24/02/2010
Femmes d'Espagne
Le musée est un des plus petits d`Espagne, deux petites salles au premier étage d'une maison pluriséculaire. Il abrite les oeuvres de Julio Romero de Torres, peintre cordouan du début du siècle qui choqua la bourgeoisie locale par ses portraits de femmes, qui elles n'ont guére l'air choquées.
18:19 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julio romero torres, flamenco, espagne, femmes
23/02/2010
Mosquée Cathédrale
La grande mosquée Sainte-Sophie d'Istanbul est une ancienne basilique chrétienne de Constantinople du VIème siècle. A Cordoue, l'histoire est exactement inverse. La grande mosquée construite avant l'an mil est devenu après la Reconquista une cathédrale catholique. Dans les deux cas, s'il y eut des déconstructions et reconstructions, pas de volonté acharnée de faire disparaître le passé pour le nier. Au contraire, un art qui s'installe au coeur d'une architecture qui n'est pas la sienne et qu'il va transcender par la volonté de triompher en faisant plus beau et non en détruisant.
00:12 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cordoue, istanbul, mosquée, cathédrale, collage, surréaliste
21/02/2010
karen knorr
En cette période de vacances, carnets de voyage. A Séville, l'art moderne s'expose dans un ancien monastère superbement restauré. L'occasion de constater que même sous la dictature de Franco, les peintres espagnols des années 70, en tout cas certains d'entre eux, résistaient par l'humour et le refus du tragique de ceux qui prennent le pouvoir au sérieux. Mais le coup de coeur est pour Karen Knorr et la série Gentlemen dont certaines photos peuvent être vues à Beaubourg dans l'exposition "Elles". Une photo, une phrase. Illustration.
22:39 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : karen knorr, séville, cartuja, gentlemen
19/02/2010
Les mots pour le dire
L'histoire est un grand classique chez les DRH, et l'occasion de détendre une atmosphère souvent pesante. Il s'agit d'un lapsus d'un DRH de grand groupe qui préside un comité d'entreprise tendu dans une ambiance de plan social à venir. Dès le début de la réunion et face à une assistance hostile, le DRH envoie les diapos du powerpoint et lâche : "Je vais vous présenter le tableau de mort des effectifs...". Inutile de préciser qu'il n'y a plus rien à rattraper et que la négation n'est pas utile. Tout au plus peut on créditer le DRH d'avoir un noble inconscient qui ne peut cacher la vérité qui pourtant aurait du l'être. Vertu de la nature.
J'avais déjà présenté, dans la chronique du 25 novembre 2009, un florilège de lapsus, que je complète ici par ceux de la semaine. Réunion sur un projet au calendrier un peu serré. Le responsable du projet prévient : "Il ne faudra pas perdre de vue l'objectif en cours de rut...". Voilà une route qui demandera concentration et persévérance.
00:49 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lapsus, bouguereau, consultant, ressources humaines, pétard
18/02/2010
La vraie vie
"Vous êtes juriste ?" la question est souvent posée avec une pointe de méfiance ou de défiance. Méfiance car le juriste est souvent perçu comme enfermé dans ses livres, textes, bibliothèques. Défiance car le juriste énerve en ayant à la fois réponse à tout, car les mots peuvent tout et que le droit c'est de la littérature, sans pour autant avoir de certitudes car si le raisonnement juridique peut être rigoureux, il n'est jamais une science exacte. Le questionneur tient souvent le juriste pour un théoricien et le droit pour une abstraction. Ailleurs est la vraie vie. Bien souvent pour dirigeants, managers ou salariés, le droit n'a qu'un lointain rapport avec la réalité. Mais reconnaissons que pour le juriste, la réalité n'est parfois qu'une projection de présupposés. Par exemple, en droit du travail, celui qu'il ne saurait y avoir de véritable négociation entre l'employeur et le salarié et que les volontés par définition ne sont pas égales. Un coup d'oeil sur les 170 000 ruptures conventionnelles peut être ?
