29/01/2010
Le syndrome de l'ingénieur
Le modèle français est celui de la rationalité triomphante. Le modèle de l'ingénieur qui construit les avions les plus performants (le Rafale, le 680, le Concorde), les trains les plus rapides (TGV), les centrales nucléaires les plus productives, etc. Que ces brillantes créations de la rationalité technologique ne soient pas que des réussites commerciales voire ne séduisent guère les destinataires potentiels n'est pas un motif suffisant pour remettre en cause le modèle. Preuve en est, à un autre niveau certes, le projet d'accord proposé par l'UIMM sur la GPEC dans le secteur de la métallurgie. La GPEC y est définie comme la prévision des besoins futurs de l'économie (pas des organisations ou des personnes les besoins, de l'économie on l'aura noté) et la mise en adéquation des compétences actuelles des salariés. Le modèle est persistant : on prévoit l'avenir puis on s'y adapte. L'ingénieur est donc à la fois un génie technologique et un prophète, autrement dit un Dieu tout puissant qui maîtrise les lois de la nature.
00:57 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : uimm, métallurgie, gpec, ingénieur, prévision, prophète, olbanski, ressources humaines
27/01/2010
Psycho ou Socio
La photo pourrrait représenter deux amis qui goûtent au premier soleil du printemps et devisent de peu de mots, appréciant le temps, l'instant, les arbres, la beauté du moment et du lieu. Nous sommes à Rodez en 1946 et Antonin Artaud va quitter le lendemain l'hôpital psychiatrique dans lequel il a subi 58 séances d'électrochocs, qui ont tant secoué son corps qu'une séance lui brisa une vertèbre. Ces électrochocs lui ont été administrés par le Docteur Ferdières, assis à côté de lui, presque amical, un peu triste peut être de la séparation.
01:39 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : artaud, harcèlement, violence, travail, négociation
26/01/2010
Effet Pygmalion
Pygmalion, roi de Chypre et sculpteur, devient fou d'amour pour une statue de femme à laquelle Aphrodite donne vie et qui recevra ultérieurement le nom de Galatée. Tirée de la mythologie, la fable permet d'illustrer le pouvoir du regard sur autrui : l'amour du sculpteur parvient ainsi à donner véritablement vie à la femme de marbre. En pédagogie, l'effet Pygmalion a fait l'objet de nombreuses expériences dont la première a été conduite par Rosenthal en 1964. Dans une classe, des élèves sont soumis à un test qui est censé désigner les élèves à fort potentiel. En réalité, le test est factice et les élèves sont désignés de manière aléatoire mais signalés aux enseignants. L'année suivante, les résultats de ces élèves sont supérieurs de 20 % en moyenne à ceux des autres élèves. Le regard de l'enseignant, comme celui de Pygmalion, a donc le pouvoir de produire un résultat spécifique.
09:41 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pygmalion, rosenthal, pédagogie, enseignement, formation, loi, droit, confiance, défiance
25/01/2010
Le beau label
Que deviendrait l'homo consumeris sans les labels qui garantissent, certifient, authentifient, assurent ou proclament les qualités des produits ? il serait évidemment désorienté. Est-ce pour cela que la loi du 24 novembre 2009 a prévu que les structures d'orientation professionnelles devront dorénavant être labellisées pour pouvoir renvendiquer leur appartenance au service public de l'orientation, chargé d'informer et de conseiller les citoyens dans l'identification des chemins conduisant à l'emploi et à la formation ? et qu'elle prévoit également qu'à côté des certifications officiellement enregistrées dans le Répertoire national de la certification prendront place à titre informatif les Certificats de Qualification Professionnelle mais également les habilitations de personnes. Après la certification des produits et celle des organisations, s'avance la certification des personnes garantissant la traçabilité de la compétence avec autant de rigueur qu'Alfred Courmes garantit la qualité de sa peinture.
