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10/09/2014

La liberté ? non merci

Il faut toujours se méfier des présupposés. On le sait, mais on l'oublie parfois. Du moins pour ce qui me concerne. Ainsi, lors des multiples réunions, animations, conférences ou formations dans lesquelles je suis amené à présenter l'avant/après de la réforme de la formation, c'est toujours avec le sourire que j'annonce aux responsables formation qui ne l'auraient pas encore découvert que le code du travail vient d'être débarrassé de la notion de dépense imputable, ils peuvent donc chiffrer librement leur investissement formation, de la déclaration fiscale, ils peuvent donc concevoir librement leurs tableaux de bord, de la notion de présence en formation, au profit de celle d'assiduité qui n'impose plus de compiler les feuilles d'émargement mais permet de suivre le processus de formation exclusivement du point de vue pédagogique, de l'intérêt de distinguer entre la formation et les autres actions de professionnalisation pour satisfaire à ses obligations sociales, etc. La liberté vous tend les bras vous dis-je, saisissez-la !

IMG_8756.jpg

Mais le plus souvent, je ne fais pas un tabac. Tenace, j'en rajoute un peu : terminée la logique qui part du budget pour savoir ce que l'on fait avec, dorénavant les objectifs priment, voyons d'abord ce que l'on peut faire avec la formation mais plus largement avec la professionnalisation des salariés, et l'on regardera ensuite les moyens qu'il convient de mobiliser. Travaillons les finalités, la réforme est une loi de liberté qui vous laisse le choix des moyens. Ce genre de tirade ne fait, le plus souvent, pas recette. Si je veux voir la majorité des visages retrouver un peu de sérénité, il faut que j'ajoute : la liberté qui vous est donnée, elle inclut celle de ne rien changer. Si vous voulez compter comme avant, administrer comme avant, compiler comme avant, c'est aussi possible. Et ici, le soulagement est aussi palpable que la clarté du soleil du Sud. C'est vrai après tout, la liberté pourquoi faire ? 

Commentaires

La photo est simplement magnifique ...

Quant au propos... j'adore les utopistes, ils nous font rêver !!!
Merci Jean-Pierre de sortir le "pôvre" R.H. que je suis de ses certitudes désolantes ...

Écrit par : Shreck | 10/09/2014

Shreck, l'amour et l'amitié m'ont convaincu que l'utopie n'en était pas une. Vous avez donc votre part de responsabilité. Ceci dit, c'est quand qu'on boit un coup ? parce que ça commence à faire long...

jpw

Écrit par : jpw | 10/09/2014

Liberté rime avec créativité... ce qui peut parfois faire flipper !
Je suis, pour ma part, plus inquiète de par l'insécurité juridique générée par cette réforme : peu de décrets publiés, listes CPF en attente alors que le 1er janvier approche... pas évident de réfléchir à une stratégie adaptée à cette nouvelle donne, tant pour les RH que pour les OF, dans cette brume ambiante.
Heureusement, le ciel est bleu et la tête dans les nuages : superbe photo !
Amitiés des Landes (Toulouse, c'est fini...)

Écrit par : CB | 11/09/2014

Bonjour,

La non imputabilité est une avancée majeure en effet. Les organismes de formation, les directions des ressources humaines, les OPCAs vont enfin pouvoir allouer leurs budgets à la qualité de la formation plutôt qu'à son suivi administratif qui n'apportait pas grand chose à cette dernière.
Il est essentiel que la formation soit traitée administrativement comme un simple service. Personne ne demande aux avocats de fournir les fiches de présence des leurs clients (bien au contraire, ce sont eux qui les établissent...). Personne ne demande aux architectes de fournir les preuves du temps passé sur tel ou tel dossier. Pourquoi les OF seraient-elles les seules sociétés de service à tracer des présences qui en plus ne reflètent pas les moyens mis en œuvre par les OF?
Un seul exemple : un cours inter donné à 4 personnes de 4 sociétés différentes. 2 stagiaires sont absents. Le système administratif actuel est tel que l'OF ne peut réclamer que 50% de la prestation car il n'aura que 50% des fiches d'émargement. Or 100% de la prestation a été prestée.
On lui rétorque alors qu'il n'a "qu'à" refacturer les autres 50%en "prestation de service" aux clients absents... Vous voyez bien là l'incohérence du système précédent : les relations bilatérales entre les entreprises, sans interaction de la loi, étaient acceptées si l'on parlait des absences mais pas des présences.

La fin de l'imputabilité, qui permettait à l'administration de rehausser tous les ans ses exigences au nom d'un contrôle décrété indispensable pour contrôler la supposée jungle des OF, est donc une très bonne nouvelle. Nous allons enfin pouvoir former !

Il nous faut juste définir à partir de quel moment l'OF sera réputé avoir fait son job et à partir de quel moment il faut rechercher la responsabilité du stagiaire qui ne s'est pas donné la peine d'assister à son cours.

Les choses avancent. C'est bien.

Écrit par : Natanael WRIGHT | 15/09/2014

Bonjour,

La non imputabilité est une avancée majeure en effet. Les organismes de formation, les directions des ressources humaines, les OPCAs vont enfin pouvoir allouer leurs budgets à la qualité de la formation plutôt qu'à son suivi administratif qui n'apportait pas grand chose à cette dernière.
Il est essentiel que la formation soit traitée administrativement comme un simple service. Personne ne demande aux avocats de fournir les fiches de présence des leurs clients (bien au contraire, ce sont eux qui les établissent...). Personne ne demande aux architectes de fournir les preuves du temps passé sur tel ou tel dossier. Pourquoi les OF seraient-elles les seules sociétés de service à tracer des présences qui en plus ne reflètent pas les moyens mis en œuvre par les OF?
Un seul exemple : un cours inter donné à 4 personnes de 4 sociétés différentes. 2 stagiaires sont absents. Le système administratif actuel est tel que l'OF ne peut réclamer que 50% de la prestation car il n'aura que 50% des fiches d'émargement. Or 100% de la prestation a été prestée.
On lui rétorque alors qu'il n'a "qu'à" refacturer les autres 50%en "prestation de service" aux clients absents... Vous voyez bien là l'incohérence du système précédent : les relations bilatérales entre les entreprises, sans interaction de la loi, étaient acceptées si l'on parlait des absences mais pas des présences.

La fin de l'imputabilité, qui permettait à l'administration de rehausser tous les ans ses exigences au nom d'un contrôle décrété indispensable pour contrôler la supposée jungle des OF, est donc une très bonne nouvelle. Nous allons enfin pouvoir former !

Il nous faut juste définir à partir de quel moment l'OF sera réputé avoir fait son job et à partir de quel moment il faut rechercher la responsabilité du stagiaire qui ne s'est pas donné la peine d'assister à son cours.

Les choses avancent. C'est bien.

Écrit par : Natanael WRIGHT | 15/09/2014

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