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22/07/2015

Comme une étape de montagne...

D'abord parce que cela fait du bien quand ça s'arrête ! ensuite par la satisfaction d'être arrivé au bout mais aussi, avançons nous sans fausse modestie, par satisfaction du résultat atteint ! bref, c'est fini et c'est très bien. Quoi ? les deux numéros spéciaux de LIAISONS SOCIALES consacrés à la formation professionnelle qui, sauf erreur ou oubli, sont les premiers ouvrages qui refondent le droit de la formation depuis la réforme. Le premier est consacré aux Responsabilités de l'employeur : gestion des compétences, plan de formation, investissement formation, relations avec les OPCA, etc. Il sortira avant la fin du mois de juillet. Le second est consacré aux dispositifs d'orientation, de certification et d'accès à la formation : CEP, bilan de compétences, VAE, CPF, CIF et un développement spécial sur la certification. Il paraîtra à la rentrée. 

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Arrivée du 1er pas Dunlop à Superbagnères, avril 1980

Ni le blog ni son auteur n'étaient donc en vacances, c'était juste qu'après les activités du jour, il fallait produire les 700 000 signes du droit nouveau. Mais à propos de vacances, le repos faisant partie de l'entraînement du sportif et conditionnant sa performance, ce sera pour la fin de la semaine prochaine. Mais pas de vacances pour le blog, qui connaîtra simplement, comme tous les étés, une variation de ses thématiques, ce qui ne peut pas faire de mal. 

 

PS : Evidemment, sans dopage...les vins du Sud sont des produits sains. 

25/02/2015

Au bonheur des rentiers

L'activité de formation est une activité de production : de l'organisation, de la logistique, des actions, de la mesure qualité...comme dans d'autres domaines, on peut parler d'industrie tertiaire. Faire le choix de la certification systématique comme objectif de tous les dispositifs de formation pourrait bien faire voler en éclat ce marché. Avec d'un côté des producteurs à l'activité toujours plus assignée et encadrée, comme l'industrie s'est trouvée assujettie à des normes qualité qui constituent le meilleur moyen de sous-traiter tout en maîtrisant les processus de production, et de l'autre côté des rentiers qui, propriétaires de la certification toucheront des royalties pour rendre cette certification accessible, et par la même occasion le marché, à ceux qui n'y auraient pas accès sans cela. Pour les heureux possesseurs de la certification, voilà une source inépuisable de revenus sans les tracas de la production. De quoi envisager l'avenir sous le signe du farniente.

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Pour les organismes de formation, le positionnement sur le marché de la certification n'est plus une question, c'est une urgence. Et un choix autour de trois possibles : travailler avec des certifications libres d'accès (ce qui suppose que le certificateur ne réclame pas de rente ou une rente modique), développer sa propre politique de certification, en comprenant bien qu'une certification ce n'est pas simplement un quizz à la fin d'une formation mais l'établissement d'un processus de vérification de compétences (et non de connaissances) qui ont du sens, ce qui constituera pour beaucoup une révolution copernicienne, qu'il faudra ensuite amener à la reconnaissance en passant par les arcanes du RNCP ou de l'inventaire, la troisième alternative étant de trouver des partenaires avec lesquels les intérêts communs seront suffisants pour ne pas se trouver dans la situation du sous-traitant qui rend l'essentiel de la valeur ajoutée produite à son donneur d'ordre. Car cette quatrième possibilité sera la seule subsistante pour ceux qui n'auront pas pris le virage assez tôt et ne seront plus invités au bal des rentiers. 

23/02/2015

Ohé l'IGAS, on est en 2015 !

Cela ressemble à la critique d'une pièce de théâtre que l'on ne joue plus. Les acteurs sont partis vers d'autres découvertes, la scène est déserte, les spectateurs n'en parlons pas, disparus depuis longtemps. Ce n'est pas sans intérêt de savoir comment elle fût jouée. Un léger souvenir du temps d'avant. Le charme de ce qui n'a plus de valeur d'usage. La beauté du geste qui n'a plus ni sens, ni intention. Celui qui s'accomplit pour lui-même et conquiert l'éternité dans l'absolu anonymat (et en ce lundi matin où le seul rendez-vous est celui du soleil, on s'autorisera à penser que l'anonymat est la véritable condition de l'éternité : une même manière d'échapper au temps). 

