10/11/2009
Egalité professionnelle : la parole aux peintres
Le Ministre du travail annonce une nouvelle loi sur l'égalité professionnelle. Gageons que, quel que soit son contenu, ses résultats seront comparables à ceux des lois précédentes. Pourquoi ? parce que les rapports de travail ne pourront véritablement être modifiés que lorsque les relations privés, entre les hommes et les femmes, auront eux même évolués. Zapatero est sans doute le seul dirigeant européen à l'avoir compris et affirmé. Pas de transformation des rapports de travail si l'équilibre quotidien établi entre hommes et femmes n'est pas bousculé.
05:03 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso, wyeth, de kooning, darcos, égalité professionnelle, zapatero
06/11/2009
Le Gossplan réinventé
Lorsqu'il y a vingt ans le mur de Berlin est tombé, l'herbe et les fleurs se sont mises à pousser dans les Trabants. Pour certains, la fin de la guerre froide était quasiment la fin de l'histoire, ce qui n'avait guère de sens. De l'Ouest triomphant le mur était la victime, et bien avant que l'on ne parle d'ostalgie, il s'agissait d'exporter au plus vite les méthodes qui avaient fait leur preuve. On pouvait moquer à loisir le Gossplan et la bureaucratisation de la gestion des activités économiques.
00:49 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : berlin, mur de berlin, gossplan, sots art, objectifs, évaluation, management
04/11/2009
Invariant dynamique
Le correcteur d’orthographe refuse avec obstination le terme d’adéquationisme. Il accepte pourtant l’aquabonisme de Gainsbourg et Birkin, preuve qu’il a du goût. Persévérons tout de même. Qu’est-ce que l’adéquationisme : la résolution d’un problème, ou sa mesure, sous forme d’instantané et sans dimension temporelle.
En matière de recrutement, il s’agira par exemple de rechercher le meilleur candidat par rapport à un profil de poste préétabli. En matière de formation il s’agira de rechercher l’écart entre les compétences requises pour un emploi et les compétences du titulaire de la fonction. En matière de GPEC il s’agira de rechercher un scénario pour l’avenir et d’organiser ses actions pour anticiper sur cette prévision. Dans tous les cas, on fige ou tente de figer le point à atteindre pour tracer un chemin ou stabiliser un objectif. C’est oublier un peu vite que la vie est mouvement et que tout ce que nous figeons devient donc immédiatement une abstraction. Et en matière d'abstraction, seule la peinture est dynamique.
Introduire du dynamisme dans le diagnostic n'est sans doute pas aisé, mais pourtant essentiel : le scénario dessiné est plus certainement improbable que probable, les compétences requises demain seront autres, cet emploi à pouvoir ne restera pas dans sa configuration initiale, la personne recrutée aura envie de nouveaux horizons,... L’horizon justement n’est pas une frontière établie mais une limite qui n’a de cesse de reculer lorsque l’on avance. Un invariant dynamique en somme. N’oublions pas que tels sont les emplois et les organisations….et les femmes et les hommes. Cher invariant dynamique, bonne journée.
09:13 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de kooning, management, compétence, gpec, recrutement, peinture
02/11/2009
Compétence contre centralisation
D'anciens responsables du MEDEF à qui nous devons le travail sur la démarche compétence au cours des années 90, ont repris le flambeau au sein de la Fondation Condorcet qui tenait une de ses premières réunions mercredi 28 octobre. L'objectif de la Fondation est, notamment, de diffuser la démarche de gestion par les compétences auprès des entreprises. Tous les intervenants se sont entendus sur au moins un point : une gestion par les compétences suppose une décentralisation des décisions, de l'autonomie donnée à chacun et la possibilité pour tous de participer au processus de création de valeur en y intégrant, par son professionnalisme reconnu (penser à ne pas oublier cette exigence) de l'innovation, de l'amélioration, de la qualité en un mot du travail de professionnel. Comme tout principe d'organisation, il est possible d'identifier les limites d'un tel modèle lorsqu'il cesse de mettre les individus en situation d'agir de manière autonome et responsable et qu'il renvoie sur les épaules de chaque personne tous les problèmes que l'organisation n'a pas su ou voulu régler. La gestion par les compétences est une confiance faite aux hommes et aux femmes qui ne doit pas être dévoyée en une mise sous tension sans mesure ni limite.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fondation condorcet, compétence, etat, centralisation, maréchal, ressources humaines, formation, réforme
26/10/2009
Jeunesse triomphante
Ce blog n'y échappera donc pas et s'astreindra également à livrer son commentaire sur la vraie-fausse élection de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD. Pourquoi ? parce qu'il est question de compétence et que si le scandale de la situation ne fait pas de doute, quelques raisons avancées sont, elles, plus que douteuses. Deux arguments notamment sonnent faux. Le premier est lié à l'âge. Rappelons que l'âge est considéré par le code du travail comme une discrimination et que trop vieux ou trop jeune ne sont juridiquement pas acceptables. Dans le meilleur des cas, entendons par trop jeune : "Pas assez d'expérience". Et avec cet argument justifions la gérontocratie qui veut que jamais les dirigeants ne passent la main, tant au niveau électoral que chez les dirigeants. Le pouvoir doit avoir quelques agréments pour justifier cette peur chronique de la mort sociale de celui qui l'abandonne. Trop jeune, voilà qui aurait fait rire Picasso peignant les Demoiselles d'Avignon, chef d'oeuvre du siècle à 26 ans. La jeunesse triomphante faite peur, l'archétype en étant la lolita qu'il n'est même plus possible aujourd'hui de montrer sans risquer un mauvais procès. Optons donc pour la version masculine.
