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03/04/2009

Vive les poissons !

Pour fêter le 1er avril, Hélène Mugnier, auteur de l'ouvrage "Art & Management, du fantasme à la réalité" (Demos, 2007 : pour faire plus ample connaissance avec Hélène : http://artbusiness.typepad.com/), proposait de solliciter sa curiosité et son imagination au cours d'une promenade accompagnée au sein des collections d'art Moderne du Centre Georges Pompidou à Beaubourg. Les participants furent invités à remettre en question le regard porté sur l'art contemporain, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses mais qui nous parle très directement du monde et de la société dans laquelle nous vivons. Incités à revoir les critères d'évaluation des oeuvres (le beau est-il le premier, voire le seul, critère d'appréciation de l'art ?), les participants découvrirent avec plaisir la liberté proposée de renouer un dialogue différent avec l'oeuvre, l'artiste et au final soi-même. Parmi les cinq oeuvres qui firent l'objet de commentaires, ma préférence pour celle-ci :

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Jean-Michel Alberola - Vous avez le bonjour de Marcel - 2002

La peinture murale d'Alberola accueille le visiteur au 2ème étage de Beaubourg. Ses dimensions donnent consistance à l'espace du ciel et du désert. Son côté bande dessinée lui confère une tonalité ludique et légère,  pas toujours présente (euphémisme !) dans l'art contemporain. Le texte est rassurant, en cette période morose : Tout va bien. Mais que signifie ce tout va bien pour des personnages qui semblent partir en fumée, s'évaporer lentement. On pense à Magritte et au commentaire de Michel Foucault du tableau "Ceci n'est pas une pipe". Et si le texte n'était là que pour nous enfumer ? on peut également penser à Mathieu Kassowitz et à l'homme qui, tombant d'un gratte ciel, se répète pendant sa chute : "jusque-là tout va bien". Il est possible d'en déduire que dans le désert qui s'avance, il reste encore des traces de l'homme, donc tout va bien. Avant de vous poser à votre tour la question de ce qu'évoque pour vous la fresque d'Alberola, vous pouvez allumer un cigarillo et observer la fumée, après cela, libre à vous.

01/04/2009

Karel de Stoute, violent et raffiné

La ville de Bruges présente une exposition d'une richesse historique, esthétique et culturelle extraordinaire : Karel de Stoute (Charles le Téméraire) ou les Splendeurs de la Cour de Bourgogne. Ayant la volonté d'unir toutes les Flandres et tous les flamands, et bien au-delà, Karel de Stoute dessina le rêve qu'accomplit à sa suite Charles Quint : celui d'un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Rêve de tous les dictateurs fous, dira-t-on et pléonasme par dessus le marché. Mais le plus étonnant n'est pas là. Il est dans l'ambivalence de Karel de Stoute. Elle s'exprime d'une part par l'immodérée promotion de toutes les formes d'arts, dont la tapisserie des mille fleurs constitue l'un des meilleurs exemples de ce que les Flandres ont pu produire de raffiné.

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Tapisserie aux mille fleurs - Bruges - 1466

Et d'autre part, par le fait que Karel de Stoute fut un guerrier redoutable et n'hésita pas à massacrer, pendre et noyer des garnisons entières quand ce n'est raser des villes, telle celle de Liège à l'hiver 1468 qui finit en horrible chasse à l'homme. L'époque n'était pas, à vrai dire, à la demi-mesure comme en témoigne le tableau de Gérard David représentant un juge corrompu écorché vif. La scène est certes tirée de l'histoire pour être transposée à l'époque de sa réalisation, mais elle correspond à une pratique encore en vigueur jusqu'au XVIIIème siècle.
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Gérard David - Le jugement de Cambyse - 1495

Cette juxtaposition de violence et de raffinement interroge sur l'ambivalence de Karel de Stoute, mais au-delà de chacun d'entre nous. Elle invite à réfléchir aux contradictions que chacun porte en lui et peut être même à penser que la vérité de l'individu réside profondément dans la manière personnelle qu'il a de faire vivre les contraires qui l'habitent.

30/03/2009

Projet collectif, motivations individuelles

Le 17 août 2007, 600 personnes marchent pendant plus de quatre heures pour monter jusqu'au glacier d'Aletsch. Là elles se dévêtent et posent nues pour Spencer Tunick, photographe spécialisé dans les installations mettant en scène des personnes nues en milieu urbain, le plus souvent, ou naturel.