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L'IGAS vient donc de publier, daté de novembre 2014, un rapport sur le contrôle par les OPCA de l'utilisation de leurs fonds. Avec moultes constats et recommandations. Mais sans jamais se demander si ces constats et recommandations n'appartiennent pas au passé et ne sont pas déjà obsolètes dans le post-réforme. Comment passer sous silence que suite à la défiscalisation des plans, le contrôle des remboursements de l'entreprise sur les versements volontaires, sommes non mutualisées, perd quasiment tout enjeu ? or, les remboursements plans sont ceux qui absorbent la majorité de l'activité des OPCA à ce jour. Et comment ne pas prendre en compte que sur les dispositifs mutualisés (professionnalisation, CPF), l'activité des OPCA est moins de contrôler qu'il s'agit bien de formation, que de garantir l'objectif certifiant assigné de manière générale ? ce qui suppose des contrôles bien différents de ceux induits par la fiscalité. Il s'agit moins de tracer une action que sa finalité ou son résultat. La même question se pose d'ailleurs pour les entreprises. Alors on peut toujours parcourir le rapport de l'IGAS, si l'on est nostalgique du monde d'avant, on y trouvera des repères. Si l'on veut travailler sur celui d'aujourd'hui, il faudra être un peu plus créatif. 

Rapport IGAS Contrôle OPCA.pdf

05/08/2014

Pacific one

Ce n'est pas son nom, mais cela devrait. La route qui relie San Francisco à Los Angeles longe indéfiniment le froid Pacifique qui envoie ses brumes rafraîchir la côte, qui prend parfois des allures d'Ecosse ou de Bretagne, face à la mer grise. Les photographes sont souvent fascinés par le gris, comme les peintres. 

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Et le vent vient de loin, des terres d'Asie ou peut être des steppes de Mongolie, où il a déjà fait disparaître les arbres. 

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Et soudain tout s'éclaire, passée la baie de Monterrey, le vent s'est imposé à la brume pour colorer l'eau pacifique. 

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A travers les montagnes russes des collines de Big Sur, ce sont des cartes postales du temps d'avant qui ressurgissent. 

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Et inévitablement Henry Miller s'invite au voyage, comme il savait s'inviter pour bouffer un peu certains jours. Dans ces montagnes rudes, Miller vécut dans des cabanes sans confort, partît se ravitailler comme on part en expédition et fit plus tard disperser ses cendres, auxquelles il n'attachait pas plus d'importance que nous n'en accordons à chacun des atomes qui nous constitue. 

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Sitôt redescendu de Big Sur, voici les éléphants de mer, grands balourds anéantis par les efforts que leur demande tout déplacement terrestre. Tels des naufragés qui savoureraient leur bonheur sans avoir la force de l'apprécier totalement, ils s'alignent sur la plage et se laissent aller à l'abandon le plus total, sauf les deux imbéciles qui jouent au mâle dominant. 

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Le temps de regarder philosopher les éléphants, et hop, la nuit surgit sur la plage de Santa Barbara qui prend des allures de Sunset Boulevard. 

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En vue de Los Angeles, s'ouvrent les plages de Malibu et ses villas sur pilotis qui défient le prochain tsunami. Car le big one ne sera pas véritablement un pacifique one. 

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31/07/2014

Couleurs du Sud !

Si l'on doute que la terre est ronde, il suffit d'examiner le trajet d'un avion qui va dans le Sud : parti de Paris il survole le Groënland et la partie nord du Canada avant de se poser à San Francisco, la ville de la maison bleue. Le Forestier was here !

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Car si l'on doutait que San Francisco était bien au Sud, (Sud-Ouest je vous prie...), il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder. 

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On est au Sud dès qu'on en voit de toutes les couleurs et qu'il y un peu d'excès : une maison bleue, c'est bien trop peu. 

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Au Sud, on aime les renversements de perspectives, ceux qui permettent de voir la vie un peu différemment. 

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Et comme il se doit, au Sud le rouge est de mise, il occupe les rues commerçantes mais aussi les no man's lands qui viennent singulariser les espaces urbains qui s'uniformisent. 

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Dans cette ville d'une autre Amérique, celle qui conserve encore des traces du monde d'avant, le vert est très présent. Moins qu'au Japon où il est une toile de fond permanente à l'intérieur de laquelle s'inscrive les vies humaines, mais d'avantage comme une touche artistique ou un tapis de jeu. 

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Et même lorsque la brume déploie ses rouleaux de gris sur la ville, on a le sentiment que c'est pour mieux faire contraste et rehausser le rouge vermeil du Golden Gate. 

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Et sans doute pour le plaisir, comme au théâtre, de dévoiler d'un coup d'un seul la scène aux yeux des spectateurs qui, en cet instant, redeviennent des enfants. 

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Même les House Boats de Sausalito ont subi les assauts de peintres fougueux aux pots colorés. 

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Mais qui donc a placé cette ville sous le signe de la Couleur ? on me dit qu'un consultant aurait apporté son concours à l'entreprise ? je n'en crois pas un mot. 

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Il faudra que je pense, à la rentrée, à faire évoluer ma raison sociale. Mais le problème, si je deviens Color Consultant, c'est qu'il risque d'y avoir pas mal de rouge et noir. Après tout, rouge et noir, c'es toujours bien. 