Le deuxième mauvais argument est celui du diplôme : notre société croule sous les statuts et situations établies, sous les recrutements endogamiques de diplômés se cooptant et les hiérarchies formelles et figées. En les regroupant, ces deux arguments nous proposent la vieille société de l'ancienneté (âge) et du statut (diplôme). Bref, rien sur la compétence.
Le problème dans cette affaire, n'est pas qu'un jeune non diplômé de 23 ans puisse prétendre à de hautes fonctions, c'est uniquement que le seul jeune à pouvoir postuler de la sorte soit le fils du Président de la République. On aimerait qu'une telle situation ne fit pas scandale et qu'elle soit d'une grande banalité. Ce qui signifierait que les modèles anciens ont vécu. Il est désolant de voir comment les diplômés hurlent leur colère en disant : "et moi, et moi...". Signe que l'on est prêt à accepter l'inaceptable, dès lors qu'il nous est favorable. Paradoxalement, leur comportement justifie celui de Monsieur Fils. Non décidément, le scandale n'est ni dans l'âge ni dans l'absence de diplômes, il est dans le fait du Prince, bien évidemment, mais également dans l'anormalité de la situation. Refuser le népotisme et le clanisme ne nous oblige pas à justifier l'ordre ancien au sein duquel ils font leur lit.
23:32 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean sarkozy, epad, ressources humaines, diplôme, compétence, jeunesse, fondation pinault, art contemporain
19/10/2009
L'air du temps
La biennale de Venise offre un panorama international de l'art contemporain. Le lieu est splendide : les pavillons des jardins de Venise ou les ateliers de l'Arsenal constituent un cadre unique. Tous les continents sont représentés parmi les artistes. Hélas pourrait-on dire car les productions se ressemblent (trop) souvent. La sempiternelle dénonciation de tous les méfaits de notre société (consommation, violence, sexualité ramenée à la pornographie, inquisition, massification,....) conduit à un grand système dépressif dont toute joie est absente. Le pavillon français, représenté par Claude Levêque (sic) est emblématique : un univers caréral composé de cages qui enferment le visiteur et ouvrent sur des espaces sombres dans lesquels un drapeau noir isolé claque au vent. Le titre "Le grand soir" laisse à penser que ce dernier ne viendra guère où qu'il y a beaucoup de chaînes à briser pour que sa simple possibilité puisse s'établir.
00:53 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biennale, venise, art contemporain, artistes, ressources humaines, management
12/10/2009
Changement pour tous
L'ouvrage d'Eric Maurin cité dans la chronique de vendredi fait décidément recette. Il est vrai qu'il dénonce la France des statuts et de la réforme rendue impossible par ceux qui cherchent à défendre ce qu'ils ont. Et que son propos vise principalement les classes moyennes, et parmi elles principalement celles du secteur public. Certes Eric Maurin échappe aux démagogies de type De Closet et son "Toujours plus" et livre un propos plus mesuré et surtout plus scientifiquement argumenté. Mais il conclut : "Je n'ai pas de solution miracle. Mais il me semble qu'une société où ce qui s'acquiert et ce qui se perd seraient moins irréversibles, moins définitifs, pourrait constituer un progrès.". La petite musique des sempiternels acquis qu'il faudrait cesser de défendre est en marche.
