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08/10/2014

Un forfait dans le vent

Le décret du 2 octobre 2014 fixe les modalités d'alimentation du compte personnel de formation. Il rappelle le principe de la proportionnalité entre l'acquisition des heures et le temps de travail. Les salariés à temps plein bénéficieront de 24 heures par an, les salariés à temps partiel d'un crédit proratisé. Pour le droit attaché à la personne on repassera, il reste donc pour l'instant strictement attaché au contrat de travail puisqu'au lieu de décréter que toute personne en activité reçoit 24 heures par an, on lie le droit au contrat de travail. Paradoxal alors que l'on poursuit l'objectif d'augmenter le droit à la formation des demandeurs d'emploi. Mais comme dans tout grand principe se niche une exception : elle concerne les salariés en forfait en jours qui, quelle que soit la durée du forfait, seront considérés comme travaillant à temps plein et bénéficieront systématiquement de 24 heures par an, auraient-ils un forfait à 100 ou 150 jours par an et non 218. Voilà un forfait qui a le vent en poupe !

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La solution est identique à celle qui prévaut en matière de calcul de l'effectif : quel que soit le volume du forfait, le salarié en convention de forfait en jours compte pour 1, le temps partiel n'existant pas pour ce régime de temps. Saluons, pour une fois, la simplicité. Mais constatons aussi, une fois de plus également, que les salariés en forfait en jours sont principalement des cadres et que l'acquisition totale du crédit leur est acquise. Alors qu'un demandeur d'emploi n'acquiert rien et qu'un salarié qui enchaîne les CDD ou travaille à temps partiel acquiert proportionnellement à son temps de travail. Sans doute pas le dernier des paradoxes que l'on relèvera sur la réforme en cours. 

Décret 2014-1120 du 2 Octobre 2014.docx

Commentaires

Lors de la discussion parlementaire un député avait furtivement proposé de doter les salariés à temps partiel d'un droit équivalent de 24 h par an de CPF. Cela permettait de donner plus de temps de formation à ceux qui ont justement plus de temps et surtout sont plus précaires que les temps pleins. Par ailleurs on évitait l'explosion en vol du gestionnaire des compteurs qui se produira sans doute l'an prochain.
Mais le rapporteur de la loi déclara qu'il avait des ordres de ne pas s'éloigner de l'accord du 14 décembre 2013.
Un mauvais accord donc qui a abouti à une mauvaise loi qui a entraîné un décret incomplet (que deviennent par exemple les heures de DIF portées et des chômeurs ?) et un chaos assuré en 2015 (qui a vu le cahier des charges complet du dispositif ? A-t-il jamais existé ?)
On aura donc perdu au minimum 3 ans en formation (2013, 2014 et 2015) pour aboutir à un sous CIF que très peu utiliseront (on attendra longtemps les salariés partant en formation durant 150 heures sur leur temps libre sans aucun dédommagement !)

Écrit par : cozin | 10/10/2014

Par ailleurs, lorsque certains voudront par un accord mettre en place une dotation plus généreuse pour les salariés à temps partiel, la tuyauterie administrativo-financière prévue par le décret ne manquera pas de les refroidir (déclaration nominative à l'OPCA - aux modalités incertaines - , contribution supplémentaire...)

Écrit par : Gerland | 13/10/2014

A ce jour, je ne connais aucune branche ni entreprise qui envisage de permettra aux salariés d'obtenir plus d'heures que ce que prévoit la loi, du fait de l'obligation de contribuer financièrement qui est associée. Contrairement au DIF ou l"on pouvait "distribuer" des heures sans avoir à les financer par principe, ici la contrainte financière paraît rédhibitoire.
Pour les temps partiels, ce sera le plus souvent traité par les abondements financiers et non par une capitalisation supplémentaire.

jpw

Écrit par : jpw | 13/10/2014

A ce jour, je ne connais aucune branche ni entreprise qui envisage de permettra aux salariés d'obtenir plus d'heures que ce que prévoit la loi, du fait de l'obligation de contribuer financièrement qui est associée. Contrairement au DIF ou l"on pouvait "distribuer" des heures sans avoir à les financer par principe, ici la contrainte financière paraît rédhibitoire.
Pour les temps partiels, ce sera le plus souvent traité par les abondements financiers et non par une capitalisation supplémentaire.

jpw

Écrit par : jpw | 13/10/2014

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