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14/08/2008

Le blog en vacances : dans la rue

Le blog pendant les vacances interrompt ses commentaires et vous offre quelques spectacles de rue. Ce tableau de Balthus pour rappeler son centenaire en 2008 et la grande rétrospective à Martigny...pour ceux qui ne sont pas trop loin de la Suisse ou prêts à y faire une escapade. Qui peut dire ce qu'il se passe dans cette rue ?

 

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Balthus - La rue

13/08/2008

Le blog en vacances : dans la rue

Pendant les vacances, le blog interrompt ses commentaires et court les rues. Pour les parisiens, rue de la Tombe-Issoire, attention au géant qui vous guette !

 

 

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Photo Bruno Montpied : http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/

12/08/2008

Le blog en vacances : dans la rue

Pendant les vacances le blog interrompt ses commentaires et vous fait partager quelques images de la rue qui est  à vous. Vous y  croiserez peut être un dessin d'Ernest Pignon-Ernest, si la fragilité du papier a résisté au temps et au temps. Vous vous souvenez peut être avoir  croisé la silouhette de Florence Aubenas il y a quelques mois dans Paris, ici il s'agit de Rimbaud. Le rapport ? la liberté.

 

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Ernest Pignon-Ernest - Rimbaud

11/08/2008

Le blog en vacances : dans la rue

Pendant les vacances, la rue est à vous. Le blog vous propose cette semaine cinq rencontres au hasard des promenades dans les rues.

Aujourd'hui, Yves Klein pour offrir un peu de liberté à ce lundi.

 

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Yves Klein -  Le saut dans le vide - 1960


08/08/2008

Le blog en vacances : Voyelles

O Bleu

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Yves Klein : « « D’abord il n’y a rien, ensuite il y a un rien profond, puis une profondeur bleue » (d’après Gaston Bachelard) »

07/08/2008

Le blog en vacances : Voyelles

U vert

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Matisse : "Un ton seul n'est qu'une couleur, deux tons c'est un accord, c'est la vie".


06/08/2008

Le blog en vacances : Voyelles

I rouge

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Rothko : « Quand un spectateur pleure devant un de mes tableaux, il éprouve la même sensation religieuse que j'ai eue en le peignant »

05/08/2008

Le blog en vacances : Voyelles

E Blanc

 

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Malevitch - Carré blanc sur fond blanc 

« J'ai troué l'abat-jour bleu des limitations colorées, je suis sorti dans le blanc »
Kazimir Malevitch

04/08/2008

Le blog en vacances : Voyelles

A Noir

 

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Soulages : « Pourquoi le noir ? La seule réponse incluant les raisons ignorées, tapies au plus obscur de nous-mêmes et des pouvoirs de la peinture, c’est : parce que. »

01/08/2008

Le blog part en vacances !

Le blog ne fait plus de commentaires de l'actualité sociale, en droit du travail, en RH et sur la formation, pendant trois semaines. Prochaine chronique le 25 août. Pour autant, une image par jour à partir de lundi et pendant trois semaines pour patienter. La première semaine est consacrée au poème de Rimbaud : Voyelles. Chaque jour un artiste et une citation pour illustrer chaque couleur. La deuxième semaine aura pour thème la rue : que rencontre-t-on lorsque l'on marche sans but dans les rues ? la troisième semaine est, à ce jour, une surprise.

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 Ron Walczyk - Rimbaud - 2007

 

 A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

 

10/07/2008

Culture latine

Ce n'est pas faire injure aux alsaciens que de constater que la France est de culture latine.

S’il fallait s’en persuader, la popularité dont jouit Jérome Kerviel pourrait constituer un indicateur pertinent. Pour quelle raison ? parce qu’elle illustre pleinement le rapport défaillant à la règle qui caractérise assez largement la culture française : je ne déclare pas tout au fisc ? oui mais tout le monde le fait, je réaccélère après le radar ? oui mais il n’y a pas de danger, j’utilise des outils professionnels à titre personnel ? oui mais cela compense mon salaire insuffisant au regard de mon travail, etc.  Dans un autre domaine, si l’on ne veut désespérer de la démocratie, il faut renoncer à compter le nombre d’élus condamnés pour fraude et réélus sitôt la période d’inéligibilité terminée.

