être : savoir-faire relationnel". Redevenons un instant cartésien (le rat est impulsif de nature et calculateur par culture) : si le savoir-être est un savoir-faire, pourquoi avoir créé le savoir-être si le savoir-faire suffisait ? et pourquoi démontrer par l'absurde l'incapacité qu'il y a à définir en tant que tel le savoir-être si on ne le ramène pas au savoir-faire ? Conforté dans l'idée que l'être relève de la métaphysique et non de la gestion des ressources humaines et que le faire est le royaume de la compétence, je peux retourner à ma bibliothèque, tel un bon rat alléché par tout ce qu'il reste à découvrir.
01:10 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rat, bibliothèque, lecture, savoir-faire, savoir-être, norme, afnor, formation, terminologie, éducation, lichtenstein, peinture
30/05/2009
Un peu de lecture pour le week-end
Week-end de Pentecôte. Travail ou pas ? les jardins de Chaumont sont une belle destination. Fêter l'anniversaire d'un ami un beau prétexte, mais en faut-il, pour prolonger le week-end. Pour ceux qui passent par ce blog, un peu de lecture : une analyse du projet de loi sur la formation professionnelle publiée dans la Semaine Juridique Social. SemaineJuridiqueSocial.pdf
On peut adopter la position de la Liseuse.
« Les cavales qui m'emportent, m'ont entraîné Aussi loin que mon cœur en formait le désir, Quand, en me conduisant, elles m'ont dirigé Sur la voie renommée de la Divinité, Qui, de par les cités, porte l'homme qui sait. J'en ai suivi le cours; sur elles m'ont porté, Attelés à mon char, les sagaces coursiers. Des jeunes filles nous indiquaient le chemin. L'essieu brûlant des roues grinçait dans les moyeux, Jetant des cris de flûte. (Car, de chaque côté, Les deux cercles des roues rapidement tournaient), Cependant que déjà les filles du Soleil, Qui avaient délaissé les palais de la Nuit, Couraient vers la lumière en me faisant cortège, Écartant de la main les voiles qui masquaient L'éclat de leur visage. Là se dresse la porte Donnant sur les chemins de la Nuit et du Jour. Un linteau et un seuil de pierre la limitent.
Quant à la porte même, élevée vers le ciel, C'est une porte pleine, aux battants magnifiques, Et Diké aux nombreux châtiments en détient Les clefs, dans les deux sens contrôlant le passage Pour la séduire et la gagner, les jeunes filles Usèrent à son endroit de caressants propos, Afin d'habilement la persuader d'ôter, Rien qu'un petit instant, le verrou de la porte. La porte bascula, ouvrant un large espace Entre les deux battants, en faisant pivoter
Les gonds de bronze ciselé sur leurs paumelles Retenus par des clous et d'épaisses chevilles. C'est alors que, par là, tout droit, les jeunes filles Poussèrent à s'engouffrer le char et les cavales Sur la route déjà tracée par des ornières. La déesse avec bienveillance me reçut. Elle prit ma main droite en sa main et me dit :
Jeune homme, toi qui viens ici, accompagné De cochers immortels, portés par des cavales, Salut! Car ce n'est point une Moire ennemie, Qui t'a poussé sur cette voie (hors des sentiers Qu'on voit communément les hommes emprunter), Mais Thémis et Diké. Apprends donc toutes choses, Et aussi bien le cœur exempt de tremblement Propre à la vérité bellement circulaire, Que les opinions des mortels, dans lesquelles Il n'est rien qui soit vrai ni digne de crédit; Mais cependant aussi j'aurai soin de t'apprendre Comment il conviendrait que soient, quant à leur être, En toute vraisemblance, lesdites opinions, Qui toutes vont passant toujours. »
00:53 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pentecôte, week-end, formation, travail, daphnée, apollon, parménide, lecture