La photo était ici réalisée pour Greenpeace, commanditaire qui souhaitait attirer l'attention sur le réchauffement climatique et la diminution rapide du glacier : l'homme agit sur la nature qui n'auto-produit plus ses cycles de transformation. Etait-ce cette motivation écologique qui habitait les 600 participants, tous volontaires et non rémunérés, chacun recevant pour seule contrepartie de sa participation à ses frais une photo de l'installation. Comment d'ailleurs connaître les motivations de chacun ? credo naturiste, démarche artistique, plaisir exhibitionniste, simple curiosité, amour de la montagne, militantisme écologique, calcul financier sur la valeur de la photographie, besoin d'évasion, recherche de contacts....????

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Spencer Tunick - Campagne pour Greenpeace - Glacier d'Aletsch (Suisse) - Août 2007

Et comment identifier les motivations des 18 000 mexicains qui ont posé nus en 2007 sur la place centrale de Mexico ? Si la démarche de Spencer Tunick a été critiquée, mais quelle démarche artistique ne l'est pas, elle nous délivre au moins un enseignement : pour la réalisation d'un projet, il n'est pas nécessaire que chacun partage les mêmes motivations, bien au contraire, on peut supposer que les motivations de chacun seront particulières. La force du projet sera de permettre à chacun d'investir ce projet d'un sens correspondant à ses motivations personnelles. Indépendamment même des motivations du promoteur de projet. La clé de la réussite est ici le volontariat. Loin des théories manageriales qui visent, vainement le plus souvent, à percer le secret des motivations de chacun pour pouvoir les gérer, la participation volontaire laisse à chacun la responsabilité du sens et des motivations. Participation ? volontariat ? responsabilité ? reste à savoir si ces mots trouvent des traductions pratiques dans les organisations.

Pour celles et ceux qui sont intéressés par le travail de Spencer Tunick : http://www.spencertunick.com/

12/02/2009

Paroles d'un fauteur de troubles

"Croix de ses supérieurs et fauteur de troubles", c'est ainsi que le supérieur général des jésuites qualifia Baltasar Gracian pour avoir publié ses livres sans l'aval de sa hiérarchie. Il en fut d'ailleurs sanctionné. Que trouvait-on dans ses livres ? cette phrase par exemple qui pourrait concourir avec la définition de la compétence par Pierre Villepreux placée en exergue de ce blog : "Quelque grand que soit le poste, celui qui le tient doit se montrer encore plus grand".

N'est-ce pas à celà que l'on reconnaît la compétence : la capacité à dominer son poste et non à être dominé par lui. L'exact inverse du principe de Peter en quelque sorte.

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Baltasar Gracian - Retable de l'Eglise de Graus (Aragon)

C'est également ce qu'un jury de VAE doit rechercher : non pas si le candidat réalise correctement son travail ou non, mais s'il le domine suffisamment pour le réaliser dans un autre contexte. Cette phrase de Gracian, écrite au 17ème siècle, nous rappelle également que le poste n'existe pas indépendamment de l'individu qui l'occupe, et qu'il faut donc se méfier de la gestion "adéquationniste" des compétences qui voudrait que le salarié entre dans le cadre préétabli du poste, l'entreprise n'ayant qu'à mesurer l'écart entre les compétences requises et les compétences possédées pour faire de la gestion des compétences. Cette approche perd toute la dynamique entre l'individu et le poste, entre une personne et une situation de travail contextualisée.

Et s'il fallait vous persuader qu'il est important d'entendre Baltasar Gracian précisément en cette période de crise, cette seconde citation : "N'attendez rien d'un visage triste". En voici un qui avait déjà compris que le bonheur est un fabuleux facteur de performance. Oh oui !

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Le Oui heureux - Collage de Stephane Vallet


09/02/2009

L'intellectuel et le charnel

Il ne paie pas de mine avec son crâne dégarni, ses lunettes cerclées, son costume pied de poule ou ses débardeurs ternes, sa silhouette un peu épaisse, un peu voûté, mal à l’aise manifestement avec son corps, l’air toujours absent, s’excusant d’être-là, et d’ailleurs y est-il vraiment ?
le regard exprime davantage l’irréalité que l’incarnation. Mark Rothko, sur les quelques photos que l’on connaît de lui, est un absent surpris par l’objectif qu’il semble ne pas comprendre. Cet homme a-t-il véritablement existé ? ses toiles le prouveraient, quelques écrits aussi, pour le reste, l’homme qui nous regarde ou regarde ses toiles est très improbable. Lui-même semble tellement douter de son existence qu’il nous est difficile de nous en convaincre.