09:59 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : labellisation, opca, formation, réforme, certification, référencement, habilitation, traçabilité, qualité
21/01/2010
Petit Poucet
On connait la morale de l'histoire, mais au cas où, la voici :
On ne s'afflige point d'avoir beaucoup d'enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d'un extérieur qui brille ;
Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille ;
Quelquefois cependant c'est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
Ce sont peut être les petites entreprises qui, sous l'égide de l'Union Professionnelle Artisanale (UPA) feront le bonheur du dialogue social. Le MEDEF et la CGPME se sont en effet retirés de la négociation sur la représentation du personnel dans les petites entreprises. L'occasion était pourtant belle d'innover alors que s'engage un travail plus général sur la représentation du personnel dans toutes les entreprises. Mais force est de constater que les modernes appels vibrants au dialogue social se muent rapidement en une classique assimilation de la négociation collective à une charge trop lourde pour les entreprises. Négocier est, en France, considéré comme une contrainte ou un passage obligé plus souvent qu'un mode d'action efficace. Reste que l'UPA n'a pas renoncé et qu'avec les organisations syndicales elle vient de demander au Ministre du Travail de mettre en place des commissions paritaires territoriales chargées de missions d'appui au dialogue social, d'information et de sensibilisation des chefs d'entreprise au droit du travail et de suivi de l'application des accords collectifs. Les artisans sont bien les petits poucets du dialogue social.
00:49 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : petit poucet, upa, medef, cgpme, dialogue social, ministre du travail, représentation du personnel, irp
20/01/2010
Confusion
La loi du 24 novembre 2009 a créé le congé (de formation) sans congé. Elle permet en effet à tout salarié de demander un financement à un FONGECIF ou un OPCA agréé au titre du CIF pour une formation suivie en dehors de son temps de travail. Un décret devait venir préciser la durée minimale des formations concernées. Le projet de décret soumis aux partenaires sociaux et au Conseil National de la Formation Professionnelle Tout au Long de la VIE (CNFPTLV) prévoyait une durée de 150 heures. Ce projet avait été approuvé car la durée de 150 heures permettait de faire la différence entre les formations relevant du DIF (120 heures) et celles relevant du CIF (150 heures). Surprise lors de la publication du décret daté du 18 janvier 2010, la durée minimale a été ramenée à 120 heures. Bonne nouvelle pourrait-on penser puisque les salariés pourront plus facilement accéder aux financements des FONGECIF. Sous couvert d'un droit plus avantageux offert aux salariés, pourrait pourtant se cacher une confusion sans doute bien moins favorable.
09:24 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cif, dif, réforme, formation, fongecif
19/01/2010
Pressé ? non rapide !
Petite bousculade dans les couloirs du métro, erreur d'appréciation sur les vitesses respectives, excuses. Mais l'interpellation fuse, lourde d'une aggressivité qui s'exprime d'autant mieux qu'elle semble vouloir ne pas apparaître : "Vous êtes pressé ?", réponse dans l'élan, qui emprunte l'insolence à la jeunesse : "Pressé ? non, rapide". Le rythme du corps est de l'esprit, voilà la grande affaire. Votre façon de "corporer", autrement dit de mettre votre corps et votre esprit, car indissociables sont ces deux là, en rythme en dit long sur vous. Votre premier discours. Voyez le rythme chez le placide De Kooning et vous aurez une idée de ce que Sollers nomme une impassible agilité subtile.
Quel est le rythme d'application d'une loi ? juridiquement, un jour franc après sa publication Je suis toujours surpris par ceux qui considèrent que la loi n'existe vraiment que lorsque décrets, voire circulaires sont venus en préciser la portée. Pour la loi du 24 novembre 2009 sur l'orientation et la formation professionnelle, et sans doute bien d'autres, il faudra s'y faire : l'essentiel des dispositions s'appliquent sans délai, notamment une grande partie des règles nouvelles qui concernent les OPCA. Et pourtant le mode d'emploi n'est pas fourni ? prenons l'habitude de porter la vie un peu au-delà du montage de placards IKEA et d'agir de manière autonome, c'est à dire libre et responsable. Sur l'application de la loi aux OPCA, voir ci-dessous l'interview parue dans Entreprise et Carrières.