00:54 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la poste, changement, mondialisation, parachute doré, cumul des mandats, statut, eric maurin, déclassement
09/10/2009
Aux frontières du diplôme
Il y a quelques années, Alain Lebaube, journaliste au Monde, écrivait un livre intitulé "Social, par ici la sortie" dans lequel il démontrait que l'Education nationale et l'entreprise entretenaient soigneusement une ignorance réciproque permettant à chacun de rester sur son quant à soi et de ne jamais évoluer. D'un côté le reproche récurrent de ne préparer les étudiants à rien et de n'apporter aucune compétence, de l'autre celui de confiner dans des emplois sans intérêt des étudiants ayant un bagage supérieur. En caricaturant : "Vous formez des incapables" contre "Vous gachez notre enseignement" (et non vous gachez nos génies, étant entendu que les génies sont les enseignants).
Dans "La peur du déclassement", Eric Maurin montre pourtant que le taux de chômage est directement corrélé au niveau de diplôme et que ce phénomène ne fait que s'accroître avec les années. En clair, jamais le diplôme n'a eu autant de valeur (ceux qui crient à la dévalorisation du diplôme par la démocratisation de l'enseignement supérieur sont donc soit mal informés, soit pétris de mauvaises intentions) et jamais l'échec scolaire n'a été autant sanctionné.
Paradoxe du recrutement massif de diplômés assorti d'une critique assidue du diplôme. Politique du moins pire ? (à tout prendre, mieux vaut un diplômé), syndrome d'identification du recruteur ? (je recrute qui me ressemble, et je suis diplômé), reconnaissance de la valeur des formations suivies que l'on décrie par ailleurs ? (tout n'est pas à jeter dans l'EN)....lecteur ajoute ton hypothèse, mixe les précédentes ou choisis ton camp !
Osons une dernière explication : après la certification des organisations, nous en sommes aujourd'hui à la certification des personnes, le tout formant un vaste système d'assurance censé garantir la qualité. Si cette hypothèse est la bonne, nous n'en avons pas fini avec les diplômes, certifications, habilitations, permis, agréments et autres passeports indispensables pour l'emploi. Avec le risque, déjà bien réel apparemment, que le diplôme devienne un passeport : à la fois outil de liberté pour passer les frontières et instrument d'exclusion pour ceux qui n'en ont guère.
00:22 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diplome, education nationale, entreprise, lebaube, eric maurin, insertion, recrutement
07/10/2009
Ticket toc
La réponse du Ministère du Travail à la question d'un Parlementaire sur les Tickets Psy a été publiée au journal officiel le 25 août dernier. Pour ceux qui auraient zappé cette innovation du management, les Tickets Psy sont payés par l'entreprise et remis au salarié sous forme de bons pour des consultations chez un psy : la sécurité sociale individuelle en quelque sorte. Selon le Ministère, les Tickets Psy ne sauraient constituer une réponse de l'entreprise à son obligation de sécurité de résultat, au motif notamment que l'action de l'entreprise, comme celle du médecin du travail, doit être préventive et non curative ce qui exclut le soin. De manière complémentaire, le Ministère indique que l'employeur ne peut renvoyer les problèmes de santé à des questions personnelles voire intimes et qu'il doit se questionner sur l'organisation du travail. Soit exactement ce qu'avaient dit les partenaires sociaux dans l'ANI sur le stress du 8 juillet 2008. Il est confondant que certaines entreprises aient pensé à utiliser les tickets psy, voire l'aient effectivement fait. Votre travail vous déprime ? un petit tour chez le psy et l'affaire est réglée. A quand le management des salariés par leurs rêves, signifiants, forcément signifiants.