 

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Rothko - Rouge sur brun -

 

Et pourtant…La Tate Gallery, à Londres, a présenté une exceptionnelle exposition Rothko qui s’est achevé le 2 février dernier. Les œuvres présentées étaient celles de la dernière période : couleurs mates, sombres, pleines de brun, de marron, de noir, de mauve et de pourpre. Et pourtant que de lumière, et pourtant que de vibrations, et pourtant quelle autre exposition ou peinture pourrait à ce point bouleverser le corps d’émotions inconnues ? quel peintre peut vous faire autant ressentir de manière immédiate, vous émouvoir aux larmes sans que vous ne compreniez vous-même pourquoi ? Le calme revenu, on se dit que Rothko le désincarné, Rothko l’intellectuel a du mener un combat physique extraordinaire avec un courage exemplaire pour parvenir à peindre ces grandes toiles qui vous absorbent et vous portent au-delà de vous-même. Ce combat physique, auquel nul n’a assisté, est le témoignage le plus évident que Rothko était avant tout un corps au travail, une incarnation magnifique et une faille dans l’espace-temps. Contrairement à toute apparence, Rothko était un athlète de la peinture qui jouait sa vie sur chaque toile. On sait ce qu’il advint mais toute une vie ne peut être relue à l’aune du dernier geste.

 

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Rothko - Sans titre - (Seagram murals)

En regardant Rothko et ses toiles, souvenons-nous vraiment que l’apparence ne dit rien de la vérité d’un être, mais surtout que tout individu porte en lui des contraires et que sa vérité est moins dans le choix qu’il fait entre ses contraires que dans la dynamique qu’il sait créer entre eux. Le recruteur et le manager se rappelleront que les potentialités inverses existent chez tout individu et qu’il importe moins de repérer ces potentialités que d’envisager la manière dont elles se relancent entre elles. La pensée et le geste ne s’opposaient pas chez Rothko mais se dynamisaient l’un l’autre. Cherchons et préservons cette dynamique.

29/01/2009

Que faire un jour de grève ?

En ce jour de grève, nombreux sont ceux qui ont fait le choix de ne pas aller travailler. Que faire dès lors ? lui rendre visite. Elle se trouve dans une grande allée de l’aile Vivant Denon au Louvre. Un peu écrasée par la hauteur de la galerie et les grandes peintures qui l’encadrent. Elle n’est pas, comme La Joconde, indiquée dès l’entrée et aucun jeu de piste fléché ne mène jusqu’à elle. Pas de barrière empêchant de s’approcher, pas de verre protecteur : on peut lui parler à l’oreille que masque une improbable chevelure épousant la pommette volontaire. La colère dans le regard n’est pas due à la solitude ou à l’abandon, au milieu de la foule. Pas même aux pas perdus des promeneurs du Louvre. Cette colère a 512 ans et elle ne s’est jamais démentie. Le troisième œil, que forme le camée de la ferronnière, détient à l’évidence le secret du tableau que le peintre perçut sans le connaître vraiment. Léonard De Vinci aurait pu dire, comme Jean-Luc Godard : « Je parle de ce que je ne connais pas ». N’attendez pas de trouver en moi des certitudes nous dit-elle, mais profitez des fenêtres qu’ouvrent ma contemplation. On ne saurait trop recommander de contempler la Belle Ferronnière.

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Léonard de Vinci - La Belle Ferronnière - 1497

Le contraste entre la foule invariablement massée devant la Joconde et le passage sans arrêt devant la Belle Ferronnière interroge : la désignation sociale plus que l’observation particulière fait le chef d’œuvre. L’émotion doit surgir là où elle a été indiquée. La singularité de la découverte le cède à la reconnaissance collective. Le Belle Ferronnière n’enlève rien à la Joconde, et l’on peut admirer les deux. Mais pour découvrir la première, il faut prendre le temps de l’errance attentive, du regard circulaire au-delà du point focal et des chemins fléchés. Il faut également s’affranchir un peu, en toute légèreté et sans acrimonie, de la recommandation sociale. Bref, éprouver un temps de liberté qui permet au regard de voir vraiment. C’est à cette condition que l’on peut apporter à la banalité du quotidien un éclat sans cesse renouvelé.