00:05 Publié dans DANS LA PRESSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loi 24 novembre 2009, formation, opca, réforme, entreprise et carrières
18/01/2010
Charisme
Le goût de l'époque n'était certes pas celui d'aujourd'hui. Pourtant, maints commentateurs ont pu souligner l'épaisseur du corps et de la cuisse, la disharmonie entre le haut et le bas du corps ou le visage aux traits éloignés de la beauté classique grecque qu'elle incarnait pourtant. Isadora Duncan n'était pas à proprement parler une jolie femme du début du siècle, mais elle fut pour nombre d'artistes l'image même de la beauté. Comment incarner ce que l'on est pas, et comment disposer d'une capacité de fascination portée à un point aussi haut ? pour ce qui concerne Isadora Duncan, la réponse peut être trouvée dans sa liberté, qui attire toujours autant qu'elle effraie, dans la nouveauté de sa danse, dans le panthéisme qui la chargeait de toutes les beautés de la nature au sein de laquelle elle dansait, dans le mouvement peut être et tout simplement, dont on sait qu'il est la vie même.
09:27 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isadora duncan, recrutement, charisme, ressources humaines, bourdelle
15/01/2010
Oublions le mérite
Le mérite a bonne presse. Il est bon, sain et juste de récompenser le méritant. Dans le débat sur la sélection, l'issue est le mérite. Dans le débat sur les rémunérations, le salut est dans le mérite. Même les philosophes s'y mettent. Dans le dernier numéro d'Entreprise et Carrières Yves Michaud l'affirme : "Il est impossible de se passer de la notion de mérite". Mais le philosophe nous donne une bien courte définition du mérite en l'assimilant aux capacités et aux compétences. Le mérite est défini par le Littré comme une personne ou une chose digne de récompense ou de punition. Le mot vient du latin récompenser. Si parmi les sens possibles on trouve talents ou habiletés, le sens premier a donc trait à une reconnaissance par un système de valeurs. Et l'on s'aperçoit de la difficulté de rendre opérationnelle une telle notion. On pourrait en juger à partir d'un exemple rapporté par Florence Noiville dans son ouvrage "J'ai fait HEC et je m'en excuse". Elle relate la discussion animée entre une étudiante issue d'un milieu peu argenté et un étudiant fils d'une grande famille bourgeoise. Ce dernier s'attribue un mérite supérieur à celui de l'étudiante. Pour elle intégrer HEC est une promotion sociale telle que les efforts fournis pour passer le concours sont moins méritants que les siens, dont l'avenir était largement assuré par ailleurs et qui aurait donc pu se dispenser des efforts consentis. La relativité du mérite est un abime sans fond. Quel est le mérite de Samson qui tire sa force de sa chevelure et subit les châtiments de ses ennemis une fois ses cheveux coupés ? a-t-il mérité ses récompenses et sa punition ?