00:03 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ticket psy, santé au travail, stress, souffrance au travail, drh, management
05/10/2009
Retour d'expérience
Le Président du syndicat des pilotes d'Air France l'affirme, suite au rapport d'enquête qui incrimine les sondes Pitot dans le crash du vol Rio-Brésil du mois de juin dernier : "Il s'agit d'un échec collectif et d'une faillite totale du système de retour d'expérience". Le retour d'expérience est une pratique pédagogique très usitée en matière de sécurité ou de services à la personne. Il s'agit d'apprendre de tous les incidents constatés en conduisant une analyse méthodique de leurs causes. La pratique du retour d'expérience rappelle que l'expérience ne se transforme pas mécaniquement en compétence et qu'un travail d'analyse est nécessaire. Cette règle doit être utilement rappelée alors que certains voient en tout senior un tuteur potentiel.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : air france, vol af447, crash, formation, pédagogie, expérience, compétence
01/10/2009
Centralisation et paupérisation
Le centre Pompidou présente depuis le 23 septembre l'exposition "La subversion des images" ou l'image surréaliste. L'occasion de constater l'extraordinaire créativité qui a résulté des activités collectives des surréalistes et de l'émulation suscitée au-delà même des membres du groupe surréaliste. La diversité, des talents, des parcours, des oeuvres, est la marque de l'exposition mais aussi du surréalisme même qui s'est nourri d'influences croisées, souvent par delà les siècles.
00:36 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centralisation, lieux de savoir, surréalisme, photographie, man ray
29/09/2009
Faire disparaître le travail
Le musée Ingres à Montauban présente jusqu'au 4 octobre 2009 "Ingres et les Modernes". Plus de 200 oeuvres sont réunies qui démontrent l'incroyable influence que Ingres a exercé sur les peintres de toutes époques et de tous styles et l'invraisemblable créativité qu'il a su propager à travers les siècles. Mais au milieu de tous ces génies de la peinture, Picasso, Masson, Matisse, Bacon, Chirico, Picabia et plus près de nous Orlan, Cindy Sherman, Ernest Pignon-Ernest ou encore Araki sans oublier le montalbanais Duchein, ce qui frappe au milieu de la profusion de peintures de tous genres ...ce sont encore les peintures d'Ingres. L'oedipe, le songe d'Ossian, Angélique, la Source...l'oeil revient sans cesse aux tableaux d'Ingres, s'en approche et les caresse comme y invite la douceur satinée de sa peinture et la beauté surgit de l'absence de touche, car Ingres peint sans touche, vous avez bien lu.
08:00 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ingres, montauban, source, travail, management, ressources humaines
22/09/2009
Implication
A la première interview, le DRH de France Télécom déclare que les mutations d'office seront gelées, mais que si les restructurations ne sont pas conduites, l'entreprise sera pénalisée. A la seconde interview, le DRH de France Télécom déclare que le taux de suicide à France Télécom est le même que pour l'ensemble de la société française. A la troisième interview, le DRH de France Télécom déclare qu'il va rajouter des responsables ressources humaines pour détecter les individus fragiles. Dans l'ordre, culpabilisation des salariés, banalisation des faits, rejet de la responsabilité sur les individus. Une certain manière de faire son travail.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france télécom, suicides, drh, management, frida kahlo
26/08/2009
Des professionnels, pas des héros
Le talent d'Ingres a beau transformer la supplique de Thétis en une incroyable scène de séduction, l'archétype n'est pas remis en cause : en cas de difficulté il convient de s'en remettre à Dieu, au sauveur, à l'homme providentiel (la figure de la femme providentielle reste, elle, à construire). Le mythe du chef, du leader, de la personnalité charismatique dont doit venir le salut est une constante qui ne se dément pas. Les recruteurs le savent bien à qui l'on passe souvent cette commande qu'ils ne savent pas toujours traduire de manière opérationnelle : à quoi reconnaît-on un chef, un leader, le charisme ? quoi qu'il en soit, le salut viendra de l'individu doté de qualités exceptionnelles, reste à le trouver.
08:50 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stade toulousain, jupiter, thétis, ingres, management, rugby, ressources humaines
24/08/2009
Le Coq et les flamand(e)s
« - Il est vraiment résistant au changement…
- - Pourtant on l’a accompagné, on a mis tous les moyens à sa disposition…
- - On lui avait clairement expliqué les enjeux…
- - Il a suivi une formation de trois jours sur les échasses, qui sont du dernier modèle…
- - Lors de son dernier entretien, il a répondu qu’il ferait des efforts mais son adaptation est vraiment lente…
- - Je pense qu’il va falloir s’en séparer, ce n’est plus possible après tout ce que l’on a fait pour favoriser son intégration… ».
Le sort du Coq en est jeté. Le poulailler ayant fermé, il fut sommé de rejoindre les proches flamands roses. On lui a fourni les échasses, on l’a formé à la marche en eaux troubles, il a acquis le vocabulaire et les attitudes des flamands, mais il demeure trop lent, trop lourd, peu gracieux et peu synchrone. Son adaptation est un échec, il ne sera jamais intégré. Le licenciement est inévitable.