20/01/2009

I have a dream....yes we can !

En août 1963, Martin Luther King prononce le fameux discours dont l’histoire a retenu qu’il était un rêve, alors qu’il s’agissait avant tout de liberté concrète, celle d’échapper à l’assignation sociale que constitue la couleur de la peau. Ne retenir que « I have a dream… » permettait de ranger ce discours au rang des utopies, du songe qui s’estompe aussitôt le réveil survenu.

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Dominique Remond - I have a dream

Quarante six ans plus tard, en ce mardi 20 janvier 2009, l’intronisation de Barack Obama en tant qu’officiel Président des Etats-Unis d’Amérique nous rappelle que le rêve est partie intégrante de la réalité et que, comme l’ont toujours proclamé les surréalistes, il existe un moment où rêve et réalité cessent d’être perçus contradictoirement.

Notre société du XXIème siècle manque d’utopie, d’idéologie et de rêve dans sa réalité. On pourrait souhaiter, comme le disait Jaurès « partir du réel pour aller vers l’idéal », mais ce serait encore opposer l’un et l’autre. Remarquons le passage du « Je » de Martin Luther King, au « Nous » de Barack Obama et en cette journée particulière tenons pour acquis qu’il nous est possible de vivre le réel idéalement….sans idéalisation.

01/01/2009

Grève, rêve, ève

L’année 2009 sera riche, nous dit-on….en conflits sociaux. La grève menace, et le mois de janvier sera musclé en ce domaine avec comme point d'orgue le jeudi 29 janvier déclaré première journée de grande grève interprofessionnelle. Que ne vivons-nous d’ailleurs comme une menace dans une France dépressive avant que d’être récessive ? la mondialisation n’est pas une ouverture vers le monde mais un danger, l’Europe n’est pas un espace agrandi mais une dissolution de l’identité, l’Etat n’est pas celui qui favorise l’autonomie mais celui qui doit agir pour nous et ne le fait pas, l’économie est folle, les valeurs et les institutions aux abonnés absents, la morosité partout, la peur rode…bref dans un tel contexte le désir peut être grand de déclarer, comme Philippe Sollers : « Vive la vie privée et bonne nuit ». Seuls refuges, le rêve et l’amour ?

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Max Ernst - Eve, la seule qui nous reste -  1925

Le repli n'est jamais une bonne réponse, et en même temps les bonnes résolutions ne suffiront pas. Pour les dépasser, revenons à Max Ernst. Tandis qu’il peignait, une nuit, il posa sa feuille sur le plancher et frotta son envers. Ce premier frottage il l’intitula « Eve, la seule qui nous reste ». Retenons que ce qui nous reste n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ, que ce premier frottage fut le début d’une longue période d’invention et de créativité et que pour qui sait regarder, il n’est pas contestable qu’Eve porte un oiseau dans ses cheveux. Pour 2009, que souhaiter d’autre que son envol ? Alors au lieu de bonnes résolutions, plutôt un mot d'ordre : VAMOS !

31/12/2008

Feliz Ano nuevo !

En este día de fiesta, no olvide comer las uvas de la suerte.

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Uvas de la suerte - Uno para cada golpe de medianoche

El año 2009 será más que nunca un año europeo, que permitirá acordarse que España y Flandes, el sur y el norte, un día han unido.

¿ Quién mejor que Cees Nooteboom, escritor neerlandés que vive en la Menorca y es loco de España, puede simbolizar esta Europa nueva que es nuestro futuro?

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Gustave Moreau - L'enlèvement d'Europe (par Zeus)

¡ Si usted tiene duda, relee el Laberinto de Pélerin después de haber comido las uvas de la suerte, asi 2009 no dejará de ser para usted un gran año !

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Très bonne année à toutes et à tous !

¡ Feliz Año Nuevo!

Gelukkig nieuwjaar !

25/12/2008

Cadeau

En ce jour de Noël, en guise de cadeau un tableau de Rothko pour rappeler qu'il vous reste jusqu'au 1er février 2009 pour vous rendre à la Tate Gallery de Londres et entrer dans les superbes compositions chromatiques de Rothko.