Si l'on voulait répondre sur les livres et bibliothèques on pourrait convoquer Cendrars, qui avait calculé que toute une vie ne suffirait pas pour lire tous les livres des grandes bibliothèques dans lesquelles il passait ses journées entre deux voyages, ou encore Gérard de Nerval, arrivant à Alexandrie, s'enfermant dans sa chambre d'hôtel, se plongeant dans la lecture et écrivant : "Le vrai Orient est là, dans les livres". Qu'est-ce que la vraie vie ? peut être cette phrase de Victor Hugo : "Ruth songeait et Booz dormait".
00:05 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : bazille, ruth et booz, droit, droit du travail, juriste, juridique
17/02/2010
Schizophrénie
La schizophrénie ne date pas d'hier. Je ne parle pas de la maladie, quoi que, mais de cette propension à faire des choix individuels qui peuvent s'avérer pertinents à ce niveau mais sont désastreux au plan collectif. L'affaire a débuté au cours des années 70 avec la sidérurgie, le charbonnage ou encore le textile et le recours massif aux préretraites pour régler des problèmes d'emploi. Plutôt que la reconversion, le paiement des salariés les plus âgés pour qu'ils quittent le marché du travail devient un mode de gestion banalisé. Et c'est ainsi qu'est accréditée lentement mais surement l'idée qu'à partir de 55 ans on est juste bon à s'arrêter de travailler. Le Gouvernement encouragera pendant longtemps les préretraites avant de tenter d'y mettre le holà. Pour autant, la schizophrénie perdure.
03:50 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sanofi, aventis, darcos, préretraites, pse, résultats, bénéfices, retraites
16/02/2010
Menace de rupture
La Cour de cassation a mis à la charge des employeurs, depuis 2002, une obligation de sécurité de résultat. Il en résulte que l'employeur ne doit pas simplement prendre des mesures face à des situations mettant en danger les salariés, il doit y mettre fin lorsqu'elles constituent des menaces sérieuses pour leur santé. Deux arrêts du 3 février 2010 nous donnent une illustration nouvelle de la mise en oeuvre de ce principe. Dans les deux cas il s'agit de salariés qui ont quitté leur entreprise à leur initiative du fait de situations de harcèlement moral et sexuel. Dans le premier cas l'auteur du harcèlement était le directeur, dans le second cas la salariée se plaignait d'une mise à l'écart et de l'interdiction faite à ses collègues de lui parler. Les juges du fond ont débouté les salariés de leur demande de licenciement injustifié et ont considéré qu'il s'agissait de départs volontaires et donc de démissions n'ouvrant aucun droit au salarié. A tort dit la Cour de cassation. L'employeur n'ayant pas mis fin à des situations anormales, et par là-même failli à son obligation de sécurité de résultat, les salariés pouvaient quitter l'entreprise et demander à percevoir des indemnités pour licenciement injustifié. La menace pesant sur la santé du salarié justifie donc son départ.
01:23 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prise d'acte, licenciement, démission, obligation de sécurité, max ernst
15/02/2010
Mélange des genres
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diversité, discrimination positive, égalité, dromesko, cécilia bartoli, max ernst
12/02/2010
Poor lonesome salarié
Le cabinet est toulousain, mais en l'occurence cette qualité est insuffisante pour défendre le projet. Le cabinet Merlane va proposer aux entreprises un outil britannique d'évaluation permettant de tester la "force mentale" du salarié. L'objectif est de mesurer la capacité de challenge, considérer tout défi comme une opportunité et non un danger, la capacité de contrôle, volonté d'agir et non de subir, la capacité d'engagement, concentration sur des objectifs, et la capacité de confiance, détermination à vaincre les difficultés. Le cabinet précise sans rire que ce test doit être accompagné d'autres évaluations "car il ne tient aucun compte des compétences professionnelles". Et de vanter l'utilité d'un tel test, tous les individus n'étant pas égaux dans la gestion des contraintes et des situations de crise. Et voilà, dans le droit fil des positions défendues par le MEDEF lors de la négociation sur le stress et la violence au travail, le salarié renvoyé à sa solitude et appréhendé en dehors de tout contexte et de toute organisation, tel un être immuable dont la personnalité est fixée une fois pour toute et qu'il s'agit de dévoiler. Grandeur et décadence du salarié en cow-boy solitaire.