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03/05/2014

C'est reparti !

Mais qu'est-ce qu'il se passe ? il n'y a plus de chroniques sur ce blog ? il dort maintenant la nuit le consultant ? il faudrait lui rappeler qu'il se passe des choses en ce moment et qu'il faudrait peut être pas abuser des ponts, des week-ends et des congés ? 

Ok, Ok, c'est reparti.....mais du côté de chez Hopper. 

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C'est le printemps, le retour de la couleur...

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...de la plongée dans les douceurs des après-midi rougeoyantes, de la vie partout et des mystères de la foule et de la tentation d'y disparaître...

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...le temps de la déambulation, des portes ouvertes, des départs et des belles occasions...

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....le temps d'être à l'aise avec soi-même, et donc avec les autres...

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...le temps de se souvenir qu'à regarder droit devant on en oublie ce que l'on a autour de soi...

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....le temps de retrouver le monde ancien, celui des livres et des affinités électives, choisir avec qui on a envie de dialoguer...

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...et puis se mettre en route, encore, toujours...

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...se repasser sans fin la scène de fin, c'est dans les rues qu'on s'embrasse le mieux...

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...les nuits sont chaudes comme les lumières de la ville, et on a toute la nuit. C'est reparti...

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28/02/2014

Un sport de combat

- Well, well, well, Watson, si ne je m'abuse, cet aujourd'hui est bien le demain dont vous parliez hier, il est donc temps de faire valoir l'argument qui doit me donner l'envie, assez lointaine à cet instant il faut bien l'avouer, de rentrer...

- Je ne me déroberai pas Holmes, mais tout d'abord une question : vous êtes bien né dans un lieu de culture rugbystique, ce sport de voyou joué par des gentlemen...

- Et comment Watson, le rugby partage avec la boxe, que je pratique à un niveau décent si j'en crois les visages de mes adversaires, le plaisir d'entrer tout entier dans ces mots de Rimbaud : l'élégance, la science, la violence...

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- Et vous savez bien Holmes, en curieux de tout et amateur d'énigmes que vous êtes, qu'un texte de loi rédigé comme une circulaire, puisque c'est désormais ainsi qu'officie le législateur, est aussi difficile à appréhender que les baleines matinales...

- C'est juste Watson car le propre de l'écrit est de l'être deux fois : une fois par le rédacteur et l'autre par le lecteur...

- Vous en conclurez aisément Holmes qu'après le vote définitif de la loi sur la formation, la grande parade va commencer et que chacun ira de son commentaire...

- je vois bien où vous voulez en venir cher ami, et vous connaissez mon goût pour la joute d'arguments, conçue comme une dialectique formatrice...les débats à venir ne manqueront pas d'exciter ce goût, mais pas au point d'interrompre sans délai la sereine torpeur du moment...

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- Cette retenue toute britannique ne me surprend pas Holmes, mais là n'était pas mon argument...une invitation vient de nous parvenir de Bercy qui, dans le cadre de ses séminaires consacrés à l'emploi, vous invite à débattre de la réforme avec Marc Ferracci...

- Watson les hélicoptères sont de merveilleux fauteuils de cinéma volants, mais ils ont l'inconvénient de n'avoir aucun respect pour les fonctions auditives...pouvez-vous me confirmer ce que j'ai cru entendre ? 

- vous avez parfaitement compris Holmes, et je ne nous ennuierai pas à me répéter...

- pilote s'il vous plaît, pourriez vous avoir l'amabilité d'écourter cette enivrante plongée vers le lagon et de vous poser au plus vite...nous rentrons !

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27/02/2014

Du droit et de la justice

- Holmes, vous êtes bien pensif aujourd'hui, comme si votre corps et votre esprit avaient entièrement absorbé votre environnement pour en épouser le rythme...

- Cher Docteur et ami, votre perspicacité est aussi lumineuse que vos conclusions sont brumeuses...En vérité c'est ce petit panneau qui retient mon attention...

- Vous voulez dire l'inscription apposée sur la maison de la justice et du droit...

- Comme je le disais, Watson, vos fulgurances sont épatantes...si je contemple ce panneau c'est parce s'y trouve exprimées à la fois l'idée que la justice et le droit sont choses distinctes, ce qui est juste, mais également choses de même nature, ce qu'exprime la conjonction "et" qui relie les semblables...

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- Je vous avoue Holmes que si votre ironie me paraît bien facile, vos propos demeurent obscurs. Je ne vois pas en quoi Justice et Droit sont à la fois différents et semblables...

- Excusez ces mouvements d'humeur mon cher Watson, et mettez les sur le compte de la méditation interrompue...mais je vais répondre à votre interrogation...la justice peut s'entendre au sens moral, ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici mais de la justice qui se propose de donner solution à tout litige et s'appuie pour ce faire sur le droit...sans faille, et sans vide comme vous le savez...