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Rothko - Sans Titre - 1969

Elles pourront vous rappeler qu'il est possible de s'immerger dans la peinture comme dans la musique. Elles pourraient également rappeler le mur de Léonard de Vinci : Leonardo de Vinci conseille au peintre d’observer les nuages, la boue, les cendres dans un foyer, les taches sur des murs, car ce sont ces choses là qui  "poussent l’esprit vers de nouvelles découvertes". En ce jour de Noël, mais les autres aussi, les toiles de Rothko nous invitent à de nouvelles découvertes.

03/12/2008

Nord-Sud

La mondialisation s’est imposée comme une figure du XXIème siècle. Ce n’est pourtant pas une nouveauté. Il faudrait se souvenir de la mondialisation originelle, la migration des premiers hominidés de l’Afrique vers l’Europe, de la mondialisation de la colonisation, des conquêtes d’Alexandre le Grand ou des voyages des grands explorateurs, sans parler des croisades, de la présence des maures en Espagne, du passage des premiers hommes par le détroit de Beiring ou encore des révolutions technologiques (l’avion pour le courrier, le télégraphe avant l’internet, les ondes radiophoniques qui relient les hommes). La mondialisation n’est vraiment pas une découverte ni une nouveauté. Sur le territoire européen, les mouvements ont été permanents : indo-européens venus de l’Est, barbares venus du nord-est, vikings venus du nord, romains venus du Sud, maures venus du Sud, espagnols établis dans les flandres, …le brassage de population a été constant. Quel sens dès lors donner à l’identité culturelle ? pourquoi persister à entretenir la mythologie Barresienne de la terre ?

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La gitane

Plutôt se souvenir que parmi les diverses origines prêtées au Flamenco, il en est une qui voit dans le terme un lien avec les Flandres, les gitans étant des germaniques nommés les « Flamencos ». Alors que fleurissent les formations interculturelles qui ne visent souvent qu’à renforcer les stéréotypes nationaux (comment négocier avec un chinois, comment travailler avec un allemand, comment communiquer avec un japonais, …), peut être pourrait-on plutôt que de rechercher ce qui divise et singularise, avoir un regard historique plus ample et tenter d’identifier ce que les mouvements permanents de population ont établi de commun entre les hommes. Cette chronique est celle d’un Européen de France du Sud d’origine nordique.

01/12/2008

Une tempête martiniquaise

Soirée théâtre avec des étudiants en ressources humaines dans le cadre d’un projet collectif culturel. La pièce, qui a donné lieu à un travail entre les acteurs et les étudiants, est du poète martiniquais et non moins universel, Aimé Césaire. Il s’agit d’Une tempête. Inspirée de la pièce de Shakespeare, La tempête, elle dénonce la colonisation tout en mettant en évidence l’ambigüité des relations entre le maître et l’esclave mais aussi entre le rationalisme du monde européen et l’esprit magique du monde primitif.

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Nicolas de Stael - Tempête

Cette opposition entre pensée rationnelle et pensée magique rappelle une anecdote rapportée avec délice par un pur produit de notre élite républicaine, entendez un X dont la rationalité n’exclut pas l’esprit : un explorateur, blanc et civilisé comme il s’entend, s’enfonce dans la jungle amazonienne et découvre avec surprise une grande trouée rectangulaire déboisée et au sol aplani. Les indiens qu’il rencontre et à qui il demande le sens de ce travail, lui expliquent que c’est pour que les oiseaux de fer qui survolent la jungle puisse se poser. Et notre brillant X d’en conclure : voilà la pensée magique, celle qui construit d’hypothétiques aéroports en étant persuadée que si l’aéroport existe, forcément un avion s’y posera. Et de rire. L’auteur de cette chronique doit bien avouer qu’il n’est pas loin de partager la pensée magique : si l’on construit un aéroport en pleine jungle amazonienne, il est évident qu’un avion s’y posera un jour, et pas seulement en cas de tempête.

26/11/2008

On ne produit jamais seul

Qui n'a entendu un dirigeant dire : "j'ai développé l'entreprise pendant mon mandat" ou un manager déclarer : "j'ai fait progresser le chiffre d'affaires du service de 20 %". Qui est je ? ici non pas un autre, comme le dirait Rimbaud, mais plutôt les autres.

Lorsque Rodin sculpte ses grands marbres, il a d'abord pétri et modelé une ébauche de plâtre puis laissé divers sculpteurs s'attaquer au bloc de marbre. Il donnera la touche finale. Au fil des ans il cessera d'ailleurs d'élaborer des modèles pour se consacrer davantage au suivi et à la guidance du travail des sculpteurs de son atelier.