07:50 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : merlane, stress, risques psychosociaux, edward steichen, breton, test, recrutement
10/02/2010
Mobile fixe
Dans un arrêt du 3 février 2010, la Cour de cassation revient sur le régime de la mobilité temporaire du salarié. Reprenons dans l'ordre : la Cour de cassation a établi un premier périmètre de mobilité obligatoire pour le salarié qui est le secteur géographique. Ce secteur, dont les critères ne sont pas précisément définis mais qui se délimite le plus souvent en fonction des zones de transports, d'emploi et de vie, est celui dans lequel une entreprise peut imposer une mobilité à un salarié sans besoin d'une clause de mobilité. Au-delà du secteur géographique, une clause de mobilité est nécessaire, qui ne doit pas être abusive mais correspondre à un intérêt véritable de l'entreprise. En dehors de ces deux cas, la mobilité suppose l'accord du salarié puisqu'elle constitue une modification de son contrat de travail. Toutefois, la Cour de cassation a inventé une troisième catégorie, celle de la mutation temporaire provisoire. A priori il s'agit d'une modification du contrat qui doit rencontrer l'accord du salarié. Pas du tout nous dit la Cour, ce qu'elle confirme et précise dans l'arrêt du 3 février 2010 : si la mutation est temporaire, due à des raisons exceptionnelles et que le salarié est précisément informé à l'avance de la destination et de la durée de la mutation temporaire, elle s'impose à lui. Comme les mobiles de Calder, le salarié est donc mobile à partir d'un point fixe.
00:05 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mobilité, clause, jurisprudence, mutation, géographique, miro, calder
09/02/2010
Primum vivere
Blaise Cendrars avait fait de la formule d'inspiration aristotélicienne : Primum vivere, deinde philosophari, un précepte de vie. Certes parce que la philosophie n'a de sens que si on la vit, mais également parce que la pensée ne doit pas précéder l'action mais prendre appui sur elle. Penser le réel plutôt que produire un idéal déréalisé.
Lorsqu'une entreprise engage un travail sur les valeurs, qu'elle décline ensuite en slogans, affiches, chartes, bref tout le bazar de la communication, elle peut avoir simplement formalisé ce qu'elle vit, ou bien elle peut créer une image qui n'a que peu à voir avec la réalité. L'expression du réel ou l'idéal déréalisé, vice ou vertu.
09:01 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : valeurs, rugby, mias, rives, pelous, spanghero, management, ressources humaines
08/02/2010
Improvisation organisée
La chronique de vendredi dénonçait l'improvisation à laquelle donne lieu la mise en oeuvre de la réforme de la formation professionnelle annoncée et préparée pourtant de longue date. A l'occasion de la première journée du Tournoi des six nations, ce blog placé sous le signe de la culture rugby et de Pierre Villepreux, revient sur un sujet récurrent qui ne fait pas débat : l'identité des français, pour le monde du rugby, c'est le French Flair (informons Besson que le débat est clos et que s'il devait être réouvert ce serait sur les identités et non l'identité). Oui d'accord, mais qu'est-ce que le French Flair : historiquement, l'expression est due au journaliste anglais Pat Marshall qui l'utilisa en 1963 pour caractériser l'inspiration des attaquants (qui sont à l'arrière, contrairement au football, car l'attaque est une intention et une volonté qui vient de loin) français. Le French Flair serait donc l'art de l'improvisation. Oui mais alors au sens de l'improvisation organisée du Jazz.