Encore s’agit-il ici d’un coq plein de bonne volonté. S’il avait dès le départ rappelé que Coq il était et que Flamand il ne saurait être, on l’aurait sans doute trouvé crispé sur ses acquis, conservateur et passéiste, refusant de muter pour le profit de tous et le sien en particulier puisqu’ainsi il en avait été décidé. Un archaîque dont le débarras sera un soulagement.
Bien sur, l’histoire peut se passer autrement. Le Coq peut s’amuser de ses échasses, trouver plaisant de jouer au flamand, espérer d’une jolie flamande, ou jubiler de devenir invisible au milieu de ses dissemblables.
Si nul ne saurait exiger d’être pris et conservé en sa nature, faut-il pour autant conclure de l’existence d’un coq joueur que tous les coqs ne rêvent que d’échasses et de flamandes ?
01:24 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : adaptation, ressources humaines, changement, organisation, management
20/08/2009
Savoir imaginer
On se souvient de Roger Gicquel ouvrant le journal télévisé du 18 février 1976 par un glaçant : "la France a peur !" (pour ceux qui sont trop jeunes, Dailymotion et YouTube sont vos amis). A l'exact opposé, lors de son premier discours en 1978, Jean-Paul II utilisa la formule qu'il repris ensuite au Bourget lors des JMJ : "N'ayez pas peur ! ouvrez vous !". Peut-on donner meilleur conseil ? peur de mal faire, peur d'échouer, peut d'être jugé, peur de soi même, peur d'autrui....si vous voulez être certain de ne pas réussir, ayez peur. La peur tue l'intelligence.
La peur de la crise financière, par exemple, conduit à confondre le fait de tirer les leçons de l'histoire et d'agir de manière pavlovienne. 1929, 1973 et 2000 : trois crises financières aux causes et aux contextes différents. Que peuvent-elles nous apprendre sur la manière d'en sortir aujourd'hui ? que chaque situation appelle une réponse spécifique, que les réalités d'hier ne sont pas celles d'aujourd'hui et encore moins celles de demain. Que reproduire n'est pas avoir appris de l'histoire. Comme l'individu doit s'appuyer sur son expérience sans en être prisionnier. Etre créatif est une exigence : "l'imagination est plus importante que le savoir" (Albet Einstein).
16:39 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : einstein, crise, crise financière, peur, ressources humaines
18/08/2009
Vivement la grippe !
Le 3 juillet dernier le Ministère du Travail diffusait une circulaire invitant les entreprises à mettre en place un plan de continuité d'activité et des mesures destinées à protéger la santé des salariés en cas de pandémie. En cas ? les assureurs ont fait appel à leurs actuaires et le verdict est tombé : la pandémie est certaine, elle n'est donc plus un risque et ne peut plus être assurée. Le chant du coq a donc déjà retenti.
09:22 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grippe, pandémie, h1n1, ressources humaines, absentéisme, gouvernement
19/05/2009
A nos représentants
La démocratie politique et la démocratie sociale, qui s'affrontent souvent ces temps-ci, ont ceci en commun qu'elles reposent sur la représentativité. J'avais eu l'occasion sur ce blog de constater qu'aux élections prud'homales de décembre 2008 le taux de participation avait été comparable à celui des élections politiques. La comparaison serait d'ailleurs encore moins flatteuse pour le politique s'il fallait comparer avec le taux de participation aux élections européennes. La publication par la CFDT du chiffre de ses adhérents en 2008 nous fournit une nouvelle occasion de comparer démocratie politique et sociale. Le nombre des adhérents de la CFDT en 2008 est de 814 000, sur 16 millions de salariés. Rappelons que l'UMP représente moins de 300 000 adhérents et le PS moins de 200 000. Ce qui signifie que les deux premiers partis de France ne représentent à eux deux qu'à peine plus de 50 % de la première organisation syndicale française. Et demeurent moins importants que la seconde, le CGT, qui revendique environ 600 000 adhérents.