- De fait Holmes, vous répétez si souvent qu'il n'existe point de vide juridique, sauf dans la tête corsetée de quelques juristes et dans l'esprit approximatif de journalistes pressés, que cela ne m'a guère échappé...

- La justice est donc différente du droit en ce qu'elle est une manière d'en faire usage...mais elle est semblable à lui dans sa finalité...régler les relations entre les individus...car voyez-vous le seul objectif de tout ceci est strictement opérationnel tant il est vrai que ce sont les principes qui guident le mieux l'action...

- Fort beau discours Holmes...et pour abonder en votre sens je vous dirai que je pense avoir enfin trouvé le principe qui nous fera, de manière très opérationnelle, rentrer pour nous occuper de la loi nouvelle...

- Vous m'intriguez Watson, et quel est donc ce moyen ?

- Vous le saurez demain, Holmes, et d'ici là bonne nuit méditative...

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26/02/2014

Un nouveau pari

- Holmes ! Holmes ! cette fois-ci c'est fait ! la commission mixte a statué, la loi va être votée, il faut rentrer et commenter sans attendre...

- Watson, mon ami, je vous remercie pour la délicatesse dont vous témoignez à mon endroit en faisant mine de ne pas constater que le soleil voilé du volcan a totalement empourpré mon visage, généré de petites et ridicules poches d'eaux sous mes yeux et m'a virtuellement transformé en chinois écarlate et boursouflé...

- Puisque vous en parlez, Holmes, je vous avoue à ma grande honte et confusion que je me suis égaré à penser que les leçons que vous m'aviez donné ces jours derniers vous étaient rendues et même, pardonnez-moi, qu'elles n'étaient pas imméritées...

- Holmes, la sincérité est le gage de l'amitié, et vous êtes mon ami...

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Japon

- Merci Holmes, mais si nous ne rentrons pas avant que vous retrouviez de plus ordinaires couleurs, au moins pouvons nous commenter...vous pourriez dire en quelques mots ce que vous pensez de loi nouvelle maintenant que son contenu est fixé...

- Bien, je cède Watson. Vous connaissez mon goût pour la liberté, et conséquemment pour la responsabilité. Mesurée à ces deux critères, nous avons plutôt une bonne loi : moins de contrainte bureaucratique pour l'entreprise et plus de responsabilité d'employeur, plus de liberté pour le salarié avec le CPF et moins de contraintes dans le choix des formations, plus de possibilités de régulation pour les branches et un champ plus ouvert à la négociation...une seule véritable réserve, la même logique n'a pas été retenue pour les prestations de formation et les organismes qui les assurent...au final, à cette réserve près, un pari sur l'intelligence plutôt que sur la contrainte...

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La Réunion

- Mais Holmes, vous aviez dit la même chose il y a dix ans à propos du DIF : un pari sur l'intelligence et il semble bien qu'il ait été perdu...

- La loi nouvelle n'en est que plus méritoire...il aurait été facile de céder à la tentation de la contrainte, de l'obligation, de la prescription...s'adresser de nouveau à la faculté de dialogue, de négociation et à la responsabilité de chacun en ouvrant de nouveaux espaces de liberté, c'est plutôt une bonne surprise...

- Vous êtes bien positif Holmes...et toujours aussi rouge...

- Vous voyez bien qu'il est trop tôt pour rentrer...allons plutôt goûter au Ti punch qui nous attend...

25/02/2014

Fog and smog !

- Holmes, sauf votre respect, vous m'aviez parlé de feu et je note, de manière tout à fait factuelle et dépourvue de la moindre ironie, que nous marchons depuis deux heures dans le brouillard et la bruine  et que la fureur du volcan nous échappe quelque peu dans ces conditions...

- Watson, vous êtes désespérant, qu'un sujet de sa Majesté, que Dieu la préserve, puisse se plaindre du smog est aussi inconcevable que l'idée que les français puissent renoncer à la quête de l'homme providentiel à travers l'élection de leur Président ou bien qu'ils prennent conscience du ridicule de leur déception dès lors qu'ils s'aperçoivent qu'un homme ne peut pas tout...

- Mon cher Holmes, je suis désolé d'être dans l'obligation de vous reprendre, non sur l'incompréhension des comportements du peuple d'infra-manche, que je partage, mais sur l'emploi du mot smog. Nous sommes tout de même ici dans la nature et fog serait plus approprié...

- Prenez garde à vos pas Watson, la roche volcanique a les caprices des coulées qui prennent plaisir à désespérer les sculpteurs, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour votre sécurité, et cessez de me donner des leçons de sémantique. Smog est le mot approprié dès lors que vous vous plaignez. Fog supposerait que vous soyez heureux de marcher ici...Ce à quoi devrait vous incliner cet arc-en-ciel surgit de la brume...