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Rodin - Le baiser - 1890

Qui est l'auteur de l'oeuvre : le marteau et le ciseau, les sculpteurs de l'atelier, Rodin, les modèles, ceux dont Rodin s'inspira dont Camille Claudel ? renonçons à la personnalisation excessive et considérons que toute oeuvre, et tout résultat, sont collectifs sans que cela n'enlève rien à la gloire de Rodin ni à la grace du baiser.

14/11/2008

Des racines et des jambes

L’individu a besoin de repères, de racines, de fondations, de structures. Il est inscrit dans une histoire familiale, locale, nationale qui constitue son identité, pour laquelle il semble désormais nécessaire de disposer d’un ministère. Les entreprises n’échappent pas à cette antienne : culture d’entreprise, valeurs d’entreprise, chartes manageriales, codes déontologiques, systèmes qualités,…autant de manière de contribuer à l’instauration d’un collectif qui fait sens et qui conduit l’individu à l’implication et à la coopération. Autant de repères collectifs qui permettent l’intégration et le travail en commun. Oui, bien sur, mais…

 

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Palétuvier en nouvelle-calédonie - L'arbre qui se déplace dans les mangroves

Mais l’individu n’est pas un arbre, doté de racines et immobile à l’exception notable du palétuvier capable de se déplacer de quelques mètres chaque année, il n’est pas une maison aux fondations établies dans le sol, il est doté de deux jambes qui font de lui un nomade par nature, pour qui la sédentarisation n’est peut être qu’un moment de l’histoire. Bien sur seulement 10 % des salariés changent d’entreprise chaque année, même si un quart connaissent une mobilité professionnelle (ce qui fait 15 % des salariés qui changent de fonction dans l’entreprise). Mais toutes les enquêtes démontrent que ce chiffre serait supérieur si le salarié ne se heurtait à des problèmes financiers (coût du logement, faiblesse du salaire imposant de rester dans un réseau de solidarités familiales et amicales, etc.). Dès lors, est-ce bien par la construction d'une histoire et de racines communes que l'on peut fidéliser ? combien de salariés demeurent dans l'entreprise uniquement par besoin de sécurité et non pour les valeurs ou le sens qu'elle porte ? La liberté opposée à la sécurité : l’équilibre entre les deux notions est toujours fragile. Laissons la conclusion à Neil Bissoondath, écrivain originaire de Trinidad vivant au Québec : « je porte mes racines dans mes poches » et pour ceux qui goûtent la poésie, rappelons-nous que les poches de Rimbaud étaient crevées.

22/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière publication avant la reprise, lundi 25 août, des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Pour cette dernière publication de vacances, une dernière diapo :

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

Et la réponse à la question : de quoi s'agit-il ? pour cette dernière photo il s'agit de la lune, photographiée avec un appareil photo tout à fait banal, qui a donné une diapositive tout à fait banale. Mais cette diapositive est resté quelques années dans un grenier : exposée à l'humidité, au froid, à la chaleur, la gélatine s'est altérée, les couleurs se sont modifiées et vous avez dans un dégradé de bleus et de violets ce qui au départ n'était qu'un rond blanc, la lune, sur fond noir, la nuit. Pour les photos des jours précédents, impossible de déterminer ce qu'étaient les sujets des diapos. Il ne restait donc que l'imagination.

A lundi pour la reprise du blog.


21/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

20/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

19/08/2008

Le blog en vacances : Que voyez-vous ?

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie  Jean-Pierre Willems

18/08/2008

Le blog en vacances : que voyez-vous ?

 

Dernière semaine avant la reprise des commentaires sur le droit social, la formation professionnelle et les ressources humaines. Cette semaine le blog vous invite à laisser libre court à votre imagination. Ces photos sont des diapositives trouvées dans un grenier et reproduites telles quelles. Elles ont été réalisées sans trucage et sans appareil particulier. Que représentent-elles ? votre réponse dans les commentaires et la solution vendredi 22 août.

 

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Photographie Jean-Pierre Willems

 

15/08/2008

Le blog en vacances : dans la rue

Le blog part en vacances : pour le 15 août, la rue devient une route. Celle d'Uzès  par exemple, que l'on peut suivre pour aller jusqu'en Arles voir la magnifique exposition de Christian Lacroix.

 

 

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Nicolas de Staël - La route d'Uzès

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