 

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Georges La Tour - Tricheur à l'as de carreau 

 

Ces exemples témoignent que la règle collective n’est pas la référence utilisée pour faire des choix de comportement. Philippe d’Iribarne avait déjà démontré (dans « La logique de l’honneur ») que la morale personnelle en France ne s’incorpore pas au droit, contrairement à ce que l’on constate aux Etats-Unis. Dans le Sud-Ouest, mais peut être pas que là, respecter la règle c’est être un peu « couillon », ne pas la respecter et se faire prendre c’est être mauvais, vous en conclurez qui est considéré comme bon.

Ce rapport déficient au droit, que l’on retrouve dans quasiment tous les pays de culture latine, ce qui demanderait à s’interroger sur les rapports entre catholicisme et transgression, est évidemment à prendre en compte en matière de ressources humaines. Deux conséquences peuvent en être tirées : la première est que manager par le rappel de la règle et la peur du gendarme n’est pas toujours pertinent, la seconde est que le rapport que le manager entretient lui-même avec la règle légitime les comportements de ses collaborateurs.

01/07/2008

Quand travaillons-nous ?

En ce premier juillet, sous les premières chaleurs d'été, la question s'impose : quand travaillons-nous, où passe la frontière entre le travail et....et quoi au juste ? le temps libre ? le loisir ? l'activité personnelle ? le temps amical ? le temps amoureux ? décidément, la question des frontières n'est jamais aisée.

Bien sur la question pourrait paraître provocante, tel n'est pas son objet, pour qui s'échine pendant plusieurs heures devant un laminoir, un écran, un volant, une machine-outil, une caisse, des clients qui ne voient qu'eux-mêmes ou encore des tapis roulants chargés d'ordures ménagères. Et pourtant ! qui peut dire qu'il ne s'évade pas de la contrainte physique par la divagation de l'esprit et qui peut dire que le bruit, les odeurs, la tension physique et mentale cessent dès la sortie de l'atelier ou du bureau. Si l'on approche le regard, la frontière entre le travail et l'autre chose nous fuit comme la ligne d'horizon. Quand Heidegger travaillait-t-il ?

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Une des plus importantes oeuvre philosophique a été conçue en marchant dans les montagnes, en regardant "le moment où naissent les nuages". Nietzsche et Rousseau connaissaient aussi les vertus de la marche en montagne pour le travail. Je me souviens de Jean-Claude Quentin, Secrétaire Confédéral FO, qui préparait ses négociations en allant à la pêche au coup.  
 
A l'heure où le Gouvernement a fait le choix de remettre sur le tapis parlementaire les textes relatifs au temps de travail, et notamment aux forfaits en heures et en jours, peut être pourrait-on tenir compte du fait que le temps n'est pas toujours l'unité la plus pertinente pour mesurer le travail et qu'il serait peut être temps, en ce domaine comme en d'autres, de faire preuve d'un peu de créativité. Les députés, une ballade en montagne, ça vous dirait ? 

02/06/2008

Le salariat c'est l'esclavage ?

Avant la Révolution de 1789, bien que Marx ne soit pas encore né, le salariat était considéré comme l'esclavage. Etait salarié celui qui ne pouvait faire autre chose. Le noble ne travaillait pas, le bourgeois était propriétaire rentier, commerçant ou patron, l'homme honorable exerçait son activité indépendante au sein de corporations, une grande partie de la population travaillait la terre, et une faible partie de la population louait ses services.

Plus de deux siècles plus tard et après bien des métamorphoses (voir, Robert Castel : "Métamorphoses de la question sociale : une chronique du salariat"), le travail salarié est devenu la référence indépasable de l'activité. En France, sur 27,5 millions d'actifs, on compte 18 millions de salariés du secteur privé, 5 millions de fonctionnaires, 2 millions de demandeurs d'emploi et 2,5 millions de travailleurs non salariés, soit environ 9 % de la population active.