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- Magnifique Holmes, magnifique...Holmes, je ne voudrai pas gâcher votre plaisir, ni le mien, mais ne faudrait-il pas se pencher sur le texte de la commission mixte paritaire pour voir de quoi il retourne précisément ?

- Watson, cher ami, voilà que vous proposez tout à la fois de vous pencher et de vous retourner, votre intégrité physique pourrait s'en trouver mise à mal...Chassez vos préoccupations saugrenues et imaginez un instant que le smog, ou le fog s'il vous plaît, est celui de Londres et que Big Ben sonnera lors de notre arrivée au sommet...on se demande d'ailleurs pourquoi les panneaux indicatifs prennent la silencieuse Tour Eiffel comme échelle alors que le son de Big Ben est seul à la mesure du lieu...

- Holmes, décidément vos propos s'égarent et je me demande comment vous parviendrez à commenter cette loi rationnellement et raisonnablement...

- Mon cher Watson, cette loi n'ayant été conçu ni rationnellement ni raisonnablement ce serait une erreur de vouloir l'analyser à cette aune...c'est pourquoi marcher sur le volcan est un chemin bien plus pertinent que ceux que vous proposez. Et maintenant, Watson, concentrons nous sur le paysage et laissons venir le feu !

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24/02/2014

Elémentaire mon cher Watson !

- Voyez-vous, Watson, j'aime beaucoup cette photographie...

- Elle est plaisante Holmes, mais je n'y distingue toutefois rien qui justifie un tel enthousiasme dans l'expression...

- C'est que voyez-vous, Watson, mais apparemment non, vous ne voyez pas, sur une même image figurent les quatre éléments...

- Le décalage horaire est faible cher Holmes, mais il aura affaibli votre esprit. Ne sont représentés ici que la terre, l'eau et l'air, point de feu à l'horizon à moins que vous ne considériez que le soleil qui nous brûle la nuque est présent par la lumière qu'il apporte à la scène...

- Excusez-moi d'être brutal Watson, mais manquer d'imagination à ce degré relève, pour un détective, de la faute professionnelle...ne sentez-vous point le feu qui habite la roche volcanique sa minérale complice pour sculpter tout entièrement cette côte ? ne voyez-vous dans chaque cavité de la roche la flamme repousser le gazeux qu'elle n'a pas consommé pour se consumer ? 

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- Tout cela mon cher Holmes, est bien tiré par les cheveux...mais si l'imagination ne vous fait pas défaut alors dite moi quand sera adoptée la loi sur la formation professionnelle et quand la Commission mixte paritaire se prononcera-t-elle ?

- Mais elle vient de le faire Watson, l'inattention est donc votre seconde nature...

- Alors nous avons le texte définitif ? Hâtons nous de rentrer Holmes, dès demain il nous faut le commenter...

-Mais Watson, vous n'y pensez pas, nous avons rendez-vous demain matin avec le Volcan, et cette fois-ci mon ami, tâchez d'y déceler le feu sans qu'il ne soit nécessaire de vous le mettre sous le nez, comme le soleil qui fait rougir le ciel...après cela, nous serons dans les meilleures dispositions pour nous occuper de la loi...

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31/12/2013

Prendre son temple

Le temps a beau se prêter aux équations les plus complexes, il n'en est pas moins relatif. On peut l'étirer comme un caoutchouc tendre, le comprimer comme un trop plein d'air, le dilater comme des papilles pour mieux le goûter. Pour cela, quoi de mieux qu'une petite prise de recul à côté de pierres qui ont 25 siècles et continuent à profiter de l'art des romains pour choisir les sites de leurs cités. Pas de manière absurde et orgueilleuse, le point le plus haut, pas le plus escarpé, mais le plus ouvert, celui qui embrasse le mieux les alentours, souvent tapissés de vignes afin que le plaisir soit complet.

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Le théâtre de Ségeste fait exception : situé au sommet d'une colline, il embrasse la vallée, les montagnes et le golfe qui lui ouvre la vue. Là, dos au vide, les acteurs jouent dans un panthéisme d'évidence. Et, génie de l'architecture, lorsque l'on est au centre exact de la scène, la voix porte en tous points du théâtre avec une puissance décuplée. L'amplification naturelle avant les machines électroniques. Et la confirmation que la plus belle esthétique est toujours la plus efficace.

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Le temps d'un lent parcours tortueux au coeur de la Sicile de cinéma (Corleone, Prizzi), pour constater à nouveau que tant de douceur au Sud peut abriter tant de violence (révolue manifestement puisque le village de Corleone vous accueille avec ce panneau officiel : Corleone, capitale mondiale de la légalité, ce qui laisse tout de même rêveur, à tout point de vue), et voici Agrigente.