Et dans un léger réflexe juridique, on se demande ce que dit le droit : reconnaît-il le mérite ? pas vraiment puisque la déclaration des droits de l'homme de 1789, qui fait partie intégrante de la Constitution, nous assure que les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune (La légion d'honneur étant une distinction sociale, il faudra expliquer certaines utilités) et que l'accès aux dignités et fonctions s'effectue selon les capacités, talents et vertus. De mérite point. Car n'en déplaise à Yves Michaud, mes capacités et qualités ne dépendent pas que de mon mérite personnel, mais également de ma nature et de l'environnement dans lequel elle s'est développée dans une indissociable alchimie. Alors oublions le mérite et son ordre moral et religieux et une fois l'écran de fumée du mérite balayé par un vent salubre, nous pourrons nous intéresser de manière un peu plus factuelle et pragmatique à ce que notre société, et les sociétés, s'attachent à reconnaître et récompenser.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mérite, méritocratie, michaud, rémunération, récompense, compétence, performance
14/01/2010
Un peu de couleurs
Les musiciens qui s'expriment à propos d'un orchestre parlent souvent de "sa couleur". On attendrait plutôt "son", "résonnance", "vibration" ou tout autre vocable renvoyant plus directement au musical, mais non, c'est le pictural qui est convoqué pour caractériser l'harmonie produite par un ensemble de musiciens. On se souvient également de Rimbaud mettant l'alphabet en couleurs dans son texte "Voyelles". Et l'on pourrait encore citer l'exemple de Miro qui, en 1941 en pleine guerre mondiale et après la guerre d'Espagne, fait surgir du fond gris du monde qui l'entoure les couleurs et le souffle de la vie.
10:10 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fongecif, cif, congé individuel, formation, négociation, financement
13/01/2010
Désespoir de la chimère
Le DIF est une chimère, au sens premier du terme, c'est à dire un hybride, autrement dit un monstre. Pourquoi ? parce qu'il est de nature multiple : droit du salarié mais nécessitant l'accord de l'employeur, crédit mais sans valorisation financière, individuel mais géré dans le cadre d'une politique collective, etc. Cette ambivalence est d'ailleurs une des causes de son lent développement par difficulté d'appropriation par chacun des acteurs. La culture de la négociation et de l'ambivalence n'est pas dominante dans notre société de la recette, du mode d'emploi et de l'unilatéral. Le DIF outil de créativité ? mais oui et cela pourrait être un thermomètre plus efficace qu'il n'y paraît : dites-moi comment votre entreprise, votre DRH et les salariés se sont appropriés le DIF et je vous dirai le potentiel de créativité de votre organisation. Schématique ? pas si sur, essayez !
Mais les partenaires sociaux et le législateur pourraient bien avoir, avec la portabilité, désespéré la chimère et porté un coup que l'on n'espère pas fatal, au DIF.
00:33 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : portabilité, dif, opca, fpspp, réforme, financement
12/01/2010
Les pieds dans le Tapie
Plusieurs lecteurs de ce blog m'ont signalé que la chronique intitulée "ordre et des ordres" était tronquée et peu lisible. Dans cette chronique il était question de Pierre Tapie et de ses considérables propos sur la sélection à l'entrée des grandes écoles. La chronique est reproduite ci-dessous. Pourquoi revenir sur Pierre Tapie ? parce qu'à l'occasion du discours prononcé par Nicolas Sarkozy a Supelec, il a bravement déclaré : "Je partage tout ce qu'à dit le Président de la République, tout son discours". S'il ne l'a déjà, cet homme mérite la Légion d'Honneur. Et enfonçant le clou de la rébellion, le même poursuit : "Il n'y a aucun tabou sur les concours, mais pour entrer dans une école de grammaire, il faut être bon en grammaire". En l'occurence, plutôt en Maths s'agissant des grandes écoles françaises. Cette remarque, qui pourrait fleurer le bon sens, est pourtant terrible. Elle symbolise le confort des grandes écoles qui par la sélection se protègent et s'évitent d'innover pour faire progresser ceux qui ont le plus besoin de l'école, elle justifie que la sélection par les maths soit le mode de production des hauts dirigeants qui n'auront jamais que du management à accomplir et elle acte que les grandes écoles entérinent une hiérarchie déjà établie et qu'elle ne se donne aucunement les moyens de bousculer. Comme les Ambassadeurs d'Holbein, Pierre Tapie engoncé dans la vérité de son statut ne voit pas qu'il appartient à un monde ancien dont la disparition s'affiche pourtant sous ses yeux.