Ecoutons sur ce sujet, Mohammad Yunus, Prix Nobel de la paix en 2006 :

"Aujourd'hui, dans les pays du Nord, chaque enfant travaille dur à l'école pour obtenir un bon travail. C'est-à-dire un bon salaire. Adulte, il travaillera pour quelqu'un, deviendra dépendant de lui. L'être humain n'est pas né pour servir un autre être humain. Un travailleur indépendant, qui tient une échoppe par exemple, travaille quand il en a besoin. Si certains jours il ne veut pas travailler, il le peut. Il a fait sa journée, il profite un peu de la vie. Il n'a personne à prévenir s'il a une heure de retard. Il ne s'inquiète pas de perdre une partie de son salaire. Quand nous étions des chasseurs-cueilleurs, nous n'étions pas des esclaves, nous dirigions nos existences. Des millions d'années plus tard, nous avons perdu cette liberté. Nous menons des vies rigides, calées sur les mêmes rythmes de travail tous les jours. Nous courons pour nous rendre au travail, nous courons pour rentrer à la maison. Cette vie robotique ne me semble pas un progrès. Avec le salariat, nous avons glissé de la liberté d'entreprendre et d'une certaine souplesse de vie vers plus de rigidité. J'ai un salaire, un patron, je dois faire mon job que cela me plaise ou non, car je suis une machine à sous. C'est là le danger global des structures économiques actuelles, de la théorie dominante. L'homme est considéré comme un seul agent économique, un employé, un salarié, une machine. C'est une vision unidimensionnelle de l'humain. Le salariat devrait rester un choix, une option parmi d'autres possibilités."

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Jacques Villeglé - Fabulous Trobadors à Agen - 1997
 
Pour dire les choses autrement, car en ce lundi matin pluvieux trop de gravité pourrait nuire, on peut citer les Fabulous Trobadors, groupe toulousain pour ceux qui n'auraient pas eu le plaisir d'écouter leur musique. Un extrait, sans le son, de"ça c'est oui" :
 
Inventer son emploi
Ah oui ça ça nous séduit
Travailler dans la joie
Ah oui ça, ça aussi
 
Inventer son emploi ?  oui bien sur dès lors qu'il ne s'agit pas  d'une contrainte par exclusion du statut de salarié mais d'un choix qui permet de développer son indépendance et son autonomie. Et pour terminer, une anecdote : un client   me dit : "J'aimerai bien travailler en free lance mais j'ai un peu peur de la précarité, cela ne vous inquiète pas vous ?". Ce qui l'a inquiété, c'est ma réponse : "J'ai environ une soixantaine de clients, vous vous avez un employeur, qui est le plus précaire ?" 
 
 
 
 

 

02/04/2008

Valeurs et performance

Trois sujets récents de l'actualité : les quarante ans de Mai 68, le débat sur les sportifs et le boycot des JO, le récent discours de Barak Obama sur les races. Quel point commun entre ces trois évènements ? Tommie Smith.

Le 16 octobre 1968 à Mexico, Tommie Smith remporte le 200 m des Jeux Olympiques. Sur le podium, avec John Carlos troisième de la course, il monte chercher sa médaille en chaussettes noires et lève un poing ganté en mémoire de Martin Luther King, qui venait d'être assassiné, et plus globalement pour protester contre la condition des noirs aux Etats-Unis.

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 Tommie Smith et John Carlos seront exclus immédiatement des JO. Sans beaucoup de soutien de la part du mouvement sportif et avec des menaces de mort. Tommie Smith passera ensuite une licence de sociologie et deviendra éducateur sportif et entraîneur de jeunes.

 Pendant combien d'années, à l'entraînement, dans les courses de préparation, dans les courses de sélection, dans les premiers tours des JO, Tommie Smith a pensé à son geste ? qui aurait pu battre Tommie Smith ce jour là ? record du monde battu en se relevant avant l'arrivée. Ce n'était pas une course pour Tommie Smith, c'était l'élan de toute une vie.