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On hésite, devant le temple de la Concorde, entre un tableau de Chirico et l'affiche du film de Wenders les Ailes du désir. Et finalement, devant le beau visage de l'ange aux yeux fermés, on opte pour Antoine Blondin : l'homme descend bien du songe.

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Posés sur de petites collines qui s'ouvrent sur la mer et que surplombent les montagnes, les temples prennent leur temps. Ils ont tout le temps. Et comme au cinéma, l'écran s'éclaire quelques instants pour que l'histoire puisse avoir lieu, peut être indéfiniment. 

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29/12/2013

Le Sud sur ordonnance

Un petit moment d'inattention, un espace ouvert par mégarde, un léger relâchement, et hop, le corps qui tenait bon en dépit des courtes nuits, des gourmandises intempestives, des nectars des Dieux un peu trop présents, des vains efforts pour rattraper le temps perdu qui le restera, le corps qui se rappelle à vous et présente une facture plus douloureuse que les impôts. Il ne faut jamais négliger le corps, bien entendu, mais un homme averti n'en vaut pas plus qu'un qui a la tête ailleurs. Donc voilà, le corps embourbé et qui patine drôlement pour tenter de repartir. Que faire ? le Sud bien sûr. Où pourrait-on trouver les anges qui seuls pourront peut être quelque chose ?

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Mais d'où ont-ils donc surgi ? et tous ces Dieux, Poséidon, Athéna, Dionysos, Appollon, Aphrodite, Pan et tous les autres ?

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De Palerme, terre italienne, normande, grecque, romaine, arabe, phénicienne, byzantine, espagnole, française, sunnite, même les vandales et les ostrogoths ont trainé leurs guêtres dans le coin. Une sorte de quintessence du Sud qui s'est offerte quelquefois aux nordiques histoire de se faire regretter à jamais. Car elle est généreuse la Sicile, comme souvent au Sud (n'est-ce pas mon jumeau ?).

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On a beau être sur une île, on voit grand. Comme le Théâtre Massimo, l'un des plus grands d'Europe après Paris et Vienne.

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Et ce soir là, l'ouverture du concert de Noa fut l'occasion d'un discours de l'édile local qui rappela avec force que l'identité de la Sicile c'était avant tout une identité de migrants. Tous ceux qui sont venus, tous ceux qui sont partis, tous ceux qui sont passés. Par les temps qui courent, ça change avec bonheur du morbide discours sur les racines. Rien qu'avec ça, on se sent déjà mieux.

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Et mieux encore après avoir entendu Noa chanter en Hébreu, en Italien, en Napolitain et même en anglais, c'est dire si elle fit preuve d'ouverture !

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La maladie n'a pas encore lâché sa proie. Tenace la bête. Mais avec ce régime là, elle va bien finir par y perdre son latin, ce qui me permettra de retrouver le mien.

06/11/2013

L'eau, le feu

Connaissez-vous, Perdita, demanda soudain Stelio, connaissez-vous au monde un autre lieu qui, autant que Venise, possède, à certaines heures, la vertu de stimuler l’énergie de la vie humaine par l’exaltation de tous les désirs jusqu’à la fièvre ? Connaissez-vous une plus redoutable tentatrice?

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Celle qu’il appelait Perdita, le visage penché comme pour se recueillir, ne fit aucune réponse ; mais elle sentit passer dans tous ses nerfs l’indéfinissable frisson que lui donnait la voix de son jeune ami, quand cette voix devenait révélatrice d’une âme véhémente et passionnée vers qui elle était attirée par un amour et une terreur sans limites.

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— La paix, l’oubli ! Est-ce que vous les retrouvez là-bas, au fond de votre canal désert, lorsque vous rentrez épuisée et brûlante pour avoir respiré l’haleine des foules qu’un de vos gestes rend frénétiques ? Moi, lorsque je vogue sur cette eau morte, je sens ma vie se multiplier avec une rapidité vertigineuse ; et, à certaines heures, il me semble que mes pensées s’enflamment comme à l’approche du délire.

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— La force et la flamme sont en vous, Stelio ! — dit la Foscarina, presque humblement, sans relever les yeux.

Gabriele d'Annunzio - Le Feu - 1900

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04/11/2013

Encyclopédique

C'est le visage de cire  d'André Breton qui vous accueille à l'entrée du Pavillon central de la Biennale de Venise placée cette année sous le thème du Palais Encyclopédique. Les yeux fermés car pour Breton le rêve, l'onirisme, constituent des chemins d'accès à la connaissance que ne fréquente guère la conscience.

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Ce qui frappe dans les oeuvres présentées lors de la biennale, c'est l'omniprésence de trois thèmes : l'accumulation, l'enfermement et l'éros. L'accumulation car le savoir, la connaissance est un empilement, une profusion, une curiosité incessante qui avait conduit Cendrars à regretter qu'une vie entière de lecture ne suffirait pas à épuiser la plus grande des bibliothèques.