00:05 Publié dans TABLEAU NOIR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rugby, french flair, tournoi, six nations, villepreux, management, jazz
05/02/2010
Improvisation
Les rapports se sont succédés pendant deux ans, un ANI a été bouclé le 7 janvier 2009, la loi a été adoptée définitivement le 24 novembre 2009, soit un processus de trois ans pour produire une réforme de la formation qui au final est surtout une réforme des financements paritaires de la formation professionnelle mais qui impacte bien peu les entreprises et les salariés (sauf dans un premier temps à réduire les financements disponibles pour les dispositifs de formation). Et surtout, au fil d'arbitrages et compromis successifs, un texte qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Et comme il s'agit maintenant de construire ces réponses qui n'ont pu être élaborées pendant trois ans, il en résulte un sentiment d'improvisation ou tout au moins d'un manque de préparation des conséquences concrètes des mesures adoptées.
00:09 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme, formation, opca, fpspp, financement
04/02/2010
Mobilité
Un peu de matière posée sur une toile. Des lignes de couleurs qui s'entrecroisent. Des tâches, des superpositions, des coulées, des traces, l'empreinte d'une brosse large ou fine, du relief, du grattage, la toile nue, la toile recouverte, deux, dix, quinze vingt couches, l'invisible sous le visible. Au final, le mouvement du peintre, la résonnance de la peinture, l'harmonie des couleurs, l'équilibre de l'ensemble. La peinture abstraite brouille nos repères et critères. Qu'est-ce qui distingue le chef d'oeuvre de la croûte ? Pourquoi cet assemblage ci nous paraît-il miraculeux et fait vibrer nos sens alors que tel autre n'est au mieux qu'une louable initiative personnelle qui ne créé aucun écho au-delà de son créateur ? Pourquoi l'essentiel d'un côté et le purement formel de l'autre ? Trop simple de renvoyer au goût personnel, tous les goûts ne se valent pas et le relativisme, ici comme ailleurs, trouve sa limite. Il y a bien une hiérarchie des valeurs.
11:06 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france télécom, mobilité, fonctionnaires, de kooning, peinture, turn-over
02/02/2010
Education des sens
La douceur de la peinture le dispute à sa légèreté. Jeu de la musicienne, jeu des regard, jeu du mouvement des danseurs, jeu des fleurs sur le sol, humour de la nature morte posée dans ce paysage si vivant et vibrant. Nature pas si morte d'ailleurs puisque les fruits nourrissent la vie et l'envie des amants, car ne doutons pas que ceux qui s'accordent si bien et jouent de notre émotion ne partagent d'autres plaisirs que ceux de la danse et du jardin. Le tableau est une allégorie, comme on aimait en réaliser au XVIIIème siècle. L'allégorie est au symbole ce que l'oiseau est à l'animal : la version la plus virevoltante et libre qui soit. L'allégorie ici est celle des cinq sens : entendre la musique, voir les regards, sentir les fleurs éparses, goûter les fruits non défendus mais offerts, toucher les mains et avec tout cela ressentir l'émotion, la beauté sereine, souple, le plaisir rieur assorti d'un léger mystère.
00:05 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raoux, montpellier, education, musée fabre, cinq sens
01/02/2010
Annonciation
La loi du 24 novembre 2009 cumule plusieurs défauts : rédigée à coup d'amendements visant à défendre des positions catégorielles, elle peine à conserver une cohérence générale, d'autre part la piètre qualité du travail technique de rédaction laisse subsister de nombreuses contradictions ou imprécisions, enfin la portée pratique de la loi n'a pas semblé guider les rédacteurs qui n'ont parfois trouvé que le renvoi à des textes ultérieurs pour tenter de masquer les insuffisances et approximations du texte. Mais nous voici donc au pied du mur de la mise en oeuvre de ce qui n'est certainement pas une réforme de la formation professionnelle mais plutôt une réforme du financement paritaire de la formation professionnelle. Il paraissait donc plus approprié pour la circonstance de convoquer l'ange pneumatique d'Alfred Courmes pour annoncer les difficultés à venir dans l'application de la loi, que l'Ange du Titien ou de Fra Angelico.
09:46 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : loi 24 novembre 2009, réforme, formation, dif, cif, plan de formation, poe, fpspp