21/09/2010
Mélodie en sous-sol
Voici un endroit qui n'a pas peur du mélange des genres (cf chronique précédente). Le musée Bourdelle accueille des artistes contemporains qui ont placé leurs oeuvres au milieu des, souvent, très imposantes sculptures de Bourdelle, originaire de Montauban rappelons-le. Ces voisinages peuvent être appréciés différemment mais ils ne sont jamais intempestifs et sont parfois même un enchantement, tels les volutes d'Orlan. Mais l'expérience la plus troublante nous est procurée par Claude Levêque, auteur l'an dernier d'un très réussi pavillon français à la biennale de Venise (voir chronique du 19 octobre 2009).
Claude Levêque a habillé d'une lumière violette mais non violente les caves du musée Bourdelle exceptionnellement accessibles pour l'occasion. Qui n'a jamais eu la tentation d'aller voir dans les cuisines, de passer derrière le rideau, de soulever un peu les jupes des filles, d'ouvrir une porte qui ne l'est jamais, ou d'aller un peu plus loin que d'habitude dans le dialogue lors de rencontres un peu plus magnétiques que les autres ? Ici, l'occasion était unique de descendre parmi les plâtres, les rebuts, les essais, les moules, bref tout l'artisanat de l'art de Bourdelle.
L'occasion de découvrir une baigneuse blessée, ou la face cachée des grands bronzes.
N'avez-vous jamais eu l'envie d'aller voir l'arrière-cour de votre organisation, ses caves et ses greniers, ses lieux intimes, les endroits où l'on peut observer l'oeuvre en train de se faire, les outils et procédés, bref tout ce qui précède la mise en scène sociale. Claude Levêque a fait le choix d'accompagner sa douce musique d'un vacarme d'édifice qui s'effondre. Symbole de la chute possible des statues commente l'air malin le gardien. Peut être aussi que dans les coulisses, tout n'est pas toujours rose, mais ce n'est certainement pas une raison pour ne pas aller y voir par soi-même.
01:40 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bourdelle
18/01/2010
Charisme
Le goût de l'époque n'était certes pas celui d'aujourd'hui. Pourtant, maints commentateurs ont pu souligner l'épaisseur du corps et de la cuisse, la disharmonie entre le haut et le bas du corps ou le visage aux traits éloignés de la beauté classique grecque qu'elle incarnait pourtant. Isadora Duncan n'était pas à proprement parler une jolie femme du début du siècle, mais elle fut pour nombre d'artistes l'image même de la beauté. Comment incarner ce que l'on est pas, et comment disposer d'une capacité de fascination portée à un point aussi haut ? pour ce qui concerne Isadora Duncan, la réponse peut être trouvée dans sa liberté, qui attire toujours autant qu'elle effraie, dans la nouveauté de sa danse, dans le panthéisme qui la chargeait de toutes les beautés de la nature au sein de laquelle elle dansait, dans le mouvement peut être et tout simplement, dont on sait qu'il est la vie même.
09:27 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isadora duncan, recrutement, charisme, ressources humaines, bourdelle