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Mais cette accumulation débridée de savoir peut finir par perdre son sens, à saturer l'espace et à provoquer l'étouffement par l'encombrement, tout comme le cancer conduit à la mort par excès de vie et prolifération des cellules. 

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C'est pourquoi le souci de classer, d'ordonner, de hiérarchiser, de compiler méthodiquement le savoir a toujours existé. Ce souci d'ordonnancement est d'ailleurs le propre de l'Encyclopédie qui permet de remettre de manière intelligible la connaissance à disposition. Mais en choisissant une manière de structurer le savoir, on l'enferme dans un cadre d'analyse, on le réduit à un projet particulier, on l'oriente idéologiquement et finalement on enferme également l'individu dans ce quadrillage de la connaissance.

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C'est ici qu'intervient l'éros, car l'éros c'est la vie comme le proclamait Marcel Duchamp, alias Rrose Sélavy. Il n'aura échappé à personne, depuis Adam et Eve, que la soif de connaissance est une curiosité qui relève de l'érotique et que la pulsion de vie ne saurait se réduire aux pulsions sexuelles. Qui en doute pourra consulter longuement les innombrables cahiers du bien nommé Othake qui associent photos, couleurs, passions, érotisme, politique, science, arts, passé, présent et tout ceci à la manière d'un enfant coloriant les livres comme il peint le monde aux couleurs nouvelles de sa singularité.

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Au sortir de ce tourbillon d'images, de créations, de collections, de déferlements anarchiques, on peut se demander comment sortir de ce dilemme : l'appétit sans limite de tout et la folie qui inévitablement en résultera. Une solution possible est de s'en remettre aux muses qui allègeront l'envie, satisferont l'éros et éloigneront les prisons. Comme il se doit, celles qui se présentent pour ce faire sont japonaises.

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04/09/2013

DISTRIBUTEUR

Certes, ils sont nombreux à me dire la même chose. Que cette année c'est particulièrement difficile de s'y remettre. Pourquoi ? mystère. L'insuffisance d'été après l'absence de printemps, le trop peu de congés, les mistoufles de la rentrée (factures, impôts, ...), les déprimants et lénifiants éléments de langage, comme ils disent, de politiques en manque total d'imagination et de créativité, l'inexorable montée du chômage qui conduit à se réjouir, comme sous le Gouvernement précédent, qu'il augmente moins vite que le mois d'avant, l'interminable sortie d'une crise financière, puis économique, puis budgétaire et qui finit par n'être plus qu'interminable ou bien quoi encore ? je n'en sais rien. Mais ce que je sais c'est que si par hasard je croise un distributeur de voyages, j'aurai du mal à résister. Il fait encore soif.

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22/08/2013

Soleil

Pas si simple finalement la reprise. Le soleil, les rues de Paris au mois d'août, la douceur des soirées en terrasse, les expositions qui vont disparaître avec l'été et auxquelles il faudrait se rendre, comme le HEY ! Part II à la Halle Saint-Pierre, les rires d'enfants dans les parcs, la nonchalance qui occupe encore les esprits et les corps, tout cela n'incite pas à s'asseoir devant son ordinateur pour produire ce qui doit l'être. Sauf si le soleil, de temps en temps, vous y rejoint.

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On connaissait la formule : " Aujourd'hui, je marche sur mes cils" pour exprimer une fatigue passagère. Il faudra désormais compter avec : "Depuis que j'ai recommencé à travailler, je tombe de soleil". En compagnie de qui est tombé du soleil, le travail est soudain plus léger.

15/08/2013

Noir, blanc...couleurs !

Dernier jour à Tokyo avant le retour en France. Envie de noir et blanc, de yin et de yang, de cette fabuleuse capacité à associer plutôt que d'exclure. Ce qui donne parfois d'invraisemblables bordels.

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Mais aussi cette poétique des trains et voies ferrées, à laquelle aurait été sensible André Hardellet, qui fit aussi partie des lectures de voyage.

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Ivresse de passer des rues désertes au carrefour de Shibuya, comme aurait dit André Breton, le Japon, le lieu où le haut et le bas, l'envers et l'endroit, le blanc et le noir cessent d'être perçus contradictoirement.

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Mais impossible d'échapper à la couleur que le soleil exacerbe.

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Ni à la couleur des comportements, comme celui de cet homme qui soudainement se poste jambes écartées et yeux fermées au milieu de la rue, reste immobile de très longues minutes, puis repart comme après une sieste réparatrice.

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Le Japon, pays des paysages et de la nature, même au coeur des villes, même sur les camions.

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Le Japon est aussi le pays des joyeux délires.

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Mais le plus troublant, ce sont ces scènes de roman ou de cinéma auxquelles on peut être confronté à chaque coin de rue. Voici une histoire de départ, de clandestinité, d'indépendance et de défi qui vous est livrée en un regard.