Il y a quelques années, lors d'un colloque organisé à Toulouse et consacré à l'insertion professionnelle, un prestigieux intervenant, directeur de la prestigieuse école d'ingénieurs de Purpan, avait doctement énoncé qu'il était vain que des africains viennent faire des études longues et des thèses en France alors que leur pays manquait de techniciens. Et à ceux qui étaient ébahis de tels propos, il avança cet argument scientifique : il avait lui-même pris, en Afrique, un taxi conduit par un thésard qui n'avait pas trouvé d'autre emploi. Quelques années plus tard, le prestigieux personnage occupe un poste encore plus prestigieux puisqu'il est président de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) et qu'il se bat mordicus pour maintenir les concours, ne pas galvauder le niveau en accueillant plus de boursiers et, filant la métaphore et démontrant sa vision fine de la société française il déclare : "Imaginerait-on un quota de CSP++ dans l'équipe de France de foot ? Ou un quota de boursiers dans l'équipe équestre de sauts d'obstacle ?". Voilà quelqu'un qui a manifestement intégré la notion de classe sociale. Pierre Tapie, puisque c'est de lui qu'il s'agit, aurait sans doute apprécié l'exposition qui se tient à la Pinacothèque de Paris consacré à l'âge d'or de la peinture hollandaise.
Ce n'est pas tant les peintures qui portent à croire que Pierre Tapie trouverait son plaisir chez les peintres hollandais, mais les textes empesés et pompeux qui accompagnent l'exposition et veulent voir dans toute trace de lumière présente sur la toile une manifestation divine, et non de la lumière, tout en proclamant de manière absurde que Rembrandt est le plus grand peintre de l'histoire. Ce goût de la hiérarchie plaira à Pierre Tapie et à ses correligionaires, et il me revient en mémoire cette DRH d'HEC expliquant que dans une grande école la VAE n'avait aucun sens. Et c'est chez ces humanistes proclamés que sont formées les élites de demain. Pour terminer, on peut estimer que Pierre Tapie n'aimerait pas la peinture de Clovis Trouille et le mélange des genres, raison suffisante pour vous offrir cette illustration. Une dernière chose : ne dites pas à Pierre Tapie qu'Albert Camus aimait le football, ni que Villepreux est un intellectuel, cela ferait désordre pour quelqu'un qui préfère les ordres.
00:05 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre tapie, holbein, clovis trouille, concours, cge, sarkozy, sélection, quotas, grandes écoles
11/01/2010
Duas Linhas
"Duas Linhas" est le titre d'un ouvrage réalisé par Pedro Campos Costa et Nuno Louro. Deux compères portugais qui ont tracé deux lignes sur une carte du Portugal. La première le long de la côte, la seconde le long de la frontière avec l'Espagne. Un bord de mer, une zone de collines et de montagnes. Sur ces lignes 59 stations, ou plus exactement 59 points situés exactement à la même latitude, mais avec des longitudes différentes. Les voyageurs parallèles ont systématiquement pris des photos depuis ces 59 points et les ont publiées en vis-à-vis dans un superbe ouvrage auquel une carte routière tient lieu de couverture.
00:52 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pedro campos costa, nuno louro, portugal, pile et face, deux faces, biface
09/01/2010
Ordre et des ordres
Il y a quelques années, lors d'un colloque organisé à Toulouse et consacré à l'insertion professionnelle, un prestigieux intervenant, directeur de la prestigieuse école d'ingénieurs de Purpan, avait doctement énoncé qu'il était vain que des africains viennent faire des études longues et des thèses en France alors que leur pays manquait de techniciens. Et à ceux qui étaient ébahis de tels propos, il avança cet argument scientifique : il avait lui-même pris, en Afrique, un taxi conduit par un thésard qui n'avait pas trouvé d'autre emploi. Quelques années plus tard, le prestigieux personnage occupe un poste encore plus prestigieux puisqu'il est président de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) et qu'il se bat mordicus pour maintenir les concours, ne pas galvauder le niveau en accueillant plus de boursiers et, filant la métaphore et démontrant sa vision fine de la société française il déclare : "Imaginerait-on un quota de CSP++ dans l'équipe de France de foot ? Ou un quota de boursiers dans l'équipe équestre de sauts d'obstacle ?". Voilà quelqu'un qui a manifestement intégré la notion de classe sociale. Pierre Tapie, puisque c'est de lui qu'il s'agit, aurait sans doute apprécié l'exposition qui se tient à la Pinacothèque de Paris consacré à l'âge d'or de la peinture hollandaise.
