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01/12/2008

Une tempête martiniquaise

Soirée théâtre avec des étudiants en ressources humaines dans le cadre d’un projet collectif culturel. La pièce, qui a donné lieu à un travail entre les acteurs et les étudiants, est du poète martiniquais et non moins universel, Aimé Césaire. Il s’agit d’Une tempête. Inspirée de la pièce de Shakespeare, La tempête, elle dénonce la colonisation tout en mettant en évidence l’ambigüité des relations entre le maître et l’esclave mais aussi entre le rationalisme du monde européen et l’esprit magique du monde primitif.

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Nicolas de Stael - Tempête

Cette opposition entre pensée rationnelle et pensée magique rappelle une anecdote rapportée avec délice par un pur produit de notre élite républicaine, entendez un X dont la rationalité n’exclut pas l’esprit : un explorateur, blanc et civilisé comme il s’entend, s’enfonce dans la jungle amazonienne et découvre avec surprise une grande trouée rectangulaire déboisée et au sol aplani. Les indiens qu’il rencontre et à qui il demande le sens de ce travail, lui expliquent que c’est pour que les oiseaux de fer qui survolent la jungle puisse se poser. Et notre brillant X d’en conclure : voilà la pensée magique, celle qui construit d’hypothétiques aéroports en étant persuadée que si l’aéroport existe, forcément un avion s’y posera. Et de rire. L’auteur de cette chronique doit bien avouer qu’il n’est pas loin de partager la pensée magique : si l’on construit un aéroport en pleine jungle amazonienne, il est évident qu’un avion s’y posera un jour, et pas seulement en cas de tempête.