 L'adage "quand on veut on peut" est une stupidité. Pour Tommie Smith, il n'aurait pas fallu que vouloir et rien n'aurait été possible s'il n'avait pas été l'un des meilleurs coureurs de 200 m de l'époque. Mais comment ne pas souligner combien lorsque le talent et le travail s'associent à la force d'un projet basé sur les valeurs et s'adjoint une capacité de courage et d'engagement sans faille, alors la performance atteint des sommets. Et le geste demeure comme un exemple de l'engagement.

 A l'heure où les entreprises affichent discours sur les valeurs et l'éthique, on ne peut s'empêcher de constater que les vraies valeurs se traduisent par de véritables actes d'engagement.

 

Sur Tommie Smith on lira le récent et très beau livre de Pierre-Louis Basse  19"83 (Stock). 

29/02/2008

Du salarié citoyen au ministre manager

En 1982, les lois Auroux se donnaient pour objectif de faire des salariés des citoyens dans l’entreprise. Par divers moyens (droit d’expression directe, compétences des représentants du personnel, limitation du pouvoir patronal par le règlement intérieur…) la loi se fixait comme objectif de faire du salarié un acteur adulte dans l’entreprise et d’introduire des mécanismes de démocratie participative au cœur de l’entreprise.

A la fin des années 80, un premier glissement sémantique est intervenu : on ne parlait plus de salarié citoyen mais d’entreprise citoyenne. Oubliée la place du salarié dans l’entreprise et le fonctionnement du pouvoir en interne, il s’agissait de promouvoir les comportements citoyens des entreprises, promotion sans doute directement proportionnelle à l’affaiblissement de ce rôle citoyen que beaucoup d’entreprises ont joué implicitement pendant les trente glorieuses.

Au cours des années 90, est apparue un étrange vocable : l’Entreprise France. La notion de dirigeant s’est substituée peu à peu à celle de responsable politique, la compétence s’est affichée comme la qualité première des hommes et femmes politiques, supplantant l’idéologie chez nombre de concitoyens.

Aujourd’hui une nouvelle étape est franchie : le ministre doit non seulement être un manager compétent de l’entreprise France mais il faut lui appliquer les méthodes manageriales quant à l’évaluation de son action. Que du bon sens : il faut rendre des comptes, être efficace, produire une bonne gestion.

Ce glissement progressif du déplaisir en politique correspond  très précisément aux objectifs du néo-libéralisme tel que dépeint par François Denord (Néo-libéralisme version française. Histoire d’une idéologie politique, Demopolis, 2007 ; également Christian Laval, L’homme économique. Essai sur les racines du néolibéralisme. Gallimard 2007) : non pas glorifier le marché libre et la concurrence absolue comme on l’entend souvent, mais une universalisation du raisonnement économique avec pour référence normative le sujet rationnel calculateur. Toute réalité institutionnelle et tous les rapports sociaux sont ordonnés selon les principes du calcul économique de type marchand. L’homo économicus se substitue à l’homme social, à l’homme démocratique et à l’homme politique. Le citoyen s’efface devant le consommateur, toute action publique ou privée s’évalue en terme de coûts-bénéfices. En politique, le citoyen vote pour « en avoir pour son argent ». Il regarde « l’offre » politique et fait son choix après avoir mesuré quel retour sur investissement, de son vote, il peut obtenir.

Dans ce contexte, l’évaluation des ministres n’est évidemment pas une bonne mesure. Pour trois raisons :

-          En démocratie, l’évaluation des élus se fait par le vote et non par des agences de notation. Mandataires du peuple souverain, les élus rendent compte à leur mandat qui leur renouvellent, ou non, leur confiance ;

-          Il ne s’agit pas d’évaluer des personnes mais des politiques. L’évaluation des politiques publiques est une exigence d’autant plus forte qu’il s’agit de l’emploi des ressources publiques. Evaluer l’efficacité des mesures adoptées, des lois votées, de l’action administrative non seulement n’est pas contestable mais est fortement nécessaire ;

-          L’action politique doit être distinguée de l’action manageriale ou de l’action gestionnaire. Elle n’est pas de même nature, n’a pas les mêmes finalités et n’a pas les mêmes fondements. Elle ne peut donc être soumise au même crible de l’évaluation que l’action économique à laquelle elle ne saurait être réduite.