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Et ici, il est question d'attente, et peut être d'une ardente patience.

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En noir et blanc et en couleurs, plein les yeux du kaléidoscope japonais !

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11/08/2013

Des villes dans la ville

C'est une des caractéristiques de New-York, que l'on retrouve à Osaka : en changeant de rue, au détour d'un immeuble, on change de quartier et l'on change de ville. Les journalistes sans imagination diraient "sans transition". On préfèrera l'idée d'identités rapprochées multiples (IRM), autrement dit l'art d'avoir plusieurs personnalités sans avoir jamais été diagnostiqué schizophrène (attention toutefois de ne pas tomber sur un toubib plein de certitudes et de zèle).

Cela commence de manière bucolique dans Kita et ses larges avenues désertes du dimanche matin.

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Puis surgit Amerikamura, ses boutiques, ses musiques et ses symboles américains.

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Dans ce quartier considéré comme original, il y a pourtant des garçons...

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...et des filles. Quoi de plus normal ?

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Au Sud d'Amerikamura, sur les bords du canal Dotombori, quelques Love Hotels, dont le Rose Lips, qui attend ses clients et son romancier.

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Plus ou moins discrets, les clubs s'affichent.

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A quelques pas de là, à Den Den town, on peut acheter de l'électronique, de l'informatique, des jeux, vidéo,...c'est le paradis des Geeks. Mais on y trouve également de petites démones et des enfants abandonnés pendant que leurs irresponsables parents courent les rayons des bazars numériques de Den Den Town.

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Une rue à traverser et l'on découvre Shinsekai. Un quartier qui en recèle lui-même plusieurs. Tout d'abord celui du Kitch absolu avec couleurs criardes, Tour ringarde, figurines à taille humaine et décor de carton pâte.

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Mais ici encore, il suffit de traverser une rue et l'on découvre un univers plus populaire, plus pauvre, où la lumière et l'artifice ne dissimulent guère l'effort que peut constituer parfois une vie.

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Il y a des commerçants qui attendent, face à leur magasin...

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...des habitués qui se saluent, et saluent le chien aussi...

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...et aussi des bars tenus par des femmes où des hommes viennent chanter du karaoké, et chantent aussi lorsqu'ils sont seuls, et encore des salles que seuls les hommes fréquentent.

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Derrière un bar, une de ces photos, placardées partout, d'Oscar...pardon de Shinzo ABE, le premier ministre.

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Quelle surprise, dans ces rues pauvres d'un autre temps de découvrir tapie au fond d'un garage une Rolls Royce Silver Dawn de 1949 !

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Et quand on entend soudain : "...et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles" on se demande si les 36° à l'ombre n'ont pas fait leur oeuvre, avant de découvrir le chanteur de rue, français, qui enchaîne Brel et Brassens devant des japonais interloqués.

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Logés entre  les ExpressWays qui parcourent la ville, les quartiers d'Osaka écrivent sans hâte une poétique et troublante vision du monde. Oh, Osaka !

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09/08/2013

Asosan

Il faut prendre le joli train rouge qui part de la ville de Kumamoto, ou plutôt de la ville de l'ours Kumamon, l'omniprésente mascotte qui rend les gens heureux. En même temps, ça marche (le train et la mascotte).

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Après avoir serpenté à flanc de montagne, on pénètre dans une des plus grandes caldeira du monde avec ses 120 kilomètres de circonférence. Au centre de ces effondrements éruptifs, de vertes cultures dessinent une douce chevelure à la terre de lave.

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Le Mont Aso, c'est un ensemble de cratères, dont la plupart n'ont plus d'activité mais dessinent une géologie fascinante : petite plongée dans les âges de la terre.

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Mais celui qui attire tous les regards, c'est le cratère fumant du Naka-Date, actif depuis le début du siècle et qui compte quelques morts à son actif. Pas du fait d'éruptions massives et spectaculaires avec projections de magma, de pierres, de lave et coulées de feu, non de manière plus subtile, plus inattendue, avec des émissions de gaz, de cendres, quelques "bombes", la mort sous-jacente qui ne vous regarde pas en face mais surgit à l'heure du destin.

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Au fond du chaudron de sorcière, la cuisine est faite au souffre et bouillonne sans relâche.

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A quelques pas de là, comme sur tous les sites volcaniques actifs, des champs de laves anciennes et de cendres offrent des paysages zens. Etrange sensation que de marcher sur la poudre noire en entendant ses pas raisonner sur les cavités creusées par la lave.

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Le Mont-Aso est un des rares volcans actifs dont le cratère est aisément accessible. Il est donc très visité par les japonais qui, contrairement aux touristes, savent adapter leur tenue à la nature des lieux : honneur à Asosan !

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