Ce n'est pas tant les peintures qui portent à croire que Pierre Tapie trouverait son plaisir chez les peintres hollandais, mais les textes empesés et pompeux qui accompagnent l'exposition et veulent voir dans toute trace de lumière présente sur la toile une manifestation divine, et non de la lumière, tout en proclamant de manière absurde que Rembrandt est le plus grand peintre de l'histoire. Ce goût de la hiérarchie plaira à Pierre Tapie et à ses correligionaires, et il me revient en mémoire cette DRH d'HEC expliquant que dans une grande école la VAE n'avait aucun sens. Et c'est chez ces humanistes proclamés que sont formées les élites de demain. Pour terminer, on peut estimer que Pierre Tapie n'aimerait pas la peinture de Clovis Trouille et le mélange des genres, raison suffisante pour vous offrir cette illustration. Une dernière chose : ne dites pas à Pierre Tapie qu'Albert Camus aimait le football, ni que Villepreux est un intellectuel, cela ferait désordre pour quelqu'un qui préfère les ordres.
11:20 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre tapie, cge, grandes ecoles, concours, sélection, vermeer, trouille, age d'or
05/01/2010
Alice et la RTT
Alice ayant basculé au pays des merveilles, elle y rencontra un Lapin blanc toujours pressé nommé bazar et dont l'agitation le conduisait à perdre ce qu'il avait de plus précieux : le temps. La course frénétique et angoissée du lapin le menait donc à l'exact opposé de son désir.
00:07 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rtt, pandémie grippale, vaccins, grippe a, pca, plan continuation d'activité, alice, wonderland
04/01/2010
Rentrée des classes
Pas besoin d'avoir préservé la part d'enfant en soi pour, certains matins, être habité par un lancinant : "Je veux pas y aller".
10:14 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise, rentrée, barcelone, enfant, travail
02/01/2010
Lire, Ecrire, Parler, Jouer
Sur le mur il est écrit : "Es dificil distinguir entre movirse et ser movido". La phrase est de Manuel Vazquez Montalban. Elle figure sur une place qui lui est dédiée, au coeur du vieux Barcelone, dans le quartier del Raval. Lieu de passage, d'intermède temporel, de parole et de silence qui n'est jamais que la ponctuation du discours.
12:07 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barcelone, cirque du soleil, barceloneta, vazquez montalban
01/01/2010
Bonne année européenne (au moins !)
Depuis ce 1er janvier 2010, l'Espagne préside le Conseil de l'Union Européenne. Ce n'est pas la première fois certes, en fait la quatrième depuis son entrée dans l'Europe en 1986, mais par contre c'est la première fois que la Présidence du Conseil de l'Union est dissociée de la présidence du Conseil Européen, confiée pour deux ans à Herman Van Rompuy, tandis que Catherine Ashton est nommée haute représentante de l'Union. Un couple Hispano-Flamand avec une touche de britannique, voilà qui fait sens au regard de l'histoire européenne. L'Espagne et la Flandres, le feu et la glace, mais un passé commun et le même goût de l'aventure, de la découverte et du voyage, voilà un couple prometteur.
02:34 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso, europe, espagne, zapatero, van rompuy, ashton, estampes, van gogh, érotique