Le sinistre Goebbels disait qu'un mensonge répété mille fois devenait une vérité. Le fait ( le jugement est effectivement présenté comme un fait) que les syndicats ne soient pas représentatifs a bien été martelés sur toutes les ondes, écrit dans tous les journaux. Ramené à la représentativité politique, qui doit se calculer sur un corps électoral d'environ 35 millions de citoyens pouvant voter, la représentativité syndicale est pourant correcte puisque le ration adhérents/population concernée est de l'ordre de 10 % pour l'adhésion syndicale alors qu'il n'est que de 2 % pour l'adhésion politique. Mais l'on continuera à denier aux partenaires sociaux une représentativité pourtant mieux assurée que celle des politiques qui hurlent au loup. Pour ne pas voir celui qui les guette ?
00:09 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cfdt, ump, parti socialiste, représentativité, adhérents, démocratie
13/05/2009
Vite et bien
L’artisan qui lira le titre de cette chronique pourra être choqué : vite et bien ne vont pas ensemble, le travailleur honnête associe depuis Lafontaine patience et longueur de temps. Le vite fait bien fait sent le petit malin qui bâcle, plus ou moins habilement, mais qui ne travaille pas vraiment. Le véritable labeur requiert du temps, dont la patine est la marque de la conscience et de la peine.
Et pourtant, Picasso, Masson, Pollock, Yves Klein, Matisse, Van Gogh,…
Le rapport au travail est depuis l’origine du salariat un rapport au temps, et demeure fondamentalement un contrôle du temps. Combien d’entreprises ont conclu avec leur encadrement des conventions de forfaits en jours, censées reposer sur l’autonomie des salariés dans l’organisation de leur temps de travail, sans rien changer à leurs pratiques manageriales de gestion des temps, des présences, et de mesure de l’investissement personnel par le temps passé. Le management par objectif n’est souvent qu’une cautère sur la jambe de bois du manager demeuré ancré dans le modèle industriel et taylorisé de la gestion des temps. Et l’on voit les comptes rendus d’activité, les fiches de temps, les outils de planification, etc. envahir l’espace, et le temps, des salariés. Ce paradoxe pourrait traduire l’impossibilité de dépasser l’oxymore du salarié subordonné et autonome. Il suffirait pourtant d’identifier les champs respectifs de la subordination et de l’autonomie. Le pouvoir de direction peut s'exercer sur la finalité et les moyens à utiliser (manières de faire) et laisser au salarié la liberté, et donc la responsabilité, de son temps. Tiens ? Liberté ? et si le véritable problème était dans l'insupportable que constitue la liberté d'autrui ? vite, des salariés libres et responsables.
Et pour finir, Malcolm de Chazal : "La pensée voyage à la vitesse du désir"
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : temps de travail, forfait en jours, cadres, autonomie, travail, artisan, vitesse
04/05/2009
Emulation
Au Palais des lumières d'Evian sont exposées 250 œuvres produites par des artistes ayant été hébergés à la Ruche, lieu mythique de Montparnasse créé par Alfred Boucher, peintre et sculpteur, en 1912. La Ruche n’est pas une école au sens de mouvement, il n’y a pas un style caractéristique de la Ruche et chaque artiste a pu suivre son chemin personnel. Toutefois, la collaboration, l’amitié, la fréquentation, mais aussi l’inimitié, la confrontation voire l’affrontement ont leur part dans les productions individuelles, puisque rares furent les productions collectives. Modigliani, Léger, Soutine, Archipenko...sont passés par la Ruche dans laquelle Ernest Pignon-Ernest a un atelier.
Dans cet univers de vie et de travail, les influences réciproques ne sont jamais automatiques ou hasardeuses, elles ne sont pas certaines mais elles existent. Dans quelle mesure l'oeuvre d'autrui a-t-elle influencé mon travail ? quelle est la part d'Ingres dans Picasso ? la part de David ou Raphael dans Ingres ? la réponse est impossible, comme il est peu probable de déterminer la part exacte des lectures d'un écrivain dans la production de ses livres.
L'expérience de la Ruche, comme celle des mouvements artistiques du XXème siècle, nous montre que la compétition, et a fortiori la concurrence qui n 'en est qu'une modalité fruste, n'est qu'une des formes possibles de l'émulation. Alors que des entreprises développent le concept de "concurrence interne compétitive", il pourrait être judicieux de réfléchir aux autres manières possibles de susciter de l'émulation et de la coopération. Pour ceux qui verraient en ce souhait une douce utopie, dont par ailleurs nous manquons cruellement, cette phrase de Modigliani figurant au regard des tableaux exposés à Evian : "Ton devoir réel est de sauver ton rêve".
11:53 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evian, zadkine, concurrence, compétition, performance, coopération, la ruche